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WSWS : Histoire et culture

Deuxième Conférence de l’université d’été 2007 du SEP (USA)

« Le socialisme dans un seul pays » et les débats sur l'économie soviétique des années 1920 — Première partie

Par Nick Beams
16 novembre 2009

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Nick Beams qui est secrétaire national du Socialist Equality Party (Australie) et membre du Comité éditorial international du WSWS a donné deux conférences consacrées au « socialisme dans un seul pays » et à certains des conflits cruciaux concernant la politique économique en Union Soviétique au cours des années 1920 à l’université d’été du Socialist Equality Party (USA) à Ann Arbor, Michigan, en août 2007. L'une des finalités de ces conférences était de répondre aux distorsions mises en avant par l'universitaire anglais Geoffrey Swain dans son livre Trotsky publié en 2006. Des développements complémentaires sur ce point peuvent être trouvés dans Leon Trotsky & the Post-Soviet School of Historical Falsification de David North (en anglais).

Ce qui suit est la première partie de la deuxième conférence portant sur la théorie stalinienne du « Socialisme dans un seul pays ». La première conférence de Beams a été mise en ligne en deux parties, les 3 et 4 septembre 2009 (voir : Le socialisme dans un seul pays » et les débats sur l'économie soviétique des années 1920 ).

L’analyse menée dans Vers le capitalisme ou vers le socialisme l’un des fruits des travaux intellectuels de Trotsky pendant qu’il travaillait à la Commission des concessions et sur d’autres projets économiques et l’un des résumés les plus concentrés et les plus importants de sa perspective concernant le développement de l’économie soviétique. Ses idées centrales ont été complètement distordues et falsifiées par Geoffrey Swain.

Selon Swain, « Trotsky n’a jamais été opposé à l’idée du “socialisme dans un seul pays” si une politique économique correcte était suivie ». C’est pourquoi il était « heureux » de s’associer à cette tâche et son essai [Vers le capitalisme ou vers le socialisme] faisait ressortir « très clairement » que l’Union soviétique était « en marche vers le socialisme ». [1]

Swain mêle ici délibérément deux questions différentes dans le but de falsifier la position de Trotsky. Trotsky a toujours insisté sur la possibilité et la nécessité d’entreprendre des mesures de construction socialistes en Union soviétique — contrairement à la caricature stalinienne qui affirmait que la révolution permanente proclamait que rien ne pouvait être entrepris avant qu’une révolution n’ait lieu à l'Ouest. La construction économique était à la fois possible et nécessaire, mais loin de construire le socialisme dans un seul pays, ce processus même créait de nouveaux problèmes et défis.

Dans une préface de 1922 à son livre 1905, Trotsky énonçait sa position dans un passage qui devait être cité de façon répétée par ses opposants : « Les intérêts contradictoires qui dominaient la situation d'un gouvernement ouvrier, dans un pays retardataire où l'immense majorité de la population se composait de paysans, ne pourraient aboutir à une solution que sur le plan international, dans l'arène d'une révolution prolétarienne mondiale. » [2]

Les premières pages de Vers le capitalisme ou vers le socialisme présentent certaines des contradictions qui se faisaient jour dans la sphère économique. La construction du socialisme, comme Trotsky commençait par le montrer, dépend du développement des forces productives, un processus qui implique d’engager l’intérêt personnel des producteurs eux-mêmes dans l’économie sociale.

Dans le cas des ouvriers, une méthode consistait à rendre leurs salaires dépendant de la productivité de leur travail. L’intérêt personnel du paysan provenait du fait qu’il fonctionnait comme un individu privé produisant pour le marché. Et c’est là qu’émergeait une différence cruciale d’avec l’ouvrier. Alors qu’un système de différentiels de salaires ne donnait pas lieu à une différenciation de classe — un ouvrier, même s’il est mieux payé qu’un autre, reste un ouvrier — l’enrichissement de la paysannerie le faisait. Lorsque le paysan individuel acquiert plus de richesse, il commence à employer d’autres personnes, amène plus de terre sous son contrôle et commence à obtenir du pouvoir sur autrui par l’intermédiaire de prêts et par d’autres moyens.

Autrement dit, une différenciation de classe commence à avoir lieu. Une telle différenciation, bien entendu, ne se produit pas si l’économie paysanne ne croît pas. Mais la croissance de la production paysanne — et avant tout l’accroissement de la fourniture de grains aux villes —est vitale pour l’expansion et le développement de l’industrie, dont dépend le développement de l’économie socialiste. Aussi la NEP a-t-elle été un processus hautement contradictoire. Il y a eu une lutte dans le cadre de la NEP entre des tendances capitalistes et socialistes. Ces deux tendances ont été à la fois en compétition et en collaboration. Le seul moyen de contrer le processus inévitable de différentiation de classe au village consistait dans le développement de l’industrie afin de fournir la base pour une forme plus développée de production qui pourrait supplanter la production individuelle artisanale — l’agriculture collectivisée utilisant des machines industrielles avancées.

