wsws : Nouvelles et analyses : États-Unis
Une déclaration du Socialist Equality Party (Parti de
l'Egalité socialiste - USA)
(Article original
paru le 12 janvier 2006)
Le Parti de l'Egalité socialiste (SEP) présentera aux élections américaines de mi-mandat, qui auront lieu au mois de novembre prochain, des candidats au niveau des Etats et au niveau fédéral. Il fera campagne dans le plus d'Etats possibles pour construire un mouvement politique de masse en opposition aux démocrates et aux républicains, les deux partis de l'élite dirigeante et du grand patronat.
La campagne du SEP donnera une voix et une direction aux millions de travailleurs et de jeunes, aux Etats- Unis et internationalement, qui s'opposent à la politique de guerre, de répression et d'exploitation de l'administration Bush.
Les Etats-Unis se trouvent dans une profonde crise politique, économique, sociale et morale. C'est une nation dont les visées impériales mondiales sont devenues, pour des millions de ses propres citoyens, un objet de haine.
Dans les quatre ans qui se sont écoulés depuis que l'administration Bush a déclenché sa soi-disant « guerre contre le terrorisme », la politique des Etats-Unis a pris un caractère de plus en plus anticonstitutionnel, illégal et même criminel. Les événements du 11 septembre 2001 ont servi de prétexte à un militarisme effréné et à un mépris affiché de la vie et de la dignité humaines.
Une nation dont les pères fondateurs ont proclamé les « droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la poursuite du bonheur » est à présent dirigée par une cabale de gangsters politiques qui essaie d'abolir le principe de l'habeas corpus et organise des campagnes massives d'espionnage contre des citoyens américains. Les dirigeants de la Révolution américaine proclamèrent leur « respect des opinions d'autrui ». L'actuel occupant de la Maison Blanche et ses sbires font eux, sans vergogne, étalage de leur mépris du droit international et défendent l'usage de la torture. Tandis que Lincoln, quand il était président, en appelait aux « meilleurs anges de notre nature », l'administration Bush en appelle aux instincts les plus bas de la partie la plus réactionnaire de la société.
Font aussi partie de cet appel général à la réaction, l'assaut incessant mené contre les fondements laïques de la république américaine (et qui remontent à l'époque des Lumières) et une campagne en faveur de la bigoterie religieuse et de l'intolérance. L'administration Bush a déclenché une attaque systématique contre les acquis de la culture et de la pensée, y compris ceux de la science, s'attaquant à la recherche sur les cellules souche, rejetant les résultats d'études sur l'environnement et encourageant la dénonciation de la théorie darwinienne de l'évolution par l'intégrisme religieux.
Il y a aux Etats-Unis une opposition immense et profonde à la guerre contre l'Irak et à la politique intérieure droitière de l'administration Bush. Cependant, dans le cadre politique du système bipartite américain il n'existe aucun moyen permettant à cette opposition de trouver une expression véritable et indépendante.
Le Parti démocrate est loin de constituer une opposition politique sérieuse à l'administration ulra-droitière républicaine et agit en complice timoré. Quelles que soient les divergences des démocrates vis-à-vis des républicains, elles sont insignifiantes comparées à ce qui les unit, c'est-à-dire à leur détermination commune à défendre les intérêts domestiques et mondiaux de l'élite économique et financière américaine.
La lutte pour arrêter la guerre en Irak, pour mettre un terme au militarisme impérialiste américain, pour défendre les droits démocratiques, éliminer la pauvreté et instaurer l'égalité sociale, exige la construction d'un nouveau mouvement politique de masse, basé sur une perspective et un programme socialiste.
Il faut un programme international
Le SEP est le seul parti dont le programme exprime les intérêts communs des travailleurs du monde entier et qui s'oppose à toute forme de nationalisme, de chauvinisme ethnique ou religieux et de racisme.
Les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs aux Etats-Unis sont essentiellement les mêmes que ceux rencontrés par les travailleurs des autres parties du globe. La guerre, l'attaque des droits démocratiques, l'exploitation, le chômage, la pauvreté et la destruction de l'environnement naturel ne sont pas seulement des problèmes américains et exigent des réponses au niveau de la planète.
