WSWS : Nouvelles et analyses : États-Unis
Ce texte est une version révisée du programme du PES pour les élections américaines de 2006 et nous invitons tous nos lecteurs et nos partisans à nous faire parvenir leurs commentaires et leurs questions. Nous vous pressons d’appuyer financièrement la campagne.
Le Parti de l’égalité socialiste appelle tous les travailleurs et les jeunes à travers le pays à appuyer nos candidats pour les élections américaines de 2006.
Chacun des votes en faveur du PES renforce la lutte pour construire un mouvement politique socialiste en opposition aux deux partis de l’élite dirigeante de la grande entreprise et de la finance — les démocrates et les républicains. Notre but est d’unir la classe ouvrière américaine et internationale sur la base de leurs intérêts de classe communs pour mettre fin au système social et politique responsable pour la guerre, pour la répression, pour la pauvreté et pour la catastrophe écologique.
Le PES est le seul parti qui lutte pour un programme qui avance les intérêts de la classe ouvrière. Nous luttons pour créer une société dans laquelle les besoins de l’humanité prévaudront sur les profits de la grande entreprise et l’accumulation obscène de richesse personnelle. Un vote pour le PES est un vote contre le militarisme et la guerre. C’est un vote contre l’assaut sur les droits démocratiques et les attaques sur les emplois et le niveau de vie. C’est un vote contre l’immense concentration de richesse aux Etats-Unis et contre la croissance de l’inégalité sociale.
Les Etats-Unis connaissent les affres d’une profonde crise politique, économique, sociale et morale. C’est une nation dans les objectifs impérialistes mondiaux sont devenus odieux aux yeux de millions de ses propres citoyens.
Au cours des cinq années depuis que l’administration Bush a lancé sa soi-disant « guerre au terrorisme », les politiques des Etats-Unis ont pris un caractère inconstitutionnel, illégal et même criminel. Les événements du 11-Septembre ont été utilisés comme un prétexte pour le militarisme débridé et un mépris éhonté pour la vie et la dignité humaines.
Une nation dont les fondateurs révolutionnaires ont proclamé les « droits inaliénables » à « la vie, la liberté et la recherche du bonheur » est maintenant dirigée par une cabale de gangsters politiques qui tentent d’abolir la « grande ordonnance » de l’habeas corpus [le droit d’être entendu devant une cour pour obtenir sa libération] et mènent des opérations illégales d’espionnage de masse contre les citoyens américains. Les dirigeants de la Révolution américaine ont proclamé leur « respect dû à l'opinion de l'humanité ». L’occupant actuel de la Maison-Blanche et ses acolytes étalent sans honte leur mépris pour la loi internationale et défendent l’utilisation de la torture. Alors que Lincoln a appelé en tant que président aux « meilleurs anges de notre nature », l’administration Bush en appelle aux instincts les plus bas des sections les plus réactionnaires de la population.
Cet appel à la réaction contient un assaut incessant sur les fondations laïques de la République américaine remontant aux Lumières et une exhortation à la bigoterie religieuse et à l’intolérance. L’administration Bush entreprend un travail systématique de sape des réalisations passées de la culture et de la raison, y compris la science elle-même, s’opposant à la recherche sur les cellules souche, rejetant les résultats des recherches sur l’environnement et encourageant les attaques des fondamentalistes religieux sur la théorie de l’évolution.
Il existe au sein des Etats-Unis une large et profonde opposition à la guerre en Irak et aux politiques intérieures de droite de l’administration Bush. Néanmoins, dans le cadre du système bipartite contrôlé par la grande entreprise, il n’existe aucune façon pour que cette opposition trouve une expression politique indépendante.
Loin de s’opposer à l’administration ultradroite républicaine, le Parti démocrate prend plutôt le rôle de son complice. Les différences qui existent entre démocrates et républicains sont insignifiantes lorsqu’elles sont comparées aux questions sur lesquelles les deux partis s’entendent — c’est-à-dire leur détermination commune à défendre les intérêts intérieurs et étrangers de l’élite dirigeante américaine de la grande entreprise et de la finance.
La lutte contre la guerre et le militarisme impérialiste, la défense des droits démocratiques et l’éradication de la pauvreté demandent la construction d’un nouveau mouvement politique de masse qui sera basé sur une perspective et un programme socialistes.
La nécessité d’un programme international
Le PES est le seul parti dont le programme exprime les intérêts communs des travailleurs du monde entier et qui s’oppose à toutes les formes de nationalisme, de chauvinisme ethnique et religieux et au racisme.
Les problèmes qu’affrontent les travailleurs aux Etats-Unis sont, en substance, les mêmes que ceux qu’affrontent les travailleurs de toutes les autres régions du monde. La guerre, l’assaut sur les droits démocratiques, l’exploitation, le chômage, la pauvreté et la destruction de l’environnement naturel ne sont pas simplement des problèmes américains. Ils sont des problèmes mondiaux qui requièrent des solutions globales.
La classe ouvrière est une classe internationale, non seulement dans un sens abstrait, mais aussi toujours plus dans un sens concret, avec la croissance de mouvements de masse qui s’organisent au-delà des frontières internationales et unissent des travailleurs de plusieurs pays différents. Les manifestations de masse de février 2003 contre l’agression prochaine par les Etats-Unis de l’Irak ont été les plus importantes manifestations internationales de l’histoire, avec plus de 20 millions de personnes. Ce printemps-ci, des manifestations comptant des millions de personnes ont eu lieu le même mois en France et aux Etats-Unis, dans le premier cas contre les tentatives du gouvernement Chirac de réduire les conditions de travail des jeunes et dans le second, contre les tentatives du Congrès dominé par les républicains de criminaliser les immigrants sans-papiers.
Le dysfonctionnement de système capitaliste international est le fait économique et social déterminant de notre époque. Sur une planète habitée par plus de six milliards de personnes, tous les aspects des décisions économiques et sociales sont subordonnés aux considérations des profits des sociétés et de l’accumulation irrationnelle d’une richesse personnelle de plus en plus grande d’une petite élite dirigeante.
Les avancées spectaculaires de la science, de la technologie et de la productivité du travail auraient dû rendre possible une amélioration remarquable des conditions de vie de tous les individus. Au lieu de cela, les conditions de vie se détériorent pour la vaste majorité des travailleurs à travers le monde.
