Le Parti de l’égalité socialiste a organisé
une réunion publique le jeudi 14 septembre, une journée après que les enseignants
de Détroit eurent voté la fin de leur grève de deux semaines par une mince
marge. Ils ont défié une injonction de la cour émise le vendredi précédent leur
ordonnant de retourner au travail.
Le nouveau contrat signifie des concessions
estimées à 60 millions $ et a été rejeté par une partie substantielle des
enseignants lors de la réunion syndicale de mercredi dernier. Les enseignants
ont repris le travail sur la base de leur précédent contrat, dans l’attente
d’un vote par courrier sur une proposition de contrat qui a reçu l’approbation
de la Fédération des enseignants de Détroit le jour précédent.
Les questions soulevées par la grève ont
été abordées lors de la réunion du PES de jeudi dernier, tenue au Northwest
Activities Center dans l’ouest de Détroit et à laquelle se sont rendus des
enseignants, des parents et des étudiants. Ed Bergonzi, un enseignant de
Détroit avec une longue expérience, fut le premier orateur.
« La grève de 16 jours et le vote d’hier
sur le retour au travail offrent d’importantes leçons pour les enseignants et
tous les travailleurs de la région de Détroit qui doivent être discutées et
assimilées », a dit Bergonzi.
« Au cœur des leçons que les
enseignants doivent tirer de cette expérience, on trouve le besoin urgent pour
un nouveau mouvement politique de la classe ouvrière et de l’expulsion de ce
mouvement des soi-disant directions ouvrières des différents syndicats, y
compris celle de la Fédération des enseignants de Détroit (FED).
« Déjà, les autorités scolaires se
sentent suffisamment en confiance pour annoncer d’autres fermetures d’écoles et
des congédiements additionnels, maintenant que les enseignants sont de retour
en classe. Les remarques du surintendant des écoles William Coleman après la
réunion de masse d’hier étaient significatives parce qu’il a adopté le point de
vue de la diminution des coûts adopté par les dirigeants de la FED, dont sa
présidente Janna Garrison, pour justifié une nouvelle ronde de fermetures
d’écoles et de congédiements d’enseignants.
« Le président de la commission
scolaire, Jimmy Womack, a surenchéri en discutant de nouvelles compressions
budgétaires dans le district.
« Nous devons considéré comment la
détermination indéniable des enseignants à s’opposer aux demandes de
concessions du district scolaire s’est terminée par un retour au travail et une
entente de contrat qui, bien qu’elle ne comporte pas les dures concessions
originalement demandées par la commission scolaire, est une entente pourrie qui
divise les membres, montant les enseignants plus jeunes ou avec moins
d’ancienneté qui ont été embauchés après 1992 contre les enseignants vétérans,
plusieurs d’entre eux envisageant aujourd’hui la retraite.
« La réponse à cette question demande
d’examiner la façon dont la grève a été dirigée par Garrison et la direction de
la FED, leur perspective et le rapprochement des ennemis des enseignants et de
l’éducation publique que nous avons tous pu voir lors de la conférence de
presse de jeudi. Réunis sur la même tribune, les forces contre les enseignants
— le maire de Détroit, Kwame Kilpatrick, le gouverneur du Michigan, Jennifer
Granhom, Coleman, Womack et une brochette de soi-disant leaders de la
communauté aux côtés d’une Janna Garrison, démoralisée et abattue.
« Une analyse des différentes étapes de la
grève pourrait s’intituler Le récit de trois réunions. La première
réunion, celle du 28 août, dans laquelle les enseignants ont voté par une
majorité écrasante pour la grève presque sans discussion et avec laquelle
l’équipe dirigeante de Garrison était d’accord; la seconde réunion, au cours de
laquelle les enseignants, presque à l’unanimité ont décidé de défier l’ordre de
retour au travail du juge Susan Borman; et la réunion finale, celle d’hier, où
la direction syndicale a réussi à diviser les membres.
« De la première réunion à la
troisième, les enseignants en grève ont eu le soutien et la sympathie
inébranlables de dizaines, si ce n’est de centaines de milliers de
travailleurs, de parents, d’étudiants et même de petits gens d’affaires, malgré
une campagne médiatique vicieuse contre les enseignants.