Le fait économique et social prépondérant de notre époque est l'échec du système capitaliste international. Sur une planète habitée par plus de cinq milliards d'êtres humains, toutes les décisions économiques et sociales sont subordonnées à la logique du profit capitaliste et à l'accumulation, contre toute raison, de fortunes personnelles de plus en plus énormes par une petite élite dominante.
Les progrès spectaculaires de la science, de la technologie et de la productivité du travail devraient permettre une forte amélioration du niveau de vie de chaque être humain. Au lieu de cela, les conditions de vie se dégradent pour la grande masse de la population travailleuse du monde entier.
L'année 2005 a suffisamment démontré l'incapacité de ce système à répondre aux besoins les plus élémentaires de la population, de par l'indifférence devant la catastrophe du Tsunami et l'incompétence du gouvernement américain face au désastre causé par l'ouragan Katrina.
A l'époque de l'économie mondiale, les problèmes de la société de masse ne peuvent être résolus que sur la base d'un programme socialiste international. La mobilisation rationnelle, planifiée et humaine des ressources mondiales entrent à chaque instant en conflit avec les intérêts des élites dirigeantes nationales dont la richesse et le pouvoir sont basés sur le système capitaliste existant.
Le grand patronat justifie son attaque de la classe ouvrière en invoquant le spectre de la globalisation. Mais une intégration globale de tous les aspects de la vie économique n'est pas en soi la cause véritable d'une détresse sociale grandissante. Expansion globale et unification des forces productives peuvent, potentiellement, apporter une énorme amélioration du niveau de vie. Mais le progrès social est bloqué par la subordination de ces processus économiques puissants aux intérêts basés sur le profit des élites au pouvoir dans des Etats nationaux qui se font mutuellement concurrence.
Quand, aux Etats-Unis, le patronat dit aux travailleurs qu'ils doivent accepter des réductions massives de salaire ou abandonner leurs emplois pour qu'ils partent dans des régions du globe où on pratique les bas salaires, cela ne fait que souligner le besoin qu'ont les ouvriers américains de s'unir politiquement aux ouvriers des autres pays dans une lutte mondiale pour le socialisme et contre la tyrannie économique des trusts transnationaux.
Le socialisme signifie une réorganisation de la vie économique sur la base des besoins sociaux et du bien commun. Son but est l'élimination de la pauvreté et de l'oppression, et l'augmentation du niveau de vie de la population mondiale sur la base de l'égalité sociale. Cela signifie une étendue maximale du contrôle démocratique sur la politique et les priorités de la société et sur les processus par lesquels est produite et distribuée la richesse.
Les questions essentielles en 2006
Trois questions essentielles et reliées entre elles dominent les élections de 2006 : (1) Les guerres qui se poursuivent en Iraq et en Afghanistan et les préparatifs avancés du gouvernement Bush pour de nouvelles actions militaires plus sanglantes encore ; (2) L'assaut lancé contre les droits démocratiques du peuple américain; (3) L'assaut lancé contre le niveau de vie de la classe ouvrière, soutenu lui aussi par l'administration, et la croissance énorme de l'inégalité sociale aux Etats-Unis.
La position du SEP sur ces questions essentielles est diamétralement et opposée à celle de l'élite patronale.
* Le SEP revendique le retrait immédiat de toutes les troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan!
Il est irréfutable que l'invasion de l'Iraq, en mars 2003, fut organisée sur la base de mensonges complets. Il n'y avait aucune arme de destruction massive en Irak et le régime de Saddam Hussein ne collaborait pas avec Al Quaïda dans la préparation d'attaques contre les Etats-Unis.
La guerre fut organisée non pas pour lutter contre le terrorisme, mais pour assurer la domination par les Etats-Unis des ressources de pétrole cruciales de l'Irak et pour étendre la puissance américaine à tout le Moyen-Orient et à l'Asie Centrale.
Le débat officiel au sein de l'establishment politique sur la guerre en Irak est conduit entièrement dans le cadre de la soi-disant « Guerre contre le terrorisme ». Le SEP rejette entièrement cette tromperie politique, forgée par l'administration Bush afin de justifier les aspirations hégémoniques de l'élite dirigeante américaine. Dans la mesure où une menace terroriste existe, elle est le résultat de la politique de l'impérialisme américain qui, dans le monde entier, a produit misère et oppression, et qui engendre une colère et une haine immenses.
