Les États-Unis imposent de nouvelles sanctions à l'Iran alors que menace une attaque israélienne imminente

Les États-Unis et leurs alliés impérialistes annonceront très bientôt de nouvelles sanctions visant l'Iran au moment où la campagne de guerre menée par Washington contre Téhéran continue de s'accélérer.

Dans un communiqué publié mardi, le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que les États-Unis et leurs alliés du G7 annonceraient les sanctions «dans les prochains jours».

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, s'entretient avec les journalistes dans la salle de conférence de presse James Brady à la Maison Blanche, le mardi 9 avril 2024, à Washington.

«Nous n'hésiterons pas à continuer de prendre des mesures, en coordination avec nos alliés et partenaires dans le monde entier, ainsi qu'avec le Congrès, pour tenir le gouvernement iranien responsable de ses actions malveillantes et déstabilisatrices», a déclaré Sullivan. Il a ajouté que les actions des États-Unis «continuent de faire pression pour contenir et dégrader la capacité et l'efficacité militaires de l'Iran et faire face à l'ensemble de ses comportements problématiques».

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a déclaré que les États-Unis imposeraient «des sanctions supplémentaires contre l'Iran dans les prochains jours». Une annonce qui intervient avant une réunion prévue du cabinet de guerre israélien, au cours de laquelle Israël devrait décider de lancer ou non des frappes contre l'Iran.

De plus en plus, la presse américaine considère qu'une réponse militaire d'Israël contre l'Iran est inévitable. Dans un article intitulé «La retenue ou le châtiment? Israël est confronté à un dilemme dans sa réponse à l'attaque de l'Iran», CNN écrit :

Les États-Unis s'attendent à ce que la réponse militaire d'Israël soit d'une portée limitée, ont déclaré à CNN un haut responsable du gouvernement et une source familière des renseignements. Il y a des renseignements américains qui suggèrent qu'Israël envisage une frappe étroite et limitée à l'intérieur de l'Iran, a déclaré la deuxième source.

Ces développements interviennent alors que les puissances impérialistes continuent de s'aligner de plus en plus directement sur Israël, utilisant les frappes de l'Iran au cours du week-end comme prétexte pour abandonner leur critique antérieure et pour la forme du génocide de Gaza. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, lors d'un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou mardi, avait «réitéré le soutien indéfectible du Royaume-Uni à la sécurité d'Israël», selon un porte-parole du gouvernement britannique.

Tout en déclarant que les États-Unis ne participeraient pas directement à une frappe, les responsables américains ont donné à Israël le feu vert pour attaquer l'Iran, réaffirmant le soutien inconditionnel de Washington. Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche John Kirby a déclaré: «C'est une décision à prendre par Israël, si et comment ils vont répondre à ce que l'Iran a fait samedi, et nous allons leur laisser le soin de le faire.»

L'escalade de l'offensive américano-israélienne contre l'Iran intervient alors qu'Israël poursuit son génocide contre la population de Gaza. Mardi, une frappe aérienne israélienne aurait visé une aire de jeux dans le camp de réfugiés de Maghazi à Gaza, tuant 11 personnes, la plupart des enfants. Al Jazeera a rapporté que des «dizaines» de personnes avaient été transportées dans des hôpitaux après l'attaque.

Par ailleurs, sept policiers chargés de protéger la distribution de nourriture ont été tués lors d'une frappe aérienne contre leur véhicule. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur de Gaza a condamné les «attaques répétées et ciblées de l'armée israélienne contre les forces de sécurité» dans toute la bande de Gaza. Il a ajouté :

Nous appelons toutes les parties au sein de la communauté internationale à faire pression sur l'occupation pour qu'elle mette fin à ses attaques contre les membres des forces de police, qui s'acquittent de leurs devoirs pour servir et protéger notre peuple.

Al Jazeera a rapporté que, lors d'une autre frappe aérienne mardi, plusieurs personnes ont été tuées lorsqu'un avion israélien a attaqué un immeuble d’habitation dans le centre de Rafah. Plus de 1,5 million de Palestiniens déplacés ont trouvé refuge dans la ville, au milieu d'une offensive israélienne imminente qui devrait déplacer des centaines de milliers de personnes et en tuer des milliers et des milliers.

Dans un rapport poignant publié mardi, l'Observatoire Euro-Med des Droits de l'Homme a affirmé que les forces israéliennes diffusent des sons enregistrés de femmes qui crient et d'enfants qui pleurent afin d'attirer les civils hors de leur couverture afin de leur tirer dessus. Le Monitor rapporte :

Les témoignages des résidents du camp, qui ont été fournis à l'équipe d'Euro-Med Monitor, confirment que le bruit des cris des femmes et des pleurs des bébés a été entendu tard dans la nuit du dimanche et du lundi. Lorsque certains des habitants sont sortis pour enquêter et ont essayé d'aider, ils ont été abattus par des drones quadricoptères israéliens. Les sons qu'ils avaient entendus étaient, en fait, des enregistrements diffusés par les drones israéliens dans le but de forcer les habitants du camp à sortir dans les rues, où ils pourraient être facilement pris pour cible par des tireurs embusqués et d'autres armes.

Un autre témoin a décrit l'incident à Al Jazeera: «Hier, la zone a été soumise à des bombardements israéliens. Trois heures après les raids aériens, nous avons entendu des cris d'enfants et la voix d'une femme. Le témoin a ajouté: «Quand nous sommes sortis, nous avons été soumis à des tirs nourris de l'armée israélienne et le bruit provenait d'un quadricoptère israélien à quatre hélices.»

Dans un communiqué publié mardi, l'International Rescue Committee (IRC) a mis en garde contre une «catastrophe sanitaire en cours à Gaza», déclarant que «des millions de Palestiniens à Gaza [sont] confrontés à la famine, à la malnutrition et à des épidémies». Le comité a averti que sans un cessez-le-feu immédiat, 12 000 personnes devraient perdre la vie dû à la maladie.

Le communiqué cite ainsi la Dr Seema Jilani, conseillère technique principale en matière de santé pour les urgences au sein de l'organisation:

Aucun hôpital de Gaza fonctionne encore complètement. Le personnel de l'IRC et ses partenaires à Gaza continuent d'être témoins de la dévastation dans les établissements de santé qui restent. Les Palestiniens sont souvent contraints de se demander s'il vaut la peine de risquer la mort ou de rencontrer la violence pour se rendre à l'hôpital, compte tenu des attaques sans précédent, de l'absence totale de fournitures médicales et de la charge pesant sur les services de santé existants. Des patients âgés d'à peine 4 mois meurent de maladies évitables ou faciles à traiter comme la pneumonie et la gastro-entérite.

(Article paru en anglais le 17 avril 2024)

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