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WSWS : Nouvelles et analyses : Economie mondiale

Cinquième conférence :

La Première Guerre mondiale : L'écroulement du capitalisme

Troisième partie

Par Nick Beams
13 février 2009

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Cette conférence fut donnée par Nick Beams, secrétaire national du Parti de l'égalité socialiste (Australie) et membre du comité éditorial du WSWS, lors de l'école d'été du Parti de l'égalité socialiste (USA) qui s'est tenue du 14 août au 20  août 2005 à Ann Arbor, Michigan. C'est la cinquième conférence donnée à cette école. La première « La Révolution russe et les problèmes historiques non résolus du XXe siècle » (David North),  la seconde « Le Marxisme versus le révisionnisme à l’aube du Vingtième Siècle » (David North), la troisième « Les origines du bolchévisme et Que faire ? » (David North), la  quatrième, intitulée « Le marxisme, l'histoire et la science de la perspective » (David North)  et la sixième  « Le socialisme dans un seul pays ou la révolution permanente » (Bill Van Auken) sont disponibles sur le site en langue française du WSWS. Nous publions ici la troisième partie de cette cinquième conférence.

La montée du capitalisme allemand et la crise européenne

L’accent mis jusqu’ici sur le rôle de l’Allemagne ne devrait pas être interprété comme signifiant que l’Allemagne ait été en quoi que ce soit davantage responsable de la guerre que les autres grandes puissances et que de ce fait, elle ait été à juste titre déclarée « responsable de la guerre » comme cela fut décrété par le Traité de Versailles. Une concentration sur l’Allemagne découle en fait de l’économie politique des relations internationales au tournant du siècle. Par-dessus tout, c’était le développement dynamique du capitalisme allemand ayant suivi la formation de l’empire en 1871, qui avait remis en question l’équilibre du pouvoir en Europe.

L’Allemagne cherchait à faire évoluer le statu quo en rapport avec le développement de son industrie et à faire avancer ses intérêts économiques et géopolitiques. Mais ce faisant, elle entra en conflit avec les autres grandes puissances qui étaient satisfaites de ce statu quo, qui en tiraient de grands bénéfices et qui étaient tout aussi décidées à le préserver que l’Allemagne à le changer.

La décision de l’Allemagne de prendre prétexte des évènements de Sarajevo en juillet 1914 pour consolider sa position en Europe du Sud-est et de déclencher une épreuve de force avec la Russie, la France, alliée de la Russie, et même avec l’Angleterre si cela s’avérait nécessaire, était motivée par les inquiétudes selon lesquelles il était nécessaire d’agir face à une situation internationale et domestique qui s’aggravait.

Quant à la France, l’éruption d’une guerre dans toute l’Europe était la seule voie par laquelle elle pouvait restaurer sa position sur le continent européen. La domination française au dix-neuvième siècle avait dépendu de la désunion des Etats allemands. Mais la guerre franco-prussienne et l’unification de l’Allemagne avaient signifié que la France dépendait d’alliances avec d’autres puissances contre sa rivale plus puissante.

Avec l’annexion allemande de l’Alsace-Lorraine à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870-71, Marx avait insisté sur l’inévitable alignement de la France avec la Russie, considérée comme impensable à l’époque du fait de la très grande différence entre les systèmes politiques des deux pays. « Celui qui n’est pas rendu sourd par le tumulte de l’instant », écrivait-il « et n’a pas un intérêt à assourdir le peuple allemand, doit voir que la guerre de 1870 portait en elle, par nécessité, une guerre entre l’Allemagne et la Russie, tout comme la guerre [austro-prussienne, ndt] de 1866 portait en elle la guerre de 1870. Je dis, par nécessité, à moins que l’improbable ne survienne, à moins qu’une révolution n’éclate en Russie avant cela. Si ce n’est pas le cas, une guerre entre l’Allemagne et la Russie peut même déjà être considérée comme un fait accompli [en français dans le texte, ndt]. Il dépend entièrement de l’attitude des vainqueurs actuels de déterminer si cette guerre a été utile ou dangereuse. S’ils prennent l’Alsace-Lorraine, alors la France avec la Russie s’armera contre l’Allemagne. Il est superflu d’en montrer les désastreuses conséquences. » [25]

Non pas que la France ait été conduite à la guerre avec l’Allemagne seulement par un désir de revanche. Durant les quatre décennies qui ont suivi l’annexion, d’autres facteurs étaient entrés en jeu. La lutte avec l’Allemagne avait dépassé les limites de l’Europe du fait que les deux puissances cherchaient à établir des colonies et des sphères d’influence à travers le globe.

