Au cours des dernières années, une « transition équitable » vers les véhicules électroniques est devenue un mot à la mode parmi l’élite du monde des affaires et la bureaucratie du syndicat UAW.
Un communiqué du 20 mai du G7 (organisation intergouvernementale représentant les sept économies les plus puissantes du monde) vante «une transition équitable […] qui permet une croissance durable et des emplois de haute qualité». La Maison Blanche déclare que le gouvernement Biden «fait progresser une transition équitable […] en travaillant main dans la main avec les dirigeants internationaux, la société civile et les entreprises ». L’Union européenne dispose d’un «mécanisme de transition équitable» visant à dépenser 55 milliards d’euros «pour s’assurer que personne ne soit laissé pour compte».
Le terme « transition équitable » est une référence euphémiste au fait que des centaines de millions de travailleurs devront souffrir pendant la transition vers les énergies renouvelables. Ce n’est pas parce que les énergies renouvelables sont mauvaises, ni parce que le réchauffement climatique est un canular, comme aiment le proclamer (article en anglais) divers critiques de droite fasciste. Au contraire, c’est parce que la « transition énergétique » telle qu’elle se présente aujourd’hui est une transition menée par et pour les grandes entreprises, c’est une transition capitaliste.
L’Organisation internationale du Travail définit une « transition équitable » comme «une économie verte d’une manière qui soit aussi équitable et inclusive que possible pour toutes les personnes concernées, en créant des opportunités de travail décent et en ne laissant personne pour compte».
En soi, c’est une idée séduisante. Mais la réalité est qu’«équitable » n’est que l’un des nombreux autres slogans – inclusif, diversifié, juste – qui masquent tous ce qui se passe réellement.
La transition énergétique, telle qu’elle se présente actuellement, n’a pas grand-chose à voir avec l’arrêt du réchauffement climatique et la protection de l’environnement. Elle a bien plus à voir avec le contrôle des ressources mondiales, des chaînes d’approvisionnement et des exportations commerciales de pointe.
De plus, la «transition équitable» proposée par le gouvernement Biden et ses laquais de l’appareil de l’UAW va – malgré toutes les affirmations contraires – intensifier la pression, les difficultés et l’exploitation de la classe ouvrière. La période qui précède la transition énergétique capitaliste menace d’être volatile, avec une augmentation généralisée des coûts, qui pèsera encore plus sur la vie des travailleurs.
Dans tout cela, une question centrale se profile: les États-Unis et l’UE utilisent le couvert d’une transition énergétique «équitable» pour préparer une guerre contre la Chine. Les planificateurs de guerre du Pentagone et des agences de renseignement américaines, non satisfaits des horreurs qu’ils ont déclenchées en Irak et en Afghanistan, considèrent la défaite militaire et économique de la Chine comme la question stratégique déterminante du 21e siècle.
Cet article démystifie trois mensonges principaux entourant la transition énergétique «équitable ».
1. La « transition équitable » n’a pas grand-chose à voir avec l’arrêt du réchauffement climatique, mais bien plutôt avec le contrôle politique et la préparation à la guerre avec la Chine.
Partout dans le monde, les gouvernements mentent comme des arracheurs de dents à propos de leurs projets visant à stopper le réchauffement climatique. La prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques aura lieu, sans plaisanter, aux Émirats arabes unis, pays dirigé par un PDG du secteur pétrolier.
Même si les projets d’énergies renouvelables sont en hausse, ces progrès sont dérisoires en comparaison du travail global nécessaire pour réellement arrêter les émissions. En 2022, par exemple, l’énergie solaire et éolienne ne représentait que 5 pour cent de la consommation mondiale d’énergie primaire. Les combustibles fossiles représentaient quant à eux plus de 66 pour cent et la biomasse (bois, etc.) six autres pour cent de la consommation d'énergie.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de pétrole – la plus grande source d’émissions de carbone – ne devrait pas diminuer de manière significative avant des décennies, malgré des efforts considérables pour promouvoir l’adoption des véhicules électriques dans le monde. En effet, (1) le transport routier ne représente que 40 pour cent de la demande de pétrole (2) les produits pétrochimiques, les porte-conteneurs, les avions et les camions sont beaucoup plus difficiles à dissocier du pétrole (3) les énergies renouvelables doivent non seulement remplacer les anciennes formes d'énergie, mais aussi pourvoir à la croissance de la demande énergétique mondiale, d’autant plus que les choses deviennent de plus en plus électrifiées.