Les candidats du SEP feront campagne pour le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes de l'Irak et de l'Afghanistan. Nos candidats demanderont que tous ceux qui sont responsables de l'invasion illégale et non provoquée de l'Irak soient astreints à comparaître devant un tribunal pour crimes de guerre et que le gouvernement américain compense le peuple irakien pour la destruction et les souffrances qu'il a causé et les familles des soldats américains tués au cours de la guerre, ainsi que les hommes et les femmes blessés physiquement et mentalement.
* Le SEP appelle à la défense et à l'extension des droits démocratiques!
La démocratie est en définitive incompatible avec l'énorme concentration de richesse et l'inégalité sociale existant aux Etat Unis.
La meilleure réfutation de l'affirmation de Bush selon laquelle l'invasion de l'Irak est une guerre pour apporter plus de démocratie est le fait que celle-ci s'accompagna d'une attaque croissante contre les droits démocratiques aux Etats-Unis mêmes. Au nom d'une défense de la « liberté » contre « le terrorisme » l'administration Bush a établi le cadre institutionnel et légal d'un Etat policier aux Etats-Unis, s'arrogeant des pouvoirs policiers et militaires qu'aucun gouvernement n'avait jamais réclamé avant lui, pas même les gouvernements en place durant la Première et la Seconde guerre mondiale.
L'administration Bush a répudié le droit international, la Convention de Genève et toutes les contraintes légales vis-à-vis du pouvoir exécutif. Sous Bush, les Etats-Unis se sont arrogés le droit d'attaquer et d'occuper tout pays de leur choix, d'établir un réseau mondial de prisons, ceux qu'ils visent pouvant être enlevés et y être transportés de force, y être torturés et même assassinés en toute impunité ; et de créer un large dispositif d'espionnage, de surveillance et de provocation à l'intérieur.
Le SEP exige la révocation du Patriot Act, le démantèlement du Homeland Security Department, l'abolition du Northern Command du Pentagone, la fermeture du camp de concentration de Guantánamo Bay et de toutes les autres installations du même genre, et la fin de la torture, des « renditions » et autres atrocités commises au nom du peuple américain.
La défense des droits démocratiques exige une contre-offensive s'opposant aux tentatives de l'administration Bush de mobiliser les forces politiques et sociales les plus réactionnaires et de supprimer les réformes progressistes acquises par le passé. Le SEP défend inlassablement les acquis démocratiques et sociaux du passé, le droit de vote et les libertés civiques, l'enseignement public et universel, les soins pour les personnes âgées, etc., de même que les droits démocratiques garantis par la constitution.
Le SEP revendique l'égalité des droits pour tous et s'oppose à toute discrimination concernant le logement, l'éducation ou d'autres domaines sur la base de la race, l'origine nationale, la religion, le genre ou la préférence sexuelle. Nous défendons le droit indéfectible des femmes à l'avortement souhaité et le droit des homosexuels à se marier et à bénéficier de la même protection médicale, légale et des mêmes allocations chômage que les couples hétérosexuels. Nous nous opposons à la peine de mort comme à une mesure barbare qui sanctionne le meurtre par l'Etat, une punition presque toujours exclusivement imposée aux pauvres et de façon disproportionnée, aux minorités raciales.
Mais la défense des droits démocratiques ne peut pas se limiter à la tâche purement défensive de repousser les attaques contre les libertés civiques et les normes constitutionnelles. La classe ouvrière a besoin d'une forte extension des droits démocratiques, à commencer par une restructuration radicale du système politique américain lui-même, un des plus restrictifs et des moins démocratiques parmi les pays industriels avancés.
