Première partie
Cette conférence ne porte pas principalement sur les conflits et événements spécifiques qui ont déclenché la seconde Guerre mondiale, mais sur les causes plus générales de la guerre.
Étant donné l'ampleur du cataclysme qui s'est déroulé entre 1939 et 1945, il est simpliste, et même absurde, d'en chercher les causes dans les conflits diplomatiques qui ont abouti aux hostilités – comme la controverse à propos du corridor de Dantzig – sans aborder leur contexte historique plus large.
Toute considération des causes de la seconde Guerre mondiale doit découler du fait que le développement du conflit militaire global de 1939-45 suivait de seulement 25 ans le premier conflit militaire global, qui s'est déroulé entre 1914 et 1918. C'est-à-dire que seulement 21 ans se sont écoulés entre la fin de la première Guerre mondiale et le début de la seconde. Ou, sous un autre angle : deux guerres mondiales catastrophiques ont eu lieu en seulement 31 ans.
Pour mettre cela dans une perspective contemporaine, la durée qui sépare 1914 de 1945 est la même qu'entre 1978 – le milieu du gouvernement Carter – et 2009. Pour conserver cette perspective historique – et effectuer le déplacement nécessaire dans l’histoire – imaginons une personne née en 1960, qui aurait eu 18 ans en 1978, c'est-à-dire en âge d'être appelé au service militaire. Si il ou elle avait survécu, cette personne n'aurait eu que 22 ans à la fin de la guerre. Il ou elle n'aurait eu que 43 ans lorsque la seconde guerre aurait éclaté et seulement 49 à sa fin.
Qu'est-ce que cela veut dire d’un point de vue très humain et personnel? Qu'en arrivant à 50 ans, cette personne aurait vu, directement ou non, une quantité proprement ahurissante de violence. Cette personne aurait probablement connu un très grand nombre de gens tués au cours de ces guerres.
Évidemment, l'étendue du contact individuel de quelqu’un avec la mort durant ces deux guerres dépendait du lieu où il se trouvait. L'expérience de l'Américain moyen n'a pas été la même que celle de quelqu'un vivant en Angleterre, France, Allemagne, Pologne, Russie, Chine ou au Japon.
La mortalité des deux Guerres mondiales
Pour la première Guerre mondiale, les estimations du nombre total de morts varient de 9 à 16 millions. Les morts au combat représenteraient 6,8 millions du nombre total, 2 autres millions de décès de militaires étant causés par des accidents, la maladie, ou les conséquences de l'incarcération dans les camps de prisonniers de guerre.
Les tableaux 1 et 2 donnent le détail de la mortalité par pays pour la première guerre mondiale :
Pays |
Morts |
% de la population |
Australie |
61 928 |
1,38 |
Grande-Bretagne |
994 134 |
2,19 |
Belgique |
120 637 |
1,63 |
Canada |
66 944 |
0,93 |
France |
1 697 800 |
4,29 |
Grèce |
176 000 |
3,67 |
Italie |
1 240 000 |
3,48 |
Roumanie |
680 000 |
9,07 |
Russie |
3 311 000 |
1,89 |
Serbie |
725 000 |
16,11 |
États-Unis |
117 465 |
0,13 |
Tableau 1. Morts durant la première guerre mondiale par pays, puissances alliées.
Pays |
Morts |
% de la population |
Autriche-Hongrie |
1 567 000 |
3,05 |
Bulgarie |
187 500 |
3,41 |
Allemagne |
2 476 897 |
3,82 |
Empire ottoman |
2 921 844 |
13,72 |
Tableau 2. Morts durant la première guerre mondiale par pays, puissances de l’Axe.
Ce sont des pertes colossales. Et les millions de morts directement causés par la guerre ont été suivis presque immédiatement, après l'Armistice, par la mort de 20 autres millions de gens à cause de l'épidémie de grippe qui a ravagé les populations déjà affaiblies.
Le coût humain de la seconde Guerre mondiale dépasse de loin celui de la première Guerre mondiale. Les estimations du nombre total varient de 62 à 78 millions. Parmi ceux-ci, les morts militaires s'élèvent entre 22 et 25 millions, y compris les morts de 5 millions de prisonniers de guerre. Le nombre de civils décédés est estimé entre 40 et 52 millions.
