La montée du capitalisme allemand et la crise européenne
L’accent mis jusqu’ici sur le rôle de
l’Allemagne ne devrait pas être interprété comme signifiant que l’Allemagne ait
été en quoi que ce soit davantage responsable de la guerre que les autres
grandes puissances et que de ce fait, elle ait été à juste titre déclarée
« responsable de la guerre » comme cela fut décrété par le Traité de
Versailles. Une concentration sur l’Allemagne découle en fait de l’économie
politique des relations internationales au tournant du siècle. Par-dessus tout,
c’était le développement dynamique du capitalisme allemand ayant suivi la
formation de l’empire en 1871, qui avait remis en question l’équilibre du
pouvoir en Europe.
L’Allemagne cherchait à faire évoluer le
statu quo en rapport avec le développement de son industrie et à faire avancer
ses intérêts économiques et géopolitiques. Mais ce faisant, elle entra en
conflit avec les autres grandes puissances qui étaient satisfaites de ce statu
quo, qui en tiraient de grands bénéfices et qui étaient tout aussi décidées à
le préserver que l’Allemagne à le changer.
La décision de l’Allemagne de prendre
prétexte des évènements de Sarajevo en juillet 1914 pour consolider sa position
en Europe du Sud-est et de déclencher une épreuve de force avec la Russie, la
France, alliée de la Russie, et même avec l’Angleterre si cela s’avérait
nécessaire, était motivée par les inquiétudes selon lesquelles il était
nécessaire d’agir face à une situation internationale et domestique qui
s’aggravait.
Quant à la France, l’éruption d’une guerre
dans toute l’Europe était la seule voie par laquelle elle pouvait restaurer sa
position sur le continent européen. La domination française au dix-neuvième
siècle avait dépendu de la désunion des Etats allemands. Mais la guerre
franco-prussienne et l’unification de l’Allemagne avaient signifié que la
France dépendait d’alliances avec d’autres puissances contre sa rivale plus
puissante.
Avec l’annexion allemande de
l’Alsace-Lorraine à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870-71, Marx
avait insisté sur l’inévitable alignement de la France avec la Russie,
considérée comme impensable à l’époque du fait de la très grande différence
entre les systèmes politiques des deux pays. « Celui qui n’est pas rendu
sourd par le tumulte de l’instant », écrivait-il « et n’a pas un
intérêt à assourdir le peuple allemand, doit voir que la guerre de 1870 portait
en elle, par nécessité, une guerre entre l’Allemagne et la Russie, tout comme
la guerre [austro-prussienne, ndt] de 1866 portait en elle la guerre de 1870.
Je dis, par nécessité, à moins que l’improbable ne survienne, à moins qu’une
révolution n’éclate en Russie avant cela. Si ce n’est pas le cas, une guerre
entre l’Allemagne et la Russie peut même déjà être considérée comme un fait
accompli [en français dans le texte, ndt]. Il dépend entièrement de
l’attitude des vainqueurs actuels de déterminer si cette guerre a été utile ou
dangereuse. S’ils prennent l’Alsace-Lorraine, alors la France avec la Russie
s’armera contre l’Allemagne. Il est superflu d’en montrer les désastreuses
conséquences. » [25]
Non pas que la France ait été conduite à la
guerre avec l’Allemagne seulement par un désir de revanche. Durant les quatre
décennies qui ont suivi l’annexion, d’autres facteurs étaient entrés en jeu. La
lutte avec l’Allemagne avait dépassé les limites de l’Europe du fait que les
deux puissances cherchaient à établir des colonies et des sphères d’influence à
travers le globe.
En considérant rétrospectivement la crise de
juillet, le président français, Poincaré, exprimait clairement les enjeux
stratégiques qui étaient liés à la décision de soutenir la Russie et de refuser
l’exigence de l’Allemagne que la France reste neutre.