Cela devrait inclure l'abolition d'institutions archaïques telles que le Collège électoral, la fin des nombreuses restrictions au droit de vote des citoyens, l'élimination de la myriade d'obstacles destinés à empêcher des partis tiers et des candidats indépendants d'affronter les démocrates et les républicains. Ces barrières vont des lois restrictives et arbitraires concernant l'accès aux candidatures jusqu'à la censure vis-à-vis des candidats tiers exercée par les médias, en passant par les subventions fédérales octroyées aux campagnes électorales démocrates et républicaines. Au total, elles reviennent à une sponsorisation par l'Etat d'un système bipartite de plus en plus discrédité, et si étriqué qu'il en devient irrationnel étant donnée la grande diversité d'un pays de presque trois cent millions d'habitants. Le SEP défend un système de représentation proportionnelle dans lequel tous les partis obtenant une part significative des voix sont représentés dans les institutions législatives.
Le concept même de droit démocratique doit être élargi au-delà du cadre restreint de l'égalité devant la loi et du droit à un procès juste. Il doit embrasser les réalités sociales de la vie de la grande masse de la population travailleuse. Il est donc inséparable d'une lutte contre la concentration de la richesse dans les mains d'individus privés.
Dans une société imprégnée d'inégalité économique et sociale, la conception de droits égaux devant la loi comporte une hypocrisie fondamentale. Le droit de voter tous les deux ou tous les quatre ans représente peu de chose lorsqu'il existe une oligarchie financière imposant sa volonté dans les questions les plus importantes de la vie quotidienne : celles de savoir si les gens auront un emploi, combien ils seront payés et dans quelles conditions ils travailleront.
Il faut donner à la démocratie un profond contenu social et commencer par une démocratisation du lieu de travail où la plupart des gens passent le plus clair de leur temps et où ils dépensent la plus grande partie de leur énergie. La démocratie sur le lieu de travail signifie un contrôle réel de leur vie active par les gens qui travaillent. Les décisions concernant les conditions et la sécurité du travail, les salaires, l'embauche et le temps de travail doivent être soumises au vote démocratique des salariés. Cela présuppose l'ouverture des livres de comptes de toutes les entreprises dans le but d'être contrôlés par les salariés et la confirmation de la direction de l'entreprise par un vote démocratique de tous les employés.
Nous prenons fait et cause pour l'obtention par tous les immigrés, y compris les douze millions de travailleurs sans papiers qu'on vilipende comme « étrangers illégaux », de droits démocratiques et de droits de citoyenneté sans restriction. Nous exigeons que soit mis fin aux attaques anti immigrés, aux razzias, aux arrestations et aux déportations pratiquées par le gouvernement dans le cadre de sa « guerre contre le terrorisme ».
* Le SEP lutte pour la défense des emplois, l'extension des allocations sociales et la hausse du niveau de vie des travailleurs et des jeunes !
L'élite dirigeante américaine affirme qu'il n'est plus possible de financer des emplois à salaire convenable, des retraites, une assurance maladie et des services sociaux tels que l'enseignement public. Elle assure que tout cela doit être sacrifié dans le but de créer des fortunes personnelles plus indécentes que jamais pour le 1 pour cent le plus riche de la société américaine.
A cela, le SEP répond que les travailleurs ne sont pas responsables des banqueroutes d'entreprises qui ont dévasté des communautés ouvrières entières, alors que les managers se détournent des désastres qu'ils ont créés, et des millions de dollars supplémentaires dans leur compte en banque. L'échec spectaculaire d'enseignes du capitalisme américain telles que General Motors et United Airlines, pour ne parler que des plus connues, est une preuve incontestable de la crise générale du capitalisme américain.
Pendant des décennies, les apologistes du grand patronat ont affirmé que le modèle américain de la « libre entreprise » pouvait garantir aux ouvriers des salaires élevés, une bonne protection sociale et des retraites sûres et confortables. On n'avait pas besoin de socialisme, proclamaient ces imposteurs au service du patronat, si le capitalisme pouvait assurer aux travailleurs un niveau de vie élevé.
Les faits économiques de la vie américaine ont réfuté leurs formules creuses.
Depuis 1972, le produit national brut des Etats-Unis a augmenté de 50 pour cent en termes réels. Le Produit intérieur brut par habitant a de même augmenté de façon appréciable. Cela signifie que, en tant que société, il devrait être plus facile et non pas plus difficile de satisfaire les besoins élémentaires de la population travailleuse, des emplois bien rémunérés, une assurance maladie, des retraites sûres, des services publics convenables. Et pourtant, le salaire horaire réel des ouvriers américains a baissé, le revenu des ménages stagne, les retraites ont été saignées à blanc et des prestations sociales vitales telles que les soins médicaux et l'éducation sont en état d'anémie financière.