L’aile droite, avec Zinoviev à sa tête, insistait pour dire que le paysan pourrait se développer jusqu’au socialisme par l’intermédiaire du développement des coopératives. Trotsky ne niait pas l’importance de celles-ci, mais insistait sur le fait que les coopératives ne suffisaient pas comme forme d’organisation. Pour pouvoir faire avancer la reconstruction socialiste de l’agriculture, il était nécessaire de l’industrialiser.

Vers le capitalisme ou vers le socialisme sortit à l’occasion de la publication des indicateurs statistiques de l’économie par le Gosplan. Trotsky s’y fixait deux tâches : réfuter les affirmations des opposants sociaux démocrates et mencheviks de la révolution, selon lesquelles les bolcheviks avaient ruiné l’économie et que le capitalisme faisait son retour, et faire ressortir les nouveaux problèmes auxquels était confrontée l’économie soviétique au moment où elle retrouvait une capacité industrielle correspondant à celle de 1913 et s’engageait dans une nouvelle période, non seulement de restauration à l’ancien niveau, mais de construction nouvelle.

Trotsky insistait sur le fait que les statistiques du Gosplan sur le contrôle de l’économie par l’Etat avaient une signification historique. Ils constituaient « le premier résumé — bien qu'esquissé — du premier chapitre de la grande tentative : de transformer la société bourgeoise en société socialiste. Et ce résumé est entièrement en faveur du socialisme. » [3]

Aucun pays, continuait-il, n'était plus dévasté et épuisé par toute une série de guerres que la Russie soviétique. Mais en contraste avec les pays capitalistes, qui s’étaient rétablis avec une assistance étrangère, l’Union soviétique, le plus arriéré, le plus épuisé, avait réalisé son rétablissement entièrement par ses propres efforts en faisant face à l’opposition active de la totalité du monde capitaliste. Comment pouvait-on expliquer ce développement remarquable ?

« Ce n'est que grâce à l'abolition complète de la propriété féodale et de la propriété bourgeoise, grâce à la nationalisation de tous les moyens de production fondamentaux, grâce aux méthodes socialistes étatiques de coordination et de répartition des moyens nécessaires, que l'Union soviétique s'est relevée de la poussière et redevient un facteur de plus en plus puissant de l'économie mondiale. » [4]

Pour Trotsky toutefois, la tâche ne consistait pas seulement à noter les réalisations de l’économie soviétique, mais à dresser la carte de la route restant à parcourir en identifiant les nouveaux problèmes et les dangers — résultant de l’avancée même de l’économie soviétique — et à signaler par quels moyens on pouvait commencer à les surmonter.

La question cruciale, insistait-il n’était pas seulement celle de la relation entre l’industrie étatique et l’industrie privée à l’intérieur de l’Union soviétique — aussi décisive fût-elle — mais celle « beaucoup plus importante » de la relation de l’économie soviétique avec l’économie mondiale prise dans son ensemble. Tandis que l’économie soviétique entrait sur le marché mondial, non seulement ses possibilités augmentaient, mais aussi les dangers.

Cela tenait à ce que la supériorité fondamentale des Etats capitalistes résidait dans le prix peu élevé de leurs biens — expression marchande du fait qu’ils possédaient une productivité du travail plus élevée, et c’était la productivité du travail qui, en fin de compte, déterminerait qui du capitalisme ou du socialisme l’emporterait.

« Il ne faut pas se représenter l'équilibre dynamique de l'économie soviétique comme l'équilibre d'un tout séparé et se suffisant à soi-même. » écrivait-il. « Au contraire, la mesure dans laquelle notre économie intérieure sera maintenue par les effets de l'importation et de l'exportation, augmentera au fur et à mesure que nous avancerons. Il faut examiner ce phénomène à fond et en tirer toutes les conclusions. La relation de dépendance entre les éléments de notre économie intérieure tels que prix, qualité de la marchandise, etc. et les éléments correspondant de l'économie mondiale sera d'autant plus directe et apparente que nous serons plus étroitement inclus dans le système international de la division du travail. » [5]

Un nouvel étalon devait être trouvé pour mesurer le progrès de l’économie soviétique. Jusque-là, cela avait été le degré auquel l’industrie, l’agriculture, les transports et d’autres secteurs de l’économie étaient revenus au niveau de 1913, la dernière année avant le début de la guerre. Maintenant que ces niveaux avaient été soit atteints ou étaient sur le point de l’être, de nouveaux critères étaient nécessaires — des coefficients qui mesureraient l’industrie soviétique par rapport au marché mondial, comparant à la fois les prix et les quantités. De cette façon, il serait possible d’identifier les points faibles économiques et de déterminer un plan rationnel pour les importations et les exportations. Le développement de ces outils de mesure avait aussi des implications évidentes en matière d’investissement. Il deviendrait possible de déterminer les avantages relatifs et les désavantages soit d’importer certaines catégories de machines et d’équipements, soit de tenter de les fabriquer au niveau national. Manifestement dans les domaines on les coefficients soviétiques étaient les plus éloignés des standards mondiaux, il serait plus avantageux d’importer par opposition aux domaines où les coefficients étaient plus proche des standards internationaux.