Aux Etats-Unis et internationalement, les élites dirigeantes font la démonstration de leur mépris pour les larges masses de la population. La dévastation causée par le tsunami en Asie il y a presque deux ans a montré combien étaient inutilement vulnérables des millions de personnes à des événements inattendus comme une catastrophe naturelle. L’ouragan Katrina a révélé au monde que ces conditions existaient dans le pays considéré comme le plus riche de la planète. Une ville entière a été détruite parce que l’élite dirigeante américaine a permis la détérioration de l’infrastructure de base pour permettre une plus grande accumulation de richesse privée. Plus d’une année après la mort et destruction causée par Katrina, pratiquement rien n’a été fait pour la reconstruction des quartiers ouvriers de la Nouvelle-Orléans. Ce fait est une accusation de l’ordre politique et social américain.
A l’époque de l’économie mondiale, les problèmes de la société de masse peuvent être résolus seulement sur la base d’un programme socialiste international. La mobilisation rationnelle, planifiée et humaine des ressources mondiales entre en conflit à tout moment avec les intérêts des élites dirigeantes nationales dont la richesse et la puissance sont basées sur le système capitaliste existant.
La grande entreprise entreprend son assaut sur la classe ouvrière au nom de la concurrence mondiale. Mais l’intégration mondiale de tous les aspects de la vie économique n’est pas, en soi, la véritable cause du désarroi social grandissant. L’expansion mondiale et l’unification des forces productives ont le potentiel d’améliorer grandement le niveau de vie de tous. Toutefois, le progrès social est bloqué par la subordination de ces processus économiques puissants aux profits privés des élites dirigeantes des Etats nationaux en concurrence entre eux.
Le fait que les employeurs aux Etats-Unis disent aux travailleurs qu’ils doivent accepter d’importantes diminutions de salaire ou bien voir leurs emplois transférer vers des régions où les frais de main-d’œuvre sont moins élevés ne fait que souligner la nécessité pour les travailleurs américains de s’unir politiquement avec les travailleurs internationalement dans une lutte mondiale pour le socialisme et contre la tyrannie économique des sociétés transnationales.
Le socialisme signifie la réorganisation de la vie économique sur la base des besoins sociaux et du bien commun. Son but est l’élimination de la pauvreté et de l’oppression et l’élévation du niveau de vie de la population mondiale sur la base de l’égalité sociale. Cela signifie le plus grand élargissement du contrôle démocratique sur les politiques et les priorités de la société et sur les processus par lesquels la richesse est produite et distribuée.
Les questions essentielles de 2006
Les élections de 2006 sont dominées par trois questions essentielles et interreliées : premièrement, les guerres actuelles en Irak et en Afghanistan et les préparatifs avancés de l’administration Bush pour de nouvelles entreprises militaires encore plus sanglantes ; deuxièmement, l’assaut sur les droits démocratiques du peuple américain ; et troisièmement, l’assaut appuyé par le gouvernement sur le niveau de vie de la classe ouvrière et l’immense croissance de l’inégalité sociale.
Le point de vue du SEP sur ses questions fondamentales est sans équivoque et diamétralement opposé à ceux des deux partis de l’élite du monde des affaires.
* Le SEP demande le retrait immédiat des tous les soldats américains de l’Irak et de l’Afghanistan et la fin des menaces de guerre contre l’Iran !
C’est un fait indéniable que l’invasion de l’Irak en mars 2003 a été lancée sur la base de mensonges flagrants. Il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak et le régime de Saddam Hussein ne collaborait pas avec al-Qaïda pour préparer des attentats contre les Etats-Unis.
La guerre n’a pas été lancée pour lutter contre le terrorisme, mais pour renforcer la domination américaine sur les ressources de pétrole essentielles de l’Irak et pour projeter la puissance américaine à travers le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Aujourd’hui, l’élite dirigeante américaine menace d’entreprendre des actions militaires contre l’Iran — un autre acte d’agression qui pourrait mener à une confrontation avec la Chine, la Russie ou une autre puissance. L’impérialisme américain entraîne la population mondiale encore une fois au bord d’une conflagration internationale.
Le débat officiel sur la politique militaire américaine au sein de l’establishment politique est mené entièrement dans le cadre de la soi-disant « guerre au terrorisme ». Le PES rejette complètement cet exercice de tromperie politique élaborée par l’administration Bush pour justifier l’appétit de l’élite dirigeante américaine pour la domination mondiale. Dans la mesure où il y a menace terroriste, elle est le résultat des politiques impérialistes américaines qui ont produit la pauvreté et l’oppression autour du monde et généré une immense colère et haine.
Cinq années après le 11 septembre 2001, il y a plus de questions qu’il y a de réponses sur les événements de ce jour tragique. Aucune enquête crédible n’a été entreprise sur l’attentat terroriste le plus dévastateur de l’histoire américaine — un événement qui a été utilisé comme prétexte pour implémenter la politique intérieure et la politique étrangère que voulaient depuis longtemps les sections les plus prédatrices de l’élite dirigeante américaine.
Il n’y a pas eu, non plus, d’explications sur les « échecs » remarquables des agences de sécurité et du renseignement qui ont permis à un groupe d’agents connus d’al-Qaïda de prendre contrôle d’avions de ligne pour les écraser sur le World Trade Center et le Pentagone. Il y a, toutefois, une masse de preuves que les pirates de l’air ont été supervisés par les agences du renseignement américaines, ce qui mène à la conclusion qu’une décision a été faite aux plus hauts échelons du gouvernement de leur permettre d’aller de l’avant avec leur complot.
Les candidats du PES appellent pour le retrait immédiat et sans conditions de toutes les troupes américaines de l’Irak et de l’Afghanistan. Les demandes de notre campagne que tous ceux qui ont une responsabilité dans l’invasion illégale non provoquée de l’Irak soient amenés devant un tribunal pour crimes de guerre et que le gouvernement américain, pour la destruction et la souffrance qu’il a causées, compense le peuple irakien tout comme les familles des soldats américains tués dans la guerre et les hommes et les femmes qui ont été blessés tant mentalement que physiquement.