« Le soutien continu de la masse des
gens a démontré que cela était plus qu’une dispute sur la gestion des employés,
plus qu’une simple grève, mais qu’il existait la possibilité du développement
d’un mouvement social et politique, ce que la grève était en réalité. Les
travailleurs nous regardaient avec admiration, voyant dans la grève une façon
de s’opposer aux demandes incessantes de la grande entreprise et de ses
représentants politiques du Parti républicain et du Parti démocrate d’en donner
encore plus.
« Ils avaient des attentes envers nous
et envers le résultat de notre lutte. Mais nous faisions face à un
obstacle : le refus de la direction de la FED d’organiser toute campagne
pour mobiliser activement cet appui ainsi que le silence complet des
fédérations syndicales des UAW [Travailleurs unis de l’automobile] et de
l’AFL-CIO [la plus grande fédération syndicale aux Etats-Unis]. Même pas les
phrases creuses d’usage. Tout a été fait pour que la grève demeure isolée et
pour garder à bonne distance les travailleurs qui nous appuyaient.
« Les soi-disant amis du Travail au
sein des bureaucraties syndicales qui ont marché de façon pathétique lors de la
parade de la Fête du travail du 4 septembre ne nous ont accordé pratiquement aucune
attention, pas plus qu’aux agents de bord de Northwest Airlines présents eux
aussi. Dans leurs discours, le président de l’AFL-CIO John Sweeney, les
congressistes démocrates John Conyers et Sander Levin ou le gouverneur Granholm
n’ont pas mentionné la grève des enseignants.
« La direction de la FED ne veut et ne
peut pas mener une telle lutte parce qu’ils acceptent le cadre pourri dans
lequel ses disputes sont résolues. Ils acceptent comme incontournable
l’accumulation gigantesque et la concentration de richesse dans les mains de
l’élite dirigeante et l’allocation de ces profits par cette élite comme elle le
désire. Par exemple, des casinos et développement des terrains pour les riches
alors que les citoyens ordinaires de Détroit doivent payer 300 $ chaque
année pour la collecte des ordures. Nous n’avons pas d’argent pour l’éducation
est le refrain de la chanson qu’on nous serine sans cesse, mais pourtant des
écoles privées peuvent ouvrir au mépris de la loi qui embauchent des
enseignants et du personnel de soutien sous-payés et mal entraînés.
« Cette élite dirigeante nage dans la
richesse, s’octroient des bonis et des salaires sans commune mesure avec leurs
talents et leurs valeurs. Coleman et sa femme sont payés 400 000 $ par
année pour présider sur le district scolaire le plus pauvre au pays.
« Le Parti républicain et le Parti
démocrate sont des siamois en ce qui concerne la défense de cette oligarchie et
de sa politique. Ils ont voté en faveur et continuent à soutenir une guerre
sans fin, les campagnes de peur, l’érosion des droits démocratiques et la
destruction des conditions de vie, que ce soit à la Nouvelle-Orléans ou à
Détroit.
« La notion que tout citoyen a le
droit à une éducation publique et gratuite a une longue histoire dans ce pays, une
histoire qui remonte aux premières décennies du 19e siècle. En fait, le Michigan
a été à la tête du mouvement pour une éducation publique, qu’il défendait déjà
à l’époque où il tentait de devenir un Etat membre de la fédération
américaine. De grands éducateurs comme Horace Mann et plus tard, John Dewey,
considéraient l’éducation comme une grande force en faveur de la
démocratisation et de l’égalité.
« Il suffit de dire que la défense du
système capitaliste des profits est incompatible avec la défense de l’éducation
publique, même avec le droit à être éduqué et le droit des enseignants et de la
classe ouvrière à la sécurité économique. »
Jerome White, le candidat du PES aux
élections pour le Congrès dans le 12e district du Congrès au Michigan, a
ensuite pris la parole.
« Les deux dernières semaines de lutte
des enseignants de Détroit ont jeté la lumière sur quelques vérités politiques
que les médias et les politiciens de la grande entreprise tentent de cacher à
la classe ouvrière.
« Les enseignants ne se sont pas
battus que pour eux-mêmes — pour annuler des années de déclin de leur niveau de
vie —, mais pour défendre l’éducation publique à Détroit, qui a été constamment
privée du financement dont elle a besoin depuis des dizaines d’années. Derrière
eux s’est rallié la majorité écrasante des travailleurs de Détroit — les
parents, les étudiants, les travailleurs de la ville et d’autres travailleurs —
qui étaient sympathiques et s’identifiaient à leur lutte.