En considérant rétrospectivement la crise de juillet, le président français, Poincaré, exprimait clairement les enjeux stratégiques qui étaient liés à la décision de soutenir la Russie et de refuser l’exigence de l’Allemagne que la France reste neutre.

« Sur nous reposaient deux devoirs, difficiles à concilier mais également sacrés : faire tout notre possible pour prévenir un conflit, et faire tout notre possible pour que, s’il devait éclater malgré nos efforts, nous soyons prêt à y faire face. Mais il y avait également deux autres devoirs, qui à certains moments courraient le risque d’être mutuellement contradictoires : ne pas briser une alliance sur laquelle la politique française s’était appuyée depuis un quart de siècle et dont la rupture nous laisserait isolés et à la merci de nos rivaux ; et néanmoins faire ce qui était en notre pouvoir pour inciter nos alliés à faire preuve de modération dans des affaires dans lesquelles nous étions beaucoup moins directement impliqués qu’eux-mêmes. » [26]

La décision de Londres d’entrer en guerre aux côtés de la France et de la Russie contre l’Allemagne était de la même façon motivée par des considérations stratégiques à long terme, par dessus tout la croyance qu’à un certain moment l’Angleterre aurait à s’opposer frontalement à l’Allemagne et que plus longtemps elle diffèrerait la confrontation, pire serait la position de l’Angleterre.

Pourquoi un modus vivendi ne pouvait-il être trouvé entre l’Angleterre et l’Allemagne ? L’histoire et la raison semblaient indiquer cette direction. Après tout les deux nations n’étaient jamais entrées en guerre dans le passé, partageaient de nombreux intérêts communs et avaient développé des relations économiques plus étroites — elles constituaient des marchés majeurs pour leurs productions respectives. Néanmoins l’ascension de l’Allemagne menaçait sans cesse d’avantage la position mondiale de l’Angleterre.

Près de 20 ans avant la crise de juillet, le secrétaire aux affaires étrangères Edward Grey avaient résumé ses vues sur la montée de l’Allemagne de la façon suivante : « Le fait est que le succès du parcours de l’Angleterre a mis de mauvaise humeur à notre égard le reste de la planète et maintenant qu’en Europe ils ont cessé de se quereller pour des provinces et ont tourné leur regard vers des endroits plus éloignés, ils nous trouvent partout sur leur chemin. D’où une tendance générale à nous considérer comme une nuisance et à s’allier contre nous. J’ai peur que nous ayons à nous battre tôt ou tard, à moins qu’une pomme de discorde européenne ne tombe au milieu des puissances du continent… » [27]

Les dirigeants politiques britanniques pouvaient reconnaître le besoin allemand d’expansion planétaire, du moins dans l’abstrait. Néanmoins, selon les mots d’un mémorandum préparé le 1er janvier 1907 par Eyre Crowe, directeur de cabinet au Foreign Office, il fallait que les Britanniques fassent preuve « de la plus inflexible détermination à défendre les droits et les intérêts britanniques partout dans le monde ». [28]

Ce mémorandum contenait une discussion approfondie des considérations stratégiques devant guider la politique étrangère anglaise par rapport à l’Allemagne et à ses prétentions croissantes à un statut de puissance mondiale. Selon Crowe, soit l’Allemagne visait à une domination politique et maritime générale, ou alors elle n’avait pas une ambition aussi clairement définie, mais visait seulement à utiliser légitimement sa position pour promouvoir son commerce extérieur et étendre l’influence de la culture allemande ainsi qu’à se créer de nouveaux intérêts commerciaux partout dans le monde, dans les endroits et les moments où une opportunité se présentait pour y parvenir de façon pacifique.