La production économique a énormément augmenté dans les trente dernières années, mais ceux qui accomplissent le travail n'y ont rien ou presque rien gagné. Au lieu de cela, l'augmentation de la richesse a été monopolisée par une petite partie de la société américaine. Depuis 1979, le 1 pour cent le plus riche de la population américaine a plus que doublé sa part de la richesse nationale, une part qui passe de 19 pour cent à plus de 40 pour cent.
Les dirigeants d'entreprise gagnent à présent 431 fois plus que le salaire moyen d'un ouvrier. L'année dernière, les salaires des dirigeants d'entreprise augmentèrent de 91 pour cent, ceux des ouvriers de 4 pour cent.
Une étude faite par l'administration fiscale (IRS) et rapportée par le New-York Times en octobre 2005, montre l'incroyable inégalité dans le niveau des revenus aux Etats-Unis. En 2003, la dernière année pour laquelle il existe de chiffres complets, le 1 pour cent supérieur accapara entièrement l'augmentation des revenus en termes réels pour l'ensemble des Etats-Unis.
Une vaste redistribution de la richesse, qu'on prendrait aux super-riches et qu'on utiliserait pour le bien de tous, est devenue une nécessité sociale urgente. Nous demandons la réorganisation de la vie économique sur un fondement rationnel et humain, c'est-à-dire socialiste : il faut que la richesse produite par la classe ouvrière soit utilisée pour répondre aux besoins de la population, plutôt qu'aux profits des trusts géants et à l'accumulation de richesse personnelle par une élite privilégiée.
La sécurité économique est un droit humain élémentaire, pas un privilège dont seuls jouissent quelques gens riches. Le SEP revendique l'organisation de la vie économique afin de garantir à tous les travailleurs un niveau de vie confortable.
* Le SEP lutte pour l'égalité sociale!
Le Parti de l'Egalité socialiste avance un programme dont le but est la réorganisation de l'économie des Etats-Unis et du monde, dans l'intérêt de la classe ouvrière. L'actuel système capitaliste, où toutes les forces de l'industrie et de la finance sont la possession d'individus privés et sont sous leur contrôle, doit être remplacé par un système socialiste de propriété publique et de contrôle démocratique de l'économie. Nous sommes pour la création d'un système économique dont le principe organisateur est la satisfaction des besoins humains et non la création de profit et l'accumulation d'immenses richesses privées.
Afin d'établir les fondements économiques d'une réorganisation de la vie économique dans l'intérêt de la grande masse de la population laborieuse, nous sommes pour transformer toutes les entreprises industrielles et toutes les entreprises de technologie de l'information privées et estimées à 10 milliards de dollars ou plus (des sociétés qui, prises dans leur ensemble, contrôlent la plus grande partie de l'économie américaine) en société publiques, avec compensation totale des petits actionnaires, les conditions de la compensation des grands actionnaires devant être négociées publiquement. Le SEP propose aussi la nationalisation des géants de l'industrie médicale et pharmaceutique, ainsi que de tous les grands instituts bancaires et de toutes les grandes compagnies d'assurance. Le SEP préconise en outre la nationalisation des chemins de fer, des compagnies aériennes, de sociétés de télécommunication et des sociétés énergétiques, et le transfert de toutes les ressources naturelles importantes à la propriété publique et leur placement sous contrôle public.
Une telle réorganisation de l'économie américaine permettrait de disposer d'immenses ressources pour réaliser des programmes qui amélioreraient considérablement le niveau de vie de la classe ouvrière.
Nous appelons à la mise en oeuvre d'un vaste programme de travaux publics pour garantir l'emploi de tous ceux qui sont actuellement au chômage et qui sont en mesure de travailler. Il faut répondre au besoin urgent d'augmenter le revenu de millions de travailleurs américains par l'établissement d'un revenu annuel garanti, financé par l'Etat fédéral et indexé sur l'inflation. Afin de créer des emplois et de rendre possible la participation accrue des travailleurs à la vie politique et culturelle, la semaine de travail devrait être réduite à 30 heures, le salaire restant celui de la semaine de quarante heures. Les travailleurs à plein temps devraient bénéficier d'au moins cinq semaines de congés annuels.
