Le changement d’attitude du SWP vis-à-vis du Secrétariat International pabliste – c’est-à-dire sa volonté de négocier une fin de la scission sur la base d’un accord « concret » sur des tâches du moment, sans faire la somme théorique et politique des divergences fondamentales sur les questions de perspective et de méthode qui avaient mené à l’explosion de 1953 – était lié de façon indissoluble à l’abandon soudain de son orientation prolétarienne traditionnelle. En adoptant la politique de « regroupement », dans laquelle il se lança en décembre 1956, le SWP mettait le cap sur le milieu empoisonné du radicalisme petit-bourgeois américain et s’éloignait d’une lutte pour le trotskysme dans la classe ouvrière.
Dans une lettre adressée au comité politique et dans laquelle il justifiait l’accueil favorable fait aux propositions de discussions de Goonewardene, Cannon faisait état du rapport qui existait entre la politique de regroupement du SWP aux États-Unis et le regain d’intérêt de celui-ci pour une réunification avec les pablistes :
« À une époque où nous luttons pour un regroupement des forces dans notre pays et en Angleterre et où nous envisageons toutes sortes de collaborations et de fusions avec des tendances qui peuvent commencer à se mouvoir dans une direction révolutionnaire, il nous serait extrêmement difficile d’expliquer pourquoi nous refusons jusqu’à parler d’unité avec une tendance beaucoup plus proche de nos positions politiques.
« Non, nous ne pouvons nous opposer à des discussions. Ma lettre à Goonewardene aborde la situation telle qu’elle est et propose de discuter la question de l’unité. » [298]
L’arrière-plan de la politique de regroupement était constitué par l’énorme crise qui faisait rage dans le Parti communiste américain après la révélation des crimes de Staline et l’écrasement de la révolution hongroise. Le PC américain avait tous les vices des autres partis staliniens sans posséder la seule vertu que possédaient ceux-ci : une base de masse dans la classe ouvrière. Il avait défendu avec servilité les crimes de Staline pendant des décennies. En collaboration directe avec le GPU, la police secrète stalinienne, il avait collaboré à l’assassinat de Léon Trotsky. Il avait soutenu le FBI dans le complot organisé par l’État qui avait conduit à l’emprisonnement des dirigeants du SWP pendant la Deuxième guerre mondiale.
Dans sa défense des trahisons de la bureaucratie du Kremlin, le PC agissait avec un mépris absolu des intérêts élémentaires de la classe ouvrière américaine. L’expression de « canaille stalinienne », désignant les fonctionnaires du PC dans les syndicats qui trahissaient cyniquement les membres de la base conformément aux intérêts de la politique étrangère de la bureaucratie stalinienne et dont les méthodes se distinguaient à peine de celles des gangsters de la mafia avec lesquels ils collaboraient souvent, faisait partie du vocabulaire quotidien des travailleurs militants.
Les nombreuses trahisons des staliniens, en particulier pendant la Seconde guerre mondiale où ils soutinrent et firent appliquer l’engagement de ne pas faire grève, avaient créé une vaste réserve de haine et de méfiance parmi de larges couches de travailleurs que des bureaucrates de droite comme Reuther et Murray savaient exploiter. Les apôtres réactionnaires de l’anticommunisme dans le mouvement ouvrier n’avaient pas dans leur arsenal de meilleure arme que l’histoire du Parti communiste.
Le PC comptait de nombreux membres courageux, prêts au sacrifice et réellement dévoués à la classe ouvrière. Mais quand débutèrent la guerre froide et les chasses aux sorcières maccarthystes, quand l’important appareil stalinien dans les syndicats fut détruit, les militants politiquement sincères du PC furent soit chassés des usines, soit ne purent s’y maintenir qu’en dissimulant leur allégeance politique. Même avant 1956, le Parti communiste était une organisation démoralisée. La direction du PC se trouvait dans un tel état de putréfaction qu’elle fut incapable d’organiser une lutte de principe quelconque contre le maccarthysme. Une des pires manifestations de la prostration du PC fut son refus de mener une défense de classe des Rosenberg.
Deux décennies de collaboration de classe avaient transformé les membres du PC, au mieux, en libéraux dévoués qui croyaient que la tâche politique principale des communistes américains était de faire du battage pour l’élection des candidats du Parti démocrate.
Les événements de 1956 détruisirent le Parti communiste. Des milliers de membres qui s’étaient obstinés à garder leur carte même au plus creux du maccarthysme avaient été horrifiés lors de la révélation des crimes de Staline. L’invasion de la Hongrie déclencha un exode politique massif. La direction du PC se divisa en deux tendances principales. La fraction des inébranlables valets du Kremlin, dirigés par William Z. Foster (et soutenue par Gus Hall), se contenta d’attendre de nouvelles directives de Khrouchtchev et s’opposa à toute discussion de la crise qui secouait les organisations staliniennes.
