Plus d’une centaine
de personnes se sont rassemblées, samedi 5 mars, dans la ville allemande de
Bielefeld, en Rhénanie-du-Nord/Westphalie, pour exprimer leur soutien aux
révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord, et pour protester contre les
mesures répressives appliquées par le dictateur libyen Kadhafi.
Une foule constituée en grande partie de jeunes
manifestants s’est rassemblée sur la Jahnplatz, la place centrale de
Bielefeld, en déroulant des banderoles disant, « Solidarité avec le
mouvement arabe pour la démocratie, » « Kadhafi tueur de masse »
et « Touche pas à Gaza ! »
La manifestation avait été organisée par des personnes qui
voulaient exprimer la solidarité de la population ouvrière et des jeunes en
Allemagne avec les manifestations de masse et les soulèvements dans les pays
arabes. Le rassemblement avait été publié sur Facebook et s’était fait
connaître par le bouche à oreille. Aucun parti ou groupe officiel n’avait
fonction d’organisateur du rassemblement.
Les manifestants à Bielefeld
Des partisans du World Socialist Web Site ont distribué des tracts d'articles actuels et mené
des discussions avec les manifestants. Les personnes présentes étaient
totalement opposées à une quelconque intervention militaire de la part des
puissances occidentales en Libye.
Mais, dans le même temps, il y avait une confusion et un
désaccord sur la manière d’évaluer les agissements du gouvernement
allemand et des autres puissances impérialistes. Les organisateurs de la
manifestation avaient rédigé une lettre ouverte à l’adresse du ministre
allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, dans laquelle ils
l’appelaient à « empêcher une zone d’exclusion aérienne et
toute intervention militaire en Libye » et à « réclamer la levée de
l’état d’urgence [en Egypte et en Tunisie], la libération de tous
les prisonniers politiques et le respect des droits de l'homme. »
De fait, au cours de ces quelques dernières décennies, la
politique étrangère allemande a continuellement soutenu les dictatures des pays
arabes et il est tout à fait irréaliste de s’attendre à un quelconque
changement fondamental de politique de la part de l’actuel ministre des
Affaires étrangères.
Lorsque les membres du WSWS ont fait ressortir ce point à
l’un de ceux qui avaient rédigé la lettre, un autre défenseur de ce point
de vue a dit, « Certainement, les pays occidentaux poursuivent leurs
propres intérêts en Libye, mais peut-être qu’ils reconnaissent maintenant
que ces dictateurs ne protègent pas leurs intérêts et qu’il vaut mieux
collaborer avec des démocraties. »
Un manifestant originaire du Maroc a souligné le besoin de
soutenir les insurgés en Libye dans le but de stopper Kadhafi : « On
doit l’empêcher de bombarder son propre peuple, mais nous ne voulons pas
d’une opération militaire venant de l’Occident. Ce qui est arrivé
en Libye ces derniers jours est intolérable. Nous ne pouvons pas simplement
regarder sans rien faire. Nous sommes ici pour soutenir les insurgés afin de
faire dégager le meurtrier de masse Kadhafi. »
Deux étudiants ont dit au WSWS, « Nous sommes ici
parce que nous voulons attirer l’attention sur ce qui se passe en Libye
maintenant, et pour apporter un soutien moral aux gens là-bas qui sont en train
de lutter contre Kadhafi. Que peut-on faire d’ici ? Nous sommes
opposés à une intervention militaire de l’OTAN ou des Européens ou des
Américains ! Mais nous devons nous dresser et montrer aux gens que nous
soutenons le mouvement pour la liberté et la démocratie dans les pays arabes.
« Par le biais du mouvement dans les pays arabes,
nous espérons arriver à plus de démocratie et à la fin de la persécution. Nous
connaissons beaucoup de gens qui n’ont pas pu, des années durant, se
rendre dans leurs pays d’origine parce que des peines de prison les y
attendaient. En Egypte et ailleurs, l’on était continuellement menacé par
la répression et la brutalité policières. Nous voulons que cesse
l’oppression là-bas et sur le plan international et, comme on dit en
arabe, que personne ne ‘reste assis sur la tête’ du peuple arabe. Nous avons besoin d’une autodétermination authentique.
« Les questions sociales sont également en jeu. Nous
sommes opposés à toute la corruption qui débute avec le certificat de naissance
et au fait que les riches deviennent de plus en riches sans jamais vouloir
partager ou même investir leur richesse. »