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L'administration Obama s'est opposé aux appels à un moratoire sur les saisies immobilières malgré des révélations que les banques ont traité illégalement des documents hypothécaires afin d'accélérer l'expulsion des familles et la saisie de leur maison.
Rien ne pourrait mieux démontrer quels intérêts de classe sert la Maison-Blanche. Les grandes banques ont systématiquement enfreint la loi, persécuté un nombre inconnu de familles, et la réaction de l'administration Obama est de protéger les criminels.
Parmi les pratiques frauduleuses qui ont été mises au jour : des employés de banques et de sous-traitants attestant faussement avoir pris personnellement connaissance de certains dossiers, la contrefaçon de signatures, la falsification de sceaux de notaire et la modification de documents, ainsi que des déclarations de propriété par des banques, sur des maisons sur lesquelles elles n'avaient aucun droit.
De nouvelles révélations émergent chaque jour. Le New York Times a rapporté jeudi que des travailleurs en sous-traitance pour les services de prêts chez Citigroup et GMAC étaient parfois si épuisés qu'ils jetaient tout simplement des documents aux rebuts. D'autres employés contractuels chez Goldman Sachs traitaient les dossiers de saisies immobilières si rapidement qu'ils « voyaient à peine ce qu'ils signaient ».
Toutes les grandes banques sont impliquées et des centaines de milliers, sinon des millions, de propriétaires menacés d'expulsion sont affectés. Il existe de nombreux cas connus de familles expulsées de leur maison qui n'étaient aucunement en retard dans le paiement de leur hypothèque.
Les secrétaires à la Justice des 50 États ont déclenché une enquête coordonnée et plusieurs d'entre eux ont appelé à l'imposition d'un moratoire sur les saisies immobilières, qualifiant la falsification des documents de « fraude contre les tribunaux ». Le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid du Nevada, qui est dans une chaude lutte électorale dans l'État ayant le plus haut taux de saisies immobilières du pays, a aussi appelé à un moratoire.
Une procédure régulière élémentaire dicte qu’un moratoire doit être imposé. Personne ne sait à ce point-ci combien de maisons ont été illégalement saisies ou réappropriées. Les dossiers de la banque sont en désarroi. La logique et la loi exigent qu’aucune autre famille ne soit saisie jusqu’à ce qu’une investigation approfondie soit menée.
Mais l’administration Obama s’est une fois de plus ralliée aux banques contre la population. Les régulateurs fédéraux ont simplement pressé les banques afin qu’elles revoient leurs propres pratiques pendant qu’elles « poursuivent les saisies le plus rapidement possible », selon le Washington Post.
Lors d’une conférence de presse cette semaine, le porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs n’a pas démontré la moindre préoccupation pour le sort des gens victimes par la fraude des banques. Parlant sans vergogne au nom des banques, il a dit, « S’il y a une maison vide dans le quartier dont quelqu’un possède le contrat et que la date de saisie est la semaine prochaine et qu’il y a un moratoire, cette saisie n’a pas lieu, n'est-ce pas ? La vente n’a pas lieu. On ne sort pas de la crise. »
En d’autres mots, la politique de logement de l’administration Obama, en d’autres mots, est de jeter des millions de personnes hors de leurs maisons.
Même si l’on devait accepter l’affirmation douteuse des banquiers et de leurs porte-paroles au gouvernement voulant qu’un moratoire détruirait le marché immobilier et précipiterait une autre panique financière — un argument qui les sert bien et qu’ils ne prennent pas la peine de justifier — cela ne ferait que confirmer le caractère rapace et socialement destructeur de l’actuel système économique. Le fait que Wall Street avoue pratiquement que le système de profit dépend de la propagation de l’itinérance et de la misère sociale souligne la nécessité de renverser le système.
La falsification des documents de l’hypothèque est la plus récente phase d’un vaste crime contre la population.
Avant la crise financière de 2008, les banques ont attiré des millions d’Américains dans des prêts hypothécaires à haut risque, souvent à l’aide de taux d’intérêts « allumeurs » qui augmentent rapidement après un temps défini. Les pyromanes fous de l’argent de Wall Street savaient très bien que les prêts ne pourraient pas être remboursés, mais, comme tous les bâtisseurs de pyramides de Ponzi, ils avaient l’intention d’exploiter le plus longtemps possible l’escroquerie, confiant que, en bout de piste, le gouvernement entrerait dans le jeu pour couvrir leurs pertes.
Cela a résulté en prêts toxiques qui étaient regroupés, transformés en produit financier et vendus, créant une imposante structure de dettes reposant sur des fondations frauduleuses et légalement douteuses — à partir de laquelle les dirigeants des banques et les actionnaires principaux atteignirent des niveaux de richesse personnelle vertigineux.
Lorsque la pyramide de Ponzi s’est effondrée, le gouvernement fédéral a sauvé les banques à hauteur de milliers de milliards de dollars. Conséquemment, les banques nagent maintenant dans l’argent et leurs dirigeants ont fracassé des records de salaires, autant en 2009 qu’en 2010.
Mais, pour des millions de familles américaines, pour qui la maison représente la principale source de richesse, l’impact a été dévastateur. Le supposé « sauvetage des maisons » de l’administration Obama, basé sur la participation volontaire des banques, n’a eu pratiquement aucun effet, résultant dans la modification permanente de moins de 5000 prêts vers la fin du mois de mai.
Le résultat est une crise vaste et qui se développe en cascades. Lors du troisième trimestre, près d’un million de maisons américaines, c’est-à-dire 1 sur 139, ont reçu un avis de saisie, et plus de 100 000 maisons ont été reprises par les banques. Environ 2,5 millions de maisons ont été saisies par les banques depuis décembre 2007. Personne ne sait combien de ces saisies sont le résultat de pratiques de banques illégales et frauduleuses.
C’est tout à fait clair qu’il ne peut y avoir de solution à la crise du logement en dehors d’une lutte contre l’industrie de la finance et ses laquais dans les deux partis politiques. Il faut mener des enquêtes sur les criminels de Wall Street responsables du racket hypothécaire et ils doivent être poursuivis, leurs fortunes mal acquises saisies et leur argent placé dans la création de logements abordables pour les travailleurs.
Le Parti de l’égalité socialiste est le seul parti qui lutte pour une rupture d’avec les démocrates et pour la construction d’un mouvement de masse de la classe ouvrière pour mettre fin à l’étranglement de l’aristocratie financière et pour réorganiser l’économie en fonction de la satisfaction des besoins sociaux, pas des profits des grandes entreprises.
Dans le programme que qu’il vient d’adopter, le PES insiste que l’accès à un logement décent est un droit social. Le programme du PES demande « la fin immédiate de toutes les saisies immobilières et de toutes les évictions » et que les hypothèques soient reconduites « à un niveau abordable, selon le revenu et le statut d’emploi ».
« Le droit à un logement décent pour tous ne peut être garanti que si l’industrie de la construction et du financement deviennent propriété publique », continue le programme, « et en investissant des centaines de milliards de dollars pour la construction de nouvelles maisons et de nouveaux appartements et pour rénover les bâtiments existants ».
Nous pressons tous les lecteurs du World Socialist Web Site d’étudier notre programme et de prendre la décision de joindre et construire le PES.
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