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Le Bundestag approuve l'engagement dans la guerre en AfghanistanPar Ulrich Rippert et Peter Schwarz Le 16 novembre, les députés du Parti social-démocrate (SPD) et du Parti des Verts ont massivement voté pour l'envoi de troupes allemandes en Afghanistan pour y participer à la guerre. Leurs 336 votes ont préservé la majorité de la coalition "rouges-verts" au pouvoir. A trois votes près, c'en aurait été terminé pour le gouvernement. Avant le vote, le chancelier Gerhard Schröder (SPD) a transformé cette question en vote de confiance pour le gouvernement, exerçant par là des pressions importantes sur les députés du SPD et des Verts. Dans ces conditions, ceux à l'intérieur des partis de la coalition qui étaient opposés à la participation allemande se sont effondrés comme un château de cartes. A l'exception d'une seule députée SPD, tous les parlementaires sociaux-démocrates ont voté pour le chancelier. Seule Christa Lörcher a voté contre la résolution et a quitté le groupe parlementaire du SPD. Huit députés du Parti des Verts qui avaient rejeté publiquement la proposition d'envoyer des troupes allemandes ont accepté un compromis digne de Salomon. Ils ont accepté d'«éclater» leurs votes. Afin de démontrer qu'ils étaient opposés à l'envoi de troupes allemandes mais parce qu'ils désiraient maintenir la coalition SPD-Verts, quatre d'entre eux ont voté contre, quatre autres ont voté pour, assurant par là une majorité pour le chancelier et pour l'intervention militaire. Un «coup de fouet» parlementaire, sous la forme d'un vote de confiance, a suffi à intimider les opposants à la guerre et à les faire rentrer dans le rang. La réelle étendue de la capitulation devant le diktat du chancelier a été mise en évidence trois jours plus tard au congrès du SPD, qui s'est ouvert le 20 novembre à Nuremberg. Schröder a été reconduit dans ses fonctions de président du parti avec un pourcentage record de suffrages de 89%. En même temps, 90% des délégués ont soutenu la politique étrangère et intérieure proposée par la direction du parti, soutenant par là le cap militaire pris par le gouvernement. Le premier ministre, Tony Blair, le plus actif défenseur de la guerre parmi les sociaux-démocrates européens, a été frénétiquement applaudi après son discours au congrès. C'est à peine si des opinions critiques se faisaient entendre. Samedi prochain, le Parti des Verts tient son propre congrès dans la ville de Rostock, au Nord de l'Allemagne. Si l'on peut s'attendre à plus de tensions et peut-être à ce que des larmes soient versées, une décision en faveur de l'intervention allemande dans la guerre et du maintien de la coalition «rouges-verts» est pratiquement assurée. Se basant sur ses actions passées pour imposer des résolutions contestables pour des interventions militaires, le parti écologiste travaille depuis un certain temps sur une forme de discours qui permettrait aux représentants du parti de voter en faveur de cette dernière décision de la coalition. La motion judicieuse pour le congrès élaborée par Ralf Fücks, directeur du groupe de réflexion des Verts, l'Institut Heinrich Böll, se présente comme suit: «l'effondrement global» du gouvernement des taliban a été salué «bien sûr comme une libération» par le peuple. Ceci démontre que les Etats-Unis et l'alliance internationale «ne mènent pas une guerre contre l'Afghanistan» mais plutôt contre «un régime terroriste qui viole les droits de l'homme». La direction du parti a également reçu l'appui des Nations Unies. La décision de cette organisation de tenir une conférence à Bonn la semaine prochaine pour discuter de l'avenir de l'Afghanistan est utilisée pour exercer des pressions sur les éléments critiques au sein de la base du parti. La présidente du parti écologiste a menacé que ce serait une «tragédie» pour les perspectives politiques et humanitaires en Afghanistan, si un ministre écologiste des Affaires étrangères démissionnait. Au milieu du tumulte de la bataille politique, à coups de politique du pouvoir, d'avantages majoritaires et tactiques, la dimension historique de la décision du Bundestag a été en grande partie reléguée à l'arrière-plan. En fait, la décision du Bundestag du 16 novembre est une de celles qui a le plus de portée et qui est la plus considérable de l'histoire de