Il résultait aussi du fait que l’économie soviétique atteignait ou approchait de ses niveaux de production d’avant-guerre des modifications dans ses relations avec le marché mondial. Souvenons-nous que dans la période du communisme de guerre, Trotsky avait insisté sur la nécessité pour la Russie soviétique de s’appuyer sur ses propres capacités sous peine de voir les impérialistes réaliser des incursions majeures dans la propriété nationalisée en contrepartie « d’une livre de thé et de lait en poudre ». Mais le rétablissement de l’économie soviétique signifiait que de nouvelles opportunités aussi bien que de nouveaux dangers allaient se présenter.

Auparavant, le marché mondial avait été considéré du point de vue des dangers économiques qu’il recelait. Personne n’avait davantage insisté que Trotsky sur la reconnaissance de ces dangers, qui devaient être combattus avec les mesures du « protectionnisme socialiste » incarnées par le monopole du commerce extérieur. Mais le marché mondial capitaliste ne faisait pas que renfermer de graves dangers, il ouvrait aussi de nouvelles opportunités à l’économie soviétique.

« Notre accession aux conquêtes de la technique scientifique, à ses applications les plus compliquées, augmente toujours. Ainsi, si le marché mondial, en englobant une économie socialiste, lui crée des dangers, il lui accorde cependant, pour peu que celui-ci [Le pouvoir d’Etat socialiste, ndt] règle avec précision son trafic économique, de puissants remèdes contre ces dangers. Si nous savons profiter convenablement du marché mondial, nous pourrons accélérer considérablement le processus du déplacement des coefficients de comparaison en faveur du socialisme. » [6]

Cette analyse est à comparer avec les déclarations de Staline au 14e congrès du Parti communiste seulement quatre mois plus tard, en décembre 1925. Selon Staline, il était nécessaire de « conduire notre construction économique de telle façon qu’elle transforme l’URSS d’un pays qui importe des machines et de l’équipement en un pays qui produise des machines et de l’équipement. … De cette façon, l’URSS … deviendra une unité économique autosuffisance construisant le socialisme. » [7]

En opposition avec cette perspective nationaliste, Trotsky insistait pour dire qu’il était nécessaire de tenir compte du système d’interrelations complexes qui avait existé avant la guerre entre l’économie de la Russie capitaliste et le marché mondial. L’inventaire des usines avait été pour près de deux tiers importé de l’étranger et cette situation restait quasiment inchangée.

Cela signifiait, continuait Trotsky, qu’il ne serait pas avantageux de produire au niveau national davantage que peut-être deux cinquièmes ou tout au plus la moitié des nouvelles machines nécessaires au cours de la prochaine période. Tout bond soudain de la production de nouvelles machines affecterait de façon négative les relations entre les différentes branches de l’économie et minorerait le taux moyen de développement économique. Un tel retard serait beaucoup plus dangereux pour l’économie soviétique que l’importation de machines étrangères ou de toutes marchandises étrangères indispensables. [8]

Maintenant, retournons à l’affirmation de Swain selon laquelle Trotsky était « tout à fait d’accord » avec la conception selon laquelle il était possible de construire le socialisme dans un seul pays.

L’importance des statistiques du Gosplan, soulignait Trotsky, était qu’elles mettaient en évidence la prédominance des tendances socialistes dans l’économie sur les tendances capitalistes, sur la base d’une progression générale des forces productives. Mais cela n’était que le point de départ.

« Si nous avions l'intention (disons plutôt la possibilité) de rester jusqu'à la fin un Etat reposant au point de vue économique uniquement sur lui-même, on pourrait considérer la question comme étant, en principe, résolue. Il n'y aurait alors de danger pour nous que politiquement, ou dans la menace d'une action guerrière venant de l'extérieur rompre notre unité. Mais étant entrés économiquement dans le système mondial de la répartition du travail, nous sommes soumis aux effets des lois qui dominent le marché mondial et le travail en commun et la lutte entre les tendances économiques capitalistes et socialistes ont un champ beaucoup plus étendu, ce qui comporte de plus grandes possibilités, mais aussi de plus grandes difficultés. » [9]

On voit ce qu'il en est des falsifications de Swain. On ne peut que rejoindre la conclusion atteinte par Deutscher que Trotsky avait réfuté les préceptes fondamentaux de la théorie stalinienne du socialisme dans un seul pays avant même qu'elle ait été imposée en tant que politique officielle.

Nous en arrivons maintenant à un fondement très important de l'analyse de Trotsky, ayant des implications d'une portée considérable non seulement pour la lutte historique contre le stalinisme et sa doctrine du socialisme dans un seul pays, mais aussi pour la lutte contemporaine dans laquelle nous sommes engagés en faveur du socialisme international.

Il s'agit de la conception de Trotsky de la signification objective de la division internationale du travail. Dans ce domaine, les arguments dans la sphère de l'économie se fondent sur les mêmes conceptions de base que celles développées par Trotsky lors de son analyse de la culture et son opposition à la théorie de la culture prolétarienne.