Nous appelons aussi à investir massivement pour garantir un enseignement public de haute qualité et un accès gratuit à l'enseignement supérieur ; couverture médicale complète et généralisée ; programmes, subventionnés par l'Etat, de construction de logements confortables et financièrement accessibles ; garantie du droit des travailleurs à adhérer à un syndicat et à contrôler ce syndicat démocratiquement ; interdiction des attaques anti syndicat et des réductions de salaire ; retraite garantie et revenu convenable pour tous les gens qui travaillent ; soutien gouvernemental pour les petites et moyennes entreprises.
Les droits sociaux que nous décrivons ici ne peuvent être réalisés que sur la base de mesures concrètes pour promouvoir l'égalité sociale. La politique fiscale doit être inversée : d'un moyen de piller les gens pour enrichir les millionnaires et le grand patronat, elle doit devenir l'instrument d'une redistribution radicale de la richesse. Cela signifie l'abolition des réductions d'impôts pour les riches introduites sous Ronald Reagan, George Bush l'ancien et George W. Bush, réintroduction des impôts directs sur la fortune, tels que la taxe sur la propriété foncière et abolition des échappatoires et des trucs comptables qui permettent à la plupart des grands trusts de ne payer qu'une part infime d'impôts sur leurs profits. Les impôts doivent être réduits pour la majorité de la population et fortement relevés pour les plus hauts revenus et les plus grandes fortunes.
Il faut porter une attention particulière à l'examen des activités spéculatives des vingt-cinq dernières années et à l'appropriation illégale des ressources des entreprises, aux dépens des ouvriers et des petits actionnaires, par leurs directions. Cette richesse volée doit être restituée et doit servir à l'amélioration des services sociaux et du niveau de vie de la classe ouvrière.
Les droits de la propriété doivent être subordonnés aux droits sociaux. Cela ne signifie pas la nationalisation de tout ou l'élimination des petites et moyennes entreprises, qui sont elles-mêmes victimes des trusts géants et des banques. L'établissement d'une économie planifiée donnera à de telles entreprises un accès facile au crédit et des conditions plus stables sur le marché, tant qu'elles offrent des salaires et des conditions de travail convenables.
Le Parti de l'Egalité socialiste s'oppose aux diverses formes de la politique identitaire, y compris le nationalisme culturel et le féminisme, dont le rôle essentiel est d'obscurcir la division la plus fondamentale de la société capitaliste, celle entre les classes sociales. Nous sommes résolument en faveur de l'intégration et de l'unité des travailleurs. Nous nous opposons à la politique raciale qui est fondamentalement opposée aux intérêts de la classe ouvrière et au besoin de construire un mouvement international de masse contre le capitalisme. Ceux qui affirment représenter les intérêts politiques des minorités représentent invariablement les intérêts d'une mince couche privilégiée de ces minorités, que ce soit les Noirs, les Latino-Américains ou d'autres groupes ethniques, et qui aspirent à l'obtention de postes et de prébendes dans le cadre du système capitaliste.
Dans ce contexte, nous nous opposons à la politique de l'Affirmative Action, [une politique, décrétée par l'Etat, de la préférence donnée aux minorités et aux femmes dans les offres d'emplois et les places dans l'enseignement] qui oppose les travailleurs blancs à ceux des minorités dans une lutte qui les divise pour les emplois et l'accès à l'enseignement. De tels programmes ne profitent qu'à quelques privilégiés et non à la masse des gens faisant partie de ces minorités. Nous insistons pour que soit réalisée une véritable égalité des chances dans le cadre d'un investissement social massif, pour que soient garantis des emplois bien rémunérés, une éducation de qualité, des logements accessibles et autres besoins sociaux. Seule une telle politique basée sur l'unité dans la lutte de toutes les sections de la classe ouvrière, peut créer les conditions d'une société où tous peuvent jouir de la sécurité économique et réaliser leur véritable potentiel, et non une politique où des chances restreintes sont distribuées au compte-goutte sur la base de la race ou du genre.