Regardons la mortalité subie par quelques-uns des pays les plus impliqués dans le maelström de cette guerre.
Pays |
Morts |
% de la population |
Chine |
10 à 20 millions |
2 à 4 |
Grande-Bretagne |
3 à 4 millions |
4,3 à 5,76 |
Indochine française |
1 à 1,5 million |
4 à 6 |
Grèce |
800 000 |
11,7 |
Japon |
2,7 millions |
3,78 |
Allemagne |
5,6 à 6,5 millions |
7,8 à 9,4 |
Pologne |
5,8 millions |
16,5 |
Union Soviétique |
24 millions |
14 |
États-Unis |
418 000 |
0,32 |
Tableau 3. Morts durant la seconde Guerre mondiale par pays.
Deux autres pays ont perdu au moins 10 pour cent de leur population : la Lituanie et la Lettonie. Ont également perdu au moins 3 pour cent de leur population : l'Estonie, la Hongrie, les Pays-bas, la Roumanie, Singapour et la Yougoslavie.
Les victimes de l'annihilation génocidaire des Juifs d'Europe sont comprises dans ce catalogue effrayant. Six millions de Juifs ont été assassinés entre 1939 et 1945. Ce nombre inclus 3 millions de Juifs polonais et près d'1 million d'ukrainiens. En proportions, 90 pour cent des Juifs de Pologne, des Etats baltes et d'Allemagne ont été tués, ainsi que plus de 80 pour cent des Juifs tchécoslovaques et plus de 70 pour cent des Juifs hollandais, hongrois et grecs. Plus de 41 pour cent des Juifs norvégiens et plus de 20 pour cent des Juifs français, bulgares et italiens ont subi le même sort.
Dans chaque cas, cette campagne génocidaire a été menée avec le soutien actif des autorités locales. Le seul pays occupé par les Nazis où il y a eu un effort coordonné de la part de la population locale pour sauver ses citoyens juifs fut le Danemark. Dans ce pays, malgré le fait qu'il ait été voisin de l'Allemagne, sur une population de 8.000 juifs avant-guerre, seulement 52 ont été victime de la terreur nazie – c'est-à-dire moins d'un pour cent.
Pris dans leur ensemble, le coût humain des deux Guerres mondiales s'élève, selon les meilleures estimations, entre 80 et 90 millions de personnes. Il faut ajouter à cela les centaines de millions de gens qui ont été blessés physiquement ou traumatisés d'une manière ou d'une autre par ces deux guerres – ceux qui y ont perdu leurs parents, leurs enfants, de la famille ou des amis ; qui ont été déplacés, forcés à quitter leur pays, et qui ont perdu des liens irremplaçables et sans prix avec leur héritage personnel et culturel. Il n'est pas possible d'imaginer correctement, sans même parler de comprendre, l'horrifiante ampleur de la tragédie qui s'est déroulée durant ces 31 années entre 1914 et 1945.
Lorsque l'on se penche sur ces événements, il faut garder à l'esprit que ces tragédies gigantesques et sans précédent se sont déroulées il n'y a pas si longtemps, en termes historiques. Il y a encore des dizaines de millions de gens vivants aujourd'hui qui ont traversé la seconde Guerre mondiale. Et pour les gens de ma génération, les événements de la première guerre se sont déroulés durant la vie de nos grands-parents – qui étaient, pour beaucoup d'entre eux, des vétérans de cette guerre.
En d'autres termes, ces deux Guerres mondiales appartiennent à l'histoire moderne. Le monde dans lequel nous vivons est, pour une très grande partie, le produit de ces catastrophes jumelles.
De plus, les contradictions – politiques et économiques – desquelles ont émergé ces guerres ne sont pas résolues. Ce fait historique est à lui seul une raison suffisante pour voir dans le soixante-dixième anniversaire de l'éclatement de la seconde guerre mondiale une occasion de se pencher à nouveau sur ses origines, ses conséquences et les leçons à en tirer.