Dans l'article Culture et Socialisme, publié en 1927, Trotsky commençait par expliquer que la société historique s'est développée comme l'organisation de l'exploitation de l'homme par l'homme.  En conséquence, la culture a servi à l'organisation de classe de la société, la société de l'exploitation engendre la culture de l'exploitation. Pour autant cela signifie-t-il que nous soyons opposés à toute la culture du passé ?

« Ici, en effet, réside une contradiction profonde. Tout ce qui a été acquis, créé, construit par les efforts de l'homme et qui sert à l'augmentation de la puissance de l'homme, est la culture. Mais comme la question ne concerne pas l'homme individuel, mais bien l'homme social ; puisque la culture est le phénomène socio-historique par essence même ; puisque la société historique a été et demeure la société de classe, la culture se découvre comme étant le principal instrument de l'oppression de classe. Marx a dit : “Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes”. Cela se rapporte à la culture en général. Et effectivement, nous disons à la classe ouvrière : assimile toute la culture du passé, autrement tu ne construiras pas le socialisme. Comment doit-on comprendre cela ? »  

« Sur cette contradiction, beaucoup de personnes trébuchent et elles trébuchent ainsi si fréquemment parce qu'elles approchent de la notion de société divisée en classe de façon superficielle, à demi idéaliste, en oubliant que, fondamentalement, il s'agit là de l'organisation de la production. Chaque société divisée en classes s'est composée à partir des moyens définis par la lutte contre la nature, et ces moyens ont évolué en fonction du développement de la technique. Quelle est la base de ses fondations : l'organisation de classe de la société ou les forces productives ? Sans aucun doute, les forces productives. En effet, c'est précisément sur ces dernières, qu'à un certain niveau de leur développement se forment et se reconstruisent les classes. Dans les forces productives s'exprime matériellement, l'habileté économique de l'homme, son savoir-faire historique d'assurer son existence. Sur cette base dynamique croissent les classes, qui de par leurs relations déterminent le caractère de la culture. » [10]

C'était à partir de ce vaste cadre historique que Trotsky considérait le développement de la division internationale du travail, régulée par l'intermédiaire du marché mondial, et ses rapports avec la question de la construction socialiste en Union soviétique.

C’est sous l'impulsion de l'économie capitaliste que la division internationale du travail avait progressé, mais c'était là un mécanisme social et historique par l'intermédiaire duquel la productivité du travail avait été augmentée et les forces productives développées.

Autrement dit, lorsque l'on considère la division internationale du travail, il est clair que surgit la même question que dans la sphère de la culture : quel est le fondement des fondements, l'organisation de classe de la société ou le développement des forces productives ? C'est-à-dire que la division internationale du travail, par l'intermédiaire de laquelle les forces productives de l'humanité se sont développées, constitue une catégorie sociale plus fondamentale que l'organisation de classe de la société. Cela signifiait que le développement de mesures socialistes dans l'économie soviétique devait être entrepris en accord avec la division internationale du travail et de cette façon, les mesures économiques mises en œuvre en Union soviétique préfigureraient l'économie socialiste internationale.

Dans un article publié le 1er août 1925, Trotsky expliquait qu'en dernière analyse, les processus économiques prévaudraient sur les barrières politiques. « La division mondiale du travail et des échanges qui en dérive n'est pas interrompue du fait qu'un système socialiste prédomine dans un pays tandis qu'un système capitaliste prédomine dans les autres. ... Le fait que les ouvriers et les paysans dans un pays exercent le pouvoir d'Etat et possèdent les trusts et les syndicats ne bouleverse en aucune façon la division mondiale du travail, qui résulte [non de l'idéologie mais] de différences dans les contingences naturelles et l'histoire nationale. » [11]

Ceci signifiait que la perspective stalinienne de maintenir l'Union soviétique isolée économiquement jusqu'à ce que la révolution socialiste ce soit propagée internationalement était fondamentalement erronée. Les futurs Etats-Unis d'Europe et bien sûr la future économie mondiale socialiste, n'était pas seulement une question de perspective politique. Plutôt, la perspective politique était elle-même une expression de processus économiques objectifs. Le socialisme se justifie historiquement dans la mesure où il peut amener un développement des forces productives — un développement qui prend place sur la base de la division internationale du travail. 

Trotsky exprima ces idées à diverses occasions lors de la période suivante. En 1927 il écrivit : « Un développement des exportations et des importations avec les pays capitalistes, régulé de façon appropriée, prépare les conditions d’un échange des matières premières et des marchandises [qui prévaudra] quand le prolétariat européen prendra le pouvoir et contrôlera la production. » Par conséquent, la construction du socialisme ne se fait pas en étapes distinctes séparées par un « abîme ».

La même idée est exprimée, d’une autre façon, dans la critique de l’avant-projet pour le sixième Congrès du Komintern en 1928. La perspective de Staline et Boukharine du « socialisme dans un seul pays » imaginait l’économie socialiste mondiale comme étant constituée d’une série d’économies socialistes nationales, « d’après la façon dont les enfants dressent des constructions avec des blocs tout faits ».