L’autre fraction, dirigée par le rédacteur en chef du Daily Worker, John Gates, tout en étant favorable à une large discussion, s’opposait au stalinisme non pas du point de vue du marxisme, mais de celui de la démocratie petite-bourgeoise. Par stalinisme, Gates n’entendait pas la trahison de la révolution socialiste mondiale par une caste bureaucratique, mais l’oppression des droits démocratiques. Il confondait par conséquent un des aspects du stalinisme avec son essence. Son orientation politique, ainsi que celle de ses partisans, n’était pas vers la construction d’un parti marxiste, mais vers un rejet de la révolution socialiste.
La tendance de Gates, par son incapacité à mener une lutte de principe contre le stalinisme, le désespoir personnel qui les animait et leur désaveu public de la lutte des classes contre le capitalisme, s’aliéna les rares éléments prolétariens qui restaient dans le PC, ce qui fit le jeu des laquais invétérés du stalinisme. Ces derniers, Foster, Hall et Henry Winston accusèrent les partisans de Gates d’être des « liquidateurs » qui ne cherchaient qu’une excuse pour quitter le mouvement ouvrier. Malgré la malhonnêteté et le cynisme des intentions des vieilles fripouilles staliniennes, leurs accusations n’étaient pas sans contenir une certaine part de vérité.
Dans les conditions spécifiques des États-Unis, l’éclatement du Parti communiste n’offrait pas, en tant que tel, de perspective pour le recrutement d’ouvriers à une grande échelle. (Dans la lutte contre Cochran, Cannon avait démontré que la large couche de travailleurs staliniens qui avaient, dans les années 1930 et 1940, été des éléments d’avant-garde dans les syndicats, n’existait plus et que l’exploitation par Cochran de l’orientation pro-stalinienne de Pablo n’était en fait que l’excuse cynique de son abandon complet de la lutte pour un parti révolutionnaire dans la classe ouvrière).
Mais la signification fondamentale de la crise des staliniens ne résidait pas dans le fait qu’elle offrait des possibilités de recrutement dans le PC des États-Unis. L’éclatement du PC marquait un tournant dans la longue lutte menée par les pionniers du trotskysme américain et créait des conditions sans précédent pour la clarification politique de la classe ouvrière et des éléments de tendance socialiste parmi la classe moyenne et les intellectuels.
L’éducation d’une nouvelle génération de travailleurs, d’étudiants et de jeunes qui allaient inévitablement entrer en conflit avec les contradictions mondiales insolubles de l’impérialisme américain exigeait du SWP qu’il défende les principes pour lesquels le mouvement international de Trotsky avait lutté depuis 1923. Le SWP avait par conséquent pour tâche d’expliquer la signification historique et politique de la lutte à mort menée par Trotsky et ses partisans contre le stalinisme. Tout en développant une approche patiente et pédagogique envers les forces tout à fait hétérogènes qui prétendaient rejeter le stalinisme, le SWP ne pouvait en aucun cas s’adapter à leur confusion et à leurs tergiversations, ni aux justifications que ces forces avançaient. Il ne pouvait surtout pas tolérer que l’essence politique du stalinisme, c’est-à-dire son rejet de la révolution socialiste mondiale en faveur de la coexistence pacifique et l’usurpation du pouvoir politique du prolétariat par la bureaucratie privilégiée, soit perpétuée au nom d’un rejet superficiel de la tyrannie individuelle de Staline.
En d’autres termes, ce n’était qu’en revenant sur son propre développement historique, en consolidant les anciennes fondations et en y appuyant son nouveau développement, que le SWP était sûr de trouver une voie vers les éléments d’avant-garde de la classe ouvrière. Il n’était pas incorrect de proposer une discussion large et détaillée avec toutes les forces, si confuses soient-elles, qui avaient été mises en mouvement par l’éclatement du Parti communiste. Mais il fallait que cette discussion soit orientée vers une clarification des éléments avancés de la classe ouvrière.
Il fallait par conséquent expliquer pourquoi les trotskystes et seulement eux avaient combattu le stalinisme sur la base de principes et comment cette lutte était liée au destin historique de la classe ouvrière américaine. De plus, il fallait expliquer pourquoi tant de radicaux américains furent, indépendamment de leurs intentions, si facilement les dupes du stalinisme et pourquoi, s’ils n’y étaient pas directement associés, ils approuvèrent du moins ses crimes.
La politique de regroupement du SWP ne s’adressa pas à la classe ouvrière qu’elle aurait du s’efforcer d’éduquer, mais à la fraction Gates, aux intellectuels, aux radicaux et aux libéraux « de gauche » qui formaient l’entourage du PC et qui avaient perdu leur point d’ancrage du fait de son effondrement. C’est précisément pour cette raison que l’approche adoptée par le SWP était incorrecte. Au lieu d’intensifier la lutte pour les principes trotskystes qui se trouvaient à présent confirmés par de grands événements internationaux, le SWP commençait à mettre son identité trotskyste sous le boisseau pour éviter de heurter la sensibilité des ex-staliniens égarés et de leurs amis radicaux, semi-radicaux ou libéraux.
