Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées mardi après-midi devant un palais de justice fédéral à Syracuse, dans l'État de New York, pour défendre la liberté d'expression et soutenir l'étudiant de l'Université Cornell, Momodou Taal.
Taal, un étudiant britannique-gambien et ardent opposant au génocide israélien à Gaza et à l'impérialisme, a été ciblé par l'administration Trump pour être expulsé après avoir intenté une action en justice plus tôt ce mois-ci, avec le professeur Mũkoma Wa Ngũgĩ et l’étudiant Sriram Parasurama, qui conteste deux décrets émis par l'administration Trump. Ces deux décrets visent à réprimer les discours pro-palestiniens et les critiques à l'égard de la campagne de nettoyage ethnique israélienne soutenue par les États-Unis.
Quatre jours après le recours en justice des avocats de Taal, le 19 mars, des agents de l'État non identifiés ont commencé à traquer Taal devant son logement près du campus de Cornell à Ithaca, dans l'État de New York. Deux jours plus tard, le 21 mars, les avocats de Taal ont reçu un courriel du ministère de la Justice « invitant » Taal à se rendre aux agents fédéraux afin d'être expulsé.
Les tentatives fascistes d'expulsion et d'intimidation de Taal ont rencontré une large opposition au sein de la communauté locale. Réfutant les affirmations de l'administration Trump selon lesquelles le discours de Taal aurait créé un climat «antisémite» sur le campus dimanche, des centaines d'étudiants, de professeurs et d'anciens élèves juifs de Cornell ont publié une déclaration publique défendant Taal et le Premier Amendement, et condamnant l'administration Trump pour avoir instrumentalisé les «étudiants juifs» comme «pions au service de l'autoritarisme».
Avant l'audience de 14 heures, des manifestants, dont beaucoup brandissaient des pancartes en soutien à Taal et aux droits démocratiques, ont formé une longue file devant le palais de justice. Les journalistes du World Socialist Web Site se sont entretenus avec nombre d'entre eux avant et après l'audience, et nous publierons des interviews tout au long de la journée.
L'audience commence mardi sur l’affaire Momodou Taal contre Trump
L'attaque menée contre les droits démocratiques de Taal, un étudiant anglo-gambien, s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une campagne fasciste menée par le régime Trump. Elle fait suite à une série d'actions similaires comme : l'enlèvement, le 8 mars, de Mahmoud Khalil, étudiant à l'Université Columbia, transféré dans un centre de détention en Louisiane ; la suspension, le 11 mars, de Helyeh Doutaghi, professeur de droit à Yale basée sur de fausses allégations diffusées par un média pro-israélien; et la détention le 17 mars du chercheur de l'Université de Georgetown Badar Khan Suri par des agents fédéraux masqués devant son domicile.
De plus, lundi, Yunseo Chung, 21 ans, résidente permanente légale de Corée du Sud qui vit aux États-Unis depuis l'âge de sept ans, a déposé une plainte contre le président Trump et de hauts responsables de l'administration après que les autorités de l'immigration ont tenté de l'arrêter et de l'expulser pour avoir participé à des manifestations pro-palestiniennes.
Les événements qui ont précédé l'audience du tribunal de district américain de mardi révèlent le contexte extraordinaire dans lequel elle se déroule.
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Les avocats de Momodou Taal dénoncent la tentative d'expulsion de l'administration Trump comme une mesure de représailles politiques inconstitutionnelle
Dans un mémoire déposé dimanche au tribunal de district américain du district nord de New York dans l'affaire Taal contre Trump, les avocats de l'étudiant diplômé de Cornell, Momodou Taal, ont dénoncé les efforts de l'administration Trump pour détenir et expulser leur client comme un acte inconstitutionnel de représailles politiques.
Vendredi, Taal a reçu une sommation formelle de se rendre aux services de l'Immigration et des Douanes (ICE), quelques jours seulement après avoir déposé plainte contre les décrets présidentiels de Trump visant des manifestants en vue de leur expulsion. Dans un mémoire déposé vendredi après-midi, les avocats de Taal ont demandé au juge d'accorder une injonction d'urgence, soulignant que l'action du gouvernement «constitue une tentative illégale d’écarter la compétence de la Cour sur cette affaire» en expulsant Taal.
Un mémoire déposé samedi soir par le ministère de la Justice affirme que le statut d'immigration de Taal « était devenu illégal avant le début de ce procès » et que son arrestation n'est que la conséquence de la révocation de son visa étudiant. Mais le gouvernement reconnaît ouvertement que cette révocation est motivée par l'activité politique de Taal et a été exécutée en vertu du décret 14188, qui prévoit l'utilisation des pouvoirs en matière d'immigration contre les critiques de l'État israélien.
Les avocats de Taal, Eric Lee et le Comité américano-arabe de lutte contre la discrimination, ont répondu dimanche que le récit du gouvernement même confirmait la motivation politique du ciblage de Taal. «Les accusés reconnaissent qu'ils tentent d'expulser Momodou Taal… parce que c’est un militant pro-palestinien qui a participé à une manifestation à l'université Cornell», indique le dossier. «Leur autorité supposée pour ce faire est celle des décrets présidentiels».
Les avocats soutiennent que la conduite du gouvernement est si flagrante qu'elle peut être qualifiée de «scandaleuse» en vertu de la jurisprudence, et qu'elle est donc soumise à l'examen de la Cour. (Lire l'article complet ici.)