Dans ce contexte, la promotion rapide des véhicules électriques (VE) dans l’industrie automobile américaine et européenne ne constitue pas une véritable tentative de « verdir » l’économie. Elle est plutôt liée au contrôle impérial des États-Unis et de l’Europe sur les ressources mondiales et à leurs projets d’affronter militairement la Chine.
Il y a ici deux choses qu’il est essentiel de comprendre :
(A) Même si les gouvernements américain et européen prétendent se préoccuper du changement climatique, leur plus grande préoccupation est l'approvisionnement de plus en plus restreint en ressources pétrolières et gazières mondiales.
L'OPEP détient désormais plus de 80 pour cent de l'approvisionnement mondial restant en pétrole et en gaz. Le boom de la fracturation hydraulique a donné à l’impérialisme américain un bref répit face aux pressions sous-jacentes sur les ressources qui ont motivé sa décision d’envahir l’Irak, de bombarder la Libye et d’encercler la Russie, le Venezuela et l’Iran. Mais aujourd’hui, des organismes comme le Wall Street Journal mettent en garde contre la «fin du boom américain du schiste» à mesure que les ressources se tarissent et que l’exploitation devient plus coûteuse.
À l’avenir, le contrôle des puissances américaines et européennes sur les réserves restantes de pétrole et de gaz bon marché devrait s’affaiblir considérablement. De plus, la volatilité et les chocs de prix qui ont secoué l’économie mondiale et réduit les salaires des travailleurs en 2021 et 2022 se poursuivront.
L’adoption des véhicules électriques, en ce sens, est un instrument que les pays importateurs de pétrole utilisent pour atténuer la volatilité croissante et le resserrement des marchés des hydrocarbures. Il sert également de «couverture verte». C’est-à-dire de moyen d’éviter l’effondrement du soutien populaire au Parti démocrate et à ses collègues internationaux, en feignant d’agir contre le changement climatique.
Des millions de personnes préfèrent les véhicules électriques parce qu’elles n’ont pas besoin de payer pour l’essence et parce qu’elles souhaitent lutter contre le réchauffement climatique. Mais le déploiement des VE sous le capitalisme ne constitue pas un moyen significatif de lutter contre le changement climatique dans son ensemble.
(B) La Chine domine complètement la production de véhicules électriques et des minéraux essentiels nécessaires à leur production: lithium, nickel, cobalt, manganèse et graphite.
Au début des années 2000, la Chine, consciente de sa capacité limitée à contrôler la production mondiale de pétrole, a décidé de faire un pari agressif sur la technologie des véhicules électriques. Le gouvernement chinois a subventionné la croissance des VE et, dans une moindre mesure, la production de minéraux essentiels.
Aujourd'hui, la Chine contrôle les trois quarts de la production mondiale de batteries pour véhicules électriques: la batterie représente environ 40 pour cent du coût d'un véhicule électrique.
Depuis 2018, les ventes de véhicules électriques ont quintuplé dans le monde et la Chine a mené cette expansion.
En 2016, la Chine exportait moins d’un demi-million de voitures dans le monde, loin derrière le Japon et l’Allemagne, qui en exportaient chacun plus de 4 millions par an. Toutefois, depuis le début de l’année 2021, les exportations automobiles chinoises ont bondi. Un rapport de Financial Standards suggère que la Chine remplacera le Japon en tant que premier exportateur de voitures d’ici fin 2023.
La plupart de ces voitures sont des véhicules électriques, fabriqués par les trois grandes sociétés SAIC, BAIC et BYD. En Chine, environ 60 pour cent des nouvelles ventes concernent des véhicules électriques, un taux bien supérieur à celui de tout autre pays à forte population.