La politique de regroupement du SWP fut basée sur des calculs organisationnels mesquins plutôt que sur des considérations de principe. Le parti cessa d’insister, comme il le fit à l’origine, sur le fait que le regroupement exigeait une clarification politique. Le regroupement devint pour le SWP un moyen de s’adapter politiquement et idéologiquement au milieu amorphe du radicalisme américain et à sa perspective démocratique petite-bourgeoise.
Le pire était que la définition du regroupement donnée par le SWP constituait une claire retraite par rapport à la conception qui en faisait l’avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière, le seul véritable représentant des intérêts historiques de celle-ci et celui à qui incombait la tâche de résoudre la crise de la direction révolutionnaire.
La perspective liquidatrice qui était à la base de la politique de regroupement fut clairement énoncée au dix-septième congrès national du SWP, en juin 1957. Farrell Dobbs évoqua dans son rapport politique l’espoir que le regroupement conduirait à la création d’un nouveau parti révolutionnaire à travers l’unification des restes épars de vieux éléments radicaux que la crise du stalinisme avait fait sortir de leurs trous. « Nous ne faisons pas de la question organisationnelle un fétiche » déclara Dobbs, « Nous sommes tout à fait flexibles quant à la forme finale du parti qui sera le résultat du processus de regroupement ». [299]
Cannon fournit la justification théorique de la politique liquidatrice. Selon le reportage publié par Militant sur le congrès,
« Cannon constata que le regroupement révolutionnaire de 1917-1919 qui reçut son impulsion et son inspiration de la révolution russe, rassembla dans le jeune Parti communiste des États-Unis des éléments issus de toutes les tendances radicales organisées – du Parti socialiste, de l’IWW et même du Socialist Labour Party. Il rappela que Louis C. Fraina, une des figures les plus influentes du mouvement communiste américain dans ses premières années, débuta ses activités socialistes dans le sectaire SLP. » [300]
Les arguments de Cannon étaient basés sur une analogie fausse et absurde. Comparer la situation d’après 1956 à celle qui avait existé en 1917 ne relevait pas seulement de la pure imagination. C’était falsifier l’histoire et justifier la liquidation. Il n’y avait pas de comparaison possible entre, d’une part, les ardents agitateurs ouvriers, ceux qui militaient contre la guerre, les intellectuels socialistes idéalistes qui, écurés par l’opportunisme du Parti socialiste et enthousiasmés par l’exemple du bolchevisme, fondèrent le Parti communiste américain et, d’autre part, les staliniens anti-Staline, les ex-staliniens, ex-compagnons de route, ex-partisans de Wallace et autres libéraux bien-pensants, les uns comme les autres fatigués, cyniques, satisfaits d’eux-mêmes et en général bien lotis, avec lesquels le SWP s’apprêtait à opérer un regroupement.
Le regroupement de 1917-1919 s’effectua en outre sous l’influence du plus grand élan révolutionnaire du prolétariat international dans l’histoire mondiale. Le regroupement des États-Unis était alors l’expression directe d’un processus organique de différenciation dans le mouvement ouvrier. Le nouveau stade de développement de la lutte des classes, lié à la transformation des États-Unis en puissance impérialiste dominante dans le monde, donnait le coup de grâce tant au syndicalisme révolutionnaire de l’IWW qu’à la conception du socialisme associée à Debs.
Le rôle joué par Cannon dans la promotion et le soutien de la politique de regroupement marqua la fin de sa longue lutte pour la construction du mouvement trotskyste. Vue dans le contexte de la biographie politique de Cannon, son approche du regroupement n’était pas une erreur passagère. Elle était une rupture d’avec les conceptions politiques fondamentales qui avaient guidé son activité dans le mouvement ouvrier depuis 1918-1919, lorsqu’il avait reconnu le besoin de construire aux États-Unis le type de parti que Lénine avait construit en Russie.
Cannon se développa en tant que dirigeant de parti et bolchevik américains à travers une critique tant du syndicalisme de l’IWW que de la conception de Debs du parti socialiste. Cannon devint l’adversaire implacable d’un parti « ouvert à tous » ceux qui se prenaient, à tort, pour des socialistes.
Pour Cannon, le socialisme avait signifié la guerre de classe contre le capitalisme et le parti qui devait lutter pour le socialisme devait recruter des membres et entraîner ses cadres sur cette base. Les principes organisationnels adoptés par le SWP lors de sa conférence de fondation en 1938 déclaraient :
« Le parti marxiste révolutionnaire rejette non seulement l’arbitraire et le bureaucratisme du Parti communiste, mais aussi l’’ouverture à tous’ fausse et trompeuse du Parti socialiste de Thomas-Tyler-Hoan qui est une escroquerie et une duperie. L’expérience a montré une fois pour toutes que cette ‘ouverture à tous’ paralyse le parti en général et l’aile révolutionnaire en particulier. Le SWP ne sera ‘ouvert à tous’ que dans le sens suivant : il accueille dans ses rangs tous ceux qui acceptent son programme et il refuse d’y admettre tous ceux qui le rejettent. » [301]
Cannon insistait encore en 1955, où il écrivit un article pour commémorer le centenaire de la naissance de Debs, pour dire que la plus grande erreur du vieux pionnier avait été sa conception incorrecte du parti, son échec à comprendre qu’il était impossible d’avoir une organisation révolutionnaire « ouverte à tous », sa tolérance à l’égard des tendances opportunistes dans le parti et sa direction et sa tendance à éviter les luttes de fraction.