« Sur nous reposaient deux devoirs,
difficiles à concilier mais également sacrés : faire tout notre possible
pour prévenir un conflit, et faire tout notre possible pour que, s’il devait
éclater malgré nos efforts, nous soyons prêt à y faire face. Mais il y avait
également deux autres devoirs, qui à certains moments courraient le risque
d’être mutuellement contradictoires : ne pas briser une alliance sur
laquelle la politique française s’était appuyée depuis un quart de siècle et
dont la rupture nous laisserait isolés et à la merci de nos rivaux ; et
néanmoins faire ce qui était en notre pouvoir pour inciter nos alliés à faire
preuve de modération dans des affaires dans lesquelles nous étions beaucoup
moins directement impliqués qu’eux-mêmes. » [26]
La décision de Londres d’entrer en guerre
aux côtés de la France et de la Russie contre l’Allemagne était de la même
façon motivée par des considérations stratégiques à long terme, par dessus tout
la croyance qu’à un certain moment l’Angleterre aurait à s’opposer frontalement
à l’Allemagne et que plus longtemps elle diffèrerait la confrontation, pire
serait la position de l’Angleterre.
Pourquoi un modus vivendi ne pouvait-il être
trouvé entre l’Angleterre et l’Allemagne ? L’histoire et la raison
semblaient indiquer cette direction. Après tout les deux nations n’étaient
jamais entrées en guerre dans le passé, partageaient de nombreux intérêts
communs et avaient développé des relations économiques plus étroites — elles constituaient des marchés majeurs pour leurs productions
respectives. Néanmoins l’ascension de l’Allemagne menaçait sans cesse
d’avantage la position mondiale de l’Angleterre.
Près de 20 ans avant la crise de juillet, le
secrétaire aux affaires étrangères Edward Grey avaient résumé ses vues sur la
montée de l’Allemagne de la façon suivante : « Le fait est que le
succès du parcours de l’Angleterre a mis de mauvaise humeur à notre égard le
reste de la planète et maintenant qu’en Europe ils ont cessé de se quereller
pour des provinces et ont tourné leur regard vers des endroits plus éloignés,
ils nous trouvent partout sur leur chemin. D’où une tendance générale à nous
considérer comme une nuisance et à s’allier contre nous. J’ai peur que nous ayons
à nous battre tôt ou tard, à moins qu’une pomme de discorde européenne ne tombe
au milieu des puissances du continent… » [27]
Les dirigeants politiques britanniques
pouvaient reconnaître le besoin allemand d’expansion planétaire, du moins dans
l’abstrait. Néanmoins, selon les mots d’un mémorandum préparé le 1er
janvier 1907 par Eyre Crowe, directeur de cabinet au Foreign Office, il fallait
que les Britanniques fassent preuve « de la plus inflexible détermination
à défendre les droits et les intérêts britanniques partout dans le
monde ». [28]
Ce mémorandum contenait une discussion
approfondie des considérations stratégiques devant guider la politique
étrangère anglaise par rapport à l’Allemagne et à ses prétentions croissantes à
un statut de puissance mondiale. Selon Crowe, soit l’Allemagne visait à une
domination politique et maritime générale, ou alors elle n’avait pas une
ambition aussi clairement définie, mais visait seulement à utiliser
légitimement sa position pour promouvoir son commerce extérieur et étendre
l’influence de la culture allemande ainsi qu’à se créer de nouveaux intérêts
commerciaux partout dans le monde, dans les endroits et les moments où une
opportunité se présentait pour y parvenir de façon pacifique.
Comment serait-on en mesure de faire la
différence entre les deux cas ? Il n’y avait en fait pas nécessité à se
déterminer sur le sujet, expliquait Crowe, parce que les conséquences pour
l’Angleterre seraient identiques. Le deuxième plan « pouvait à n’importe
quel étape se fondre dans le plan initial ou conscient » et « si jamais le
plan d’une évolution pacifique venait à se réaliser, les positions accumulées
par l’Allemagne constitueraient de façon évidente une formidable menace pour le
reste du monde, similaire à celle que représenterait un processus de conquête
délibéré des mêmes positions par ‘malveillance préméditée’ ».