C’est dans ce contexte que les États-Unis et leurs alliés européens se démènent pour conclure des accords commerciaux sur les minéraux essentiels et stimuler la production de véhicules électriques.
Les États-Unis projettent depuis longtemps de préparer et d’exécuter une guerre contre la Chine. Un réseau de bases et d’alliances militaires permet aux États-Unis d’encercler la Chine de tous les côtés. Un général américain de premier plan a prédit que les États-Unis entreraient en guerre contre la Chine dès 2025.
Cependant, la domination de la Chine sur ces nouveaux aspects cruciaux de la production mondiale – les véhicules électriques, les énergies renouvelables et les minéraux essentiels – menace la capacité des États-Unis à mener une telle guerre. Les États-Unis doivent développer leurs propres chaînes d’approvisionnement pour ces processus vitaux et veiller à ce que leurs alliés restent attachés à l’ordre économique dirigé par les États-Unis.
C’est pourquoi les États-Unis ont désormais établi des «partenariats de sécurité minérale» avec l’Australie, le Canada, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, la Suède, le Royaume-Uni et l’Union européenne dans son ensemble.
2. La « transition équitable » intensifiera considérablement l’exploitation de la classe ouvrière.
Une affirmation centrale du gouvernement Biden et d’autres vantant une «transition équitable» est qu’il est possible sous le capitalisme d’avoir une transition énergétique qui améliore la condition de la classe ouvrière.
Mais ceci est un mensonge. Sous le capitalisme, les progrès de la production et de l’automatisation se font au détriment du travailleur et non en sa faveur.
Comme l’expliquait le World Socialist Web Site le mois dernier, les constructeurs automobiles préparent un « bain de sang » de suppressions d’emplois associé au passage à une production de véhicules électriques à moins forte intensité de main d’œuvre :
Selon un rapport de 2021 de l’Association européenne des équipementiers automobiles, 500 000 travailleurs de l’automobile vont perdre leur emploi rien qu’en Europe d’ici 2040, dont 121 000 en Allemagne, 74 000 en Italie, 72 000 en Espagne et 56 000 en Roumanie. Un autre groupe de consultants, l'Institut Ifo pour la recherche économique, prédit 215 000 suppressions d'emplois en Allemagne d'ici 2030, ce qui représente 40 pour cent des travailleurs de l'automobile du pays. Le cabinet d'analyse Arthur D. Little Japan prédit que 84 000 travailleurs seront licenciés d'ici 2050, et un haut responsable syndical de l'entreprise sud-coréenne Hyundai prédit que 70 pour cent de tous les travailleurs que compte cette société perdront bientôt leur emploi.
Aux États-Unis, écrivions-nous, ce chiffre pourrait atteindre jusqu’à un demi-million d’emplois perdus.
Alors que Shawn Fain, président du syndicat de l’automobile UAW, affirme qu’il «atténuera le choc» de ce changement, l’UAW a maintenu les travailleurs dans l’ignorance totale de cette transition.
Les progrès technologiques ne devraient pas entraîner des pertes d’emplois, mais bien plutôt une amélioration de la qualité de vie, car les travailleurs travaillent moins de temps pour le même produit de leur travail. Mais sous le capitalisme, les travailleurs de l’automobile du monde entier sont entraînés dans une course incessante vers le bas.
Pendant ce temps, bien que les véhicules électriques nécessitent un processus d’assemblage moins exigeant en main-d’œuvre, les minéraux qui les composent nécessitent beaucoup plus de main-d’œuvre.
Des millions de travailleurs, à l’échelle internationale, sont déjà employés dans des industries minières notoirement abusives et exploiteuses qui acheminent les matières premières vers la production de véhicules électriques.
La semaine dernière, les États-Unis ont annoncé qu'ils étaient en pourparlers avancés avec l'Arabie saoudite pour sécuriser des actifs miniers d'une valeur de 15 milliards de dollars dans plusieurs pays africains, notamment en République démocratique du Congo (RDC), en Guinée et en Namibie.