celui-ci. Le chancelier Schröder lui-même l'a bien fait comprendre quand il l'a décrite comme un "tournant". "Pour la première fois", a-t-il déclaré, «la conjoncture internationale nous oblige à déployer des troupes allemandes pour une intervention en dehors de la zone OTAN». Que les soldats allemands entrent vraiment en action au cours des prochaines semaines ou non, un précédent a été créé et on ne pourra faire marche arrière. La décision procède d'un scénario bien connu qui est répété depuis que des marins allemands ont été envoyés pour des opérations de déminage dans le Golfe Persique en 1991. A travers toute une suite de controverses politiques aiguës, l'étendue des tâches attribuées aux troupes allemandes a été étendues de missions médicales sans arme et de support logistique à des «missions de paix» armées et à une intervention militaire non déguisée. Leur sphère d'activité a été étendue de la zone couverte par l'OTAN aux rives au-delà de l'Europe et de là au monde entier. Aussitôt que l'on est venu à bout d'une résistance interne, l'intervention suivante se produit; après avoir tout d'abord forcé la main, l'étape suivante consiste à charger sans rencontrer de résistance. Jusqu'à présent, le point culminant de cette escalade avait été la participation allemande à la guerre de l'OTAN contre la Serbie. Donner son accord pour l'intervention de troupes allemandes avait été le prix à payer pour les Verts il y a trois ans pour entrer dans le gouvernement allemande pour la première fois. Cependant cette dernière décision va beaucoup plus loin. En Serbie, il s'agissait uniquement de la participation de quelques avions de combat de l'armée allemande dans des opérations militaires actives, pour le reste l'armée allemande se limitait à un support logistique. Maintenant, pour la première fois de plus grandes unités sont préparées pour une participation directe sur les zones de guerre - comprenant 1.800 marins de la force spéciale, 800 soldats entraînés pour la guerre atomique, biologique et chimique auxquels viennent s'ajouter 100 soldats de la force spéciale. En même temps, les limites géographiques ont été considérablement étendues, la zone d'intervention stipulée par le Bundestag va de l'Hindu Kush jusqu'au nord-est de l'Afrique en passant par le Moyen-Orient. L'Allemagne se rapproche militairement de plus en plus de la Grande-Bretagne et de la France, les vainqueurs européens de la deuxième guerre mondiale. Le chancelier Schröder a résumé sa position devant le Bundestag en déclarant: «Avec cette contribution, une Allemagne unie et souveraine fait face à sa responsabilité croissante sur le plan mondial.» La décision du 16 novembre va provoquer une inflation des dépenses militaires. Par le passé, les obstacles politiques avaient toujours empêché l'armée allemande d'intervenir sur le plan militaire. Maintenant que le Bundestag a fait disparaître ces obstacles, le budget militaire relativement limité et l'insuffisance de dépenses militaires sont les seuls obstacles qui restent. Auparavant, le gouvernement avait rechigné à augmenter les dépenses militaires, principalement canalisant les fonds supplémentaires dans d'autres budgets ayant un rapport avec l'armée. Il était conscient qu'augmenter le budget militaire à un moment où il réglementait les dépenses d'aide sociale ne pourrait qu'être extrêmement impopulaire. Maintenant, il a choisi une voie différente. Aussitôt après leur arrivée sur le champ de bataille, les sacrifices économiques nécessaires pour armer les soldats allemands, seront considérés comme un devoir patriotique. Les conséquences immédiates de la décision du Bundestag ont beaucoup plus de portée qu'il n'est officiellement reconnu par la propagande gouvernementale. D'un côté, rien n 'est définitivement joué dans la guerre en Afghanistan. La retraite étonnamment soudaine des talibans qui ont quitté les grandes villes pratiquement sans aucun combat, ont provoqué des suppositions qu'ils sont en train de se préparer à une longue offensive de guérilla, qui pourrait se révéler un piège mortel pour des soldats étrangers. En même temps, il y a des signes de plus en plus forts que les luttes entre les différents seigneurs de guerre qui constituent la victorieuse Alliance du Nord, pourraient se rallumer, entraînant les armées étrangères dans une longue et sanglante