« En fait, l'économie socialiste mondiale ne sera nullement la somme des économies socialistes nationales. Elle ne pourra se constituer, dans ses traits essentiels, que sur la base de la division du travail créée par tout le développement antérieur du capitalisme. Dans ses fondements, elle se formera et se bâtira, non pas après la construction du "socialisme intégral" dans une série de pays différents, mais dans les tempêtes et les orages de la révolution prolétarienne mondiale qui occuperont plusieurs décennies. Les succès économiques des premiers pays où s'exercera la dictature du prolétariat ne se mesureront pas au "socialisme intégral", mais à la stabilité politique de la dictature elle-même et aux progrès dans la préparation des éléments de l'économie socialiste mondiale de demain. » [12]

Les circonstances qui ont entouré l’ouverture de la bataille sur la question du socialisme dans un seul pays à l’intérieur du Parti communiste ont fourni des matériaux pour des conjectures à propos des motivations et du comportement de Trotsky à cette époque. Dans la préface de l’édition russe de La révolution permanente il indiqua clairement que la bataille contre le socialisme dans un seul pays touchait à toutes les questions centrales d’une perspective révolutionnaire. Le choix entre la révolution permanente ou le socialisme dans un seul pays, écrivait-il, « embrasse en même temps les problèmes internes de l’Union soviétique, les perspectives d’une révolution en Orient et, finalement, le destin de l’Internationale communiste toute entière. » [13]

Les conjectures sur l’action de Trotsky résultent de ce qu’au 14e congrès du parti qui se tint en décembre 1925 et au cours duquel le conflit apparut pour la première fois, la bataille fut initiée par Zinoviev et Kamenev tandis que Trotsky demeura silencieux. Le triumvirat de Zinoviev, Kamenev et Staline, qui s’était constitué dans le but de bloquer et finalement d’exclure Trotsky d’un rôle dirigeant, tombait maintenant en morceaux sur la question de perspective la plus fondamentale. Cependant la bataille initiale n’impliquait pas Trotsky.

Commentant ces évènements, E.H. Carr écrivait : « L’éclatement du triumvirat lors du quatorzième congrès laisse derrière lui une troublante énigme : la position de Trotsky. L’hostilité envers Trotsky était la principale fondation sur laquelle le triumvirat avait été érigé. » Au congrès, toutefois, la position de Trotsky avait semblé la plus rigide, continuait Carr. « Bien que délégué au congrès, il était resté assis de façon hautaine pendant toutes les réunions, tandis que les deux nouvelles factions s’entredéchiraient, sans se lever pour prendre la parole. » [14]

Deutscher, notant que le conflit entre les triumvirs avait couvé depuis une année, commentait : « Ceci, on aurait pu penser, constituait le réalignement que Trotsky avait attendu, l'opportunité pour agir. Pourtant, il resta tout le temps distant, silencieux à propos des enjeux sur lesquels le parti se divisait et comme ignorant de ceux-ci. » [15]

Geoffrey Swain a cependant une réponse toute faite sous la main. En dépit de toutes les frustrations amenées par les « interférences » du Politburo dans les prises de décisions économiques, des progrès étaient réalisés « et il était prêt à travailler avec Staline pour les mener à bien. » [16]

Et pourquoi entrerait-il en conflit, étant donné que, selon Swain, il était d’accord avec Staline que le socialisme pouvait être construit dans un seul pays si seulement les politiques adéquates étaient menées ?

Le silence de Trotsky et son inaction apparente en dépit de la rupture du triumvirat n’est un « mystère » que si on la considère du point de vue d’une lutte pour le pouvoir politique. De ce point de vue il semble évident de lancer un plan d’action conçu pour tirer un avantage maximum d’une rupture dans les rangs d’un de ses adversaires. Toutefois, lorsqu’on examine la question dans la perspective correcte, c’est-à-dire du point de vue des questions de programme et de perspective, qui était celui qui préoccupait Trotsky, la question de la signification des évènements entourant le 14e congrès peut être comprise aisément.

La doctrine du socialisme dans un seul pays a ses origines dans un article publié par Staline en décembre 1924, dirigé contre la théorie de Trotsky de la révolution permanente et intitulé « La Révolution d'Octobre et la tactique des communistes russes »

« Selon Lénine », écrivait Staline, « la révolution puise avant tout ses forces parmi les ouvriers et les paysans de la Russie même. D'après Trotsky, les forces indispensables ne peuvent être trouvées que “sur l'arène d'une révolution prolétarienne mondiale”. Et que faire si la révolution mondiale se trouve retardée ? Y a-t-il alors quelque espoir pour notre révolution ? Le camarade Trotsky ne nous laisse aucune lueur d'espoir … Selon ce plan notre révolution n’a qu’une seule  perspective : végéter dans ses propres contradictions et pourrir sur pied en attendant la révolution mondiale. » [17]