Le PES s’oppose à toutes les tentatives de faire renaître la conscription — une proposition qui est de plus en plus demandée par les représentants des deux partis de la grande entreprise.
Le PES lutte pour une politique étrangère socialiste, basée sur la solidarité internationale de la classe ouvrière. Ceci inclut la fermeture immédiate des bases militaires partout dans le monde; l’abolition de la CIA et des autres organisations qui ont organisé des coups d’Etat et se sont immiscées dans les affaires des autres pays ; et l’expansive importante de l’aide aux pays qui ont été dévastés par les interventions militaires et l’exploitation par les grandes entreprises des Etats-Unis. Le but est de créer les conditions pour une véritable égalité sociale mondiale. Le PES appelle pour l’abolition du soi-disant « département de la Défense » et avec lui de l’armée actuelle qui posent une menace continuelle aux droits démocratiques. A leur place, nous préconisons la formation de milices populaires, organisées sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière.
* Le SEP appelle pour la défense et l’élargissement des droits démocratiques !
La démocratie est essentiellement incompatible avec le niveau de concentration de richesse et d’inégalité sociale qui existent aux Etats-Unis.
La plus grande réfutation de l’affirmation de Bush selon qui la guerre en Irak est une guerre pour la démocratie est le fait qu’elle a été accompagnée par une attaque grandissante sur les droits démocratiques aux Etats-Unis eux-mêmes. Au nom de la défense de la « liberté » contre le « terrorisme », l’administration Bush a érigé le cadre institutionnel et légal d’un Etat policier aux Etats-Unis, s’arrogeant des pouvoirs militaires et policiers qu’aucun gouvernement américain précédent n’avait réclamés, pas même lors de la Première ou de la Deuxième Guerre mondiale.
L’administration Bush a répudié le droit international, les Conventions de Genève et toutes les contraintes légales sur le pouvoir exécutif. Sous Bush, les Etats-Unis ont imposé leur droit d’attaquer et d’occuper tout pays qu’ils choisissent ; d’établir un réseau mondial de prisons où les personnes ciblées par Washington peuvent être kidnappées, torturées et même assassinées en toute impunité ; et d’ériger un vaste appareil d’espionnage, de surveillance et de provocation intérieure.
Le Parti de l’égalité socialiste demande la révocation du Patriot Act, le démantèlement du département de la Sécurité intérieure, l’abolition du Northern Command du Pentagone (le centre de commandement militaire mis en place en 2002 pour surveiller l’Amérique du Nord), la fermeture du camp de concentration de Guantanamo et de tous les établissements similaires et de mettre fin à la torture, aux remises extraordinaires et aux atrocités semblables commises au nom du peuple américain.
La défense des droits démocratiques exige une contre-offensive contre les tentatives de l’administration Bush de mobiliser les forces sociales et politiques les plus réactionnaires et de mettre un terme aux réformes progressistes gagnées dans le passé. Le Parti de l’égalité socialiste est infatigable dans sa défense des gains démocratiques et sociaux du passé — le droit de vote, les droits civils, l’éducation publique et universelle, des soins de santé et une pension pour les personnes âgées, etc. — tout autant que des protections constitutionnelles aux libertés civiles.
Le PES demande des droits égaux pour tous et s’oppose à toute discrimination dans l’emploi, le logement, l’éducation et tout autre domaine basée sur la race, l’origine nationale, la religion, le sexe et l’orientation sexuelle. Nous défendons le droit sans contrainte des femmes à l’avortement sur demande et soutenons le droit des homosexuels au mariage et à recevoir les mêmes avantages médicaux, légaux et du travail que les couples hétérosexuels. Nous nous opposons à la peine de mort comme étant une mesure barbare qui approuve officiellement le droit de tuer de l’Etat — une peine qui est presque exclusivement imposée à des pauvres et de façon disproportionnelle aux minorités raciales.
* Le SEP demande la fin du monopole des deux partis de la grande entreprise !
La défense des droits démocratiques ne peut se limiter à la tâche purement négative d’empêcher les attaques sur les libertés civiles et les normes constitutionnelles. La classe ouvrière a besoin d’une grande expansion des droits démocratiques, à commencer par une restructuration radicale du système politique américain lui-même, un des plus restrictifs et antidémocratiques parmi les pays industrialisés avancés.
Cela inclura l’abolition d’institutions archaïques comme le collège électoral, la fin des innombrables restrictions sur le droit de tous les citoyens à voter et l’élimination de la myriade d’obstacles pour empêcher les tiers partis et les candidats indépendants de défier les démocrates et les républicains. Ces barrières vont des lois restrictives et arbitraires gérant l’inscription des noms sur les bulletins de vote qui imposent de présenter un nombre prohibitif de signatures en appui de la campagne jusqu’aux dates de tombée pour présenter les pétitions de nominations qui ont été déterminées pour bloquer plutôt que de faciliter l’accès au scrutin, en passant par les subsides fédéraux pour les campagnes des démocrates et des républicains et l’exclusion systématique dans les médias contrôlés par la grande entreprise des points de vus critiques — surtout ceux provenant de socialistes.
C’est au moyen de tels mécanismes que le monopole politique du système bipartite est maintenu et non en vertu de l’appui de la population envers l’ordre existant des alternatives politiques. Le gouvernement américain dénonce régulièrement les élections dans les autres pays pour violation des normes démocratiques, mais dans la plupart des cas, ces élections étaient plus démocratiques que celles qui ont lieu aux Etats-Unis.
Le PES a directement subi ces restrictions antidémocratiques. Dans le but de voir le nom de nos candidats inscrits sur le bulletin de vote, nous avons dû obtenir des dizaines de milliers de signatures dans différentes parties du pays. Nos campagnes de pétitions ont obtenu un grand appui et ont donné expression à la demande populaire pour une véritable alternative réellement démocratique et progressiste aux démocrates et aux républicains.
A New York, Bill Van Auken, le candidat du PES pour le Sénat américain, a amassé près de 25 000 signatures pour obtenir le droit d’être inscrit sur le bulletin de vote comme candidat du PES lors du scrutin de novembre. Au Michigan, Jerome White a soumis plus de 5000 signatures et sera sur le scrutin comme candidat indépendant pour le 12e district congressionel à la Chambre des représentants. Au Maine, la campagne du PES a obtenu 284 signatures pour inscrire Eric Des Marais sur le bulletin de vote en tant que candidat indépendant pour le 32e district au Sénat.
