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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe France : « Tout est dirigé contre la politique de casse sociale du gouvernement », disent les étudiants qui manifestent14 novembre 2007Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur Des reporters du WSWS ont parlé avec des manifestants qui défilaient à Paris jeudi dernier contre la LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités, voir aussi Les étudiants se mobilisent contre la réforme des universités). Rédigée par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, cette loi est aussi connue sous le nom de Loi d’autonomie des universités.Les manifestations des étudiants font partie d’une vague de mouvements d’opposition impliquant toutes les sections des travailleurs du secteur public, ainsi que des travailleurs du secteur privé, contre la politique du gouvernement de droite gaulliste du président Nicolas Sarkozy. Les étudiants craignent que la réforme des universités proposée par le gouvernement n’érode sérieusement leurs droits et leurs conditions de vie et d’étude. Gilles et Bérangère, étudiants en géographie à l’Université Tolbiac à Paris ont dit que la question centrale du mouvement des étudiants est l’opposition à la loi Pécresse « 15 universités font le blocage », a dit l’un d’eux. « On ne pense pas qu’avec une journée d’action on puisse faire abroger la loi. Je pense que le mouvement prendra de l’ampleur avec le soutien des syndicats étudiants comme l’UNEF et SUD. » Le WSWS a demandé ce qu’ils pensaient du fait que l’UNEF (Union nationale des étudiant de France, proche du Parti socialiste) avait décidé de ne pas s’opposer à la loi cet été et y avait apporté son soutien. « On n’était pas au courant de ça… Les syndicats essaient de rassembler tout le monde depuis la rentrée mais en été, les étudiants étaient en vacances. Les étudiants doivent se concentrer sur la loi [Pécresse] qui les concerne mais les cheminots et les régimes spéciaux de retraite sont des questions à part. Ils veulent rassembler les deux. En fait les deux choses sont complètement différentes. » Morgane, étudiante en sciences politiques et histoire à Tolbiac, a dit : L’autonomie à l’université, c’est la même chose que la privatisation de l’enseignement supérieur. Avec une mobilisation, des blocages et des manifestations qui prennent de l’ampleur, on espère avec tout ça que ce sera possible de faire abroger la loi. « La plupart des étudiants soutiennent la continuation du mouvement et on fait des assemblées générales pour vérifier ça. On ne veut pas non plus agir contre la volonté des étudiants. Ce qui pose problème c’est la méthode d’action, les blocages d’universités. Il y a des gens qui sont contre de telles méthodes, car ils sont dirigés par des gens qui sont contre les blocus, comme les libéraux, les syndicats de droite, ils s’opposent au blocage. » Le WSWS a demandé s’il était important que les étudiants s’unissent avec les travailleurs qui défendent leurs droits à la retraite (régimes spéciaux) et avec la fonction publique. Morgane a répondu : « On peut manifester avec eux, mais de toute façon on ne peut pas mélanger les choses. « Personnellement, je suis non-syndiquée. On a peur que les syndicats s’approprient le mouvement. Il y a un syndicat très populaire, par exemple, le syndicat majoritaire UNEF qui essaie de manipuler le mouvement. Maintenant que le mouvement est en marche, ils essaient de dire, « oui maintenant on est contre la loi » — ils avaient voté pour, avant, ils avaient négocié, accepté le principe de la loi, et maintenant que le mouvement prend de l’ampleur, ils changent d’avis, et se mettent avec nous. Il y a beaucoup d’étudiants non syndiqués qui sont là. « On va continuer et on va essayer de propager encore plus et empêcher le gouvernement de fermer les facs et d’empêcher les débats. On veut parler aux gens, leur expliquer pourquoi cette action est nécessaire. » Mathieu, étudiant en maths à l’université de Caen en Normandie, a dit : « Je ne participe pas aux AG et je ne suis pas très informé de ce qui se passe dans les AG. Je suis là par solidarité avec le mouvement qui s’oppose à la réforme LRU, qui a été voté dans la précipitation pendant l’été. « La signification politique maintenant, elle se trouve dans le contexte. Il y a énormément d’oppositions en train de voir le jour : La semaine prochaine il y a la manif et la grève des cheminots le 14 novembre, puis la grève de la fonction publique donc il s’agit du fait que toutes ces luttes soient vraiment toutes axées contre la politique de casse du gouvernement. Je compte sur les syndicats d’étudiants, car ça peut structurer le mouvement. Le WSWS a signalé que Bruno Julliard [dirigeant de l’UNEF et étroitement associé au Parti socialiste] avait soutenu la loi et demandé à Mathieu pourquoi, à son avis, Julliard appelait maintenant à la grève. Matthieu a répondu : « Ça c’est bizarre, apparemment oui. Peut être parce qu’il pensait que c’était une question de stratégie. Avec la peur de perdre leur crédibilité, ils sont obligés maintenant de suivre le mouvement. » Girot, étudiant en sociologie à l’université Paris VII, a dit : « En général, on a un très mauvais gouvernement sur le modèle américain. Je ne compte pas sur les syndicats d’étudiants et il n’y a pas assez de monde dans les syndicats. Ils ne sont pas assez connus. Ils ne sont pas unis même entre syndicats. On a un problème de syndicats en France. » Sur la question de la complicité du gouvernement français avec l’administration Bush, la guerre en Irak, la préparation de la guerre contre l’Iran, Girot a dit : « Sarkozy est quelque chose de différent pour le peuple français. On a un président pro- américain. Sarkozy fait une erreur dans ce sens. Tous les Français, en grande majorité, sont anti-américains. Ils ne les aiment pas, je ne parle pas du peuple américain, mais de leur politique, par exemple la guerre en Irak. « J’ai voté pour le PS. Après l’élection, c’est clair il y a des critiques à faire de la gauche Il faudra du temps pour que la gauche se reconstruise. Il y avait quand même une large différence entre Sarko [Sarkozy] et Ségo [Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste] Là, maintenant, il n’y pas d’espoir pour la gauche avant quelques années. Tous les gens ont voté pour la droite. La gauche n’est pas unifiée. Ils ne peuvent rien faire. Personnellement, je suis de gauche, quoi qu’il arrive, je vote pour la gauche. »
Grégoire, étudiant en mathématique à l’Ecole Normale Supérieure a dit au WSWS: « La signification politique du mouvement c’est que, pour l’instant, le mouvement exige l’abrogation de la LRU et peut-être je pense, qu’il y a d’autres revendications possible derrière… Évidemment, c’est important de faire le lien avec d’autres catégories concernées, de répondre aux attaques du gouvernement contre les cheminots, la fonction publique, les étudiants… et il faut répondre tous ensemble aux attaques du gouvernement. »
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