Cannon argumentait avec passion que « la théorie fausse que Debs avait du parti était une des erreurs les plus coûteuses qu’un révolutionnaire ait jamais commises dans toute l’histoire du mouvement américain ».
Il était impossible pour un parti qui s’appuyait sur la conception de l’ « ouverture à tous » de Debs de renverser le capitalisme. « À la lumière de ce que nous avons appris de la révolution russe et de la période qui suivit, nous voyons à présent que la lutte pour le socialisme consiste dans sa presque totalité en une lutte entre l’influence bourgeoise dans les organisations ouvrières, y compris le parti ». [302]
Cannon expliquait que la fondation du Parti communiste,
« …ne représentait pas seulement une rupture d’avec le vieux parti socialiste, mais ce qui était plus important encore, une rupture d’avec la conception qu’il pouvait y avoir un parti commun des révolutionnaires et des opportunistes. Cela signifiait un nouveau départ pour le socialisme américain, beaucoup plus important historiquement que tout ce qui s’était fait auparavant, y compris l’organisation du Parti socialiste en 1901. Il ne peut y avoir de retour aux expériences dépassées et discréditées du passé…
« Dans la lutte contre les crimes et les trahisons du stalinisme, qui est la condition préalable de la construction d’un parti révolutionnaire honnête, il faut des armes venues d’un arsenal différent. Là aussi, les russes sont nos maîtres. Les armes programmatiques de la lutte contre la trahison stalinienne nous furent données par Trotsky, l’égal et le successeur de Lénine.
« Il ne peut y avoir de retour au passé du mouvement américain. Profitant du centenaire de la naissance de Debs, un certain nombre de charlatans qui mesurent la valeur d’un mouvement socialiste à sa force numérique momentanée, ont découvert dans le vieux Parti socialiste avec lequel on pouvait gagner tant de voix dans les élections du temps de Debs, de nouvelles vertus et réclament une nouvelle expérience de ce genre. Mis à part sa complète nullité en tant que conseil donné à l’avant-garde socialiste, cette recommandation est une insulte à la mémoire de Debs. » [303]
Et pourtant, en adoptant la politique de regroupement, Cannon retournait aux conceptions politiques mêmes dont il avait si clairement analysé la faillite. Le premier mars 1958, alors que la politique de regroupement dégénérait rapidement en une lamentable farce électorale, Cannon s’asseyait à la même tribune que Vincent Hallinon, un vieux compagnon de route des staliniens qui avait été le candidat du Parti progressiste capitaliste à l’élection présidentielle de 1952 et prononça un discours sur l’ « action socialiste unifiée en 1958 et les perspectives d’avenir des socialistes américains ». Le discours de Cannon était un appel sentimental et nostalgique à retourner dans le passé.
« L’objectif fondamental de la reconstruction pour l’avenir – je crois que tous ceux qui sont présents seront d’accord – l’objectif fondamental auquel nous aspirons tous, est de regrouper les forces socialistes éparses et finalement de rassembler tous les socialistes honnêtes en une organisation commune. Mais on ne peut le faire en un jour. L’expérience des deux dernières années montre que cela prendra du temps. Nous allons devoir prendre le processus de collaboration et d’unification par étapes, pas à pas.
« Le point de départ du processus est pour tous les socialistes sincères de toutes tendances, qu’ils soient actuellement affiliés à l’une ou l’autre organisation, ou qu’ils soient indépendants, de reconnaître que nous faisons tous partie d’un mouvement unique et que nous devons travailler ensemble contre les injustices et l’oppression du capitalisme. Cela a presque l’air d’une affirmation révolutionnaire après la terrible expérience de la rupture de la solidarité. Mais c’était la pratique et la tradition immuable du vieux mouvement socialiste et radical en Amérique. » [304]
Le renoncement de Cannon à la conception léniniste et trotskyste du parti signifiait qu’il avait abandonné la lutte pour le marxisme dans la classe ouvrière ; ce combat atteint sa plus grande intensité dans la lutte contre des pressions de classes hostiles telles qu’elles se reflètent politiquement, théoriquement et organisationnellement à l’intérieur du parti. Cannon avait pendant des années fait partie de l’aile gauche dans la direction. Si Cannon n’était pas intervenu, Cochran et ses partisans auraient conquis presque sans résistance la majorité du SWP. Lorsque la lutte commença, Cannon était en minorité dans la direction du parti et ce ne fut qu’au prix de très grandes difficultés qu’il put y gagner une majorité et mobiliser les membres du SWP.