En Illinois, la campagne du PES a obtenu près de 5000 signatures, beaucoup plus que le nombre requis, mais le Parti démocrate, pendant des semaines, a manœuvré pour empêcher la certification de Joe Parnarauskis, le candidat du PES pour le 52e district au Sénat, allant même jusqu’à violer les lois électorales de l’Etat. Le 21 septembre, le comité électoral de l’Etat de l’Illinois a finalement voté pour certifier Parnarauskis dont le nom sera inscrit sur le bulletin de vote en tant que candidat du PES lors des élections de novembre. Cette victoire, qui n’est de plus que l’affirmation des droits démocratiques et légaux de Parnarauskis et de la population du disctrict, a demandé des milliers de dollars et des centaines d’heures de travail.
En Californie, les restrictions étaient si sévères que même l’obtention de 12 000 signatures n’a pas suffi à placer le candidat du SEP au Congrès sur le bulletin de vote à Pasadena. John Burton, le candidat du parti pour le 29e district au Congrès américain va mener une campagne agressive de vote par écrit [c’est-à-dire que les électeurs devront inscrire son nom à la main sur le bulletin de vote].
Les restrictions à l’inscription sur le bulletin de vote et les autres barrières mises en place par les démocrates et les républicains reviennent à du financement de l’Etat pour le monopole bipartite qui est de plus en plus discrédité — et étroit à en être irrationnel, étant donné l’immense diversité d’un pays de 300 millions de personnes.
En plus de ces lois, les candidats à un poste au niveau étatique ou national doivent avoir des millions de dollars pour avoir accès aux médias contrôlés par les grands sociétés qui éliminent d’office comme non viable toute candidature qui n’a pas un appui de sections de l’élite dirigeante.
Avec un choix restreint à deux partis de la grande entreprise, le droit de vote ne veut pas dire grand-chose. De plus en plus, toutefois, même ce droit est de plus en plus contesté. En 2000, la présidence a été donnée à George Bush par une décision de 5 contre 4 de la Cour suprême. Cette décision a mis fin au recomptage des voix en Floride et a donné le pouvoir à un individu qui n’avait pas obtenu le vote populaire. Il y a aussi plusieurs questions sans réponses sur les élections de 2004, avec des indications de fraude généralisée. L’utilisation de plus en plus fréquente de machine à voter électronique sans inscription sur papier sème le doute sur plusieurs résultats d’élections aux Etats-Unis.
Au lieu d’un système où le gagnant prend tout, le PES préconise un système de représentation proportionnelle dans lequel tous les partis qui ont reçu une part importante du vote sont représentés dans les organes législatifs. Tous les candidats doivent avoir un temps d’antenne et un accès aux médias identiques, tout comme le droit de participer aux débats publics. Le financement des campagnes par les sociétés doit être entièrement aboli pour que tous les candidats aient une chance égale de présenter leur point de vue à la population.
* Le SEP appelle à la démocratie économique
Le concept même de droit démocratique doit être élargi pour dépasser le cadre étroit de l’égalité devant la loi et pour les procédures. Il doit comprendre les réalités sociales de la vie pour les larges masses des travailleurs. Il est donc inséparable d’une lutte contre la concentration de la richesse personnelle.
Il y a une hypocrisie fondamentale dans la conception de droits égaux devant la loi dans une société où règne l’inégalité économique et sociale. Le droit de voter tous les deux ou quatre ans ne signifie pas grand-chose lorsque l’oligarchie financière dicte les questions les plus importantes de la vie quotidienne : l’emploi, le salaire et les conditions de travail.
Il faut infuser la démocratie d’un contenu social profond, commençant par la démocratisation des lieux du travail, où la plupart des gens passent le clair de leur temps et dépensent le plus d’énergie. La démocratie industrielle signifie le contrôle réel par les travailleurs de leurs vies au travail. Les décisions affectant les conditions de travail, la sécurité, l’embauche et les heures travaillées doivent être soumises à la voix démocratique de ceux qui travaillent. Ceci suppose que les livres comptables de toutes les sociétés sont publiques pour inspection par les travailleurs et la ratification des dirigeants de l’entreprise par un vote démocratique de tous les employés.
* Le SEP lutte pour la défense des emplois, l’expansion des avantages sociaux et l’élévation du niveau de vie des travailleurs et des jeunes !
L’élite dirigeante américaine déclare que des emplois payés suffisamment, des pensions, des soins de santé et des services sociaux comme l’éducation publique sont devenus inabordables. Ils ont été sacrifiés pour permettre une richesse privée toujours plus obscène au 1 pour cent le plus riche de la société américaine.
Le PES maintient que les travailleurs ne sont aucunement responsables des faillites des sociétés qui dévastent les communautés ouvrières, alors que les dirigeants se tirent des désastres qu’ils ont créés avec des millions de dollars supplémentaires dans leurs comptes bancaires. La faillite spectaculaire d’icônes du monde des affaires américain tels General Motors, Ford et United Airlines, pour ne mentionner que quelques-unes des sociétés les mieux connues, est une preuve écrasante de la crise et du déclin du capitalisme américain.
Pendant des décennies, les apologistes de la grande entreprise ont affirmé que le système américain de la « libre entreprise » pouvait offrir aux travailleurs des salaires plus élevés, de généreux avantages sociaux et une retraite sûre et confortable. On n’avait pas besoin du socialisme, proclamaient ces comparses de la grande entreprise, puisque le capitalisme offrait aux travailleurs un niveau de vie élevé.
Ces affirmations ridicules ont été réfutées par les faits économiques de la vie aux Etats-Unis.
Le Produit national brut américain a crû de 50 pour cent depuis 1972, en termes réels. Le PNB par habitant a crû de façon presque aussi substantielle. Cela signifie que, en tant que société, il devrait être plus facile, pas plus difficile, de satisfaire les besoins essentiels des travailleurs — des emplois payants, des bénéfices sociaux, des pensions qui offrent de la sécurité, des services publics décents. Et pourtant, le salaire-horaire moyen réel du travailleur américain a décliné, le revenu familial a stagné, les pensions ont été coupées et les services sociaux essentiels comme la santé et l’éducation ont été privés de fonds.
