Le Parti de l’égalité socialiste (Sri Lanka) fait campagne
pour une enquête sur le meurtre du sympathisant du parti, Mariyadas
Sivapragasam. Mariyadas fut abattu chez lui, dans le bourg de Mullipothana près
de Trincomalee, par un homme armé, dans la nuit du 7 août.
Les témoignages réunis par le SEP indiquent que ce sont les
forces gouvernementales ou des groupes paramilitaires alliés qui sont
responsables. Le meurtre eut lieu peu après une bataille acharnée opposant
l’armée aux LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam) dans les régions
avoisinantes de Mavilaru et de Muttur.
La femme de Mariyadas, Stela Krishanthi était à la maison avec
son mari et leur fils âgé de trois ans au moment des faits. Le tueur arriva
juste après le dîner alors que Stela était dans la cuisine en train de faire la
vaisselle. Elle entendit les coups de feu et lorsqu’elle se retourna elle vit
son mari s’effondrer.
Parlant au World Socialist Web Site la semaine dernière,
Stela soutint entièrement la campagne du SEP pour une enquête. Elle était sous
le choc et en colère après le meurtre, mais résolue à obtenir justice pour son
mari.
« Je fais appel à tous pour qu’ils soutiennent cette
campagne pour une enquête complète sur le meurtre et pour l’arrestation de ceux
qui en sont responsables. Mon mari était connu pour l’aide qu’il apportait sous
toutes les formes possibles à tous ceux qui venaient le voir. Il était très
actif. Je ne l’ai jamais vu avoir peur à aucun moment. Les gens qui nous
connaissent à Mullipothana et à Trincomalee sont choqués et demandent « pourquoi
ces gens l’ont-ils tué? Mariyadas était si serviable vis-à-vis des gens.
« Cette campagne pour démasquer ceux qui ont tué mon mari
aidera au moins à défendre d’autres gens contre ce type d’assassinat. Et cela
aidera à montrer au monde ce qui se passe exactement ici. Aucun média ne parle
de façon critique de ces événements. »
Elle dénonça vivement les rumeurs répandues par l’armée et selon
lesquelles son mari était un sympathisant des LTTE. « C’est faux »
dit elle. « Je sais qu’il soutenait le SEP. Il s’occupait d’activités
sociales telles que les dons en faveur des sports lors d’assemblées dans les
écoles et les églises. Il ne faisait aucune différence entre les écoles
tamoules, cingalaises et musulmanes ».
Stela dit qu’elle avait appris à connaître le SEP et ses
activités. « Je suis contente de connaître un groupe de gens dont
l’activité dépasse toutes les différences ethniques et religieuses. »
Parlant de la reprise de la guerre, elle dit :
« C’est une guerre indésirable qui ne profite pas aux gens ordinaires. Regardez
combien de gens innocents en sont les victimes quotidiennes et combien de gens
sont déplacés. Au moment même où je vous parle, il se peut que quelqu’un ait
été tué.
« J’ai fait l’expérience de la vie de réfugié en 1990
lors de la violence communale. J’avais à peu près douze ans à ce moment. Nous
avions dû loger dans le camp de réfugiés de l’école St Joseph pendant quatre
mois. Nous n’avions tous que les vêtements que nous portions sur nous et nous
n’avions pas de repas convenables ou suffisants. En ce temps, mes parents nous
parlaient des jours de paix et nous racontaient comment ils voyageaient dans
toute l’île sans avoir peur.
« Maintenant, il y a des familles de Muttur à l’école St
Joseph. Cette école a servi si souvent de camp de réfugiés.
« Je ne sais pas exactement pourquoi ou comment cette
guerre a commencé. Mais les politiciens disent souvent dans les médias que
c’est pour ‘protéger le pays’. Mais je ne comprends pas comment ce pays peut
être protégé quand ce sont les gens qui sont victimes de la guerre.
« Les gens font face à des conditions extrêmement
difficiles. Les pêcheurs ne peuvent pas aller en mer. Il y a deux ou trois ans,
le trajet en bus pour aller à Kantalai coûtait 20 roupies. Aujourd’hui, il
coûte 35 roupies. Et les prix risquent encore d’augmenter après la hausse du
prix du carburant la semaine dernière. Les prix augmentent continuellement
quand ont lieu les combats. »
Stela dit qu’il était difficile de survivre avec un salaire
mensuel de 5 à 7000 roupies [50 à 70 dollars]. Il y a même peu de gens autour
de Trincomalee qui gagnent un tel salaire. La misère des jeunes gens est
particulièrement sévère. Ils n’ont pas de travail et ne peuvent pas se déplacer
à cause de la guerre.
« Il faut aussi que je trouve un emploi pour vivre, comme
beaucoup d’autres gens » dit-elle.
Le SEP et le WSWS pressent tous leurs lecteurs et
sympathisants d’écrire aux autorités sri lankaises pour protester contre le meurtre
de Mariyadas et pour exiger une enquête complète, l’arrestation et
l’inculpation de tous ceux qui en sont responsables.
Les lettres de protestation sont à adresser à:
Inspector General of Police Chandra Fernando,
Police Headquarters, Colombo 1, Sri Lanka.
Fax: 0094 11 2446174
Email: igp@police.lk
Attorney General K.C. Kamalasabeyson,
Attorney General’s Department,
Colombo 12, Sri Lanka.
Fax: 0094 11 2436 421
Un double de la lettre devrait être envoyé au Socialist Equality
Party (Sri Lanka) et au World Socialist Web Site.