Mais même après la scission, la pression politique engendrée par le révisionnisme pabliste continuait de peser sur le SWP et le poussait vers la droite. La période prolongée d’essor économique, l’engourdissement du mouvement ouvrier, l’emprise de la bureaucratie sur les syndicats et les effets à long terme de l’hystérie anticommuniste exerçaient une énorme pression sur les cadres du SWP.
En 1957, la résistance que Cannon avait opposée à cette pression de classe s’était effondrée. C’est pourquoi il approuva la politique de regroupement, accomplit le tournant de la réunification et retourna à la conception qui était celle de Debs, celle du parti « ouvert à tous ». Épuisé et incapable de combattre l’opportunisme, Cannon devint lui-même un opportuniste.
Le SWP travailla pendant toute l’année 1957 à nouer des relations avec les épaves du stalinisme en perdition et du sénile radicalisme américain, c’est-à-dire avec les vieux professionnels de la politique réformiste de protestation. En mai 1957, le SWP « saluait avec enthousiasme » la formation du « Forum socialiste américain » qu’il regardait comme un développement crucial dans le processus de regroupement.
Les quarante membres du comité national de ce forum comptaient parmi eux, outre Farrell Dobbs, le pacifiste À.J. Muste (qui faisait fonction de président), John T. McManus du National Guardian et ex-partisan du Progressive Party bourgeois dirigé par Wallace, le stalinien W.E.B Dubois, le compagnon de route des staliniens Walde Frank, le partisan de Gates Joseph Starobin, le radical Dave Dellinger ainsi que les pablistes Bert Cochran et Mike Bartell (Zaslow). Prétendre qu’un tel assemblage allait produire « un mouvement socialiste revigoré aux États-Unis » n’était rien de moins que de duper la classe ouvrière et de tromper les membre du SWP. [305]
Si l’on avait voulu faire tenir en un seul endroit tous les cadavres que les membres de ce comité national avaient dans leurs placards, il aurait fallu louer un des grands entrepôts de New York. Pour le SWP, c’était comme si le passé n’avait plus aucune importance. Il y avait plus de vingt ans que Muste avait mis un terme à sa brève association avec le trotskysme. Il était aussi éloigné de la révolution qu’aurait pu l’être un extra-terrestre. En outre, le fait de siéger dans le même comité que Cochran et Bartell et d’y discuter avec eux de l’avenir du socialisme en Amérique signifiait que le SWP avait déjà renié la scission de 1953 pour ce qui était de son activité aux États-Unis.
Cochran et Clarke avaient été exclus précisément parce qu’ils avaient rejeté la conception que le SWP était le parti de la révolution socialiste aux États-Unis. Ils avaient insisté pour dire que le SWP n’était rien de plus qu’un petit tourbillon dans le grand courant socialiste qui allait finalement donner naissance au parti révolutionnaire. En 1958, le SWP avait pleinement adopté ces conceptions. Pour l’anniversaire de la fondation du SWP, Militant annonçait dans un éditorial :
« Les membres du Socialist Workers Party sont fiers de leur parti et de ses vingt ans d’histoire. Mais cette fierté ne les rend pas aveugles et ne s’oppose en rien à leurs premiers engagements – ceux contractés envers les intérêts socialistes de la classe ouvrière. Ils espèrent par conséquent que, du réexamen sérieux des idées qui a lieu à présent et de la discussion de plus en plus libre et ouverte entre les groupes et les individus de convictions politiques diverses, sortira la volonté de rassembler des forces pour le moment éparses au cours de la construction aux États-Unis d’un parti capable de mener à la victoire la lutte pour le socialisme ». [306]
Le contenu liquidateur de la politique de regroupement se manifestait clairement dans la participation du SWP à cette bouffonnerie que fut la campagne électorale « socialiste indépendante » de 1958. Le SWP jeta par-dessus bord toutes ses prétentions à présenter le regroupement comme une simple tactique destinée à exploiter la crise du stalinisme et à gagner des forces nouvelles au trotskysme et il se lança dans la tâche de rassembler toutes les forces « socialistes » derrière des candidats communs au Congrès et au Sénat lors des élections de l’État de New York. Dans une officielle « proposition au mouvement radical », le SWP fit savoir qu’il était prêt à accepter un programme minimum sur lequel pouvaient être d’accord tous ceux qui se situaient à gauche du Parti démocrate.