La production économique a énormément augmenté depuis trente ans, mais ceux qui font le travail en ont tiré bien peu, si même quelque chose. Plutôt, l’augmentation de la richesse a été monopolisée par une petite fraction au sommet de la société américaine. Depuis 1979, le un pour cent le plus riche de la population américaine a plus que doublé sa part de la richesse nationale, qui est passée de 19 pour cent à 40 pour cent.
Le P.D.G. d’une grande entreprise gagne maintenant 431 fois le salaire d’un travailleur moyen. L’an dernier, les salaires des principaux dirigeants des sociétés ont augmenté de 91 pour cent, comparés à 4 pour cent.
Une étude du Service du revenu intérieur américain, dont le New York Times a rapporté les faits les plus marquants en octobre 2005, documente combien importante est l’inégalité des revenus aux Etats-Unis. En 2003, la dernière année pour laquelle un bilan complet est public, le un pour cent le plus riche a obtenu à lui seul l’augmentation des revenus réels des Etats-Unis en entier. Selon les chiffres du gouvernement, les salaires en tant que part du revenu national sont à leur plus bas depuis 1947, alors que les profits sont à leur plus haut depuis les années 1960.
Une redistribution de la richesse aux implications profondes des super-riches vers les larges masses des travailleurs et l’utilisation de ces ressources pour le bien de tous sont devenus des nécessités sociales urgentes. Nous demandons la réorganisation de la vie économique sur une base rationnelle et humaine — c’est-à-dire socialiste. La richesse produite par les travailleurs doit être utilisée pour satisfaire les besoins de la population plutôt que d’augmenter les profits de sociétés gigantesques et les comptes de banque d’une élite privilégiée.
La sécurité économique est un droit humain de base, pas un privilège dont peuvent jouir quelques riches seulement. Le PES demande la réorganisation de la vie économique pour garantir à tous les travailleurs un niveau de vie confortable.
* Le PES lutte pour la réorganisation socialiste de la société
Le Parti de l’égalité socialiste avance un programme dont le but est la réorganisation de l’économie américaine et mondiale dans l’intérêt de la classe ouvrière. L’arrangement capitaliste actuel, dans lequel toutes les forces de l’industrie et de la finance et leur contrôle sont dans des mains privées doit être remplacé par un système socialiste de propriété publique et de contrôle démocratique de l’économie. Nous préconisons la création d’un système économique dont le principe organisationnel sera la satisfaction des besoins humains, pas la création des profits et l’accumulation de vastes richesses personnelles.
Malgré tout le battage selon lequel l’économie américaine est la meilleure au monde, le véritable état des sociétés aux Etats-Unis est plutôt un état d’extrême désorganisation et mauvaise gestion. Le but essentiel de ces sociétés est de canaliser d’immenses sommes dans les poches de dirigeants et de grands actionnaires, alors que tout le reste est ignoré. Dans ce processus, la santé à long terme des sociétés est sacrifiée. Nulle part est-ce que ce phénomène ne trouve une expression plus nette que dans le déclin du secteur manufacturier américain. Les conséquences pour la classe ouvrière américaine ont été dévastatrices, y compris la destruction de millions d’emplois et l’effondrement des salaires et des conditions de travail.
Pour établir la fondation économique pour la réorganisation de la vie économique dans l’intérêt des travailleurs, nous préconisons la transformation de toutes les sociétés privées dans les secteurs industriel, manufacturier et des technologies de l’information évaluées à 10 milliards ou plus — des sociétés qui, ensemble, contrôlent la partie décisive de l’économie américaine — en entreprises publiques, avec pleine compensation pour les petits actionnaires et les termes de la compensation pour les grands actionnaires étant négociés publiquement. Le SEP propose aussi la nationalisation des géants de la santé et de l’industrie pharmaceutique, ainsi que celle des grandes institutions bancaires et de l’assurance. En plus, le PES préconise la nationalisation des chemins de fer, des lignes aériennes, des télécommunications et des producteurs d’énergie et que toutes les ressources naturelles essentielles soient propriété et sous contrôle publics.
La réorganisation de l’économie américaine sur cette voie ferait que d’immenses ressources disponibles pour l’implantation de programmes qui amélioreraient de façon significative le niveau de vie de la classe ouvrière.
Nous appelons pour un large programme de travaux publics pour garantir l’emploi pour tous ceux qui sont actuellement au chômage et aptes à travailler. Le besoin urgent d’augmenter le revenu de millions d’Américains au travail doit être résolu en établissant un revenu annuel garanti par le gouvernement fédéral, indexé à l’inflation. Pour créer des emplois et rendre possible l’augmentation de la participation des travailleurs dans la vie politique et culturelle, la semaine de travail devra être réduite à 30 heures au salaire de 40 heures. Les travailleurs à temps plein devront avoir au moins cinq semaines de vacances annuelles.
Nous appelons aussi pour un investissement massif pour assurer une éducation publique de haute qualité et l’accès aux études supérieures gratuit pour tous ; une protection médicale entière et universelle ; la construction financée par l’Etat de logements confortables et abordables; le droit garanti pour les travailleurs de faire partie d’un syndicat et de contrôler le syndicat démocratiquement ; l’interdiction des tactiques antisyndicales et des diminutions de salaire ; la sécurité à la retraite avec un revenu décent pour tous les travailleurs ; et l’appui du gouvernement pour les petites et moyennes entreprises.
* Le PES appelle pour une redistribution démocratique de la richesse !
Les droits sociaux esquissés ici peuvent être réalisés seulement sur la base de mesures concrètes pour promouvoir l’égalité sociale. La politique fiscale doit être renversée : de moyen pour piller la population pour enrichir les millionnaires et la grande entreprise, elle doit devenir un instrument de redistribution radicale de la richesse. Ceci signifie de mettre fin aux diminutions d’impôts mises en place par Ronald Reagan, George Bush père, George W. Bush, en maintenant et augmentant les impôts sur la richesse, comme les impôts sur la succession et en abolissant les échappatoires et les astuces comptables qui permettent à la plupart des sociétés géantes de ne payer qu’une faible part de leur impôt sur les profits. Les impôts et les taxes doivent être réduits pour la vaste majorité de la population et augmentés pour ceux qui ont les plus grands revenus et les plus grandes richesses.