Les origines et les causes des deux Guerres mondiales
Dans le temps d'une unique allocution, il n'est évidemment possible que de donner les grandes lignes des principales causes de la guerre. Par souci de clarté, mais sans simplifier outre mesure, cette présentation des grandes lignes traitera de la première et de la seconde Guerre mondiale comme de deux événements inextricablement liés.
La vitesse à laquelle la crise s'est développée en 1914 en a surpris beaucoup. Peu de gens se doutaient que l'assassinat de l'Archiduc autrichien Franz Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914 mènerait, en seulement cinq semaines, à une guerre à l'échelon européen – laquelle prendrait des dimensions mondiales avec l'entrée en guerre des États-Unis en avril 1917.
Et pourtant, les conditions nécessaires à une conflagration militaire désastreuse avaient mûri au cours des 15 années précédentes, et ces conditions étaient liées à des changements dramatiques dans l'économie mondiale et, par conséquent, dans la politique internationale.
Avant le déchaînement de 1914, il n'y avait pas eu de conflit généralisé entre les « Grandes puissances » d'Europe depuis la fin des guerres napoléoniennes en 1815. Le congrès de Vienne avait créé un cadre relativement stable pour les relations entre Etats, qui s'était maintenu tout au long du siècle.
Il est vrai que le dix-neuvième siècle n'a pas été entièrement pacifique, le système des Etats nations sous sa forme moderne a émergé d'une série de conflits militaires importants, dont le plus sanglant fut la Guerre civile américaine. En Europe, la consolidation de l'Etat allemand moderne sous hégémonie prussienne a été réalisée par Bismarck grâce à un usage calculé de la force militaire contre le Danemark (1864), l'Autriche (1866) et, finalement, la France (1870). Plus tôt, dans les années 1850, les Britanniques et les Français s'étaient opposés aux ambitions géopolitiques de l'Empire russe au cours de la Guerre de Crimée. Mais ces conflits militaires étaient relativement contenus, ils n'ont pas entraîné une rupture de l'ensemble du cadre politique européen et mondial.
À partir des années 1890, le conflit entre les principaux Etats capitalistes – ou, pour être plus précis, entre les forces financières et industrielles exerçant une influence sur la détermination de la politique étrangère de chaque Etat – pour la domination de certaines « sphères d'influence » devint le fondement de la politique internationale. Ce développement a trouvé son expression la plus éhontée et la plus brutale dans la lutte pour l’obtention de colonies dont les populations locales furent réduites à l'état de demi-esclaves.
C’était l’avènement de l'âge de l'impérialisme. Ce développement impliquait une grave déstabilisation, encore plus dangereuse que la précédente, de la structure des relations internationales. Durant les décennies qui ont suivi la fin des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne avait joui d'une suprématie quasi-incontestée. Son empire, s'appuyant sur de vastes possessions coloniales, était le facteur dominant de la politique internationale du dix-neuvième siècle. Comme le disait l'adage, le soleil ne se couchait jamais sur l'Empire britannique, et les salaires ne s'y élevaient jamais ! La France jouissait également d'un statut privilégié dans le système mondial en tant que puissance coloniale de longue date, mais elle restait nettement derrière l'Angleterre.
Cependant, l'émergence de nouveaux Etats nations bourgeois, se développant sur la base d'une industrie et d'une finance capitalistes au développement rapide, faisait peser des tensions immenses sur les relations géopolitiques existantes. Les deux plus importants « nouveaux » Etats capitalistes, qui acquéraient rapidement des intérêts impérialistes et en désiraient plus, étaient l'Allemagne et les États-Unis.
L'entrée des États-Unis dans le club impérialiste date de 1898, lorsque le gouvernement McKinley, avec un cynisme, une hypocrisie et une malhonnêteté insurpassables, concocta un prétexte pour déclarer la guerre à l'Espagne. En seulement deux mois, Cuba était transformé en une semi-colonie des États-Unis. Dans le même temps, les États-Unis établissaient les bases de leur domination impérialiste du Pacifique en occupant les Philippines. Ayant justifié leur occupation des Philippines par la promesse de la liberté et de la démocratie pour leurs habitants, les États-Unis honorèrent leur promesse en massacrant 200.000 insurgés de ces îles qui s'opposaient à l'occupation.