« De l’autre côté, on trouvait
l’ensemble de l’establishment politique et de la grande entreprise de la ville
et de l’Etat. Des démocrates, tels le maire Kwame Kilpatrick et le gouverneur
Jennifer Granholm, ont dénoncé les enseignants pour faire du tort aux élèves
avec leur grève. Les juges ont menacé les enseignants d’amendes et
d’arrestations. Finalement, les dirigeants de la grande entreprise et les
médias ont insisté qu’il n’y avait tout simplement pas d’argent pour satisfaire
aux demandes des enseignants.
« Ces forces se sont mobilisées pour
défendre l’ordre économique et politique à Détroit, ordre qui permet aux PDG et
aux différents bonzes des grandes entreprises de s’enrichir avec le
démantèlement systématique du système d’éducation publique, la privatisation
des services et la poussée vers le bas des salaires et du niveau de vie des
travailleurs. Cela comprend le pillage des fonds publics au moyen des
diminutions d’impôts et des subventions que les administrations démocrates
successives ont octroyées à la grande entreprise.
« Tous les soi-disant amis du Travail
démocrates, comme mon adversaire, le congressiste Sander Levin qui a été élu
douze fois à ce poste, se sont bien gardés de dire le moindre mot alors que
toutes les ressources de l’Etat étaient mobilisées pour intimider et défaire
les enseignants.
« Dès le début, toutefois, les
enseignants ont fait la preuve de leur grande détermination et résistance. Ils
ont ignoré les provocations des médias et les insultes de la commission
scolaire, du maire et du gouverneur. Devant la menace d’être mis à l’amende et être
arrêtés, ils furent défiants. Après des années de mensonges de la part des
responsables des écoles, du détournement des fonds pour l’éducation, des
compressions budgétaires et des demandes de concessions, les enseignants
savaient qu’ils luttaient pour une juste cause et ils savaient que la majorité
était derrière eux.
« Comment a-t-il été possible qu’après
avoir mené une lutte déterminée pendant plus de deux semaines et dépensé toute
cette énergie, les enseignants aient été forcés d’accepter une telle entente pourrie ?
Après un an de gel de salaires, les enseignants verront leur salaire augmenté à
un taux moindre que celui de l’inflation pour les deux prochaines années et ils
sont aussi forcés de payer plus pour les frais médicaux. Aucune de leurs
demandes pour l’amélioration des conditions d’enseignement n’a été satisfaite
et immédiatement après l’entente, les responsables des écoles ont annoncé leur
plan pour fermer 50 écoles.
« Ce contrat ressemble à ce que les
travailleurs auraient dû accepter si leur grève avait été brisée. Mais ce
n’était pas la position dans laquelle les enseignants se sont trouvés. Leur
grève a été solide ; ils ont obtenu l’appui de la population. Et malgré
cela, finalement, ils ont été forcés d’accepter d’importantes concessions.
Comment expliquer cet état de fait ?
« La réponse se trouve dans le fait
que la grève des enseignants a été délibérément sabotée par les dirigeants de
la Fédération des enseignants de Détroit, les Travailleurs unis de l’automobile
et les autres organisations syndicales. Les enseignants ont été impliqués dans
une confrontation directe avec l’establishment du Parti démocrate au niveau de
la ville et de l’Etat. Leurs demandes pour plus de sécurité économique et pour
des améliorations au système d’éducation contrevenaient aux prérogatives des
intérêts de la grande entreprise qui domine la ville et qui contrôle le Parti
démocrate. Il n’est pas possible pour les enseignants de mener une lutte contre
le Parti démocrate alors que leur organisation, la FED, est dirigée par des
agents de ce même Parti démocrate.
« Les analogies sont limitées, mais
j’aimerais tout de même en faire une qui pourrait aider à illustrer la crise de
direction que confrontent les enseignants, et en fait, toute la classe
ouvrière.
« Durant les premières années de la
guerre civile américaine, les armées nordistes étaient rongées par la mauvaise
gestion et l’indécision, ce qui permettait aux troupes confédérées qui, dans
beaucoup de situations, étaient moins bien équipées et moins nombreuses, de
remporter des victoires et de paralyser l’Union. Le général George McClellan,
qui dirigeait l’armée du Potomac, rendait Lincoln de plus en plus furieux en
refusant de pourchasser agressivement l’armée confédérée, de couper sa retraite
et de la détruire.