Une attention particulière doit être accordée à une enquête sur les activités spéculatives des 25 dernières années et l’appropriation criminelle des ressources des sociétés par les P.D.G. aux dépens des travailleurs et des petits actionnaires. Cette richesse volée doit être retournée et utilisée pour l’amélioration des services sociaux et des conditions d’existence de la classe ouvrière.
Les droits de propriété doivent être subordonnés aux droits sociaux. Cela ne veut pas dire la nationalisation de tout, ou l’abolition des petites et moyennes entreprises, qui sont elles-mêmes victimes des compagnies et des banques géantes. L’établissement d’une économie planifiée va donner à ses sociétés un accès plus facile au crédit et à des conditions de marché plus stables, aussi longtemps qu’ils verseront un salaire décent et offriront des conditions de travail décentes.
Le SEP lutte pour l’unité internationale de la classe ouvrière !
Alors qu’il lutte contre toutes les formes de discrimination et contre toutes les attaques sur les droits démocratiques, le Parti de l’égalité socialiste s’oppose aux différentes variétés de politiques de l’identité, incluant le nationalisme culturel et le féminisme, dont le rôle essentiel est d’obscurcir les divisions fondamentales au sein de la société capitaliste, soit celle entre les classes sociales. Nous nous positionnons fermement en faveur de l’intégration et de l’unité de tous les travailleurs. Nous sommes opposés aux politiques raciales, qui sont fondamentalement contraires aux intérêts de la classe ouvrière et à la nécessité de construire un mouvement de masse internationale contre le capitalisme. Ceux qui prétendent représenter les électeurs d’une race le font invariablement au nom des intérêts d’une petite couche de privilégiés, que ce soit parmi les noirs, les latinos ou un autre groupe ethnique, qui cherche une position et des petits bénéfices dans le cadre du système capitaliste.
Dans ce contexte, nous sommes opposés aux politiques d’affirmation positive, qui positionnent les travailleurs blancs et les travailleurs minoritaires et les étudiants les uns contre les autres dans une lutte pour l’obtention d’emplois, de places dans les écoles. Un tel programme ne profite qu’à une minorité privilégiée, pas aux masses des gens membres des minorités. Nous insistons pour une complète et réelle égalité des chances, dans le cadre d’un investissement social massif pour garantir des emplois bien rémunérés, des K-12 de qualité, l’éducation collégiale, des habitations abordables et tous les autres besoins sociaux. Seule une telle politique, basée sur l’unité dans la lutte de toutes les sections de la classe ouvrière, peut créer les conditions pour une société dans laquelle toutes les personnes peuvent profiter de la sécurité économique et réaliser leur plein potentiel, au lieu d’une société aux ouvertures limitées et rationnées sur la base de la race ou du genre.
Nous appuyons l’octroi de tous les droits démocratiques et la citoyenneté à tous les immigrants, incluant les quelque 12 millions de travailleurs sans-papiers identifiés comme étant des « étrangers illégaux ». Nous demandons la fin des attaques anti-immigrants — les rafles, les détentions et déportations — que le gouvernement a organisé dans le cadre de sa « guerre contre la terreur ».
L’attaque contre les immigrants est une manifestation du caractère réactionnaire et antidémocratique du système des Etats-nations dans son entier. Les corporations exploitent les travailleurs partout à travers le monde, utilisant en même temps les contraintes nationales imposées aux travailleurs afin de faciliter leur exploitation. En opposition à la campagne de chauvinisme national menée par l’élite dirigeante, nous luttons pour la construction d’un mouvement unifié de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste.
* Le PES appelle à une augmentation des dépenses dans les arts et pour la protection de l’environnement !
Le Parti de l’égalité socialiste appelle aussi à des mesures permettant aux travailleurs d’avoir plein accès à l’art et à la culture. La culture populaire américaine était jadis l’une des merveilles du monde et un pôle d’attraction par son innovation et son puissant esprit démocratique et humaniste. Comme pour d’autres domaines, la subordination de la culture au profit a entraîné une immense dégénérescence.
La culture populaire a souffert des impacts des coupures de fonds pour les arts et d’une attaque idéologique de droite sur l’expression artistique. Les subventions gouvernementales pour les musées, les orchestres, les théâtres, ainsi que la télévision et la radio publiques ont été éliminées. Les cours d’art et de musique ont été écourtés de façon draconienne ou carrément éliminés de la majorité des écoles publiques. Les heures d’ouverture et de services des bibliothèques ont été diminuées. Les dommages résultant d’une approche de philistins aussi intéressée faits au tissu intellectuel et moral de la société sont trop importants pour être quantifiés. Il y a toutefois un lien incontestable entre la glorification du militarisme, de la brutalité et de l’égoïsme, et l’hostilité face à l’héritage artistique et culturel des générations précédentes.
Le Parti de l’égalité socialiste exige que les arts soient financés massivement et que soient créés de nouvelles écoles et des centres pour faire en sorte que chaque section de la population ait accès à la musique, à la danse, au théâtre et à la peinture, à faible tarif ou même gratuitement. Les décisions d’accorder des subventions et des bourses pour les arts doivent être enlevées des mains des politiciens et des bureaucrates pour être placées sous le contrôle de comités d’artistes, de musiciens et d’autres travailleurs de la culture.
Seul un programme économique socialiste peut assurer le développement rationnel des ressources limitées de la planète. La subordination de toute activité humaine au profit et à l’accumulation de richesse personnelle menace de déclencher un désastre écologique. L’incapacité du système de profit à confronter un seul des problèmes posés par les besoins de plus en plus complexes d’une société de masse menace mortellement la survie de l’humanité. La planification économique socialiste créera les conditions pour une véritable collaboration mondiale dans la protection de l’environnement terrestre.
Pour l’indépendance politique de la classe ouvrière
La condition de base pour mener une lutte à l’intérieur des Etats-Unis et internationalement contre la guerre, la répression et les attaques sur les conditions de vie et les droits démocratiques est l’établissement de l’indépendance politique de la classe ouvrière. La campagne du Parti de l’égalité socialiste est orientée fondamentalement vers cette tâche essentielle en établissant la base politique pour le développement du PES en tant que parti indépendant de masse de la classe ouvrière américaine.