Cependant, les conditions auxquelles sont confrontés les mineurs dans ces pays sont épouvantables.
En RDC, par exemple, source de presque tout le cobalt entrant dans la production des batteries des véhicules électriques, la plupart des mineurs gagnent moins de 10 dollars par jour.
Une organisation de défense des droits humains de premier plan, le Business and Human Rights Resource Centre, a collecté des données sur les abus qui se produisent dans ces mines – et dans d’autres mines à travers le monde.
L’organisation a dévoilé des centaines d’allégations de violations majeures des droits humains sur des sites miniers critiques entre 2010 et 2021. Cela comprenait des meurtres, des attaques contre des organisations de la société civile et des communautés, des violations majeures de la sécurité et de la santé, y compris celles liées à la pandémie, des impacts environnementaux et de nombreuses preuves de fraude et de pots-de-vin.
Alors que les États-Unis et leurs alliés cherchent à présenter leur transition énergétique comme plus «équitable» que celle de la Chine, le Business and Human Rights Resource Center a constaté que les principales sources d’abus étaient Glencore, Freeport et BHP – des sociétés suisses, américaines et anglo-australiennes.
En effet, l’Arabie Saoudite, qui travaille désormais avec les États-Unis pour développer des minéraux essentiels dans la région, supervise à l’intérieur de ses propres frontières un régime dictatorial basé sur l’afflux constant de millions de travailleurs esclaves en provenance d’Asie du Sud-Est et des pays les plus pauvres du Moyen-Orient.
Le Business and Human Rights Resource Centre prévient que les conditions auxquelles sont confrontés les mineurs de minerais essentiels vont probablement s’aggraver. Il écrit que la « diligence raisonnable des sociétés minières en matière de droits humains ne suit pas le rythme de l’expansion de l’exploration, ce qui augmente le risque que la transition [énergétique] alimente de nouveaux abus dans ce secteur déjà en difficulté. »
3. La transition sera volatile et inflationniste
La période de transition énergétique capitaliste dans laquelle le monde est entré ne menace pas seulement de détruire des centaines de milliers d’emplois et d’accroître la misère des mineurs dans les pays en développement. Elle entraînera également de nouvelles augmentations du coût de la vie qui nuiront à des milliards de personnes supplémentaires. En bref, la transition ne sera pas douce et régulière, mais chaotique et coûteuse.
Le monde dispose de suffisamment de ressources, de technologies et d’argent pour investir dans les infrastructures nécessaires à la réduction du coût de l’énergie et à une transition rapide vers les énergies renouvelables. Cependant, sous le capitalisme, ces investissements sont menés de manière chaotique et non planifiée dans le but d’enrichir l’aristocratie financière.
Le socialiste et révolutionnaire Léon Trotsky a remarqué une fois que : « La tare essentielle du système capitaliste n'est pas dans la prodigalité des classes possédantes, si répugnante qu'elle soit en elle-même, mais dans ce que, pour garantir son droit au gaspillage, la bourgeoisie maintient la propriété privée des moyens de production et condamne ainsi l'économie à l'anarchie et à la désagrégation. » (Révolution trahie, ch.1)
L'avenir du système énergétique du capitalisme est contesté, des milliers d'entreprises et une myriade de pays différents pariant sur des scénarios et des résultats différents. Dans cette anarchie des forces du marché, il n'y a pas de stabilité des prix pour les consommateurs. De plus, la guerre menace de plonger encore plus ce système dans le désordre.
Cela fut montré suite aux sanctions imposées par les États-Unis à la Russie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les prix du gaz et du pétrole dans le monde ont grimpé en flèche en 2021 et 2022, entraînant des conflits et des manifestations de masse dans le monde entier. L’énergie étant essentielle à toutes les activités de l’économie mondiale, la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel a des effets en cascade sur d’autres produits, notamment alimentaires.
