Le mouvement de grèves et de militantisme de plus de 600.000 travailleurs de la fonction public du Québec, l’un des plus importants de l’histoire de la province, a démontré hors de tout doute le désir de lutte et de sacrifice des travailleurs contre des conditions de vie et de travail de plus en plus intolérables. C’était la manifestation au Québec de la résurgence à l’échelle mondiale de la lutte des classes qui a été accélérée par les catastrophes de la pandémie mondiale et de la guerre impérialiste.
Malgré leur militantisme, les travailleurs se sont butés au caractère traitre de leurs vieilles organisations syndicales, qui ont tout fait pour garder la lutte dans le cadre le plus étroit de la « négociation collective » où les enjeux politiques les plus fondamentaux ne pouvaient être abordés : défense et amélioration des services publics, opposition à la privatisation, salaires et conditions de travail de tous, surcharge de travail et temps supplémentaire obligatoire. Les syndicats ont mené la lutte dans un cul-de-sac et ont trahi leurs membres en négociant des contrats au rabais qui font persister les conditions d’appauvrissement et d’exploitation en vigueur depuis des décennies et contre lesquelles les travailleurs ont tenté de se rebeller.
Mais comme le montrent les articles ci-dessous, l’intervention du World Socialist Web Site fut cruciale pour donner une voix aux travailleurs ordinaires qui voulaient véritablement lutter et qui s’opposaient à la ligne pro-capitaliste, pro-employeur, des syndicats. Par la création du Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public, affilié à l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC), une section de travailleurs militants a pu établir les fondements politiques et organisationnels d’une contre-offensive ouvrière qui exprime les intérêts communs des travailleurs, qu’ils soient en santé ou en éducation, ou dans tout autre secteur, et pas seulement au Québec, mais aussi au Canada et à l’échelle internationale.
D’âpres luttes ouvrières vont nécessairement éclater dans la période à venir. La question centrale est de commencer à s’y préparer dès maintenant en tirant les leçons de la lutte des travailleurs du secteur public et en agissant en conséquence.
Des dizaines de travailleurs du secteur public ont participé à l'événement en ligne, qui a élaboré la nécessité d’une contre-offensive ouvrière contre l'austérité et la guerre et la création de comités de base sur chaque lieu de travail pour l’organiser et la diriger.
Déclaration du dirigeant du Comité de base des travailleurs de l’éducation en Ontario et participant à la grève «illégale» du personnel de soutien en éducation de l’Ontario de novembre 2022.
Voici la déclaration de fondation du Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public du Québec qui lutte pour mobiliser les travailleurs de la base afin d’empêcher que les syndicats sabotent le mouvement de grève et signent des ententes de capitulation avec le gouvernement de la CAQ.
La cause des travailleurs du secteur public est celle de tous les travailleurs: le rejet de l’austérité capitaliste; l’abolition des lois anti-grève; la défense des services publics et des conditions de travail de ceux et celles qui les fournissent.
La tâche n’est pas de créer de nouveaux syndicats, mais de rompre avec les appareils syndicaux sclérosés et former de nouvelles organisations de lutte – des comités de base – afin de faire renaître les meilleures traditions de solidarité ouvrière et de lutte de classe.
C’est seulement en construisant de nouvelles formes d’organisation, des comités ouvriers de la base indépendants des bureaucraties syndicales, que les 600.000 travailleurs du secteur public pourront mobiliser toute la force sociale de la classe ouvrière – au Québec comme dans le reste du Canada et de l’Amérique du Nord.
Les travailleurs ont besoin d’une perspective radicalement différente et de nouvelles organisations de lutte.
«Je trouvais qu’on était dans une excellente lutte avec une bonne conscience des enjeux. On dirait que ça s’est comme essoufflé. L’APTS informe le moins possible ses membres parce qu’un membre mal informé vote pour l’entente.»
Aucun des enjeux réels auxquels nous faisons face n’a été abordé pour la simple et bonne raison que ces ententes ne représentent en rien une avancée pour les travailleurs.
La grève de 66.500 enseignants paralyse environ 40% des écoles publiques du Québec et donne un exemple de militantisme pour plus d’un demi-million d’autres travailleurs du secteur public de la province qui sont sans convention collective depuis mars.
« Nous devrions nous battre pour un meilleur système économique, un lieu de travail plus démocratique. Notre combat ne devrait pas porter uniquement sur des revendications économiques, mais aussi sur l’organisation de la société. »
Des reporters du World Socialist Web Site ont visité diverses lignes de piquetage afin de donner une voix aux travailleurs de la base et connaître leur perspective sur le déroulement de la lutte.