Comment serait-on en mesure de faire la différence entre les deux cas ? Il n’y avait en fait pas nécessité à se déterminer sur le sujet, expliquait Crowe, parce que les conséquences pour l’Angleterre seraient identiques. Le deuxième plan « pouvait à n’importe quel étape se fondre dans le plan initial ou conscient » et « si jamais le plan d’une évolution pacifique venait à se réaliser, les positions accumulées par l’Allemagne constitueraient de façon évidente une formidable menace pour le reste du monde, similaire à celle que représenterait un processus de conquête délibéré des mêmes positions par ‘malveillance préméditée’ ».

L’importance du mémorandum de Crowe tient à ce qu’il attire l’attention sur les processus objectifs et les tendances à l’œuvre dans les relations anglo-allemandes. Quelles que soient les politiques poursuivies par ses élites politiques et quelles que soient ses intentions, Crowe maintenait qu’en elle-même l’avance économique de l’Allemagne et l’expansion subséquente de ses intérêts sur une échelle mondiale représentait un danger pour l’empire anglais qui devait être contrecarré.

Tout en ne déniant pas la légitimité de l’expansion de l’Allemagne, concluait-il, il fallait veiller à « indiquer clairement que cette attitude bienveillante sera remplacée par une opposition déterminée au premier signe indiquant que les intérêts de l’Angleterre ou de ses alliés seraient menacés ». Une route qui devait être abandonnée, si le passé devait instruire, c’était « la route pavée de généreuses concessions britanniques — des concessions faites sans aucune conviction, ni de leur équité ni de ce qu’elles étaient compensées par des services équivalents. Les vains espoirs que de cette manière l’Allemagne puisse être rendue ‘conciliante’ et plus amicale doivent être définitivement abandonnés. »

Sur le continent européen, l’Angleterre demandait le maintien de « l’équilibre des puissances ». Mais cet « équilibre » était perturbé par l’expansion capitaliste elle-même. L’Allemagne cherchait à développer ses intérêts, tout comme la Russie, qui avait connu une croissance rapide dans les dernières années du dix neuvième siècle et la première décennie du vingtième. L’Italie était une nouvelle force sur le continent, tandis que les vieux empires turques et austro-hongrois étaient dans un état de déclin avancé.

Indépendamment des politiques menées par les différents gouvernements, l’équilibre des puissances dans la vieille Europe était irrémédiablement rompu. Au même moment, l’expansion allemande dans une quelconque partie du monde entrait inévitablement en conflit avec l’Empire britannique. La logique d’une politique qui cherchait à maintenir le vieil équilibre du pouvoir couplé avec « l’inflexible détermination » de maintenir les intérêts britanniques dans toutes les parties de la planète était celle du conflit militaire.

Et en effet, comme Churchill le reconnut dans un moment de candeur durant le débat de 1913-14 sur la politique navale : « Nous avons obtenu tous les territoires que nous voulions, et notre prétention à profiter sans contestation possible de vastes et splendides possessions, le plus souvent acquises par la violence, dans une large mesure préservées par la force, paraît souvent moins raisonnable à autrui qu’à nous-mêmes. » [29]

L’Angleterre était déjà intervenue aux côtés de la France dans la première crise marocaine de 1905. Avec le déclenchement de la deuxième crise en 1911, la nature des différents devint encore plus claire. Au Foreign Office, Crowe définit la question en terme d’équilibre du pouvoir en Europe.

« L’Allemagne », écrivait-il dans un compte-rendu du Foreign Office, « joue très gros. Si ses exigences sont satisfaites que ce soit au Congo ou au Maroc, ou — ce qu’elle va essayer d’obtenir, selon moi — dans les deux régions à la fois, cela signifiera la sujétion définitive de la France. Les exigences posées ne sont pas celles qu’un pays ayant une politique étrangère indépendante puisse accepter. Les détails des conditions ne sont pas si importants pour le moment. Tout cela constitue une épreuve de force et rien d’autre. Faire des concessions ne signifie pas qu’une perte de certains intérêts ou de prestige. Cela a le sens d’une défaite avec toutes ses inévitables conséquences. » [30]

Cette opinion sur la crise marocaine étaient largement partagée. Selon Sir Arthur Nicholson, le sous-secrétaire d’Etat permanent au Foreign Office, si l’Allemagne obtenait ce qu’elle demandait, alors « notre politique consistant depuis 1904 à préserver l’équilibre et par voie de conséquence la paix en Europe » s’effondrera. Le soutien britannique à la France tenait à la peur que si l’Entente s’effondrait, la France pourrait évoluer vers un arrangement avec l’Allemagne, avec le risque d’un isolement de l’Angleterre.

