Les grèves et les protestations de travailleurs se sont poursuivies cette semaine en Egypte et de nombreux travailleurs ont revendiqué une amélioration des salaires et des conditions de travail tandis que d’autres ont cherché à bloquer des décisions qui réduiraient leur revenu ou limiteraient leurs droits.
Environ 350 distributeurs de gaz en bouteille butane dans le gouvernorat de Daqahlia, au cœur du Delta, ont organisé des manifestations devant le ministère de la Solidarité sociale dans la ville de Talkah pour protester contre la décision du ministère de réduire le nombre de bouteilles qu’ils reçoivent.
Au Caire, 200 employés des autorités fiscales ont également organisé des protestations pour revendiquer que les primes et les salaires soient proportionnels à leurs qualifications.
45 autres travailleurs ont organisé des manifestations devant le bureau du ministre de la Justice pour revendiquer l’application de décisions de justice précédentes qui avaient ordonné leur nomination au ministère.
A Alexandrie, 30 enseignants intérimaires ont protesté devant le ministère de l’Education pour revendiquer des contrats permanents.
A Gharbiya, 1.200 travailleurs de l’Entreprise financière et industrielle ont manifesté pour de meilleurs salaires et prestations tandis qu’à Monufiya 350 travailleurs de la société Chipsy ont protesté pour les mêmes raisons.
A Beheira, 100 étudiants de l’Institut de formation en soins infirmiers ont protesté contre le fait de ne pas être autorisés à rejoindre un syndicat professionnel, ce qui affecte leur possibilité de trouver des emplois.
A Ismailia, les habitants du village de Mahsama ont protesté contre la décision du conseil local de fermer une boulangerie au village qui fournit en pain 1.500 habitants.
Les travailleurs de la société arabe de radio et d’appareils électroniques Telemasr ont protesté le 7 avril après que les propriétaires ont fermé l’usine et imposé un mois de congé payé.
Selon le Daily News Egypt, « Les travailleurs ont considéré que la fermeture était une tentative de saborder les revendications qu’ils exigent depuis la privatisation de l’entreprise en 1999.
L’ancienne usine d’électronique publique est connue pour ses télévisions NEC, ses cuisinières et, depuis peu, pour ses ordinateurs portables. Elle a deux succursales, l’une à Haram et l’autre à Ismailia.
Le mois de congé payé signifie aussi que le salaire mensuel moyen de 600 livres égyptiennes des travailleurs baisserait de moitié ou plus, étant donné qu’il est constitué principalement de prestations liées au travail.
Un mois sans production fournirait au propriétaire une excuse pour licencier davantage de travailleurs. Il y avait 3.000 employés dans les années 1990 et ce chiffre a chuté à 200.
Les travailleurs de l’usine de filature et de tissage à Assiut ont refusé de remettre l’usine à son nouvel acquéreur, un conglomérat de banques privées qui avait obtenu du premier ministre, Ahmned Nazif, l’autorisation de l’acheter.
Les employés de 14 centrales nucléaires ont commencé le 11 avril une série de grèves pour obtenir l’éviction de responsables du ministère impliqués dans la corruption et pour prendre position contre le pillage des fonds publics qui, selon eux, est coutumier.
Le porte-parole du ministère de l’Energie, Aktham Abul Ela, a nié que des grèves avaient lieu en soulignant qu’il avait été en contact avec un certain nombre de responsables de l’entreprise et que ces derniers lui avaient assuré que les « choses allaient bien. »
Les travailleurs de l’entreprise textile Shebin El-Kom à Menoufiya, au Nord du Caire, ont reconduit leur grève après l’avoir interrompue pendant deux jours la semaine dernière suite à un accord entre les travailleurs et la direction de l’entreprise. Ils accusent l’entreprise de tenter de manipuler des travailleurs licenciés, les forçant à signer des lettres de licenciements en disant que ceci permettrait à leurs collègues de reprendre le travail.
Le 6 avril, la direction a appelé l’armée à intervenir dans l’usine alors que les travailleurs cherchaient à reprendre leur grève sur le tas.
Les travailleurs de l’entreprise textile Shebin El-Kom ont fait une grève sur le tas qui a duré 35 jours pour protester contre les tentatives de la direction indonésienne d’éliminer la main-d’œuvre et de démanteler les usines afin de pouvoir réutiliser les 152 acres de terres sur lesquels se trouve l’usine. A présent, ils disent qu’ils maintiendront la grève jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
(Article original paru le 15 avril 2011)
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