Le PES insiste que la tâche politique la plus urgente à laquelle fait face la classe ouvrière est la rupture complète d’avec le Parti démocrate et de tout le contexte du « système bipartite ». Dans la mesure où des différences existent entre le Parti démocrate et le Parti républicain, elles ne sont que tactiques : à savoir quelle est la meilleure façon d’assurer les intérêts de l’élite capitaliste aux Etats-unis et mondialement.
Le Parti démocrate a appuyé l’invasion de l’Irak et continue d’appuyer l’occupation américaine du pays. Les démocrates ne demandent qu’un « redéploiement » des troupes américaines dans des bases militaires et des navires dans la région, gardant ainsi l’option de les retourner en Irak.
Les démocrates critiquent l’administration Bush pour son organisation incompétente de la guerre, et non pour avoir mené une guerre impérialiste afin de piller les ressources de l’Irak et d’établir la domination des Etats-Unis sur le Moyen-Orient. Ils tentent de déjouer l’administration Bush par la droite, accusant que la manière désastreuse dont Bush a mené la guerre a affaibli la « guerre au terrorisme » et a détourné les Etats-Unis du besoin de « finir le boulot » en Afghanistan et de confronter d’autres pays comme l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. John Kerry, le candidat démocrate à la présidence en 2004, a lancé l’appel que plus de troupes soient envoyées en Afghanistan. D’importants démocrates ont abordé la question d’un retour de la conscription.
Le Parti démocrate n’offre aucune opposition sérieuse au fait que Bush se moque du Congrès, de la loi et de la Constitution, pas plus qu’il s’oppose à l’établissement d’un cadre pour une dictature présidentielle. Il continue d’appuyer le Patriot Act et le département de la Sécurité intérieure, et a voté à majorité écrasante pour que soit installé au poste de directeur de la CIA Michael Hayden, l’auteur des programmes illégaux d’écoute et de renseignements domestiques de l’Agence de sécurité nationale.
Les démocrates ont rejeté depuis longtemps toute politique de réforme sociale pour adopter des politiques conçues dans le but d’enrichir davantage les couches sociales les plus riches aux dépens de la population ouvrière. Dans son programme de politique intérieure, le Parti démocrate met surtout l’accent sur l’austérité fiscale et l’équilibre du budget fédéral, n’offrant rien à la vaste majorité de travailleurs dont les emplois et les conditions de vie subissent les assauts incessants de la grande entreprise américaine.
La raison fondamentale de la complicité du Parti démocrate avec Bush et les républicains est qu’il défend les mêmes intérêts fondamentaux de l’élite dirigeante capitaliste. Sa fonction spécifique à l’intérieur de la structure du système bipartite est de s’afficher comme parti « du peuple » afin d’étouffer et de neutraliser tout mouvement d’opposition sociale de la base.
Divers autres partis affirment présenter une alternative lors de ces élections, les Verts étant les plus importants. Bien que le PES défende le droit démocratique des candidats du Parti vert d’être inscrits sur le bulletin de vote, notre programme est basé sur une perspective fondamentalement différente. Le programme du Parti vert consiste en des réformes mineures et des petits palliatifs à un système social et politique complètement corrompu. Il s’oppose au socialisme, accepte que les « sociétés soient devenues l’institution économique dominante de la planète » et ne fait que les inciter à devenir plus responsables, socialement et au point de vue de l’environnement.
Toutefois, même la question fondamentale qui anime le Parti vert, la protection environnementale, ne peut être sérieusement considérée en dehors d’une lutte pour un nouveau principe d’organisation sociale, selon lequel les décisions économiques seraient prises sur la base des besoins sociaux et non du profit privé.
En fin de compte, la perspective du Parti vert est de faire pression sur les groupes au pouvoir, et leurs représentants politiques des partis démocrate et républicain, plutôt que de lutter pour une alternative véritablement indépendante. La meilleure façon d’illustrer le programme des verts est de montrer ce qu’ils ont fait dans les pays où ils ont réussi à obtenir le pouvoir. En Allemagne, les verts ont formé une coalition gouvernementale avec les sociaux-démocrates en 1999 après s’être présentés comme défenseurs de la justice sociale et du pacifisme. Ils ont finalement appuyé des politiques économiques de droite, et le ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Parti vert, a appuyé le déploiement de troupes allemandes pour aller combattre en Afghanistan : la première intervention militaire allemande à l’étranger depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Appuyez la campagne du PES ! Votez pour les candidats du PES !
Le Parti de l’égalité socialiste lance un appel aux plusieurs milliers de lecteurs du World Socialist Web Site, aux partisans du PES, à tous ceux qui s’opposent à la guerre, à la répression et à l’assaut sur les conditions de vie de la classe ouvrière afin d’appuyer activement notre campagne électorale. Aidez-nous à faire connaître notre programme au plus large public possible. Le 7 novembre, votez pour nos candidats.
La campagne du PES n’a pas et ne désire pas avoir accès aux milliards en contributions de la grande entreprise américaine et des super riches qui financent les partis démocrate et républicain et leurs campagnes de dénigrement mutuel et de mensonges. Ce que nous voulons réaliser, élever le niveau de conscience politique de la classe ouvrière, ne peut s’accomplir que par le développement d’un mouvement politique de la base qui mobilisera largement les travailleurs, les professionnels, les jeunes et les étudiants et qui s’étendra au-delà de l’élection elle-même, établissant les bases pour la construction d’un parti socialiste de masse de la classe ouvrière.
Nous lançons ce défi à nos partisans : joignez-vous à nous dans nos efforts pour rendre publique la campagne du PES, gagner des appuis pour ses candidats et organiser une discussion politique de notre programme parmi les travailleurs et les jeunes. Organisez des réunions dans vos quartiers, sur vos lieux de travail et dans vos écoles pour faire connaître la campagne du PES. Distribuez cette plateforme de notre campagne aussi largement que possible. Aidez-nous à bâtir le PES comme nouveau parti politique de la classe ouvrière.
Nous reconnaissons que nous faisons face à d’énormes obstacles dans la réalisation de cette campagne. Le système politique américain est profondément antidémocratique. Le système biparti se reproduit constamment en tentant d’exclure du bulletin de vote toutes les alternatives indépendantes, et particulièrement celles de la gauche.