Dans le processus de formulation de sa proposition de campagne « socialiste unifiée », le SWP établit des relations de travail très étroites avec le groupe du Guardian. Ce fait montrait à lui seul quel genre de changement s’était produit dans le parti. En 1955, le SWP avait explicitement rejeté un appel à une liste « socialiste commune » de John T. McManus, un des dirigeants de ce groupe. Dans une lettre à Murray Weiss, datée du 4 mars 1955, Cannon avait, sans cacher son mépris, parlé en ces termes de McManus et consorts :
« Les compagnons de l’American Guardian Monthly Review ne s’opposent pas, autant que je sache, … à aucun des points essentiels de l’idéologie stalinienne. Ils sont prêts à tout approuver, des procès de Moscou au tapage pacifiste en faveur de la coexistence pacifique, en passant par la Deuxième guerre mondiale, pourvu qu’on leur permette de le faire comme parti indépendant….La majeure partie de ces dissidents du stalinisme sont des gens lessivés, irrémédiablement corrompus par l’idéologie stalinienne et qui n’ont pas la moindre intention ou la moindre aptitude à faire autre chose que de râler contre le PC officiel et d’exiger de pouvoir barboter dans une mare bien à eux. » [307]
L’adoption de la politique de regroupement renforçait les éléments les plus droitiers du SWP qui accueillirent la campagne électorale comme un moyen de se débarrasser enfin de ce « fardeau trotskyste » si encombrant qu’ils rendaient responsable de l’isolement du parti. Le principal représentant de l’aile droite était Murray Weiss. Il défendait avec véhémence la ligne liquidatrice contre ceux qui critiquaient le regroupement au sein du SWP. Weiss faisait ainsi l’éloge de la campagne électorale :
« Notre proposition était très simple au fond : les socialistes devaient se regrouper afin de s’opposer au système capitaliste et à ses deux partis dans les élections parlementaires. Quels socialistes ? Les socialistes qui prenaient suffisamment au sérieux le nom de socialisme afin de s’opposer aux partis et aux politiciens capitalistes. Sur quel programme ? Sur un programme autour duquel pouvaient s’unir tous ceux qui voulaient se rassembler en tant que socialistes contre les partis capitalistes. Et nous avions une proposition cadre dans lequel un tel programme minimum pouvait exister. Cette approche laissait à la lutte le soin de décider quelles forces du mouvement radical seraient prêtes à prendre ensemble ce chemin de la politique de la lutte de classe socialiste. » [308]
L’alliance du SWP avec la petite-bourgeoisie new-yorkaise était sans principe et réactionnaire. « Nombreux sont ceux qui, parmi nos alliés, contestent que le fait de ne jamais entrer dans une coalition avec des partis capitalistes soit un principe élémentaire du socialisme », admettait Weiss avec complaisance. [309] Afin de ne pas mettre en danger le maquignonnage engagé à propos des élections, le SWP renia honteusement le trotskysme et capitula devant les sympathies pro-staliniennes des représentants du Guardian avec qui il collaborait. Weiss décrivit ainsi cette capitulation du SWP :
« En alliance avec d’autres dans ce bloc, nous avons insisté pour dire qu’il fallait dans la plate-forme une déclaration sans équivoque sur le socialisme et la démocratie, une déclaration qui prenne clairement position contre la dictature bureaucratique du stalinisme en Union Soviétique et en Europe de l’Est. Nous avons argumenté en disant que c’était la seule manière de transmettre aux électeurs le message d’un socialisme exempt de tous les crimes du stalinisme. Nous avons lutté avec pédagogie, mais avec opiniâtreté pour cette position.
« Nous fûmes incapables toutefois, malgré de nombreuses discussions, de gagner à ces propositions les représentants du Guardian et les dirigeants de l’ancien ALP (American Labour Party). Bien qu’ils aient admis qu’il était correct de prendre position partout pour un programme minimum en faveur de la démocratie socialiste et ouvrière, ils expliquèrent que ceci n’avait pas sa place dans un programme électoral aux États-Unis. Ils avancèrent aussi l’argument que si l’on essayait de formuler une revendication minimale sur cette question, cela entraînerait une rupture de l’alliance, car il y avait de nombreuses et profondes divergences historiques et théoriques impossibles à concilier dans une revendication minimale. Et ils refusèrent obstinément d’introduire une telle clause dans la plate-forme. Il nous a fallu soupeser l’importance de cette attitude afin de déterminer notre propre cours.