« Finalement, Lincoln a été obligé de
se départir de McClellan et de trouver des généraux, comme Grant et Sherman,
qui étaient prêts à mener une guerre totale contre la Confédération. Il devint
rapidement évident que l’hésitation à combattre de McClellan était liée à sa
sympathie pour les esclavagistes sudistes. McClellan s’opposa à la Proclamation
d’émancipation et, en 1864, il se présenta contre Lincoln pour la présidence
démocrate avec un programme cherchant à établir une entente pacifique avec le
Sud qui n’aurait pas touché à l’esclavage. En d’autres mots, le refus de
combattre de McClellan était lié aux intérêts politiques et économiques qu’il
représentait.
« J’ai fait ce dernier point car, au
cours des 25 dernières années, depuis que la lutte des contrôleurs aériens de
la PATCO a été écrasée, les travailleurs ont subi défaite après défaite, et pas
à cause de leur manque de détermination, mais parce que leurs luttes ont été
isolées et trahies par une bureaucratie syndicale qui agit dans le mouvement ouvrier
en tant que représentant, non de la classe ouvrière, mais du Parti démocrate. À
ce titre, ils sont les défenseurs de l’esclavage moderne, le salariat,
c’est-à-dire le système de profit capitaliste.
« Bien que les démocrates se
présentent comme les copains de la classe ouvrière, ils défendent la même élite
dirigeante américaine que l’administration Bush et les républicains. Les deux
partis mènent une guerre au nom de la grande entreprise américaine contre les
emplois et les conditions de vie de la classe ouvrière. Aujourd’hui, les
salaires constituent la plus petite part du PIB depuis 1947, alors que les
profits n’ont jamais été aussi élevés depuis les années 60. La grande
entreprise américaine qualifie cette période "d’âge d’or de la
profitabilité’. Comme l’a fait remarquer un banquier d’affaires, "C’est la
diminution de la part du revenu national allant au travail qui a le plus
contribué à l’augmentation des marges de profit depuis cinq ans."
« La lutte des enseignants a soulevé
la plus fondamentale question politique : qui doit décider de la
distribution et de l’utilisation de la richesse créée par les travailleurs ?
Les ressources de la société doivent-elles être utilisées pour enrichir une
minorité avide d’argent et financer des guerres criminelles pour s’emparer du
pétrole du Moyen-Orient, ou pour créer les meilleurs moyens possible afin
d’éduquer ses jeunes ?
« Je rejette l’affirmation qu’il n’y
a pas d’argent pour l’éducation publique. En plus des milliers de vies, la
guerre en Irak a à elle seule coûté 315 milliards $, assez pour engager 5
millions d’enseignants de plus aux États-Unis. Si l’on divise le coût de la
guerre par villes, Détroit a dû payer un demi-milliard de dollars, ou assez
pour engager 9170 enseignants, ce qui en doublerait le nombre à Détroit. Je
demande un terme à cette guerre criminelle.
Si j’étais élu, je mettrais immédiatement
fin aux allégements fiscaux pour les trois grandes compagnies automobiles, aux
subventions pour les casinos, les stades sportifs, et aux logements de luxe,
qui ont ponctionné des millions aux écoles publiques et à d’autres services.
« La réalité est que la société ne
peut plus se permettre les riches et leurs appétits voraces. Si on obligeait
les 100 plus riches directeurs généraux du Michigan à vivre avec 100 000 $
ou même 200 000 $ par année, au lieu de plusieurs millions de dollars, il
y aurait plus qu’assez d’argent pour satisfaire les demandes de salaires
décents des enseignants et améliorer leurs conditions de travail. En 2005,
William Clay Ford Jr., le directeur du deuxième plus grand constructeur
automobile, a empoché 13 298 279 $, alors que le directeur général de
GM, Richard Wagoner, a reçu 5 479 305 $.
« Détroit a aussi son lot de
milliardaires dans la liste des plus riches Américains du magazine Fortune.
Richard DeVos, fondateur de Amway et propriétaire de l’équipe de basket-ball du
Magic d’Orlando et candidat pour le poste de gouverneur républicain, possède 3
milliards $. Il y a aussi William Davidson, propriétaire de Guardian Glass et
des équipes de basket-ball des Pistons et du Shock de Détroit, qui possède 2,8
milliards $.
