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Une stratégie politique contre la guerre en IrakDéclaration du bureau de rédaction du World
Socialist Web Site Utilisez cette version pour imprimer La déclaration suivante du World Socialist Web Site et du Parti de l'égalité socialiste a été distribuée à Washington DC et d'autres villes américaines ce 26 octobre. Les milliers de personnes qui participent aux manifestations du 26 octobre à Washington et ailleurs parlent au nom des millions d'Américains ignorés par les politiciens et les médias et outrés par les plans de l'administration Bush pour l'invasion non provoquée de l'Irak. Ils savent que le gouvernement ment lorsqu'il tente de justifier sa guerre par ses allusions aux « armes de destruction massive » et à la tragédie du 11 septembre 2001. Le massacre qui se prépare en Irak représente un retour au colonialisme dans sa forme la plus brutale. Des milliers d'Irakiens seront exterminés dans une guerre d'agression qui a pour seul but l'appropriation des nappes de pétrole et l'établissement d'un empire américain impérialiste qui sera basé sur la terreur mondiale. Les manifestations de ce week-end ont pour but d'empêcher le gouvernement américain d'entreprendre ce crime horrible contre l'humanité. Ce qui se prépare, c'est une guerre dans laquelle la nation industrialisée la plus puissante au monde utilisera toutes ses ressources militaires contre un pays sans défense qui a subi une défaite militaire en 1991 et qui a depuis été constamment bombardé et été l'objet d'un embargo, entraînant dans la mort deux millions de personnes. Les représentants de l'administration Bush ont déjà laissé savoir que Washington avait l'intention de transformer l'Irak en un protectorat sous contrôle de l'armée américaine. Des articles parus récemment sont venus confirmés que cet objectif sera atteint à l'aide de meurtres de masse. Le New York Times du 22 octobre, citant un document récent sur la guerre en milieu urbain émanant de l'état-major américain et qui appelait pour l'usage d'une puissance militaire écrasante pour prendre le contrôle des villes irakiennes. Ce rapport incorporait les leçons d'attaques militaires contre la population comme les bombardements aériens de Belgrade, le pillage de Groznyï par les Russes et la destruction de Jénine par les Israéliens. On peut y lire que les envahisseurs américains des villes irakiennes devront faire usage «d'une force de frappe irrésistible» pour prendre possession ou détruire leurs objectifs si grande que «la vitesse, l'impact des armes et le choc» fera s'effondrer toute résistance. En dépit de déclarations va-t-en-guerre de l'administration Bush et la propagande chauvine des médias, il existe une profonde opposition à la guerre contre l'Irak au sein de la population. Toutefois, la grande tâche qui attend ceux qui participent aux manifestations du 26 octobre, est de transformer une opposition à la guerre très large mais floue en un puissant mouvement politique conscient socialement. Les protestations sont importantes et nécessaires pour montrer au monde que le peuple américain n'appuie pas les politiques prédatrices du gouvernement américain, mais elles ne sont pas suffisantes. La lutte contre la guerre exige plus que l'outrage moral et le courage personnel. Ceux qui protestent contre la guerre doivent premièrement en comprendre les causes sous-jacentes et, sur la base de cette compréhension, développer un programme sur lequel un mouvement de masse pourra s'appuyer. L'invasion planifiée de l'Irak est une guerre impérialiste. En dernière analyse, les mêmes intérêts économiques de la grande entreprise qui déterminent la politique intérieure des États-Unis dictent aussi ses actions militaires à l'étranger. L'impérialisme américain est l'expression globale des intérêts de classe des sections les plus puissantes de la classe capitaliste aux États-Unis. Le privilège de classe a atteint le point où l'ensemble de la société est dirigé par une ploutocratie. Selon les chiffres les plus récents, par exemple, les 13.000 familles les plus riches des États-Unis ont un revenu comparable à celui des 20 millions de foyers les plus défavorisés. Ces 13.000 familles ont un revenu moyen qui est trois cents fois plus important que la moyenne des familles. Au cours des trente dernières années, le salaire moyen des 100 PDG les mieux rémunérés est passé de 1,3 millions en termes réels ( 39 fois le salaire de l'ouvrier moyen) à 37,5 millions soit mille fois le salaire du travailleur ordinaire. En parallèle avec cette concentration de la richesse, il y a le déclin profond des formes et des institutions traditionnelles de la démocratie américaine. La démocratie ne peut pas survivre dans une société qui est si clairement divisée en termes économiques. La grande majorité de la population, la classe ouvrière, a systématiquement été exclue de la moindre participation à la