« Leur refus de consentir à une simple déclaration qui s’opposait aux pratiques bureaucratiques du régime stalinien et prenait fait et cause pour la démocratie socialiste signifiait-il qu’ils étaient, à l’instar de la direction du PC, de simples prisonniers du Kremlin ? Si cela avait été le cas, il aurait été extrêmement douteux que nous puissions former avec eux une coalition qui nous profiterait dans les élections. Ou bien cela était-il une indication de la pression incessante du stalinisme et de ce que leur rupture d’avec le mouvement stalinien organisé était encore incomplète ? Nous avons opté pour cette dernière estimation. Tout semblait indiquer qu’ils allaient finalement rompre ouvertement avec le stalinisme et qu’ils allaient être forcés de condamner les crimes de la bureaucratie stalinienne. Savoir si cela les mènerait à adopter nos positions ou non, continuait naturellement de faire problème. Mais nous avons estimé qu’ils ne pourraient pas se permettre de maintenir, pendant la campagne électorale, une position qui disait que la question du socialisme et de la démocratie en Union Soviétique, en Europe de l’Est etc. n’était pas des ‘sujets de discussion’. » [310]
Afin de plaire aux escrocs staliniens, le SWP fit le pas de répudier publiquement la révolution politique contre la bureaucratie soviétique. Joseph Hansen, qui était capable d’écrire n’importe quoi, se chargea de la besogne avec empressement et écrivit dans le numéro du printemps 1958 de International Socialist Review :
« Le programme de la révolution politique en Union soviétique fut très mal compris et, c’est regrettable, mal interprété dans le mouvement radical. Il fut présenté comme un espèce de ‘romantisme révolutionnaire’, comme le sectarisme de cervelles échauffées qui rejettent par principe toute lutte pour des réformes, comme une attitude étrangère à la réalité, semblable à celle des partisans de De Leon qui rejettent avec mépris les ‘simples’ réformes et que rien ne peut contenter sinon une réalisation immédiate et totale de leurs souhaits. Une vision un peu plus généreuse en fait une sorte de western télévisé au cours duquel les cow-boys floués s’organisent pour descendre les bandits qui auraient occupé le bureau du shérif…
« Il correspondrait bien plus à la réalité de voir le programme de la révolution politique comme étant la somme de toutes les réformes conquises par des luttes militantes, culminant dans le transfert du pouvoir aux ouvriers.
« Il n’y a pas de révolution qui se produise en une seule gigantesque fois à la façon d’un remède de cheval. Celle-ci se développe par étapes liées entre elles dans des domaines liés entre eux. Si l’on considère de façon isolée ou de façon fixe, comme une fin en soi, une quelconque revendication appartenant à l’une ou l’autre étape au lieu de la voir comme un moyen d’atteindre un but plus élevé, elle apparaît comme une réforme. » (Italiques de Hansen) [311]
Hansen décrivait un processus démocratique d’autoréforme de la bureaucratie en des termes beaucoup plus explicites que Pablo ne l’avait jamais fait. « Une section des officiels, la couche capable de réagir avec sensibilité aux revendications du peuple, passe progressivement du côté des travailleurs et leur fournit, à des rythmes et à des degrés divers, de nouvelles sources d’encouragement. » [312]
Hansen ne s’en tint pas là. Il profitait de l’occasion offerte par le regroupement et il était déterminé à dissocier à jamais le SWP de toute perspective d’un renversement violent de la bureaucratie du Kremlin.
« Afin de prévenir tout autre malentendu, je désire souligner le fait que la révolution politique n’est pas proposée en tant que mot d’ordre en vue d’une action immédiate. Ce n’est pas non plus un mot d’ordre à des fins d’agitation. Il s’agit d’une ligne stratégique dont il faut se servir en tant que guide pour comprendre et influencer les événements futurs de l’ensemble de la période historique à venir du développement soviétique…
« Quant à nos compagnons socialistes qui sont parvenus à la conclusion que le stalinisme doit disparaître, mais ne sont pas encore très certains de savoir au moyen de quelle réforme la bureaucratie doit être éliminée, je suis tout à fait disposé à laisser les événements futurs leur démontrer quel programme et quelle perspective répondent le mieux aux besoins de la lutte des travailleurs dans les nouvelles conditions de la vie soviétique. » [313]
La campagne électorale socialiste indépendante s’avéra être une véritable débâcle pour le SWP. Celui-ci alla jusqu’à se soumettre à une décision selon laquelle le SWP ne pouvait présenter aucun des « candidats socialistes ». Ce fut au contraire Corliss Lamont, un millionnaire pacifiste et un ancien et enthousiaste défenseur des procès de Moscou qui fut élu candidat pour l’élection sénatoriale à New York. Le candidat au poste de gouverneur fut John T. McManus. À celui de vice-gouverneur, le « Parti socialiste unifié » désigna une « amie de l’Union soviétique » libérale, Dr Annette Rubinstein. Militant applaudit le choix de ces candidats comme étant « un grand pas en avant » : « Il faut féliciter Corliss Lamont, John McManus et Annette Rubinstein d’avoir entrepris cette campagne pour la paix et le socialisme. Leur longue et courageuse opposition à la guerre froide et à la chasse aux sorcières nous donne l’assurance qu’ils vont conduire une campagne militante qui renforcera la cause du socialisme ». [314]