Les États-Unis bénéficiaient d'un précieux avantage géographique. Ils se sont développés sur un vaste continent et étaient protégés des interventions étrangères dans leurs affaires par deux vastes océans. La plupart des puissances européennes ont été ébahies par le comportement va-t-en-guerre malhonnête et sans état d'âme de McKinley, mais ils n'y pouvaient rien.
Les ambitions grandissantes de l'Allemagne, d'un autre côté, ont immédiatement rencontré l'opposition de ses voisins impérialistes d'Europe – d'abord la France et la Russie, puis, et plus sérieusement, la Grande-Bretagne.
Ainsi, les conflits croissants entre les puissants Etats nations capitalistes, cherchant à dominer une économie mondiale de plus en plus intégrée, ont formé la véritable base de l'accumulation des tensions géopolitiques qui ont finalement explosé durant l'été 1914.
Qui était responsable ?
Pendant, et encore plus après, la première Guerre mondiale, il y a eu de nombreuses discussions pour savoir « qui avait commencé » la guerre, qui « avait tiré le premier » et, donc, qui devrait être sanctionné. Ces questions jouent toujours un rôle majeur dans la propagande des Etats impliqués dans une guerre, leurs cliques dirigeantes sont toujours pressées de s'absoudre de la responsabilité des conséquences désastreuses de leur pyromanie militaire.
Prises indépendamment des circonstances historiques plus larges, il y a d'amples preuves de la responsabilité principale de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie dans l'éclatement de la guerre en août 1914. Leurs gouvernements ont choisi, avec une absence de remords incroyable, d'exploiter l'assassinat de Franz Ferdinand pour réaliser leurs objectifs géopolitiques à long terme. Ils ont pris des décisions qui ont mis en branle la chaîne désastreuse des événements ayant mené à l'éclatement des hostilités. Mais au-delà de la démonstration du genre de criminalité dont les régimes capitalistes sont capables – comme nous en avons vu des exemples plus récents dans le lancement des guerres en Irak et en Afghanistan sur la base de mensonges éhontés – la preuve d'une préméditation allemande et autrichienne ne suffit pas à expliquer les grandes causes, plus profondes, de la guerre.
Il est vrai que la France et la Grande-Bretagne ne voulaient pas nécessairement une guerre en août 1914. Mais ce n'est pas parce qu'elles « aimaient » la paix. La Grande-Bretagne, il faut se le rappeler, avait mené une guerre brutale contre l'insurrection des Boers en Afrique du Sud tout juste dix ans plus tôt. Si la Grande-Bretagne et la France ne « voulaient » pas forcément d'une guerre en 1914, c'était parce qu'ils étaient plus ou moins satisfaits d’un statu quo plus ou moins favorable à leurs intérêts. Cependant, confrontés à des actions de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie menaçant ce statu quo et par-là même leurs intérêts, ils ont accepté la guerre comme une nécessité politique. La guerre, du point de vue des intérêts impérialistes anglais et français, était préférable à une paix qui modifierait ce statu quo dans le sens de l'Allemagne.
Donc, en dernière analyse, la cause de la guerre n'était pas à chercher dans les actions d'un Etat ou de l'autre et qui aurait déclenché les échanges de tirs. Les causes se trouvent dans la nature essentielle du système impérialiste, dans la logique de la lutte des puissants Etats nations capitalistes pour maintenir – ou atteindre, suivant les circonstances – une position dominante dans un ordre économique mondial de plus en plus intégré.
L'analyse marxiste
Durant les années qui ont précédé la guerre, le mouvement socialiste international avait tenu une série de congrès dans lesquels il avait averti des conséquences mortelles de l'impérialisme qui se développait et du militarisme qu'il encourageait. La Deuxième internationale, fondée en 1889, déclarait régulièrement son opposition sans appel au militarisme capitaliste et jurait de mobiliser la classe ouvrière contre la guerre. Elle prévenait la classe dirigeante européenne que si la guerre ne pouvait pas être arrêtée, l'Internationale utiliserait la crise créée par la guerre pour hâter le renversement du capitalisme.