Le Parti de l'Egalité socialiste appelle aussi à des mesures destinées à permettre à la population travailleuse d'accéder pleinement aux arts et à la culture. La culture populaire américaine était, il y a un temps, un des joyaux de la culture mondiale, un pôle d'attraction de par son esprit innovateur et son puissant souffle démocratique et humaniste. Comme dans d'autres domaines, la soumission de la culture au profit a conduit à une immense dégénérescence.
La culture populaire a souffert de l'impact des coupes budgétaires visant les arts et de l'assaut idéologique droitier mené contre l'expression artistique. Les subventions d'Etat accordées aux musées, aux orchestres, aux théâtres à la télévision et à la radio publique ont été supprimées. L'enseignement artistique et musical a été réduit de façon drastique ou carrément éliminé dans la plupart des écoles publiques. On a réduit les horaires d'ouvertures des bibliothèques et les services qu'elles offraient. Le dommage infligé par cette approche vénale et philistine au tissu moral et intellectuel de la société est incommensurable. Il existe, en revanche, un lien indiscutable entre la glorification du militarisme, la brutalité, l'égoïsme et l'hostilité vis-à-vis de l'héritage artistique et culturel des générations précédentes.
Le Parti de l'Egalité socialiste revendique une augmentation massive des finances en faveur des arts et la création de nouvelles écoles et centres de formation afin que toutes les parties de la population puissent accéder à la musique, à la danse, au théâtre et aux beaux-arts, soit gratuitement soit pour un coût modique. Les décisions concernant les subventions ou les bourses d'études pour les arts doivent être retirées des mains des politiciens et des bureaucrates et mises sous le contrôle de comités d'artistes, de musiciens et d'autres travailleurs de la culture.
Seul un programme économique socialiste peut garantir le développement rationnel des ressources limitées de la planète. La subordination de toute l'activité humaine à la recherche du profit et à l'accumulation de la richesse personnelle menace de provoquer un désastre écologique. L'incapacité du système de profit de faire face à ce problème ou à tout autre posé par les besoins de plus en plus complexes de la société de masse, crée un danger mortel pour la survie de l'humanité. La planification économique socialiste créera les conditions d'une véritable collaboration dans la protection de l'environnement sur terre.
Pour l'indépendance politique de la classe ouvrière
Comme pré-condition à une lutte contre la guerre, la répression et l'attaque du niveau de vie et des droits démocratiques, aux Etats Unis comme sur le plan international, il faut établir l'indépendance politique de la classe ouvrière. Le principal objectif de la campagne du Parti de l'Egalité socialiste est la réalisation de cette tâche essentielle, par la création d'une base pour le développement du SEP comme parti de masse indépendant de la classe ouvrière américaine.
Le SEP insiste sur le fait que la tâche politique la plus urgente de la classe ouvrière est une rupture complète d'avec le Parti démocratique et avec tout le cadre du « système bipartite ». Les divergences entre le Parti démocrate et le Parti républicain, si elles existent, sont de nature purement tactique et concernent la meilleure manière de garantir les intérêts de l'élite capitaliste aux Etats-Unis et au niveau mondial.
Le Parti démocrate ne s'oppose pas sérieusement au fait que Bush passe outre au Congrès, au droit et à la constitution et qu'il établit le cadre d'une dictature présidentielle. Cela fait longtemps que ce parti a répudié toute politique de la réforme sociale et adopté une politique d'enrichissement des couches les plus riches de la société aux dépens de la population laborieuse.
La raison profonde de la complicité du Parti démocrate avec Bush et les républicains est qu'il défend les intérêts fondamentaux de la même élite dominante capitaliste. Sa fonction spécifique dans le cadre du système bipartite est de se présenter comme le « parti du peuple » dans le but d'étouffer et de neutraliser tout mouvement d'opposition sociale venu d'en bas.
Soutenez la campagne électorale du SEP !
Le SEP fait appel aux milliers de lecteurs du World Socialist Web Site, aux sympathisants du SEP et à tous ceux qui s'opposent à la politique de guerre et de répression et à l'attaque du niveau de vie, à soutenir activement notre campagne électorale. (A ce sujet visiter notre site en anglais : our election campaign).
