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La conférence d'Attac à BerlinOpportunisme débridé et confiance absolue envers l'ÉtatPar Stefan Steinberg Le mouvement anti-mondialisation Attac (Association pour une Taxation des Transactions financières pour l'Aide aux Citoyens) a tenu le week-end dernier à Berlin sous le slogan «Un autre monde est possible» le premier congrès national de sa section allemande créée au printemps dernier. Bernard Cassen, un des fondateurs d'Attac et directeur du mensuel français d'actualités Le Monde Diplomatique, et Susan George, vice-présidente d'Attac pour la France et auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux conséquences de la mondialisation, figuraient parmi les personnes qui ont pris la parole au cours du congrès. Un des principaux orateurs a été Oskar Lafontaine, l'ancien président du Parti social-démocrate allemand (SPD), et pendant une très courte période ministre de l'économie dans la coalition SPD-Verts du Chancelier allemand Gerhard Schroeder. Avec quelque 2.500 participants et pendant deux jours, le congrès était réparti entre plusieurs réunions plénières avec les membres d'Attac de premier rang, et entre toute une série d'ateliers mis en place par 70 différents groupes pacifistes, féministes, écologistes et radicaux ainsi que par des ONG (Organisations non-gouvernementales). Quelques membres importants de la bureaucratie syndicale allemande étaient également là, comme le cadre de IG Metall Horst Schmitthenner, Margaret Möhnig-Raane, cadre du nouveau syndicat Ver.di ainsi que des représentants importants des Verts, comme Daniel Cohn-Bendit. Dans son discours d'ouverture du vendredi soir, le psychologue Horst-Eberhardt Richter a précisé que l'audience potentielle d'Attac englobait tous ceux qui se considéraient comme pénalisés par la mondialisation. Malgré quelques rares échanges passionnés, le congrès dans son entier a mis en évidence le fait qu'Attac se caractérise par un opportunisme politique effréné. Au cours de quelques interventions, les membres influents d'Attac ont souligné qu'ils ne disposaient d'aucun plan ou perspective pour des changements fondamentaux de la société capitaliste. Au lieu de cela, leurs critiques se limitaient à ce qu'ils décrivaient comme les «conséquences irresponsables de la politique néo-libérale» et réclamaient un renforcement de l'État national en même temps que des organisations capitalistes internationales. Les idées principales d'Attac ont été exposées par Ignatio Ramonet le rédacteur en chef du Monde Diplomatique dans un éditorial publié il y a quatre ans: «La mondialisation du capital financier est en train de mettre les peuples en état d'insécurité généralisée. Elle contourne et rabaisse les nations et leurs États en tant que lieux pertinents de l'exercice de la démocratie et garants du bien commun. [ ... ] En liaison avec les syndicats et les associations à finalité culturelle, sociale ou écologique, elle [Attac ndlr] pourrait agir comme un formidable groupe de pression civique auprès des gouvernements pour les pousser à réclamer, enfin, la mise en oeuvre effective de cet impôt mondial de solidarité» (12 décembre 1997). Dans un débat qu'il a tenu avec l'économiste de droite Thomas L. Friedman, Ramonet a été encore plus clair à propos du rôle d'Attac comme soupape de sécurité pour anéantir la montée de l'instabilité sociale. Ramonet a déclaré: «Afin de satisfaire leurs besoins vitaux, il y a des millions de gens de par le monde qui sont prêts à ériger des barricades et à faire usage de la violence. Je regrette autant que Friedman une telle solution. Mais si nous prenons garde, il n'est pas nécessaire que les choses aillent si loin. A la place, nous devrions mettre une minuscule part de la richesse du monde à la portée des "damnés de la terre".» Il a conclu ses remarques par cette question : «Que pouvons-nous faire? Comment pouvons-nous empêcher la moitié de l'humanité de se révolter et de se tourner vers la violence?» Pendant la conférence de Berlin, les orateurs et les délégués ont ouvertement exprimé leur inquiétude à propos du déclin et du discrédit des structures politiques nationales et ils ont également exprimé la nécessité du retour de la crédibilité et du renforcement des institutions démocratiques. La défense des relations de propriété capitalistes a été peut-être faite de façon plus nette par un des principaux orateurs, le juge Jürgen Borchert, dans un débat au cours de la réunion plénière d'ouverture. Il a décrit certaines des conséquences sociales provenant de la libéralisation des marchés de capitaux et il a ensuite lancé un appel en faveur d'un retour aux formes antérieures d'économie de marché qui, d'après lui, étaient basées sur un principe d'égalité. Il a continué son discours en plaidant pour un meilleur marché pour les petites et moyennes entreprises (PME) et il a terminé par l'avertissement inquiétant que la «première victime du mécontentement social était les valeurs d'argent». Borchert a partagé la tribune avec Barbara Unmüssig de l'organisation