Mais en août 1914, ces déclarations ont été trahies par la quasi-totalité des dirigeants du socialisme européen. Le 4 août 1914, le Parti socialiste allemand – le plus grand parti socialiste au monde – vota au Reichstag pour les crédits de guerre. La même position patriotique a été prise par les dirigeants socialistes en France, en Autriche et en Grande-Bretagne. Seule une poignée de dirigeants socialistes de premier plan a adopté une position claire et sans équivoque contre la guerre, parmi lesquels les plus importants étaient Lénine, Trotsky, et Rosa Luxembourg.
Je voudrais me concentrer brièvement sur l'analyse faite par Trotsky des causes de la guerre. Il rejeta avec dédain les affirmations frauduleuses et hypocrites des dirigeants socialistes favorables à la guerre selon lesquelles ils s'étaient alliés à leurs maîtres capitalistes pour défendre leurs pays contre une agression étrangère. Trotsky a démonté les mensonges éhontés avec lesquels les gouvernements en guerre cherchaient à couvrir les véritables objectifs politiques et économiques qui sous-tendaient leur décision de partir en guerre. Il insista sur le fait que la cause de la guerre était plus profonde, qu'elle se trouvait dans les changements intervenus dans la structure de l'économie mondiale et dans la nature même du système d'Etats nations capitalistes.
Forcé de quitter l'Autriche lorsque la guerre a éclaté, Trotsky s'est d'abord rendu à Zurich, où il écrivit un brillant pamphlet en 1915, La guerre et l'internationale, dans lequel il expliquait la signification essentielle de la guerre.
« La guerre actuelle est avant tout une révolte des forces productives contre la forme politique de l’Etat et de la nation. Elle signifie l’effondrement de l’Etat national en tant qu’unité économique indépendante.
La nation doit continuer d’exister en tant que fait culturel, idéologique et psychologique, mais son fondement économique lui a été arraché. Tous les discours, parlant de l'effusion de sang actuelle comme d’une question de défense nationale, ne sont qu'aveuglement ou hypocrisie. Au contraire, le sens vraiment objectif de la guerre consiste en l’effondrement des actuels centres économiques nationaux et la substitution à leur place d’une économie mondiale. Mais la façon dont les gouvernement proposent de résoudre ce problème de l’impérialisme n’est pas au moyen de la collaboration intelligente et organisée de tous les producteurs de l’Humanité mais au moyen de l’exploitation du système économique mondial par la classe capitaliste du pays vainqueur, pays que cette guerre doit transformer d’une grande puissance en une puissance mondiale.
La guerre prononce la chute de l'État national. Et en même temps elle prononce celle du système de l’économie capitaliste. Au moyen de l’Etat national, le capitalisme a révolutionné tout le système économique dans le monde entier. Il a partagé le globe terrestre au bénéfice des oligarchies des grandes puissances autour desquelles gravitent les satellites que sont les États de second ordre vivant de la rivalité des grands pays. Le développement futur de l’économie mondiale sur fondement capitaliste signifie la lutte incessante pour de nouvelles sphères d’exploitation capitalistes qui doivent être obtenues d’une seule et même source, la terre. La rivalité économique, sous le signe du militarisme, s'accompagne de pillages et de destructions violant les principes élémentaires de l’économie humaine. La production mondiale ne se révolte pas seulement contre la confusion produite par les divisions nationals et entre Etats, mais aussi contre les organismes de l’économie capitaliste qui s’est transformée à présent en désorganisation et en Chaos.
La guerre de 1914 est la plus grande convulsion économique d'un système qui meurt de ses propres contradictions.
Le Capitalisme a créé les conditions matérielles d’un nouveau système économique socialiste.
L'impérialisme a conduit les peuples au chaos historique. La guerre de 1914 indique le chemin hors de ce chaos en pressant de façon violente le prolétariat à prendre le chemin de la révolution.»
Cette analyse a été confirmée par l'irruption de la révolution russe, celle-ci a mis le Parti bolchevique, dirigé par Lénine et Trotsky, au pouvoir en octobre 1917.
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