Pour l’Angleterre, le déclenchement de la crise de juillet constituait le point culminant d’un conflit qui s’était développé durant les quinze années précédentes. A moins que l’Allemagne ne renonce à ses exigences de transformation de l’ordre européen et international ou que l’Angleterre n’accepte de profonds changements dans ce domaine, le conflit était inévitable. Mais aucun des protagonistes ne pouvait changer de position parce que l’enjeu n’était pas les desseins, le prestige ou les principes défendus par les hommes politiques, mais les intérêts économiques fondamentaux des Etats dont ils représentaient les intérêts.

Un livre récent passant en revue les décisions qui menèrent les grandes puissances à entrer en guerre concluait que les intérêts de la classe capitaliste n’avaient pas la moindre influence. Les industriels britanniques avaient très peu d’influence sur l’élite définissant les politiques, et les grands financiers de la City de Londres étaient terrifiés par la guerre, croyant qu’elle amènerait la ruine économique. « Quels que soient les motifs de la déclaration de guerre anglaise de 1914, cela n’avait pas pour origine les souhaits des capitalistes de la finance. » [31]

Et pourtant, la décision d’entrer en guerre fut décidée pour la défense de la position de l’Empire britannique, qui, à son tour, était la fondation de la suprématie du capitalisme financier britannique. Une décennie avant le déclenchement de la guerre, le politicien Tory Joseph Chamberlain avait expliqué aux banquiers de la City, en termes dépourvus d’ambiguïté, l’importance de l’Empire pour leurs activités.

« Vous êtes la chambre de compensation du monde », leur dit-il. « Pourquoi ? Pourquoi prospérez-vous dans la banque ? Pourquoi une lettre de change de Londres est-elle la monnaie de référence de toutes les transactions commerciales ? N’est-ce pas du fait de l’énergie et des capacités de production qui en sont la contrepartie ? N’est-ce pas parce que nous avons jusqu’à présent, de toutes les manières, continuellement créé de nouvelles richesses ? N’est-ce pas à cause de la multiplicité, de la variété et de l’étendue de nos transactions ? Si une seule de ces choses essuie un échec, croyez-vous que vous ne le ressentirez pas ? Imaginez-vous que vous pourrez dans ce cas maintenir la situation dont vous tirez une fierté légitime ? Supposez — si une telle supposition est admissible — que vous n’ayez plus les relations que vous avez actuellement avec nos nombreuses colonies et dépendances, avec l’Inde, avec les pays neutres de la planète, seriez-vous encore cette chambre de compensation mondiale ? Non messieurs. Au moins nous pouvons reconnaître ceci — que la prospérité de Londres est intimement liée à la prospérité et à la grandeur de l’Empire dont elle est le centre. » [32]

Et le pivot sur lequel tournait l’Empire, c’était l’Inde. L’attachement britannique à l’Inde ne se fondait pas sur une recherche mal définie de la puissance pour elle-même. Il n’était pas non plus fondé sur des facteurs psychologiques. L’Inde jouait un rôle central et toujours plus important en fournissant simultanément les fondations du pouvoir économique et militaire britannique. Comme le vice-roi de l’Inde Lord Curzon l’expliquait en 1901 : « Aussi longtemps que nous règnerons sur l’Inde nous demeurerons la première puissance mondiale. Si nous la perdons nous dégringolerons aussitôt au statut d’une puissance de troisième ordre. » [33]