Le seul fait que le SWP se fût associé à la candidature de Corliss Lamont, sans parler même des louanges dont il l’a couvert, était une preuve irréfutable de sa déchéance politique. Le millionnaire Lamont était l’incarnation parfaite de ces libéraux apeurés, de ces touristes politiques radicaux et de ces philanthropes professionnels qu’on appela les « compagnons de route ». La lettre dans laquelle Lamont accepte la candidature donne une idée de ses conceptions politiques réactionnaires. « Étant donné la crise du Moyen-Orient et les autres problèmes internationaux auxquels ont à faire face les États-Unis et le monde entier, mon intention est de mettre en avant dans ma campagne les questions de la paix, du désarmement et de la coopération internationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Nations unies ». [315]
En plus de sa foi dans les Nations unies, Lamont avait la ferme conviction qu’une réunion « au sommet » entre Eisenhower et Khrouchtchev dans le but d’ « une mise à jour sur les questions internationales » représenterait un immense progrès pour la cause de la coexistence pacifique. Une résolution sur la crise libanaise, adoptée par une réunion du « Parti socialiste unifié », expliquait ainsi : « Les espoirs des peuples à voir la paix se concentrent à présent sur le sommet prévu aux Nations unies… » [316]
Le point culminant de la « campagne militante » de Lamont fut la publication d’un « plan de paix en dix points » qui comportait …le congédiement du secrétaire d’État John Foster Dulles ! Dans une allocution radiodiffusée du 20 septembre, Lamont développa cette étonnante proposition : « S’il doit y avoir une paix internationale, le secrétaire Dulles doit partir ! Dans l’intérêt de l’Amérique et de l’humanité toute entière, il est temps que le Président Eisenhower mette le secrétaire d’État Dulles, le ministre des Affaires étrangères, à la porte. Je propose qu’il soit remplacé par Harold Stassen, un membre du même parti, car il a accompli un dur et sincère travail en faveur du désarmement ». [317]
Trois jours plus tard, Militant soutenait la revendication de Lamont pour le renvoi du secrétaire d’État aux affaires étrangères. Sous le titre de « Dulles doit partir », un article de tête expliquait :
« Pour des millions d’hommes dans le monde entier, John Foster Dulles est devenu le symbole craint et haï de la politique étrangère américaine qui ne cesse de menacer le monde d’une guerre atomique. Ici aussi, en Amérique, se développe dans la population une opposition contre le secrétaire d’État et la politique absurde de l’’alerte maximum’ qui porte son nom. La revendication montante ‘Dulles doit partir !’ est parfaitement justifiée ».[318]
Le SWP ne faisait pas que s’adapter à Lamont. Le soutien apporté à la proposition faite par Lamont d’un ravalement de façade de l’impérialisme américain, était le produit organique de leur capitulation devant la démocratie bourgeoise, celle-ci s’étant déjà annoncée dans la revendication pour l’envoi de troupes fédérales dans le Sud. S’il était possible d’exiger d’Eisenhower qu’il défende les droits démocratiques au Mississippi, pourquoi ne devrait-on pas le pousser à engager un nouveau ministre des Affaires étrangères qui fasse la même chose à l’échelle mondiale ?
Ce fut Murray Weiss qui trouva la raison la plus profonde d’un soutien à la revendication de Lamont pour le limogeage de Dulles. Cela lui rappelait, dit-il, la revendication des bolcheviks pour le limogeage des dix ministres capitalistes en 1917 !
Seuls ceux qui se refusent avec obstination à étudier la véritable évolution politique du SWP après 1957 – sa répudiation du Programme de transition et des fondements du trotskysme, sa répugnante capitulation devant la lie du radicalisme américain, son refus de la lutte pour le pouvoir ouvrier en faveur d’un programme petit-bourgeois de protestation – peuvent sérieusement affirmer que la réunification avec les pablistes doit s’expliquer par un accord concernant le caractère de la révolution cubaine.
Le SWP ne pouvait pas écrire des éditoriaux élogieux sur Annette Rubinstein et Corliss Lamont et fustiger en même temps la trahison du trotskysme par Pablo. Bien avant que Castro ne descende de la Sierra Madre et n’entame sa marche victorieuse sur La Havane, le SWP avait fait, de façon moins glorieuse, son entrée dans le camp de la petite bourgeoisie américaine. C’est ce qui poussait le SWP à revenir chez les pablistes et mettait à l’ordre du jour sa scission d’avec le Comité International et sa réunification avec les pablistes.
National Education Department of the Socialist Workers Party, Education for Socialists : The Struggle to Reunify the Fourth International (1954-1963), t.3, juillet 1978, p.15.
Militant, 17 juin 1957.
Ibid.
Bulletin interne du SWP, t.8, n°10, août 1946, p.25
James P. Cannon, The First Ten Years of American Communism, Lyle Stuart 1962, p.270.
Ibid., p.275.
James P. Cannon, Speeches for Socialism, Pathfinder Press, New York 1971, p.338.
Militant, 20 mai 1957.
Militant, 6 janvier 1958.
Bulletin de discussion du SWP, t.20, n°2, janvier 1959, p.27.
Bulletin de discussion du SWP, t.20, n°1, janvier 1959, p.3.
Ibid., p.8.
Ibid., pp.10-11.
Joseph Hansen, Proposed Roads to Soviet Democracy dans International Socialist Review, t.19, n°2, Printemps 1958, p.50.
Ibid., p.51.
Ibid.
Militant, 21 juillet 1958.
Militant, 28 juillet 1958.
Militant, 4 août 1958.
Militant, 6 octobre 1958.
Militant, 29 septembre 1958.