guerre civile. D'un autre côté, le gouvernement américain a clairement précisé qu'il ne limitera pas sa «guerre contre le terrorisme» au territoire de l'Afghanistan. La dernière décision du Bundestag laisse les mains libres au gouvernement pour participer à des opérations militaires dans d'autres pays. Cet aspect de la résolution n'est limité que par une clause qui précise que le pays en cause doit donner son accord pour une telle intervention. Mot à mot, le passage précise: «Les forces allemandes ne participeront à d'éventuelles interventions dans d'autres pays mis à part l'Afghanistan qu'avec l'accord du gouvernement en question». Si l'on considère néanmoins que les deux pays considérés comme de futures cibles militaires manquent soit d'une administration centrale en fonction (la Somalie) ou ont un gouvernement qui est considéré sur le plan international comme un paria (l'Irak), alors cette clause restrictive ne signifie pas grand chose. Au congrès de son parti, la direction du SPD a fait tout son possible pour s'assurer le retrait d'une motion qui demandait que l'intervention des troupes allemandes soit limitée à l'Afghanistan. Malgré le fait que 120 des 520 délégués à l'assemblée aient signé cette motion, la direction n'en a pas tenu compte. La motion condamnait également certaines formes particulières d'actions militaires (par exemple le bombardement intensif), rejetait des tribunaux militaires spéciaux pour la condamnation des terroristes, critiquait la politique israélienne d'occupation et réclamait un état indépendant pour les Palestiniens. Le retrait de cette motion a mis en évidence le fait que Schröder veuille avoir les mains libres pour une possible extension de l'action militaire. Dans son discours au Bundestag, il a fait référence à de «possibles décisions supplémentaires par le parlement» qui pourraient résulter de la décision du 16 Novembre. Il faudrait être très naïf ou cynique pour accepter comme argent comptant la propagande officielle du gouvernement qui clame que la décision du 16 novembre n'était rien d'autre qu'une réaction aux attaques terroristes de New York et de Washington et servait la lutte contre le terrorisme. Il a été largement démontré que les Etats-Unis se préparaient à la guerre contre l'Afghanistan bien avant le 11 septembre. Il est également établi que les terroristes, contre lesquels la guerre actuelle est soi-disant dirigée, sont des produits de la politique étrangère américaine d'il y a quelques années. L'Al-Qaeda de Ben Laden aurait été tout aussi inconcevable sans une aide substantielle de la CIA, tout comme les moudjahiddins afghans qui ont tous été soutenus financièrement et armés dans leur guerre contre le régime fantoche soutenu par les Soviétiques à Kaboul. L'importance stratégique que la politique étrangère américaine accorde à l'Asie Centrale a été largement mise en évidence par, entre autres, Zbigniew Brzezinski, dans son livre de 1997, Le Grand Echiquier. L'ancien conseiller de sécurité nationale du président américain Jimmy Carter, Brzezinski a clairement émis l'idée que la clef de la défense de la suprématie des Etats-Unis sur le monde au 21ème siècle était le contrôle de l'Asie Centrale. Il existe une littérature bien documentée et publiée concernant la signification politique des différents tracés d'oléoducs et de gazoducs qui vont de la Mer Caspienne et traversent l'Asie Centrale. Il existe aussi des liens personnels entre l'industrie pétrolière américaine et les administrations des présidents Bush Senior et Bush Junior, et une étroite relation d'affaires entre les familles Bush et Ben Laden. Tout ceci est parfaitement connu des députés du SPD et des députés écologistes, tout comme de la plupart des représentants aux congrès de ces deux partis, étant donné que ces deux partis disposent de leurs propres fondations, instituts et cellules de réflexion qui examinent de près ces questions. Néanmoins ces éléments n'ont été pris en compte dans aucun des débats qui s'est tenu au Bundestag ou aux congrès de ces partis, parce qu'ils montreraient sous un jour complètement différent la participation de l'Allemagne à la guerre. Tout comme le gouvernement américain utilise les événements du 11 septembre pour mettre en application ses plans élaborés depuis longtemps pour devenir «l'unique puissance mondiale» (Brzezinski), de