L’importance du mémorandum de Crowe tient à
ce qu’il attire l’attention sur les processus objectifs et les tendances à
l’œuvre dans les relations anglo-allemandes. Quelles que soient les politiques
poursuivies par ses élites politiques et quelles que soient ses intentions,
Crowe maintenait qu’en elle-même l’avance économique de l’Allemagne et
l’expansion subséquente de ses intérêts sur une échelle mondiale représentait
un danger pour l’empire anglais qui devait être contrecarré.
Tout en ne déniant pas la légitimité de
l’expansion de l’Allemagne, concluait-il, il fallait veiller à « indiquer
clairement que cette attitude bienveillante sera remplacée par une opposition
déterminée au premier signe indiquant que les intérêts de l’Angleterre ou de
ses alliés seraient menacés ». Une route qui devait être abandonnée, si le
passé devait instruire, c’était « la route pavée de généreuses concessions
britanniques — des concessions faites sans aucune conviction, ni de leur équité
ni de ce qu’elles étaient compensées par des services équivalents. Les vains
espoirs que de cette manière l’Allemagne puisse être rendue ‘conciliante’ et
plus amicale doivent être définitivement abandonnés. »
Sur le continent européen, l’Angleterre
demandait le maintien de « l’équilibre des puissances ». Mais cet
« équilibre » était perturbé par l’expansion capitaliste elle-même.
L’Allemagne cherchait à développer ses intérêts, tout comme la Russie, qui
avait connu une croissance rapide dans les dernières années du dix neuvième
siècle et la première décennie du vingtième. L’Italie était une nouvelle force
sur le continent, tandis que les vieux empires turques et austro-hongrois
étaient dans un état de déclin avancé.
Indépendamment des politiques menées par les
différents gouvernements, l’équilibre des puissances dans la vieille Europe
était irrémédiablement rompu. Au même moment, l’expansion allemande dans une
quelconque partie du monde entrait inévitablement en conflit avec l’Empire
britannique. La logique d’une politique qui cherchait à maintenir le vieil
équilibre du pouvoir couplé avec « l’inflexible détermination » de
maintenir les intérêts britanniques dans toutes les parties de la planète était
celle du conflit militaire.
Et en effet, comme Churchill le reconnut
dans un moment de candeur durant le débat de 1913-14 sur la politique
navale : « Nous avons obtenu tous les territoires que nous voulions,
et notre prétention à profiter sans contestation possible de vastes et
splendides possessions, le plus souvent acquises par la violence, dans une
large mesure préservées par la force, paraît souvent moins raisonnable à autrui
qu’à nous-mêmes. » [29]
L’Angleterre était déjà intervenue aux côtés
de la France dans la première crise marocaine de 1905. Avec le déclenchement de
la deuxième crise en 1911, la nature des différents devint encore plus claire.
Au Foreign Office, Crowe définit la question en terme d’équilibre du pouvoir en
Europe.
« L’Allemagne », écrivait-il dans
un compte-rendu du Foreign Office, « joue très gros. Si ses exigences sont
satisfaites que ce soit au Congo ou au Maroc, ou — ce qu’elle va essayer
d’obtenir, selon moi — dans les deux régions à la fois, cela signifiera la
sujétion définitive de la France. Les exigences posées ne sont pas celles qu’un
pays ayant une politique étrangère indépendante puisse accepter. Les détails
des conditions ne sont pas si importants pour le moment. Tout cela constitue
une épreuve de force et rien d’autre. Faire des concessions ne signifie pas
qu’une perte de certains intérêts ou de prestige. Cela a le sens d’une défaite
avec toutes ses inévitables conséquences. » [30]
Cette opinion sur la crise marocaine étaient
largement partagée. Selon Sir Arthur Nicholson, le sous-secrétaire d’Etat
permanent au Foreign Office, si l’Allemagne obtenait ce qu’elle demandait,
alors « notre politique consistant depuis 1904 à préserver l’équilibre et
par voie de conséquence la paix en Europe » s’effondrera. Le soutien
britannique à la France tenait à la peur que si l’Entente s’effondrait, la
France pourrait évoluer vers un arrangement avec l’Allemagne, avec le risque
d’un isolement de l’Angleterre.