« Ronda Stryker, qui a hérité d’une large part de la
compagnie de fourniture médicale, vaut 2,1 milliards $. Il y a aussi le magnat de
la location de camion et manufacturier de pièces d’auto, Roger Penske ($1.7
milliard) et William Pulte ($1.5 milliard) de Détroit, le propriétaire de la
plus grande entreprise de construction résidentielle au pays. La liste se
termine par le magnat des centres commerciaux, Alfred Taubman, le propriétaire
des Robinets Masco et Delta, Richard Manoogian et William Ford Senior, qui sont
aussi milliardaires.
« L’idée qu’il n’y a pas suffisamment d’argent pour
que les enfants puissent jouir des meilleures conditions d’apprentissage possible
est un mensonge. Mais des démocrates, comme Kilpatrick, Granholm et mon
opposant Sander Levin, s’opposent tout comme Bush et les républicains à une véritable
redistribution des richesses de haut en bas. Toutes leurs politiques visent à perpétuer
la redistribution de la richesse du bas vers le haut, la trouvant dans les
programmes sociaux, les salaires et les avantages sociaux. Dans une grande
mesure, ces politiciens, incluant mon opposant démocrate Levin, font eux même
partie du 1 pour cent le plus riche de la population qui s’est enrichi aux
dépens de la classe laborieuse.
« Les principaux représentants de l’école publique de
Détroit sont représentatifs de la corruption et de l’avarice de l’élite qui
dirige cette ville. Le Michigan Chronicle a récemment exposé comment le surintendant
scolaire William Coleman avait détourné des millions de dollars de contrats
technologiques vers de soi-disant entreprises dirigées par des membres de
groupes minoritaires, alors que finalement, ces entreprises n’en étaient pas. Certaines
ne comptaient qu’une personne et aucun équipement. Le journal mentionne que
Coleman avait été impliqué dans des opérations tout aussi douteuses alors qu’il
était le responsable financier en chef du conseil scolaire de Dallas et de San
Francisco.
« L’expérience avec Coleman et d’autres
démocrates comme le maire Kilpatrick réfute les affirmations que l’élection de
représentants afro-américains et que l’élévation des entrepreneurs noirs
permettront de défendre les intérêts des travailleurs des minorités. Au
contraire, ils ne sont pas moins hostiles à la classe ouvrière que leurs
contreparties blanches de l’establishment politique et de la grande entreprise.
Ils désirent tous la fin du système de l’éducation publique, sa privatisation
et l’expansion du système des écoles privées dans le but de s’enrichir grâce à
ce que les investisseurs appellent le "marché de l’éducation" et qui
vaut plusieurs milliards.
« Tous les travailleurs ont une lutte
commune. Plusieurs de ceux de mon district, qui englobe les banlieues nord de
Détroit, sont d’anciens citoyens de Détroit qui ont quitté la ville à cause de
l’élimination des emplois dans l’industrie de l’auto et de compressions
budgétaires répétées dans les services publics, y compris l’éducation. Ces
travailleurs des comtés de Macomb et d’Oakland sont eux aussi confrontés à des
attaques sur leurs emplois et leur niveau de vie et les conditions existent
pour mener une lutte puissante, pour unir les travailleurs noirs, blancs et
immigrants dans une lutte commune.
Cela demande de briser avec le Parti
démocrate et la dictature de la grande entreprise qu’il défend. Les
travailleurs doivent construire un parti politique basé sur un programme
socialiste qui insistera que ce sont les besoins humains, pas les profits, qui doivent
prendre préséance. Nous appelons pour que des milliards de dollars aillent à l’éducation
publique, pour la fin des subventions aux écoles privées et pour l’établissement
d’un véritable contrôle démocratique sur le système de l’éducation par des
comités d’enseignants, de parents, d’étudiants et des autres travailleurs à l’école.
« L’industrie automobile, qui joue un
rôle crucial dans la détermination de l’avenir des écoles publiques, doit devenir
propriété publique pour que la richesse créée par les travailleurs puisse être
utilisée pour satisfaire les besoins de ces derniers et pour remplir une des
obligations les plus importantes de la société, l’enrichissement éducationnel
et culturel de sa jeunesse.
« Je vous presse de commencer à
discuter sérieusement avec les enseignants, les parents et les jeunes du
programme du Parti de l’égalité socialiste, d’appuyer notre campagne électorale
et de nous joindre pour construire notre parti en tant que l’alternative
socialiste de la classe ouvrière. »
(Article original anglais paru le 19 septembre
2006)