sorte que le gouvernement allemand a pris l'initiative d'abandonner enfin son rôle secondaire dans la politique mondiale, un rôle qui lui avait été imposé par sa défaite dans la deuxième guerre mondiale il y a plus d'un demi-siècle. «La période d'après guerre est terminée !», a dit au Bundestag le Chancelier Schröder sous les applaudissements des députés. L'élite économique et politique allemande ne veut pas rester sans rien faire ni assister à une nouvelle re-division du monde en zones d'influence et de pouvoir. Les contradictions qui ont parsemé l'histoire allemande mène le gouvernement dans la direction d'une nouvelle version de la politique des grandes puissances qui ont déjà plongé par deux fois l'Europe et le reste du monde dans le désastre. Le pays dispose d'une grande efficacité industrielle mais son marché national est étroit, sa consommation d'énergie est élevée et il n'existe pratiquement pas de sources d'énergie qui lui soient propres. Même si le chancelier prétend qu'il ne fait que répondre à la demande de ses alliés, le gouvernement exerce depuis des semaines des pressions pour participer à la guerre en Afghanistan. On ne devrait pas se méprendre quand Schröder parle d'«obligations» et de «responsabilités». La politique des grandes puissances a toujours usé de tels clichés. Les Britanniques ont de même évoqué le «fardeau de l'homme blanc» et leur mission civilisatrice quand ils ont mis sous leur joug la moitié du monde au 19ème siècle. Les terribles conséquences de leur domination coloniale dans le sous-continent indien et en Afrique n'ont pas été surmontées. La rhétorique de Schröder n'est dépassée que par celle de son ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer qui, à la façon d'Orwell, réinterprète chaque conflit comme une mission humanitaire. Dans son discours au Bundestag, Fischer transforme la guerre contre l'Afghanistan en matière de «politique à l'échelle mondiale» et les bombardements sur un pays pauvres deviennent un moyen de fournir de «l'aide humanitaire». Selon Fischer, «une grande opportunité se présente à nous. Partout où se trouve l'Alliance du Nord, les Nations Unies et leurs organisations de secours ainsi que les ONG peuvent y retourner». Son annonce a été immédiatement contredite par les agissements de l'Alliance du Nord. Mais ceci ne va pas empêcher Fischer de tirer demain un autre argument de son chapeau. De la même manière, il a fait l'éloge de l'UCK en Albanie, pour seulement plus tard justifier le déploiement de soldats allemands en citant les provocations de l'UCK au Kosovo et en Macédoine. Le vote de confiance a sauvé pour l'instant la coalition «rouges-verts». Mais à long terme, cela a réglé son sort d'autant plus sûrement. Le fait que le chancelier ait dû utiliser la mesure drastique de soumettre son gouvernement à un vote de confiance montre que le gouvernement n'a plus le soutien de la population. Le vote de confiance a surtout servi à faire rentrer dans le rang les députés qui s'éloignaient de la ligne du parti. Mais l'opposition timide de quelques députés cache l'opposition de couches sociales plus larges qui rejettent toute implication militaire en Afghanistan. Bien que la propagande officielle monopolise les mass médias, les sondages d'opinion montrent qu'approximativement un tiers de la population (y compris beaucoup d'électeurs du SPD et des Verts) est opposé à une participation à la guerre. Si les raisons exactes de la participation de l'Allemagne étaient révélées, ce chiffre augmenterait considérablement. Dans ces circonstances, le vote de confiance a servi à imposer par un ultimatum une résolution profondément impopulaire. Ceci a été si évident que Schröder a dû se défendre devant le Bundestag contre l'accusation qu'il agissait de façon anti-démocratique. «Notre constitution est une constitution exemplairement démocratique» a-t-il dit. «Si la procédure que nous avons choisie d'utiliser aujourd'hui est expressément prévue dans la constitution, ceci prouve qu'il n'existe aucune contradiction entre un vote sous l'article 68 de la constitution et la liberté de conscience, tout autant garantie et toute aussi importante». À bien des égards, la position de Schröder rappelle celle de son prédécesseur social-démocrate Helmut Schmidt en 1982. A cette époque, Schmidt a rencontré une large opposition