Le Parti de l’égalité
socialiste (SEP) au Sri Lanka a lancé une pétition pour une enquête complète et
des poursuites contre les responsables du meurtre du sympathisant du SEP,
Sivapragasam Mariyadas. La pétition fait partie d’une campagne internationale lancée
par le SEP et le World Socialist Web Site (WSWS) pour exiger que les
autorités sri lankaises entreprennent les démarches nécessaires.
Mariyadas a été tué le
soir du 7 août, à son domicile dans le bourg de Mullipothana, à 20 kilomètres
du port de Trincomalee, situé sur la côte orientale de l’île. A 21 heures 30
environ, il a ouvert la porte d’entrée après avoir entendu quelqu’un l’appeler
par son nom en tamoul. Un homme armé lui a tiré une balle dans le front et une dans
la nuque et s’est enfui à l’aide d’une moto qui l’attendait. Mariyadas est mort
sur le coup.
Les coupables les plus
probables sont des membres de l’armée sri lankaise ou de groupes paramilitaires
tamouls alliés à l’armée. Mariyadas a été tué juste après que de violents
combats aient opposé l’armée au LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) dans
les districts voisins de Muttur et de Marilavu. Les forces de sécurité ont intensément
patrouillé Mullipothana, rendant très difficile toute entrée dans la ville la
nuit sans être soumis à des contrôles.
De plus, suite au
meurtre, l’armée a délibérément répandu de fausses rumeurs selon lesquelles
Mariyadas était un sympathisant du LTTE, et ce même lors de ses funérailles
dans sa ville natale de Selvanayagapuram. Le meurtre de Mariyadas fait partie
d’une vaste campagne organisée par l’armée, notamment dans le nord et l’est de
l’île, en vue d’intimider et de réduire au silence toute opposition à la
reprise de la guerre civile par le gouvernement.
Nous appelons une fois de
plus nos lecteurs et nos sympathisants à soutenir notre campagne en faisant
parvenir des lettres de protestation aux autorités sri lankaises pour exiger
l’ouverture d’une enquête sur le meurtre de Mariyadas.
Les lettres de protestation devront être adressées à :
Inspector General of Police Chandra Fernando,
Police Headquarters, Colombo 1, Sri Lanka.
Fax: 0094 11 2446174
Email: igp@police.lk
Attorney General K.C. Kamalasabeyson,
Attorney General’s Department,
Colombo 12, Sri Lanka. Fax: 0094 11 2436 421
Veuillez faire parvenir une copie de vos lettres au Parti de l’égalité
socialiste (Sri Lanka) et au World Socialist Web Site.
Pour faire parvenir votre lettre au comité de rédaction du WSWS, cliquez sur
lien-ci.
Ci-dessous nous publions quelques-uns des commentaires et des lettres soutenant
la campagne.
***
La pétition suivante a été envoyée à l’inspecteur général de la police et au
procureur général du Sri Lanka par 29 étudiants du Madras Presidency College situé
dans l’Etat de Tamil Nadu au sud de l’Inde :
Enquêtez et sanctionnez tous les responsables de l’assassinat de Mariyadas. Nous
soussignés, condamnons avec véhémence le meurtre de Sivapragasam Mariyadas, un
sympathisant du Parti de l’égalité socialiste (SEP), et exigeons qu’une enquête
soit menée sur le meurtre de Mariyadas.
Mariyadas a été tué à son domicile le soir du 7 août dans le bourg de
Mullipothana, à 20 kilomètres du port de Trincomalee, sur la côte orientale de
l’île. Le meurtre de Mariyadas fait partie intégrante d’une campagne plus vaste
menée par l’armée sri lankaise, notamment dans le nord et l’est de l’île, pour
intimider et réduire au silence toute opposition à la reprise de la guerre
civile.
***
Après avoir lu des articles sur le meurtre de Mariyadas Sivapragasam qui est
originaire de Mullipothana près de Trincomalee, je voudrais apporter mon
soutien intégral à une enquête publique sur ce meurtre. Je soutiens l’appel de
son épouse pour une telle enquête ouverte et transparente parce que je crois
que trop de vies innocentes sont perdues dans des pays en guerre ou dans
lesquels sévit la guerre civile. L’un des moyens permettant d’éviter de telles
tragédies est le recours à des enquêtes publiques menées par les autorités
locales sur les crimes et la poursuite et le jugement des criminels.
