Mobilisons la classe ouvrière pour défier et vaincre l’interdiction de grève de MacKinnon ! Non à la destruction de Postes Canada et des services publics menée par le gouvernement libéral !

Le Comité de base des travailleurs des postes (CBTP) exhorte ses 55.000 confrères de Postes Canada en grève à se joindre à lui pour se mobiliser contre l’intervention briseuse de grève du gouvernement libéral.

Le ministre du Travail Steven MacKinnon a invoqué l'Article 107 du Code canadien du travail pour ordonner au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de criminaliser notre grève. Il utilise le même mécanisme manifestement illégal et antidémocratique que le gouvernement a utilisé en août et en novembre pour criminaliser les grèves des travailleurs des chemins de fer du CN et du CPKC et des travailleurs des ports du Québec et de la Colombie-Britannique. Leurs conventions collectives seront dictées par des arbitres pro-employeurs nommés par l'État.

Nous exhortons tous les travailleurs des postes à se joindre à nous dans la campagne pour défier la décision imminente du CCRI qui déclarera que les négociations contractuelles de Postes Canada sont dans une « impasse » et nous ordonnera de retourner au travail, tout en prolongeant jusqu'en mai les conventions collectives expirées des travailleurs des postes urbains, ruraux et suburbains.

Les conditions sont propices pour défier l'assaut de l'État contre notre droit de grève et mobiliser un large soutien au sein de la classe ouvrière, jusqu'à une grève générale. En effet, les questions pour lesquelles nous nous battons sont d'une importance capitale pour tous les travailleurs, du secteur public comme du secteur privé : la défense des services publics, le contrôle des travailleurs sur l'introduction des nouvelles technologies, la fin des concessions et des échelons salariaux, et la défense du droit de grève.

Nous ne lançons pas notre appel à la défiance à la légère.

Elle doit s'accompagner d'un changement fondamental de stratégie. Nous devons faire de notre grève le fer de lance d'une contre-offensive de la classe ouvrière contre le démantèlement des services publics, le sacrifice des besoins sociaux au programme de guerre de l'impérialisme canadien et la défense du droit de grève.

Le gouvernement et les médias bourgeois hurleront que nous enfreignons la loi et nous menaceront de représailles sauvages et conséquentes. Mais le système de négociation collective est une escroquerie ! Chaque fois que les travailleurs sont en position de force, le gouvernement, qui travaille main dans la main avec les employeurs, intervient pour nous priver du droit de grève, c'est-à-dire du droit de lutter collectivement pour nos intérêts fondamentaux et de déterminer nos conditions de travail.

Dans le passé, les gouvernements ont utilisé à plusieurs reprises des lois draconiennes de retour au travail contre nous, notamment en 2011 et en 2018. Aujourd'hui, dans le cadre de l'offensive de la classe dirigeante visant à accroître l'exploitation des travailleurs en imposant des baisses de salaire réel, et à utiliser l'intelligence artificielle et d'autres nouvelles technologies pour supprimer des emplois et amazonifier la main-d'œuvre, le gouvernement Trudeau s'est passé de toute feuille de vigne parlementaire. Il a réécrit la loi de manière arbitraire et illégale, par le biais d'une réinterprétation bidon de l'Article 107 du Code du travail, pour s'arroger le pouvoir de déclarer les grèves illégales et de court-circuiter le processus de négociation à sa guise.

Depuis le début, le CBTP a prévenu que nous étions confrontés à une lutte politique contre le gouvernement Trudeau et l'ensemble des entreprises canadiennes. Ils veulent restructurer Postes Canada en s'inspirant de Purolator, d'Amazon et d'autres services de messagerie et de livraison à main-d'œuvre bon marché. Cela signifierait pour nous des emplois précaires à temps partiel ou temporaires, de bas salaires, pas d'avantages sociaux et pas de droits.

Aujourd'hui plus que jamais, la question centrale est de mobiliser le pouvoir social de l'ensemble de la classe ouvrière. Chaque travailleur est concerné par notre lutte et nous devons lui en faire prendre conscience.

Le plus grand obstacle que nous devons surmonter pour mobiliser le soutien de la classe ouvrière est la bureaucratie syndicale. Depuis le début, le STTP, les Teamsters (qui n'ont pas levé le petit doigt pour mobiliser les travailleurs de Purolator en notre nom) et les dirigeants du Congrès du travail du Canada (CTC) ont tout fait pour isoler notre lutte. Par-dessus tout, ils n'ont rien fait pour préparer l'opposition de masse de la classe ouvrière à l’intervention briseuse de grève du gouvernement, même si tout le monde savait que c'était au cœur de la stratégie de la direction de Postes Canada et du gouvernement Trudeau : un gouvernement que les dirigeants syndicaux et leurs alliés du NPD continuent de soutenir. Jeudi encore, la bureaucratie du STTP nous incitait à faire campagne auprès des députés pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il intervienne dans le processus de négociation.

Le CBTP demande instamment à tous les travailleurs des postes de se joindre à nous pour prendre la lutte en main. Nous ne devons pas permettre à la direction du STTP de se soumettre aux mesures antigrèves du gouvernement et du CCRI sans que nous puissions nous faire entendre.

Les travailleurs doivent exiger que le STTP convoque immédiatement des réunions dans chaque dépôt postal et dans chaque section locale au cours des 36 prochaines heures pour discuter de la manière dont nous pouvons défier le gouvernement et mobiliser le plus large soutien de la classe ouvrière pour notre défense.

Nous exhortons tous les travailleurs qui sont d'accord avec cette revendication à contacter le CBTP à canadapostworkersrfc@gmail.com, à étudier nos déclarations et à rejoindre nos rangs.

(Article paru en anglais le 13 décembre 2024)

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