Pour l’Angleterre, le déclenchement de la
crise de juillet constituait le point culminant d’un conflit qui s’était
développé durant les quinze années précédentes. A moins que l’Allemagne ne
renonce à ses exigences de transformation de l’ordre européen et international
ou que l’Angleterre n’accepte de profonds changements dans ce domaine, le conflit
était inévitable. Mais aucun des protagonistes ne pouvait changer de position
parce que l’enjeu n’était pas les desseins, le prestige ou les principes
défendus par les hommes politiques, mais les intérêts économiques fondamentaux
des Etats dont ils représentaient les intérêts.
Un livre récent passant en revue les
décisions qui menèrent les grandes puissances à entrer en guerre concluait que
les intérêts de la classe capitaliste n’avaient pas la moindre influence. Les
industriels britanniques avaient très peu d’influence sur l’élite définissant
les politiques, et les grands financiers de la City de Londres étaient
terrifiés par la guerre, croyant qu’elle amènerait la ruine économique.
« Quels que soient les motifs de la déclaration de guerre anglaise de 1914,
cela n’avait pas pour origine les souhaits des capitalistes de la
finance. » [31]
Et pourtant, la décision d’entrer en guerre
fut décidée pour la défense de la position de l’Empire britannique, qui, à son
tour, était la fondation de la suprématie du capitalisme financier britannique.
Une décennie avant le déclenchement de la guerre, le politicien Tory Joseph
Chamberlain avait expliqué aux banquiers de la City, en termes dépourvus
d’ambiguïté, l’importance de l’Empire pour leurs activités.
« Vous êtes la chambre de compensation
du monde », leur dit-il. « Pourquoi ? Pourquoi prospérez-vous
dans la banque ? Pourquoi une lettre de change de Londres est-elle la
monnaie de référence de toutes les transactions commerciales ? N’est-ce
pas du fait de l’énergie et des capacités de production qui en sont la
contrepartie ? N’est-ce pas parce que nous avons jusqu’à présent, de
toutes les manières, continuellement créé de nouvelles richesses ?
N’est-ce pas à cause de la multiplicité, de la variété et de l’étendue de nos
transactions ? Si une seule de ces choses essuie un échec, croyez-vous que
vous ne le ressentirez pas ? Imaginez-vous que vous pourrez dans ce cas
maintenir la situation dont vous tirez une fierté légitime ? Supposez — si
une telle supposition est admissible — que vous n’ayez plus les relations que
vous avez actuellement avec nos nombreuses colonies et dépendances, avec
l’Inde, avec les pays neutres de la planète, seriez-vous encore cette chambre
de compensation mondiale ? Non messieurs. Au moins nous pouvons
reconnaître ceci — que la prospérité de Londres est intimement liée à la
prospérité et à la grandeur de l’Empire dont elle est le centre. » [32]
Et le pivot sur lequel tournait l’Empire,
c’était l’Inde. L’attachement britannique à l’Inde ne se fondait pas sur une
recherche mal définie de la puissance pour elle-même. Il n’était pas non plus
fondé sur des facteurs psychologiques. L’Inde jouait un rôle central et
toujours plus important en fournissant simultanément les fondations du pouvoir
économique et militaire britannique. Comme le vice-roi de l’Inde Lord Curzon
l’expliquait en 1901 : « Aussi longtemps que nous règnerons sur
l’Inde nous demeurerons la première puissance mondiale. Si nous la perdons nous
dégringolerons aussitôt au statut d’une puissance de troisième ordre. »
[33]
Dès le début de la colonisation, l’Inde
avait joué un rôle crucial de pourvoyeur financier pour le capitalisme anglais.