Nous luttons malgré tout pour une campagne agressive et ambitieuse. Nous le faisons sur la base d’un programme socialiste et internationaliste, réglé par des principes, et avec la confiance que ce programme trouvera une base d’appui grandissante parmi les travailleurs. Notre capacité de rejoindre le public le plus large possible dépend de l’appui actif et de la participation des travailleurs, des étudiants et des jeunes.
Joignez la lutte pour le socialisme !
Le Parti de l’égalité socialiste se base sur les grandes traditions du mouvement socialiste international. Le socialisme représente l’égalité, la solidarité humaine et la coopération, la libération matérielle et spirituelle humaine de l’oppression et des besoins. La première tâche du socialisme est l’élimination de la pauvreté, un but qui est tout à fait réalisable, étant donné l’énorme développement des forces productives de l’humanité et des gigantesques avancées de la science et de la technologie. Le socialisme améliorera les conditions de vie de l’humanité dans son ensemble et créera les conditions pour l’égalité complète.
Mais le pain ne suffit pas à l’homme pour vivre, et la perspective du socialisme ne s’arrête pas à la satisfaction, aussi importante soit-elle, des besoins matériels immédiats. Cet accomplissement jettera les bases d’un énorme épanouissement de la culture, de la science et de l’envergure intellectuelle et morale des hommes et des femmes. Le socialisme envisage le développement le plus complet des talents, des intérêts et des potentiels individuels, dans un monde où la propriété sociale des moyens de production, la planification internationale et la coopération, et un énorme développement de la participation populaire et du contrôle démocratique permettront à l’homme de surmonter l’épreuve démoralisante de l’insécurité économique et l’effet déshumanisant d’une compétition impitoyable.
Avec la venue de Karl Marx, le socialisme est devenu une science. Avec la Révolution d’octobre 1917, il est devenu le programme d’un mouvement populaire de masse qui a renversé le capitalisme pour établir le premier Etat ouvrier : l’Union soviétique.
La Révolution russe faisait partie d’une lutte internationale plus grande de la classe ouvrière pour l’égalité sociale. Chaque gain important des travailleurs américains était associé au socialisme et mené par des militants inspirés par le socialisme : de la journée de huit heures, aux lois sur le travail des enfants, à l’éducation publique universelle, à la création des syndicats industriels de masse, et jusqu’à la fin de la ségrégation raciale « Jim Crow » au sud.
Comme plusieurs grands idéaux, le socialisme a été malmené et trahi. En Union soviétique, il a été trahi par la bureaucratie qui a émergé sous Joseph Staline. Le stalinisme n’était pas la continuité de l’héritage égalitaire et internationaliste de la Révolution russe. C’était une réaction conservatrice et bureaucratique contre la révolution, basée sur le programme nationaliste du « socialisme dans un seul pays. »
La bureaucratie stalinienne a écrasé la démocratie ouvrière, a imposé un pouvoir dictatorial, a exécuté les véritables marxistes et a corrompu les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière à travers le monde, tout en affirmant agir au nom du « socialisme. » Cette trahison de la Révolution russe et du socialisme a atteint son apogée dans la collaboration directe de la bureaucratie du Kremlin avec l’impérialisme international dans la chute de l’Union soviétique et la restauration du capitalisme au début des années 1990.
Durant plus de 50 ans, l’élite dirigeante américaine a mené une campagne ininterrompue de propagande visant à discréditer le socialisme aux yeux des travailleurs américains. En commençant avec la chasse aux sorcières du maccartisme des années 1950, l’establishment politique a tenté d’éliminer toutes traces d’influence de la gauche et du socialisme dans le mouvement ouvrier américain. Cela a eu des conséquences désastreuses pour la classe ouvrière.
Aux Etats-Unis, les luttes de la classe ouvrière ont été trahies par une bureaucratie ouvrière qui défendait le système capitaliste et qui subordonnait politiquement les travailleurs à la grande entreprise américaine et au Parti démocrate. Dans des conditions de production mondialisée, où le capital peut parcourir le globe à la recherche de main-d'oeuvre meilleur marché, la bureaucratie syndicale, intimement liée à une perspective nationaliste, s’est montrée incapable et réticente à défendre les gains obtenus précédemment par les travailleurs. La trahison de la bureaucratie de l’AFL-CIO a fait en sorte que l’on identifie maintenant les syndicats à la direction corporative et cela a conduit à leur transformation en un outil servant à réprimer la classe ouvrière, isoler les grèves et imposer des concessions.
Notre mouvement est basé sur l’héritage des meilleurs, des plus courageux et des plus prévoyants représentants de la classe ouvrière, qui ont combattu pour le socialisme contre la bureaucratie. La plus grande incarnation de cette tradition était Léon Trotsky, un dirigeant de la Révolution russe qui a mené la lutte contre les trahisons du stalinisme et a jeté les bases de la renaissance du mouvement ouvrier international par la fondation en 1938 de la Quatrième Internationale : le Parti mondial de la Révolution socialiste.
Les Etats-Unis ont aussi produit de grands combattants socialistes, des hommes et des femmes qui ont lutté contre les bureaucrates du mouvement ouvrier et qui ont consacré leur vie à la libération de la classe ouvrière. Parmi eux : Big Bill Haywood, Eugene Debs et James Cannon. Les travailleurs américains doivent se réapproprier ce riche héritage socialiste afin d’organiser aujourd’hui la lutte pour transformer la société dans les intérêts du peuple et mettre un terme à la pauvreté, à l’exploitation et à l’oppression, aux Etats-Unis et à travers le monde.
Nous faisons appel à tous ceux qui s’opposent à la guerre et au militarisme ainsi qu’à l’assaut sur les droits démocratiques, et qui appuient la lutte pour l’égalité sociale : contactez le Parti de l’égalité socialiste et le World Socialist Web Site et contribuez aux campagnes du PES. Joignez le PES et aidez-nous à lutter pour une alternative socialiste !
Nous recommandons vivement la plus grande discussion possible de notre programme électoral 2006. Faites-nous parvenir vos commentaires et vos questions.
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(Article original anglais paru le 28 septembre 2006)
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