Yousif Bekir,
Coquitlam, British Colombia, Canada
***
A l’inspecteur général Fernando,
Je vous écris pour vous dire que j’ai ressenti un choc profond et une grande
consternation à l’annonce du meurtre de Sivapragasam Mariyadas, et je vous
exhorte à effectuer immédiatement les démarches nécessaires en vue de traduire ses
assassins en justice. En tant que sympathisant du SEP moi-même, je trouve
effrayant le fait qu’un homme puisse subitement être assassiné pour ses idées
politiques chez lui, devant sa femme. Les faits et gestes entrepris par les
autorités et l’armée durant et après le meurtre, comme le prouve l’enquête
initiale menée par le SEP, laissent supposer qu’il s’agit soit d’une complicité
soit d’une conspiration.
Ne permettez pas que l’affaire soit étouffée. Trouvez et poursuivez les
assassins de Maryadas, faites passer en justice tout complice qu’ils pourraient
avoir au sein de l’appareil d’Etat et poursuivez-le publiquement en justice.
Si, au contraire, vous décidiez de détourner le regard, vous pourriez alors
créer un dangereux précédent. Qui sera la prochaine victime ?
Aux yeux de ses assassins, le seul crime de Mariyadas avait été d’œuvrer
pour la paix dans une région dévastée par des décennies de violence
communautariste. Honorez sa mémoire en traduisant ses assassins en justice.
Thomas Seabaugh
USA
***
Des Sri Lankais ont exprimé leur soutien à la campagne du SEP lors de la
diffusion de la pétition dans les régions rurales du sud et parmi les ouvriers des
plantations de caoutchouc dans les collines du centre de Sri Lanka.
R.D.J. de Silva de Wathugedera près d’Ambalangoda a dit : « Le SEP
m’est bien connu comme un parti qui est fermement opposé à la guerre. J’ai été
choqué d’apprendre la nouvelle du meurtre de son sympathisant Mariyadas. Je
pense que le but de ce meurtre est de réduire au silence la campagne menée
contre la guerre. Nous ne pouvons pas nous taire face aux meurtres et aux
enlèvements qui se multiplient à l’heure actuelle au Sri Lanka. Il s’agit là
d’attaques contre les droits démocratiques de tout un chacun. J’exige que les
autorités fassent application de la loi pour trouver les responsables de ce
meurtre. »
Sagara Amaratunge, 31 ans, gardien d’immeuble de Hikkaduwa a dit :
« Je pense que le meurtre de Mariyadas a pour but d’intimider les gens qui
s’opposent à la guerre. Des gouvernements successifs ont commis des injustices
à l’égard des Tamouls. La guerre sert à réprimer les Cinghalais et les Tamouls
pauvres. La classe dirigeante veut la guerre parce qu’elle n’est pas en mesure
de résoudre les problèmes sociaux de la population.
« Le taux d’inflation est très élevé au Sri Lanka. Hier soir la chaîne
de télévision publique Rupavahini a annoncé que le prix du gaz allait de
nouveau augmenter de 100 roupies. Combien de fois ont-ils augmenté le prix des denrées
de première nécessité, rien que cette année ? Le prix du billet d’autobus
va être augmenté parce que le prix du gasoil a augmenté dernièrement. Comment
pouvons-nous vivre ? »
R. Jayaratnaraja, 34 ans, un ouvrier des plantations de caoutchouc de la
plantation de Kegalle, a dit : « Je condamne fermement le meurtre du
sympathisant du SEP, Mariyadas. Autant que je sache, le SEP est le seul et l’unique
parti qui exige le retrait des forces de sécurité sri lankaises du nord et de
l’est du pays et qui est contre la guerre partout dans le monde.
« On nous dit qu’en raison du coût de la guerre, le gouvernement ne
peut pas réduire le coût de la vie. Les prix de l’ensemble des produits
alimentaires se sont envolés. Lorsque j’ai commencé à travailler à la
plantation à l’âge de 18 ans comme travailleur occasionnel, je recevais un
salaire journalier de 42 roupies. Seize ans plus tard, je reçois un salaire de
135 roupies seulement. »
K. Suppaiah, 35 ans, du lotissement de Panmur près de Hatton, a dit :
« je pense que Mariyadas a été assassiné à cause de la guerre. Les Tamouls
ne peuvent pas se déplacer dans les rues. Si une bombe explose, les Tamouls
sont arrêtés. La seule raison est qu’ils font partie de la communauté tamoule.
Ceci doit cesser. Les Tamouls, les Cinghalais et les Musulmans, doivent tous
être traités avec égalité. »
Banumathy, 28 ans, instituteur, a dit : « Si une personne qui est
opposée à la guerre et qui appelle à l’unité de toutes les communautés est
tuée, au profit de qui la guerre est-elle conduite ? La guerre prive tout
le monde de ses droits. D’énormes quantités d’argent, mis à part d’autres
biens, sont gaspillées à la guerre. Comment donc un gouvernement peut-il améliorer
le bien-être du peuple ? C’est le devoir de tout être humain de s’opposer
à la guerre. »
(Article original anglais paru le 19 septembre 2006)