Dans les dernières décennies du dix-neuvième siècle, avec la montée de
puissances industrielles rivales (Allemagne et Etats-Unis) et la compétition
accrue pour les marchés, ce rôle devint encore plus important. L’Angleterre
avait depuis longtemps un déficit de sa balance commerciale de marchandises —
la différence entre les importations et les exportations. Mais cela avait été
plus que compensé par le surplus de ce qu’on appelle les invisibles [Balance
des services et transferts privés, ndt] — une catégorie dans laquelle on trouve
par exemple le fret et les assurances. Néanmoins, vers la fin du dix neuvième siècle,
même ces revenus devenaient insuffisants et la stabilité de la finance
britannique en vint à reposer de plus en plus sur les revenus des
investissements et le revenu des dénommées « Home charges » prélevées
sur l’Inde [frais d’administration imposés à l’Inde par l’Empire britannique,
ndt]
Le marché indien absorbait une large
proportion des exportations britanniques, pendant que dans le même temps,
l’Inde générait un surplus commercial avec le reste du monde — qui augmenta de
4 millions £ à 50 millions £ au cours de la deuxième moitié du dix
neuvième siècle — lequel était ensuite siphonné par l’intermédiaire des charges
payées à l’Angleterre. Selon les mots d’une étude, avant la Première Guerre
mondiale « la clé de l’ensemble des circuits de paiement britanniques
résidait en Inde, qui se trouvait financer plus des deux cinquièmes du total
des déficits anglais ». [34]
Mais alors même que l’Angleterre devenait
plus dépendante de l’Inde, grandissait aussi la menace vis-à-vis de sa
domination sur cette colonie et sur la stabilité plus générale de l’Empire. La
guerre des Boers (1899-1902) fut un choc pour l’establishment
britannique. Ce qui devait être un conflit de courte durée — ce sera fini pour
Noël — traîna pendant plus de deux ans et eut un coût très élevé tant par le
nombre d’hommes perdus que par l’argent dépensé.
Elle mit en évidence l’affaiblissement de la
situation militaire de l’Angleterre, qui pouvait certainement être mise à
profit par ses rivaux sur le continent européen. Des conclusions politiques
claires en furent tirées. La politique étrangère britannique ne pouvait plus
longtemps être guidée par le « splendide isolement » qui l’avait
caractérisée au dix-neuvième siècle. Dans les cinq années suivant la guerre des
Boers, une série de dispositions furent mises en œuvre dans le but de renforcer
le contrôle de l’Angleterre sur l’Empire.
Il y eut d’abord l’alliance avec le Japon en
1902, et ensuite le règlement de différents avec la France sur des questions
coloniales via l’Entente de 1904, un processus qui fut répété avec l’Entente de
1907 avec la Russie. Dans le cas de l’Entente avec la France, le contrôle
anglais sur l’Egypte, la clé pour le contrôle du Moyen-Orient et la route pour
l’Inde, fut reconnu, et il y eut avec la Russie reconnaissance explicite de la
prédominance de l’Angleterre en Afghanistan et la fin de la menace russe sur
l’Inde par le nord.
Si ces mesures furent entreprises pour
renforcer l’emprise de l’Angleterre sur son empire, elles eurent pour effet
d’entraîner celle-ci dans les conflits sur le continent européen.
Notes:
[25] Traduit de l’anglais Cited in RosaLuxemburg Speaks
(New York: Pathfinder Press, 1970), pp. 279-280.
[26] Traduit de l’anglais David Stevenson, Armaments and the
Coming of War (Oxford: Clarendon Press, 1996), p. 391.
[27] Traduit de l’anglais Cited in Zara S. Steiner, Britain and
the Origins of the First World War (London: Macmillan, 1977), p. 44.
[28] Traduit de l’anglais Ibid, p. 40.
[29] Traduit de l’anglais Cited in Kennedy, The Rise of the
Anglo-German Antagonism (London: The Ashfield Press, 1987), p. 467.
[30] Traduit de l’anglais Cited in Berghahn, op cit, pp. 95-96.
[31] Traduit de l’anglais Hamilton and Herwig, Decisions for War,
1914-1917 (Cambridge: Cambridge University Press, 2004), p.133.
[32] Traduit de l’anglais Cain and Hopkins, British Imperialism
(London: 2002), pp. 195-196.
[33] Traduit de l’anglais John H. Morrow Jr., The Great War: An
Imperial History (London: Routledge, 2004), p. 9.
[34] Traduit de l’anglais : See S. B. Saul, Studies in British
Overseas Trade, cited in Hobsbawm, Industry and Empire (1968), p.
123.