Seulement 10 mois auparavant, dans ses Principes du léninisme, Staline avait résumé les conceptions de Lénine de la façon suivante : « Renverser le pouvoir de la bourgeoisie et instaurer un gouvernement prolétarien dans un seul pays, ce n'est pas encore assurer la victoire complète du socialisme. La tâche principale du socialisme — l’organisation de la production socialiste — reste à réaliser. Cette tâche peut-elle être accomplie, la victoire finale du socialisme dans un pays peut-elle être atteinte sans les efforts conjoints du prolétariat de plusieurs pays avancés ? Non, c’est impossible. Pour renverser la bourgeoisie, les efforts d’un seul pays sont suffisants — l’histoire de notre révolution le prouve. Pour la victoire finale du socialisme, pour l’organisation de la production socialiste, les efforts d’un seul pays, en particulier d’un pays où la paysannerie est très importante, tel que la Russie, sont insuffisants. Pour cela, les efforts des prolétaires de plusieurs pays avancés sont nécessaires. Tels sont, en somme, les traits caractéristiques de la théorie léniniste de la révolution prolétarienne. »

Toutefois, vers la fin de l’année, le livre était réédité avec l’affirmation que le « prolétariat peut et doit construire la société socialiste dans un seul pays », suivi de l’affirmation que cela constituait la « théorie léniniste de la révolution prolétarienne ».

La signification de la nouvelle doctrine, toutefois, ne fut pas immédiatement apparente. E.H. Carr notait qu’elle ne figurait pas dans la résolution préparée par Zinoviev qui condamnait Trotsky en janvier 1925. Staline ne la mentionna pas dans son discours à cette occasion, et personne ne songea à l’invoquer lors des controverses sur la politique agraire qui eurent lieu au cours de l’hiver 1924-25. « Sa première apparition dans l'article de décembre 1924 fut suivie d'un silence de trois mois, durant laquelle la théorie du socialisme dans un seul pays semble avoir été ignorée par les dirigeants du parti et les publicistes, son auteur y compris. » [18]

Ce fut Boukharine qui la repris et la développa, argumentant au printemps de 1925 que la contrepartie de la reconnaissance de la stabilisation du capitalisme devait conduire à la reconnaissance de la possibilité de construire le socialisme dans un seul pays. La stabilisation du capitalisme à l'Ouest, maintenait-il, « influence jusqu'à un certain degré la façon dont nous considérons la question de notre position économique interne. » Si l'on admettait que le capitalisme en Europe de l'Ouest se redresse, continuait-il, « ne s'ensuit-il pas que cela implique une fin de notre espoir de construire le socialisme ? En d'autres mots, pouvons-nous réussir sans l'aide directe d'un prolétariat européen victorieux ? Ceci se ramène à la question de la possibilité de construire le socialisme dans un seul pays. » Il était possible de construire le socialisme dans la mesure où les ressources nécessaires pourraient être obtenues par une motivation accrue au travail. [19]

A l'approche du 14e congrès en décembre 1925, l'utilité politique de la nouvelle doctrine comme arme pour battre l'opposition devenait toujours plus évidente. Le socialisme dans un seul pays devait devenir la doctrine nationaliste de la bureaucratie montante alors qu'elle consolidait sa position dans la bataille contre le programme et la perspective de l'internationalisme socialiste et le marxisme.

Lorsque le conflit entre les triumvirs éclata en plein 14e congrès, Trotsky fut pris par surprise. Ainsi qu'il le déclara plus tard à la commission Dewey : « Le déclenchement d'une lutte entre Staline et Zinoviev au congrès était inattendu. Au cours du congrès, j'attendis dans l'incertitude parce que toute la situation changeait. Cela me semblait particulièrement peu clair. »  [20]

Ayant été pris à l'improviste, il chercha à s'orienter sur la signification du conflit et sur les tendances que représentaient les factions. Le 14 décembre, il rédigea une note qui esquissait la méthode qu'il comptait utiliser.

« Ni les classes ni les partis », écrivit-il, « ne peuvent être jugés à partir de ce qu'ils peuvent dire sur eux-mêmes, ni par les slogans qu'ils utilisent à un moment donné. Ceci s'applique aussi pleinement à des groupements au sein d'un parti politique. Les slogans ne doivent pas être pris isolément, mais en relation à la totalité de leur environnement, et en particulier en relation avec l'histoire d'un groupement particulier, de ses traditions, de la sélection du matériau humain en son sein, etc. »  [21]

Dans le cas du groupement  Zinoviev-Kamenev, il n'était en aucune manière évident de déterminer ce que l'opposition au bloc Staline- Boukharine pouvait signifier. En premier lieu,  Zinoviev avait été au premier plan des dénonciations de Trotsky pour sa « sous-estimation » de la paysannerie. Le conflit qui avait éclaté dans la période précédant le congrès, entre l'organisation de Leningrad, dirigée par Zinoviev, et le comité central avait incontestablement  ses racines sociales dans les relations entre le prolétariat et la paysannerie, nota Trotsky.