Weed (World Economy Environment and Development) et avec Bernard Cassen, dont nous parlerons du discours plus loin. Unmüssig a clairement laissé entendre que le but d'Attac se limitait à se faire entendre de l'establishment politique. Elle a déclaré que le mouvement venait de réaliser une percée importante, et que ses arguments en faveur d'une réforme économique étaient maintenant pris au sérieux par des journaux tels que le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne et le Financial Times en Grande-Bretagne. En même temps, elle a souligné qu'Attac n'avait pas de théorie fixe, de vision du monde, ni de base religieuse ou idéologique. La priorité de renforcer l'état national afin de permettre à des mesures interventionnistes de mettre un frein au mouvement du capital international («jeter du sable dans les rouages du capital financier»), constituait le point central des débats du deuxième jour entre Oskar Lafontaine, Wolf-Dieter Narr, professeur de science politique à l'Université Libre de Berlin, et Ingeborg Wick, une féministe qui représentait les ONG de femmes qui travaillent dans les pays sous-développés. Au début de son discours, Lafontaine a demandé: «Quel pouvoir devrait décider du développement social?» Insistant sur la perte du pouvoir politique individuel de chaque nation comme conséquence de la mondialisation, il a souhaité un retour de l'État national et de la «primauté de la politique». Le mouvements du capital doit être réglé une nouvelle fois, a-t-il dit. La «re-nationalisation» des marchés financiers était la condition préalable pour maintenir un État providence. Pour ce qui concerne les relations internationales, il a souhaité le renforcement des Nations unies, et en particulier la création du conseil économique des Nations unies, qui pourrait intervenir dans les affaires économiques à l'échelle mondiale. Il a déploré que pendant la guerre du Kosovo, l'organisation des Nations unies aient été mis sur la touche. Lafontaine avait annoncé quelques semaines auparavant son adhésion au mouvement Attac, et en est sans aucun doute son supporter allemand le plus en vue. Depuis son abandon de toute position politique majeure à la suite de son conflit avec Gerhard Schroeder et avec la Bundesbank, au printemps de 1999, Lafontaine est resté régulièrement présent dans les médias, afin de plaider en faveur de la souveraineté nationale comme réponse à la mondialisation. Dans un article récent écrit pour le tabloïd Bild, Lafontaine a expliqué certaines de ses propositions pour l'État allemand. Sous le titre : «Comment devrions-nous agir après les attaques terroristes?» il a affirmé que des coffres publics vides et une politique de l'immigration trop libérale mettaient en danger l'État allemand. Il a critiqué le gouvernement Schroeder pour sa politique de «Green Card» de permettre l'immigration limitée de spécialistes étrangers qualifiés, laissant entendre que cette mesure facilitait l'entraînement de terroristes potentiels en Allemagne. Son article se terminait par cet appel : «Nous devons mettre fin à l'érosion de la crédibilité de l'État. Nous sommes l'État». Dans sa propre intervention, Wolf-Dieter Narr a critiqué la glorification de l'État par Lafontaine. Narr a déclaré que le problème n'était pas simplement le capitalisme mais la politique en général, que l'État représente «l'irresponsabilité organisée» et est inséparablement soudé à l'impérialisme. Le retour à une politique basée sur la nation était à la fois trompeur et naïf a-t-il affirmé. Le monde ne peut être organisé qu'à l'échelle mondiale. Il a ensuite évoqué la nécessité d'un mouvement de base, mais a peu parlé de sa nature. Il a terminé en exprimant son accord avec Oskar Lafontaine sur la nécessité du renforcement des Nations unies. Bien qu'elle soit assez confuse et peu directe, l'intervention de Narr a immédiatement provoqué la consternation parmi les autres délégués d'Attac. La première à parler a été Ingeborg Wick, qui a violemment rejeté toute critique des institutions en place. «Il n'est possible de parvenir à quelque chose qu'à travers ces institutions» a-t-elle déclaré. C'était une erreur de ne pas tenir compte de l'establishment. Lafontaine a ensuite proclamé son «dissentiment» avec les idées de Narr en ce qui concerne le rôle de l'État et il a évoqué la nécessité d'une «politique des petits pas». En réponse, Narr a tout de suite commencé à abandonner sa position précédente. Il admettait qu'il ne proposait aucune solution et en ce qui le concernait, il n'avait aucun problème avec l'État. Après tout, c'était le seul invité qui était officiellement employé par l'État. En plus de l'appel de Lafontaine et de Narr pour un renforcement des Nations unies, d'autres membres importants du mouvement allemand Attac ont également mis l'accent sur la nécessité de renforcer les organisations internationales existantes. Dans une interview récente avec le magazine Der Spiegel, Peter Wahl un membre du comité de coordination d'Attac a déclaré: «L'affirmation selon laquelle Attac rejette les