La Maison-Blanche se vante d’avoir donné à Israël 6,5 milliards de dollars d’armes depuis le 7 octobre

Les États-Unis ont fourni à Israël plus de 6,5 milliards de dollars d'armes depuis le 7 octobre, a déclaré mercredi la Maison-Blanche, soulignant l’ampleur du soutien du gouvernement Biden à la poursuite du génocide à Gaza.

Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, à droite, et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à gauche en noir, s’assoient pour une réunion au Pentagone à Washington, mardi 25 juin 2024. [AP Photo/Susan Walsh]

Distribué sur une période de neuf mois seulement, ce montant représente près du double du budget annuel habituel de l’aide militaire américaine à Israël, qui s’élève à 3,4 milliards de dollars, et sera complété par un financement de 14 milliards de dollars alloué par le Congrès cette année pour l’achat d’armes.

La Maison-Blanche a admis l’ampleur de ses livraisons d’armes vers Israël lors d’une séance d’information à huis clos destinée aux journalistes, dont ni la vidéo ni la transcription n’ont été mises à la disposition du public.

Le journaliste du Washington Post, John Hudson, a décrit le contenu de la séance d’information sur X: «Les États-Unis ont inondé Israël de plus de 6,5 milliards de dollars d’aide à la sécurité depuis le 7 octobre, a déclaré un haut fonctionnaire du gouvernement, un transfert très important d’équipement et de puissance de feu malgré les désaccords récurrents entre les deux nations sur les pertes civiles et l’accès à l’aide.»

Le responsable américain a déclaré: «Il s’agit d’une énorme entreprise, énorme, et rien n’est interrompu à part cette seule cargaison» de bombes de 2.000 livres.»

Alors que les protestations de masse se poursuivent contre la complicité du gouvernement Biden dans le massacre de Gaza, la Maison-Blanche a cherché à garder secrète l’ampleur de ses transferts d’armes. C’est pourquoi elle a divisé ses livraisons d’armes en plus de 100 lots afin de contourner les exigences du Congrès en matière de signalement.

L’annonce a été faite le jour même où le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a rencontré de hauts responsables de la Maison-Blanche.

Gallant a été accueilli mercredi par de hauts responsables de la Maison-Blanche, après que le procureur principal de la Cour pénale internationale a déposé le mois dernier une demande d’inculpation à son encontre, accusant le ministre israélien de la Défense, aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahou, de «crimes de guerre» et de «crimes contre l’humanité».

La visite fait suite à l’affirmation, la semaine dernière, d’une commission d’enquête de l’ONU selon laquelle le gouvernement israélien est responsable de «l’extermination» de la population palestinienne, Chris Sidoti, membre de la commission, déclarant que «l’armée israélienne est l’une des armées les plus criminelles au monde».

Le voyage de Gallant prépare le terrain pour la visite de Netanyahou à Washington le 24 juillet, date à laquelle il doit s’adresser aux deux chambres du Congrès.

Dans un compte-rendu de la rencontre entre Gallant et le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, la Maison-Blanche a écrit: «Sullivan a réaffirmé l’engagement sans faille des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, y compris face aux menaces des groupes terroristes soutenus par l’Iran, tels que le Hezbollah libanais.»

Le communiqué poursuit: «Les deux hommes ont également discuté du soutien sans précédent apporté par le président Biden à Israël depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Sullivan a réaffirmé l’engagement du président Biden à veiller à ce qu’Israël dispose de tout ce dont il a besoin pour se défendre militairement et affronter ses adversaires soutenus par l’Iran.»

La Maison-Blanche a fait l’éloge des prétendus efforts humanitaires de Gallant, l’homme qui a poussé la population de l’étroite enclave au bord de la famine en déclarant un «blocus complet» de la nourriture à Gaza parce que les Palestiniens sont, selon ses termes, des «animaux humains».

Le compte-rendu déclarait:

M. Sullivan et le ministre Gallant ont discuté de la crise humanitaire à Gaza et de la nécessité d’augmenter et de maintenir le flux d’aide humanitaire à Gaza. Sullivan a reconnu les efforts personnels et le leadership du ministre Gallant pour soutenir ces efforts.

Lors d’une réunion séparée avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, ce dernier a «souligné l’engagement inébranlable des États-Unis envers Israël, comme en témoigne en partie la défense extraordinaire d’Israël contre une attaque iranienne sans précédent le 13 avril et l’aide de plus de 14 milliards de dollars prévue dans le supplément bipartisan de sécurité nationale que le président Biden a signé le 24 avril».

Gallant, pour sa part, a réagi aux réunions en menaçant de faire la guerre au Liban, déclarant qu’Israël «se prépare à tous les scénarios» et menaçant de renvoyer le Liban «à l’âge de pierre».

Les massacres israéliens de civils à Gaza se sont poursuivis mercredi, 15 civils palestiniens ayant été tués lors d’une attaque contre une maison dans le nord de Gaza.

Les forces israéliennes ont tué Fadi Al-Wadiya, médecin et membre de Médecins sans frontières (MSF), alors qu’il se rendait à son travail dans la ville de Gaza.

MSF a rapporté:

L’attaque a tué Fadi, ainsi que cinq autres personnes dont trois enfants, alors qu’il se rendait à vélo à son travail, près de la clinique MSF où il prodiguait des soins.

Fadi était un physiothérapeute de 33 ans et père de trois enfants. Il avait rejoint MSF en 2018. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches. La perte de Fadi marque le sixième meurtre d’un membre du personnel de MSF à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Pendant ce temps, la famine s’aggrave à Gaza. Dans une déclaration sur Twitter, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a écrit: «La malnutrition à Gaza fait des ravages chez les enfants» et «Le manque de nourriture, d’eau et de fournitures médicales aggrave la situation déjà désespérée des enfants de Gaza.»

La famine de masse et la faim à Gaza ont été gravement intensifiées par la fermeture du poste-frontière de Rafah, dans le cadre de l’attaque israélienne soutenue par les États-Unis sur Rafah. Dans un communiqué publié mercredi, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué qu’aucune évacuation médicale n’avait eu lieu depuis le mois de mai.

Avant la fermeture de la frontière, «environ 50 patients en situation critique quittaient Gaza chaque jour. Cela signifie que depuis le 7 mai, au moins 2.000 personnes n’ont pas pu quitter Gaza pour recevoir des soins médicaux», a déclaré Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé.

Par ailleurs, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a signalé qu’au moins 508 personnes déplacées à l’intérieur du pays avaient été tuées dans ses abris en octobre.

(Article paru en anglais le 27 juin 2024)

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