à son accord pour autoriser le stationnement de missiles nucléaires à moyenne portée sur le sol allemand et à sa politique économique anti-sociale. Il avait également assuré la continuation de son gouvernement par un vote de confiance. Mais pas pour longtemps. Quelques mois plus tard, il a dû céder la place à Helmut Kohl qui a remporté une victoire nette dans les élections générales qui suivirent. Si l'on dresse le bilan des trois années du gouvernement «rouges-verts», alors la coalition a réussi une chose importante. Elle a appliqué des décisions qui auraient rencontré une opposition publique importante si elles avaient été proposées par un gouvernement conservateur et auraient même fini par échouer. Ceci ne concerne pas uniquement la politique étrangère et les missions militaires de l'Allemagne mais également la politique intérieure et sociale. Les deux mesures sécuritaires du ministre de l'Intérieur Otto Schily (SPD), approuvées par le Bundestag, contiennent les attaques les plus étendues contre les droits démocratiques depuis l'adoption de la constitution d'après-guerre en Allemagne. Sous la coalition «rouges-verts», le démantèlement de l'Etat-providence a été beaucoup plus rapide que sous la coalition «conservateurs-libéraux» qui a précédé. Le SPD revient à son rôle traditionnel. Depuis que le parti a trahi son propre programme en 1914 en votant pour les crédits de guerre au nom de la défense de la patrie, il s'est toujours, en temps de crise, placé du côté de l'ordre établi, se démarquant de ses propres électeurs. Avec leur accord pour participer à la guerre, les Verts ont également pris une responsabilité politique. Le parti qui a commencé et qui a gagné son influence avec le slogan «Plus jamais la guerre !», entrera dans l'histoire en tant que parti qui a rouvert la voie du militarisme allemand. La raison ne tient pas simplement de la soif de pouvoir des politiciens écologistes, à laquelle font référence certains commentaires dans la presse, mais dans l'orientation sociale et dans le programme politique du parti. Les Verts ont tout d'abord prétendu offrir une alternative à la société en place sans avoir besoin de changer ses fondements. Ils ont rejeté la lutte des classes au nom de questions prétendument plus importantes et affectant l'humanité dans son entier comme l'environnement et la paix. Dans des conditions où toutes les contradictions internes et externes dans la société ont atteint un point critique, il n'est pas possible de maintenir une telle vision. Une position entre ou par-delà les classes devient intenable. Les Verts expriment la volonté bourgeoise mesquine pour l'ordre et pour le respect de l'Etat. Leur pacifisme a cédé la place à la «responsabilité internationale», que, comme le récent ultimatum de Fischer a clairement exprimé, la base du parti doit maintenant enfin reconnaître. La confiance de ceux qui, il y a trois ans, ont aidé les Verts à entrer dans le gouvernement fédéral, a été complètement minée. Le parti montre tous les signes d'un état de décomposition avancé. Les lettres de démissions parviennent à ses quartiers généraux. Le parti a affiché des pertes nettes dans toutes les élections régionales au cours des trois dernières années et les élections au Bundestag de l'année prochaine devraient régler son sort. Il existe un danger que des figures de droite de deuxième plan puisse combler le vide politique laissé par les Verts et par le SPD, comme l'a fait Roland Koch dans le Hesse ou Barnabas Schill à Hambourg. La direction du Parti des Verts utilise la perspective effrayante d'une prise de pouvoir par la droite afin de discipliner les délégués rebelles du parti. Mais le maintien de la coalition «rouges-verts» n'est pas un moindre mal comme le démontrent les récentes résolutions du Bundestag concernant la mission de l'armée et la sécurité intérieure. Plus longtemps la coalition «rouges-verts» restera au pouvoir, plus le chemin pour la droite sera nettement dégagé. La seule réponse possible au militarisme, aux atteintes aux droits démocratiques et aux réductions de l'aide sociale c'est la construction d'un parti indépendant qui soit le porte-parole des intérêts et des besoins du prolétariat. Un tel parti doit avoir pour base un programme socialiste international. Voir aussi :
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