organisations internationales est fausse. De plus en plus, les marchés mondialisés doivent être contrecarré par un réseau mondial de contrôle qui, une fois encore, place le marché tout puissant sous un contrôle démocratique. L'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), le FMI (Fond Monétaire International) et la Banque Mondiale, peuvent être considérés comme des institutions adéquates pour cette fin.» C'est à propos de la guerre en Afghanistan qu'on mesure le plus l'étendue de l'opportunisme politique qui sévit chez Attac. Dans son rôle de «groupe de pression gigantesque», l'organisation considère la guerre comme un élément pouvant favoriser son propre programme. Attac a fait deux courtes déclarations pour critiquer l'intervention militaire américaine en Afghanistan comme violation du droit international. Au cours du congrès, les principaux orateurs ont parlé de la guerre principalement pour se demander comment Attac pourrait exploiter le changement de situation après le 11 septembre afin promouvoir ses propres théories. Aucune des affirmations émises par Attac à propos de la guerre n'a essayé de traiter en profondeur du contexte économique et stratégique de l'agression menée par les États-Unis. Et si, au sein des ateliers individuels, des participants essayaient de soulever de telles questions, la réaction des membres d'Attac était clairement hostile. La prudence avec laquelle Attac aborde la question de la guerre, a été expliquée dans une remarque d'une participante lors d'un débat sur la tribune, Bettina Gaus, qui a reconnu que les avis sur la guerre étaient fortement divergents au sein d'Attac. Elle partageait la tribune avec Daniel Cohn-Bendit, un leader du parti des Verts au Parlement Européen et membre de la section française d'Attac depuis quatre ans. Dans un interview donné au journal allemand taz (die Tageszeitung), Cohn Bendit a déclaré préférer une opération militaire menée par les Nations unies, afin de renverser «le gouvernement taliban «fascistoïde» et anti-femmes» et de soutenir en même temps «la lutte de libération de l'opposition afghane avec des avions, des armes et des soldats». Aucun des quatre autres orateurs à la tribune n'a contesté les invocations de Cohn-Bendit sur ce qu'il a décrit comme la nécessité de développer une réponse paneuropéenne à la mondialisation menée par les États-Unis. La raison de la position ambiguë d'Attac pour ce qui concerne la guerre devient évidente à la lumière d'un commentaire fait par son fondateur, Bernard Cassen. Dans un interview accordé au journal Tagesspiegel, Cassen a déclaré: «Bush n'a jamais été aussi proche d'Attac qu'aujourd'hui!» Quiconque pensait qu'il ne s'agissait que d'un lapsus est revenu de cette impression à la conférence de Berlin. La politique de guerre de Bush a été le sujet principal du discours de Cassen au cours du congrès. Les actions récentes du président Bush, a-t-il expliqué, «afin de tarir les paradis fiscaux» et de réguler certaines formes de pratiques bancaires spéculatives représentaient un changement de cap, qui «reflétait favorablement et légitimait même les idées proposées par Attac». Cassen a continué en disant que le fait que Bush insiste sur la primauté de la politique par rapport à l'économie - «l'économie doit être au service de l'État et non l'inverse» - représentait une réhabilitation du rôle de l'État, qu'Attac accueillait chaleureusement. De manière similaire, Cassen a également salué «l'annulation récente par les États-Unis de la dette de pays du tiers-monde comme le Pakistan». Précisément, le même point a été répété par un de ses collaborateurs les plus proches en France, Susan George. Dans son discours de clôture du congrès, elle a confirmée: «Même George Bush a reconnu que les paradis fiscaux sont nuisibles à l'économie. Merci George Bush, vous avez montré l'opportunité d'appliquer le programme d'Attac.» Les mesures économiques et fiscales prises par Bush en réponse aux attentats du 11 septembre, n'ont pas le moindre contenu progressif. Les subventions accordées par l'administration Bush aux compagnies aériennes et aux autres entreprises frappées par la récession économique et par les conséquences des événements du 11 septembre sont destinés à renflouer les actionnaires en permettant aux compagnies de réduire leurs emplois et de procéder au dégraissage aux dépens des travailleurs. En même temps, l'administration Bush continue ses subventions d'impôts qui accentueront davantage encore l'écart entre les riches et les pauvres dans la société américaine. Alors que Cassen et George n'ont que des commentaires positifs à formuler sur le «tournant» économique prit par Bush, ils, et en réalité le congrès dans son entier, n'ont fait aucun commentaire sur les attaques des droits démocratiques qui ont été entreprises par les différents États qui constituent l'alliance anti-terroriste. Au nom de la lutte contre le terrorisme international, les polices nationales et internationales et les services de renseignement se voient accorder des pouvoirs sans pareils pour