vie politique alors que les deux partis ont émergé de plus en plus ouvertement comme des défenseurs des riches et des ultras riches. C'est ce qui explique qu'il n'y ait aucune différence politique importante entre les deux partis de l'élite du monde des affaires, le Parti démocrate et le Parti républicain. Les deux partis s'entendent sur toutes les questions vitales, celles qui touchent l'«intérêt national» c'est-à-dire les intérêts globaux de la classe capitaliste. Le Parti démocrate a voté pour donner des pouvoirs de faire la guerre sans précédent dans l'histoire à George W. Bush, devenu président par la fraude politique. Les mains de Daschle, Gephardt et leurs cohortes au Congrès sont tout autant tâchées de sang que celles de Bush, Cheney et Rumsfeld. Il n'y a pas de plus grande erreur que de croire que le Parti démocrate peut être une alternative pour les travailleurs au Parti républicain. Ceci est une leçon politique fondamentale des précédents mouvements contre la guerre. Le mouvement de masse d'opposition à la guerre au Vietnam a finalement et tragiquement failli à empêcher le militarisme américain parce qu'il lui manquait une perspective politique viable. Les illusions envers le Parti démocrate ont gardé l'opposition de masse à la guerre dans les limites très sécuritaires de la politique capitaliste et du système bipartite. Quelques années après la fin de la guerre au Vietnam, l'élite du monde des affaires a lancé une offensive contre la classe ouvrière, qui s'est démarquée d'un côté par ses attaques contre les syndicats, ses diminutions de salaires et ses réductions jusqu'à la mutilation des programmes sociaux et de l'autre par ses énormes diminutions du fardeau fiscal des grandes entreprises et des riches. En conséquence, les inégalités sociales se sont développées à des niveaux inconnus depuis les années 1920. Au même moment, sous la surface de la vie quotidienne, la colère et l'indignation des masses, qui ne trouvent pas d'expression dans la superstructure politique, deviennent de plus en plus intenses. C'est vers cette grande force sociale qu'est la classe ouvrière américaine et internationale, une force qui est potentiellement plus puissante que l'élite dirigeante capitaliste, que doivent se tourner les opposants à la guerre et au militarisme impérialistes. Les millions d'hommes et de femmes qui travaillent dans les usines, les bureaux, les écoles et les hôpitaux, qui dépendent pour leur survie de chèques de paie et de salaires, cette force colossale ne s'est pas encore fait entendre parce qu'elle est exclue de la société officielle et du système bipartite. La mobilisation de la classe ouvrière, indépendamment et envers les républicains et les démocrates et en opposition à l'ensemble du système des privilèges de classe, doit devenir la fondation du développement d'un mouvement international contre le militarisme et la guerre impérialiste. La lutte contre la guerre doit être liée à un programme social qui offre une solution aux problèmes brûlants que sont l'emploi, le niveau de vie, l'éducation, la santé et le logement et qui lutte pour défendre et augmenter les droits démocratiques. Le thème central de ce programme doit être la lutte pour l'égalité sociale. Le Parti de l'égalité socialiste aux États-Unis et nos co-penseurs du Comité international de la Quatrième Internationale ont développé le World Socialist Web Site en tant qu'instrument politique et intellectuel pour la construction d'un tel mouvement. Nous présentons les principes suivants pour construire un mouvement de masse contre la guerre impérialiste: 1) La mobilisation de la classe ouvrière en tant que force centrale et dirigeante. C'est vers cette classe que ceux qui sont venus à Washington et dans d'autres villes pour manifester doivent se tourner pour construire un mouvement viable contre la guerre et pas vers le Parti démocrate, les impérialistes européens et les dirigeants nationalistes bourgeois traîtres des pays du tiers-monde. 2) L'internationalisme en tant que principal principe politique et organisationnel. La lutte contre la guerre impérialiste doit être conçue du point de vue de la lutte et comme une partie de la lutte pour unir la classe ouvrière de toutes les nations, toutes les races et toutes les religions contre l'ennemi commun. Elle doit s'opposer à toute tentative de diviser la classe ouvrière. 3) L'indépendance politique de la classe ouvrière. Il faut mettre un terme à la subordination des travailleurs aux États-Unis aux démocrates. Il est nécessaire de construire un nouveau mouvement politique, le Parti de l'égalité socialiste aux États-Unis et la Quatrième Internationale à travers le monde, pour unir la classe ouvrière américaine et internationale contre la guerre impérialiste, le militarisme et l'inégalité sociale. L'arme centrale pour la construction de ce mouvement est le
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