Mais aucune proposition spécifique n'avait été avancée ni aucune plateforme clarifiant les principes de base n'avait été élaborée. En outre, il y avait « une difficulté extraordinaire » pour dessiner la nature précise des tendances à l'œuvre dans les différentes factions du fait du « rôle absolument sans précédent » de l'appareil du parti. Ceci avait conduit à une situation où l'organisation de Leningrad adressait une résolution, pratiquement à l'unanimité, contre le comité central, tandis que l'organisation de Moscou — sans même une seule abstention — adoptait une résolution contre Leningrad.

Trotsky ne pouvait simplement prendre pour argent comptant l'opposition toute nouvelle de  Zinoviev à Staline et à sa doctrine du socialisme dans un seul pays. Après tout, il n'était pas évident du tout de définir ce qu'était la véritable position de Zinoviev.

En avril 1925 il avait dit à une conférence du parti que Lénine avait cru que la « pleine victoire » du socialisme était possible dans « un pays comme le nôtre », mais qu'en temps que révolutionnaire international, Lénine n'avait « jamais cessé de souligner le fait que sans une révolution internationale, notre victoire était instable et incomplète. » Ainsi, selon la logique brouillonne de Zinoviev, une victoire « pleine », mais « incomplète » et « instable » du socialisme était possible dans un seul pays.

La composition de la nouvelle opposition était une complication supplémentaire.  Sokolnikov, l'un des dirigeants des partisans de « l'orthodoxie financière » était parmi les dirigeants de l'opposition de Leningrad. Son opposition au « socialisme dans un seul pays » devait provenir de la droite plutôt que de la gauche. Auparavant, il avait été un avocat de l'affaiblissement du monopole du commerce extérieur — que Trotsky caractérisait comme un « protectionnisme socialiste — au nom d'un contrôle plus étroit des finances publiques. « Il était et demeure », écrivait Trotsky, « le théoricien du désarmement économique du prolétariat dans sa relation avec les campagnes. » En l'absence de toute perspective un tant soit peu élaborée de la part de Zinoviev, le programme de Sokolnikov serait devenu la plateforme de la nouvelle opposition.

Ce danger était accentué par le fait que « Kamenev, Zinoviev et les autres considéraient toujours l'industrie comme une composante du capitalisme d'Etat. » En 1921, au début de la NEP, notait Trotsky, Lénine avait caractérisé le régime économique global comme un capitalisme d'Etat. Mais c'était à une époque où l'industrie était dans un état de paralysie et où l'on prévoyait que le développement économique se ferait par l'intermédiaire d'entreprises de formes diverses, dont certaines attireraient de l'investissement d'origine étrangère. En fait, ce n'est pas ce qui se produisit. Le développement se poursuivit selon des voies plus favorables et l'industrie d'Etat finit par occuper la position privilégiée, tandis que les sociétés mixtes, les concessions et les entreprises sous contrat prirent une part insignifiante du marché. Toutefois, les dirigeants de la nouvelle opposition continuèrent à utiliser le terme.

« Ils avaient ce point de vue en commun il y a deux ou trois ans, et le mettaient constamment en avant durant la discussion de 1923-24 », écrivait Trotsky, « L'essence de ce point de vue étant que l'industrie est une des parties subordonnées d'un système qui inclut l'économie paysanne, la finance, les coopératives, les entreprises privées régulées par l'Etat, etc. Tous ces processus économiques, régulés et contrôles par l'Etat, constituent le système du capitalisme d'Etat, qui est supposé conduire au socialisme par l'intermédiaire d'une série de phases. Dans ce schéma, le rôle dirigeant de l'industrie disparaît complètement. Le principe de la planification est presque entièrement mis de côté par la régulation financière du crédit [le programme de Sokolnikov], qui joue le rôle d'intermédiaire entre l'économie paysanne et l'industrie étatique, les considérant comme les deux parties d'un même processus. » [22]

L'essence de la question se trouvait dans le développement de l'industrie. C'est seulement par cet intermédiaire que des changements fondamentaux pourraient intervenir dans les campagnes. La régulation du crédit et de la finance ne comprenait aucun principe de planification et ne pouvait apporter aucune garantie d'une avancée vers le socialisme.

Il y avait un autre aspect de la signification de la planification et de l'industrialisation, c’était le régime au sein du parti. Trotsky ne considérait pas, contrairement à Zinoviev, que le problème central était Staline en tant que personne. Staline et le régime bureaucratique qu'il dirigeait, enraciné dans l'appareil du parti, était bien plutôt, en définitive, l'expression de l'arriération économique et culturelle de l'Union soviétique et de la position appauvrie de la classe ouvrière. Par conséquent, le bureaucratisme ne pouvait être surmonté que par un programme de développement économique et culturel où la planification et l'industrialisation jouaient le rôle de composantes décisives.

En dépit de ses préoccupations à propos des perspectives des dirigeants de Leningrad et de la nature du régime qu’ils dirigeaient, Trotsky concluait que l'émergence de cette opposition représentait, d'une façon déformée, l'opposition croissante de la classe ouvrière aux concessions continuelles à la paysannerie et aux reculs de la direction centrale et que d'une façon similaire, une partie de l'hostilité envers Leningrad renvoyait à l'opposition des campagnes envers les villes.