surveiller, coordonner et contrôler les vies et les activités de millions de citoyens ordinaires, alors que les contrôles de l'immigration et les persécutions des travailleurs et des étudiants étrangers s'intensifient de par le monde. Il serait inexact de considérer comme un simple oubli le fait que de telles questions n'ont pratiquement joué aucun rôle au cours du congrès d'Attac pendant le week-end. La réunion de deux jours à Berlin a clairement révélé la physionomie politique et sociale du mouvement. Attac est un pôle d'attraction pour ceux dans la société qui sont profondément perturbés par la perspective d'instabilité sociale résultant de la dislocation des conditions relativement stables de l'économie et de la société d'après-guerre. Les forces entourant Attac ont la nostalgie d'une époque où les États capitalistes nationaux exerçaient un large contrôle sur l'économie et sur la société. La perspective d'Attac est complètement rétrograde. Les forces attirées par Attac brûlent de revenir à une période où l'État national capitaliste exerçait un contrôle sur l'économie et la société. Malgré l'importance qu'Attac accorde aux actions de protestation et aux manifestations, l'organisation est hostile à tout vaste mouvement de masse démocratique. Sa perspective se limite à exercer des pressions sur les institutions en place en cherchant à se faire entendre par les décideurs et à augmenter ainsi son influence au sein de l'establishment politique. Ceci explique son enthousiasme pour l'État et son indifférence par rapport aux attaques actuelles contre les droits démocratiques. Il a été possible de détecter quelques différences d'attitudes entre la génération vieillissante, aux cheveux gris, et les jeunes et étudiants, légèrement plus nombreux au congrès. De nombreux délégués plus âgés étaient à l'évidence des membres désabusés du parti des Verts ou des activistes d'organisations pacifistes avec trente ans de politique derrière eux. Ils voient dans Attac la chance d'un nouveau départ, même s'ils n'ont pas réussi à tirer la moindre conséquence significative de leurs activités antérieures. Les principaux leaders d'Attac à ce congrès - comme Cassen, George, le professeur de sociologie et membre de longue date du parti social-démocrate suisse, Jean Ziegler, ainsi que Cohn-Bendit occupent tous une position proéminente dans des universités renommées, des salles de rédaction ainsi que des organisations gouvernementales. Bien que le PDS [Parti du socialisme démocratique - parti qui a succédé au SED (Parti socialiste unifié d'Allemagne)] ne tienne pas un rôle de premier rang dans les discussions de podium, l'on a pu apercevoir des représentants du parti. Ce qui unit toutes ces forces, c'est la crainte que la crise économique actuelle pourrait donner naissance à un nouveau mouvement social, qui se développerait indépendamment des actuels partis politiques traditionnels dont la tendance vers la droite va grandissant. En dépit d'un appel à participer au congrès des syndicats allemands, les membres dirigeants de la bureaucratie y sont venus pour flairer le potentiel d'Attac de poursuivre leur propre campagne chauvine contre les «excès de la mondialisation». On trouvait également bien en vue au congrès deux groupes radicaux - le SAV (lié au Parti socialiste de Grande-Bretagne de Peter Taafe) et Linksruck (qui a des liens avec le Socialist Workers Party de Grande-Bretagne). SAV et Linksruck avaient tous les deux rejoint Attac, et s'étaient évertués à inciter leurs membres à venir au congrès. Les deux groupes ont une longue pratique de pénétration et de participation aux activités d'organisations politiques variées - le SPD, le mouvement de la paix allemand, les Verts et le PDS. Ils ont maintenant à l'évidence décidé d'opérer en tant que semblant de garant de l'aile gauche d'Attac. Il y a eu des indices d'une attitude plus militante parmi quelques participants plus jeunes, pour la plupart étudiants, qui applaudissaient bruyamment quand une critique était formulée contre la guerre en Afghanistan ou contre la politique de l'actuelle coalition «rouge-verte» en Allemagne. Cependant, il était évident que la plupart des jeunes dans l'assistance n'avaient que très peu d'expérience politique. Dans son discours de clôture, Susan George a essayé d'exploiter les limites de son auditoire en les mettant instamment en garde contre «l'intégrisme théologique et doctrinaire». Ce qui importait, a-t-elle insisté «c'était de se concentrer sur ce qui nous unit et de ne pas se perdre dans des débats sur des questions controversées». C'était un appel clair de ne pas troubler le fondement politique du mouvement tout à fait diffus et peu claire, et par là même de rendre la manipulation de ses supporters d'autant plus facile. Pour résumer, l'impression désagréable que donnait le congrès du week-end dernier était que les leaders d'Attac voulaient se servir du mouvement pour démontrer qu'ils étaient capable d'assurer la stabilité sociale à l'élite politique. Voir aussi :
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