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États-Unis: Hillary Clinton, les démocrates et la guerre en Irak: Une alternative socialiste s'imposePar Bill Van Auken Utilisez cette version pour imprimer La déclaration suivante, émise parBill Van
Auken, candidat pour le Parti de l'égalité socialiste
au Congrès américain pour l'État de New
York, a été distribuée à la manifestation
de New York qui exigeait la fin de la guerre en Irak Premièrement, la protestation seule n'infléchira pas la politique de ceux qui ont déclenché l'invasion illégale de l'Irak et qui poursuivent une guerre sanglante qui a coûté la vie à de centaines de milliers d'Irakiens et à plus de 2400 soldats américains. Ceux qui occupent la Maison bBlanche et le Pentagone sont insensibles et hostiles à l'opinion populaire, comme le démontrent toutes leurs politiques. Deuxièmement, le système à deux partis qui monopolise la vie politique aux États-Unis uvre à contrecarrer activement le désir de la grande majorité des Américains qui veulent que cette guerre se termine et que tous les soldats américains soient retirés dès maintenant. Le très grand avantage dont Bush profite -- alors qu'une rafale de sondages montrent son niveau de popularité chutant à un peu plus du tiers de la population -- est qu'il ne rencontre aucune véritable opposition de la part du parti officiel, les démocrates. Ces réalités politiques ne sont pas des révélations. Elles se sont manifestées continuellement depuis que la guerre a commencé et même avant. Alors, des manifestations conduites par des millions de personnes autour du monde ont échoué à influencer la Maison Blanche de Bush et à l'empêcher de déclencher sa guerre d'agression «préventive.» Et au Congrès, les démocrates -- la sénatrice de New York Hillary Clinton étant une figure importante parmi eux -- ont répété les mensonges de la Maison blanche et ont donné un chèque en blanc au déclenchement de la guerre par Bush. À ce moment-là, la sénatrice Clinton avait louangé la décision de son mari de déclencher «l'Opération Renard du désert» en 1998, lors de laquelle une pluie de missiles de croisière s'étaient abattus sur l'Irak, tuant des milliers de personnes. Elle a en outre fait remarquer que c'était sous l'administration démocrate de Clinton pas sous les républicains -- que Washington a changé sa «politique fondamentale envers l'Irak, d'endiguement vers le changement de régime.» Mais plus de trois ans ont passé, trois ans d'horreurs indescriptibles, depuis le massacre à Fallujah, jusqu'à la torture à Abou Ghraïb et les tueries de masses exécutées par des escadrons de la mort entraînés par les États-Unis. Il est grand temps de confronter sans détour ces réalités et de tirer la conclusion nécessaire: pas une seule mesure ne peut être prise pour mettre un terme à la guerre en Irak et s'opposer au militarisme américain à travers le monde sans une rupture décisive d'avec le Parti démocrate. Tant qu'il restera attaché aux démocrates et à la perspective de pression sur les partis et institutions de l'élite dirigeante américaine, le mouvement anti-guerre sera un moyen, non pas pour terminer la guerre, mais simplement pour dissiper l'indignation ressentie par des millions de personnes. Une véritable lutte contre la guerre nécessite une nouvelle stratégie politique basée sur la mobilisation indépendante des travailleurs et sur un programme socialiste et international. Ceci est la perspective pour laquelle je me présente en tant que candidat du Parti de l'égalité socialiste au Congrès américain pour l'État de New York, opposé à la démocrate Hillary Clinton. Mon parti et ses supporters n'utiliseront pas seulement les élections de 2006 pour mettre la lumière sur les actions passées complètement corrompues de Clinton, mais pour amener au public le plus large possible une alternative socialiste au militarisme, à la réaction sociale et aux attaques incessantes sur les droits démocratiques menées par les démocrates aussi bien que les républicains. Les antécédents de Clinton sont clairs. Elle a voté en 2002 pour la guerre et a continué à défendre son vote, peu importe que la grande majorité de la population de l'État de New York et à travers le pays sache maintenant que les justifications pour attaquer l'Irak étaient des mensonges qu'elle a elle-même contribué à répandre. Elle s'oppose aux retraits des soldats américains de l'Irak et a vote à maintes reprises pour les crédits de guerre. En tant que personnalité importante du Conseil des leaders démocrates, une organisation de droite, elle a endossé la publication d'une déclaration qui disait que « Les démocrates doivent dirent clairement à la population qu'ils sont pour une victoire en Irak, pas pour une ruée vers les sorties ». En d'autres mots, le bain de sang doit continuer jusqu'à toute résistance soit écrasée et que 26 millions d'Irakiens se soumettent au contrôle de leur pays et de leurs ressources pétrolières par la grande entreprise américaine. Et l'Irak n'est que le début. Clinton a cherché à attaquer l'administration Bush de la droite sur la question de l'Iran et de son programme nucléaire. Dans un discours qu'elle a donné en janvier dernier à l'Université de Princeton, elle a dénoncé l'administration pour avoir « perdu un temps crucial sur la question de l'Iran » et l'a accusée d'avoir « minimiser les menaces » et de « rester sur les lignes de côtés ». Ces accusations ont été lancées dans un contexte où l'administration Bush n'a pas cessé de menacer l'Iran. Clinton a continué avec une menace de son cru. Tout en reconnaissant le besoin de chercher un appui international pour les sanctions contre l'Iran, elle a ajouté « Toutes les options sont sur la table pour envoyer un message clair aux dirigeants actuels de l'Iran ». Récemment, une des options a été révélée au public: utiliser l'arme nucléaire contre l'Iran. Il y a ceux qui ont protesté contre les politiques de Clinton, mais elle n'est en aucun cas une exception. Hillary Clinton est le dirigeant le plus représentatif du