Ce sont des considérations de cet ordre qui amenèrent Trotsky à former une opposition unifiée avec Kamenev et Zinoviev. Aux cessions plénières du Comité central d'avril 1926,  Trotsky proposa un plan de cinq ans destiné à surmonter le manque de biens industriels d'ici 1931 et comprenant un système de taxes agricoles plus progressif et une allocation plus importante de capital à l'industrie. A la même réunion, Kamenev présenta le point de vue que l'industrie se trouvait distancée par l'agriculture et que cette faiblesse devait être surmontée. Cette convergence d'opinions conduisit à la formation de l'Opposition unifiée.

Au cours des 18 mois suivants, Trotsky devait s'engager dans une lutte politique si intense qu'en comparaison ses conflits avec les triumvirs apparaissaient comme « de simples accrochages ». Deutscher nous livre l'ampleur de la bataille : « Infatigable, inflexible, tendant chaque nerf, rassemblant une incomparable puissance d'argumentation et de persuasion, mettant en ordre un ensemble extraordinairement étendu de concepts et de politiques et, enfin soutenu par une grande partie, probablement la majorité, de la Vieille garde qui l'avait jusqu'ici rejeté avec dédain, il mena un effort prodigieux pour ranimer le parti bolchevique et pour donner un cours nouveau à la révolution. Dans ce combat, il n’apparaît, pour la postérité, pas moins grand dans les années 1926-27 qu'il ne l'était en 1917, peut-être même plus grand. » [23] 

A suivre

Notes :

1. Geoffrey Swain, Trotsky, Longman, 2006, p. 159. Traduction de l'anglais.
2. Leon Trotsky, 1905, Penguin, 1973, p. 8. Traduction française tirée du site marxists.org : http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/1905/1905_0.htm
3.
Leon Trotsky Towards Capitalism or Socialism, in: Leon Trotsky, The Challenge of the Left Opposition 1923-25, Pathfinder Press, 1980, p. 343. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 1er, Le langage des chiffres, traduction française tirée du site : http://www.trotsky-oeuvre.org/25/11/251107_ch1.html
4. Towards Capitalism or Socialism, p. 343. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 1er, Le langage des chiffres, traduction française, ibid.
5. Towards Capitalism or Socialism, p. 347. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 3, Les coefficients de comparaison de l'économie mondiale, traduction française tirée de : http://www.trotsky-oeuvre.org/25/11/251107_ch3.html
6. Towards Capitalism or Socialism, p. 358. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 4, L'allure du développement, ses limites matérielles, ses possibilités, traduction française tirée de : http://www.trotsky-oeuvre.org/25/11/251107_ch4.html
7.
Richard Day, Leon Trotsky and the Politics of Economic Isolation, Cambridge University Press, 2004, pp. 120-21. Traduction de l'anglais.
8. Towards Capitalism or Socialism, p. 359. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 5, Le développement socialiste et la puissance du marché mondial : http://www.trotsky-oeuvre.org/25/11/251107_ch5.html
9. Towards Capitalism or Socialism, p. 369. Vers le capitalisme ou vers le socialisme, Ch. 7, Les crises et autres dangers du marche mondial, traduction française tirée de : http://www.trotsky-oeuvre.org/25/11/251107_ch7.html
10.
Leon Trotsky, Culture and Socialism, in: Problems of Everyday Life, Pathfinder Press, 1973, p. 228. Culture et socialisme, traduction française tirée de :
 http://www.trotsky-oeuvre.org/27/01/270101.html
11.
Day p. 130. Traduction de l'anglais.
12. Leon Trotsky, The Third International After Lenin, New Park, 1974, pp. 42-43.
L'Internationale Communiste après Lénine, traduction française tirée de : http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ical/ical218.html
13. Leon Trotsky, The Permanent Revolution, New Park, 1975, p. 11. Traduction de l'anglais.
14. E.H. Carr, Socialism in One Country, Volume 2, Penguin, 1970, pp. 182-83. Traduction de l'anglais.
15. Isaac Deutscher, Trotsky, Volume 2, Oxford University Press, 1970 p. 248. Traduction de l'anglais.
16. Swain, p. 163. Traduction de l'anglais.
17. Robert Daniels, The Conscience of the Revolution, Harvard University Press, 1965, p. 251. Traduction de l'anglais.
18. Carr, p. 43. Traduction de l'anglais.
19. Day, p. 103.Traduction de l'anglais.
20. The Case of Leon Trotsky, Merit, New York, 1969, p. 322-23. Traduction de l'anglais.
21. Trotsky, Challenge of the Left Opposition 1923-25, p. 390. Traduction de l'anglais.
22. Trotsky, Challenge of the Left Opposition 1923-25, p. 391.
Traduction de l'anglais.
23. Deutscher, Trotsky, vol. 2, p. 271. Traduction de l’anglais.

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