Dès le début de la colonisation, l’Inde avait joué un rôle crucial de pourvoyeur financier pour le capitalisme anglais. Dans les dernières décennies du dix-neuvième siècle, avec la montée  de puissances industrielles rivales (Allemagne et Etats-Unis) et la compétition accrue pour les marchés, ce rôle devint encore plus important. L’Angleterre avait depuis longtemps un déficit de sa balance commerciale de marchandises — la différence entre les importations et les exportations. Mais cela avait été plus que compensé par le surplus de ce qu’on appelle les invisibles [Balance des services et transferts privés, ndt] — une catégorie dans laquelle on trouve par exemple le fret et les assurances. Néanmoins, vers la fin du dix neuvième siècle, même ces revenus devenaient insuffisants et la stabilité de la finance britannique en vint à reposer de plus en plus sur les revenus des investissements et le revenu des dénommées « Home charges » prélevées sur l’Inde [frais d’administration imposés à l’Inde par l’Empire britannique, ndt]

Le marché indien absorbait une large proportion des exportations britanniques, pendant que dans le même temps, l’Inde générait un surplus commercial avec le reste du monde — qui augmenta de 4 millions £ à 50 millions £ au cours de la deuxième moitié du dix neuvième siècle — lequel était ensuite siphonné par l’intermédiaire des charges payées à l’Angleterre. Selon les mots d’une étude, avant la Première Guerre mondiale « la clé de l’ensemble des circuits de paiement britanniques résidait en Inde, qui se trouvait financer plus des deux cinquièmes du total des déficits anglais ». [34]

Mais alors même que l’Angleterre devenait plus dépendante de l’Inde, grandissait aussi la menace vis-à-vis de sa domination sur cette colonie et sur la stabilité plus générale de l’Empire. La guerre des Boers (1899-1902) fut un choc pour l’establishment britannique. Ce qui devait être un conflit de courte durée — ce sera fini pour Noël — traîna pendant plus de deux ans et eut un coût très élevé tant par le nombre d’hommes perdus que par l’argent dépensé. 

Elle mit en évidence l’affaiblissement de la situation militaire de l’Angleterre, qui pouvait certainement être mise à profit par ses rivaux sur le continent européen. Des conclusions politiques claires en furent tirées. La politique étrangère britannique ne pouvait plus longtemps être guidée par le « splendide isolement » qui l’avait caractérisée au dix-neuvième siècle. Dans les cinq années suivant la guerre des Boers, une série de dispositions furent mises en œuvre dans le but de renforcer le contrôle de l’Angleterre sur l’Empire.

Il y eut d’abord l’alliance avec le Japon en 1902, et ensuite le règlement de différents avec la France sur des questions coloniales via l’Entente de 1904, un processus qui fut répété avec l’Entente de 1907 avec la Russie. Dans le cas de l’Entente avec la France, le contrôle anglais sur l’Egypte, la clé pour le contrôle du Moyen-Orient et la route pour l’Inde, fut reconnu, et il y eut avec la Russie reconnaissance explicite de la prédominance de l’Angleterre en Afghanistan et la fin de la menace russe sur l’Inde par le nord.

Si ces mesures furent entreprises pour renforcer l’emprise de l’Angleterre sur son empire, elles eurent pour effet d’entraîner celle-ci dans les conflits sur le continent européen.

Notes:
[25]
Traduit de l’anglais  Cited in Rosa Luxemburg Speaks (New York: Pathfinder Press, 1970), pp. 279-280.
[26]
Traduit de l’anglais  David Stevenson, Armaments and the Coming of War (Oxford: Clarendon Press, 1996), p. 391.
[27]
Traduit de l’anglais  Cited in Zara S. Steiner, Britain and the Origins of the First World War (London: Macmillan, 1977), p. 44.
[28]
Traduit de l’anglais  Ibid, p. 40.
[29]
Traduit de l’anglais  Cited in Kennedy, The Rise of the Anglo-German Antagonism (London: The Ashfield Press, 1987), p. 467.
[30]
Traduit de l’anglais  Cited in Berghahn, op cit, pp. 95-96.
[31]
Traduit de l’anglais  Hamilton and Herwig, Decisions for War, 1914-1917 (Cambridge: Cambridge University Press, 2004), p.133.
[32]
Traduit de l’anglais  Cain and Hopkins, British Imperialism (London: 2002), pp. 195-196.
[33]
Traduit de l’anglais  John H. Morrow Jr., The Great War: An Imperial History (London: Routledge, 2004), p. 9.
[34]
Traduit de l’anglais : See S. B. Saul, Studies in British Overseas Trade, cited in Hobsbawm, Industry and Empire (1968), p. 123.

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