Si la cause immédiate de la hausse des prix était la guerre, que l’OTAN avait fondamentalement provoquée (article en anglais) par des années d’expansion et de coups d’État, il était également vrai que le système énergétique dans son ensemble n’y était pas préparé.
Presque tous les grands analystes du secteur de l’énergie s’attendent non seulement à ce que la volatilité des prix de l’énergie se poursuive pendant la transition, mais aussi à ce qu’elle s’exacerbe.
McKinsey, leader mondial des cabinets de conseil, écrit :
Les temps sont mouvementés et toutes les industries sont touchées. Cela dit, les sociétés énergétiques en particulier sont confrontées à un certain nombre de perturbations dues à des chocs macroéconomiques et spécifiques à l’énergie, notamment la volatilité des prix des matières premières, une pression accrue pour réduire les émissions de carbone et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. En fait, la majorité des prix actuels de l’énergie et des matières premières sont nettement plus élevés et beaucoup plus volatils qu’ils ne l’étaient avant la pandémie de COVID-19.
La hausse soutenue des prix des matières premières et la volatilité exerceront également une pression supplémentaire sur la croissance économique, encourageant les trusts à réduire davantage leurs effectifs. L’année dernière, la Banque mondiale prévoyait que «le choc énergétique de 2022 pourrait saper la croissance mondiale pendant des années». Mais de tels chocs ne disparaissent pas.
Pour une transition énergétique socialiste
La transition « équitable » prônée par le Parti démocrate, les syndicats et leurs alliés du monde entier ne fera rien pour garantir fondamentalement une transition rapide et véritable qui améliore la vie des travailleurs.
Au contraire, la transition énergétique, telle qu’elle se déroule actuellement, est un front de guerre et de conquête géopolitique. Loin d’améliorer les conditions de la classe ouvrière, une telle transition implique une escalade dramatique des opérations minières dans certains des régimes de travail les plus notoirement abusifs au monde. La frénésie des puissances impérialistes pour acquérir les ressources nécessaires aux véhicules électriques et à d’autres technologies ne fera qu’encourager davantage une ruée vers des processus miniers exploiteurs. Pendant ce temps, dans les pays industrialisés, les véhicules électriques entraînent une réduction massive de la main-d’œuvre dans la construction automobile.
En arrière plan, le caractère anarchique et non planifié du développement capitaliste – et le grand danger de guerre – attiseront encore davantage les flammes de l’inflation. La récente crise énergétique de 2022 n’est pas un hasard, mais le signe des années de transition capitaliste à venir.
Sous la direction de la classe ouvrière, la transition vers une économie respectueuse de l’environnement pourrait se faire sur la base d’une amélioration massive des droits et du niveau de vie de la classe ouvrière. Si la production de véhicules électriques nécessite moins de main-d’œuvre, les heures de travail pourraient être réduites et les salaires plus élevés, afin que les travailleurs disposent de suffisamment de temps et de ressources pour prendre soin de leur famille. Cela nécessiterait de subordonner ce que veulent les grandes entreprises à ce dont la classe ouvrière a besoin. Cela nécessite de placer l’industrie automobile sous le contrôle démocratique de la base, afin qu’elle soit gérée non pas pour les profits mais pour répondre aux besoins humains. C’était le programme du travailleur socialiste de Mack Trucks, Will Lehman, qui s’est présenté à la présidence de l’UAW en 2022 et a remporté près de 5 000 voix en faveur de ce programme révolutionnaire.
La lutte pour un avenir durable et respectueux de l’environnement nécessite, comme fondement même, une lutte contre le système capitaliste. Le grave danger d’une Troisième Guerre mondiale entre la Chine et les États-Unis souligne que le capitalisme et son système anarchique d’États-nations sont incompatibles avec le bien-être de la planète et des vies qui l’habitent. C’est la tâche de la classe ouvrière de retirer la transition énergétique des mains des grands trusts et des capitalistes qui les contrôlent, pour en faire un projet socialiste au bénéfice de toute l’humanité.
(Article paru en anglais le 17 septembre 2023)