Parti démocrate dans son ensemble et de son attitude par rapport à la guerre, comme il est montré par le fait qu'elle est considérée en tête dans la course à la candidature présidentielle de 2008 du Parti démocrate. En fait, le Comité national démocrate, lors de sa rencontre du printemps qui a eu lieu la semaine dernière en Nouvelle Orléans, a pris la décision de ne pas discuter de l'Irak jusqu'à après les élections de novembre 2006. Encore une fois, comme en 2002 et en 2004, les démocrates veulent délibérément priver du droit de représentation les dizaines de millions d'Américains qui veulent la fin de la guerre et veulent empêcher que les élections ne deviennent un référendum sur l'Irak. Plutôt, les démocrates vont faire campagne sur une plateforme électorale de « véritable sécurité » qu'ils ont rendu publique la semaine dernière. Ils promettent de « reconstruire une armée à la fine pointe en effectuant les investissements nécessaires dans l'équipement et la main-d'oeuvre pour que nous puissions projeter la puissance pour défendre l'Amérique où et quand il le faut ». Une partie de cette promesse de dépasser même l'administration Bush sur les questions des dépenses militaires et de l'agression internationale, le parti promet de doubler la taille des Forces spéciales, les unités de tueurs d'élite développées pour supprimer les insurrections populaires. Même l'aile soi-disant « libérale » du parti appuie que l'intervention américaine se poursuive, comme le montre l'amendement à la dernier loi « d'urgence » sur l'appropriation des crédits de guerre proposé cette semaine par le sénateur Russ Feingold. Lorsqu'il a présenté sa proposition, Fiengold a souligné que son appel pour le « retrait » concédait « la nécessité pour certaines forces militaires américaines d'être impliquées dans les activités de contre-terrorisme, dans l'entraînement des forces sécuritaires en Irak et dans la protection de l'infrastructure cruciale des États-Unis ». En d'autres mots, des dizaines de milliers de soldats seraient redéployés pour continuer à attaquer la population irakienne et pour assurer le contrôle américain des champs pétrolifères. Ceux qui déclarent qu'il est possible de porter un coup à Bush et à la guerre en appuyant les démocrates contre les républicains en novembre se trompent eux-mêmes et trompent délibérément les autres. Cette guerre est autant celle des démocrates qu'elle est celle de Bush. La plateforme du Parti de l'égalité socialiste sur laquelle je me présente contre Clinton offre la seule base politiquement viable pour défier véritablement le militarisme américain. Nous appelons pour le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces militaires américaines en Irak. Nous demandons une compensation entière au peuple irakien pour la mort et la destruction qui ont frappé leur pays, ainsi que pour ceux qui en ont subi les conséquences aux États-Unis mêmes : les familles des soldats tués ou qui sont revenus de cette guerre blessés physiquement ou psychologiquement. Et le PES maintient que tous ceux qui sont responsables d'avoir
conspiré pour lancer cette guerre d'agression illégale
doivent être tenus responsables et amenés devant
un tribunal pour crime de guerre. La guerre d'Irak est le fruit d'une politique élaborée de longue date et soutenue par les deux grands parties et les intérêts industriels et financiers qu'ils défendent tous deux. C'est une politique consistant à compenser le déclin relatif du capitalisme américain en utilisant la puissance militaire des États-Unis pour saisir le contrôle de ressources et marchés stratégiques, aux dépens de leurs rivaux économiques en Europe et en Asie. Pour maintenir sa position comme puissance dominante, l'impérialisme amériain est déterminé à établir son emprise sur les réserves mondiales d'énergie. En ce sens, l'Irak n'est qu'un début, le prélude à des confrontations plus grandes et plus sanglantes. Cette guerre est menée dans l'intérêt d'une oligarchie financière dirigeante dont les revenus faramineux en font une couche à part, séparée des travailleurs par un fossé social sans précédent dans l'histoire. Cependant, le système bipartite camoufle cette profonde division de classe et l'empêche de trouver la moindre expression dans la vie politique officielle, subordonnant toute la politique étrangère et intérieure à la poursuite du profit et de l'enrichissement personnel par cette couche dirigeante. Hillary Clinton, qui est assise sur un fonds de campagne de $20 millions et dont les revenus, avec ceux de son mari, se chiffrent maintenant à des millions, est membre à part entière de cette riche élite. La lutte contre la guerre exige la mobilisation politique des travailleurs. Ce sont eux qui payent le prix du militarisme et de la politique sociale réactionnaire poursuivie dans l'intérêt du système de profit, sous la forme du chômage, de la baisse du niveau de vie, de coupures dans les programmes sociaux et d'un nombre croissant de jeunes hommes et de jeunes femmes de classe ouvrière mutilés et tués en Irak. Le parti de l'égalité socialiste met de l'avant un programme de réorganisation radicale de l'économie dans l'intérêt des travailleurs, comprenant notamment l'annulation des deux dernières décennies de baisses d'impôts pour les riches et une forte hausse de l'impôt sur les entreprises et la richesse accumulée des très riches. Nous proposons la transformation des grandes sociétés en services d'utilité publique afin de dégager les ressources nécessaires pour mettre un terme à la pauvreté et pour établir l'égalité sociale. Je demande instamment à ceux qui appuient la lutte
pour mettre fin à la guerre et aux inégalités
de prendre part à la campagne du PES. Participez à
la collecte de pétitions pour faire placer notre parti
sur le scrutin cet été et aidez-nous à distribuer
notre programme aussi largement que possible. Cette lutte jettera
les bases pour l'apparition d'un nouveau parti socialiste de
masse de la classe ouvrière.
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