La campagne électorale du SEP ne dispose pas des milliards de dollars (et ne désire pas non plus y avoir accès) grâce auxquels le patronat américain et les super-riches financent le Parti démocrate et le Parti républicain et leurs campagnes réciproques de calomnies et de mensonges. Ce que nous voulons faire, c'est-à-dire élever la conscience politique de la classe ouvrière, ne peut être réalisé que par le développement d'un mouvement politique de la base qui mobilisera en grande masse les travailleurs, ceux qui travaillent à leur compte, les jeunes et les étudiants et qui se poursuivra au-delà de l'élection même, créant la base pour la construction d'un parti socialiste de masse de la classe ouvrière.
Nous présentons ce défi à nos supporters: rejoignez notre effort à faire connaître la campagne du SEP, gagnez du soutien pour ses candidats, organisez la discussion politique de notre programme parmi les jeunes et les travailleurs. Organisez des meetings dans vos quartiers et vos localités, sur votre lieu de travail, dans les écoles afin d'informer sur la campagne du SEP. Faites la plus large distribution possible de cette plate-forme électorale. Aidez à construire le SEP en tant que nouveau parti politique de la classe ouvrière.
Nous reconnaissons le fait que, dans l'organisation de cette campagne, nous avons devant nous d'énormes obstacles. Il y a dans le système politique américain une profonde absence de démocratie. Le système bipartite se perpétue en cherchant à exclure des élections toutes les alternatives indépendantes, en particulier celles qui se trouvent à gauche. Il le fait en utilisant toute une batterie de lois électorales qui imposent aux partis tiers et aux partis indépendants des conditions prohibitives et arbitraires en fait de signatures et de délais de dépôt des listes, visant à bloquer plutôt qu'à faciliter une participation à l'élection. Il s'aide aussi de médias contrôlés par le patronat qui excluent systématiquement les points de vue critiques, en particulier ceux des socialistes.
Nous avons néanmoins l'intention de faire une campagne ambitieuse. Nous le faisons sur la base d'un programme fondé sur des principes socialistes et internationalistes et nous sommes confiants dans le fait que ce programme trouvera un soutien grandissant parmi les travailleurs. L'ampleur de cette campagne, le nombre de candidats que nous pourrons présenter, le nombre de mandats que nous pourrons briguer, le nombre d'Etats et de villes où nous pourrons faire campagne, dépendra du soutien et de la participation des travailleurs, des étudiants et des jeunes qui se feront connaître pour aider les candidats du SEP à se présenter.
Rejoignez la lutte pour le socialisme!
Le Parti de l'Egalité socialiste se fonde sur les grandes traditions du mouvement socialiste international. Le socialisme, cela veut dire l'égalité, la solidarité humaine et la coopération, l'émancipation matérielle et spirituelle de l'humanité de l'oppression et du besoin. La première tâche du socialisme est l'élimination de la pauvreté, un but tout à fait réalisable étant donné l'énorme développement des forces productives de l'humanité et les formidables progrès de la science et de la technologie. Le socialisme continuera de faire augmenter le niveau de vie des grandes masses de l'humanité et de créer les conditions d'une égalité complète.
Mais l'homme ne vit pas que de pain et la perspective du socialisme ne s'arrête pas à la satisfaction, si cruciale soit-elle, des besoins matériels immédiats. Cet accomplissement pose aussi les fondements d'une énorme floraison de la culture, de la science et du niveau intellectuel et moral des individus, hommes et femmes. La perspective du socialisme c'est le plus grand développement possible des talents, des intérêts et des possibilités des gens dans un monde où la propriété sociale des moyens de production, la planification et la coopération internationale, ainsi qu'une vaste extension de la participation populaire et du contrôle démocratique, aura rendu l'homme capable de surmonter la misère démoralisante, l'insécurité économique et les effets déshumanisants de la lutte de tous contre tous.
Avec Karl Marx, le socialisme est devenu une science. Avec la Révolution d'octobre, il est devenu le mouvement populaire de masse qui renversa le capitalisme et établit le premier Etat ouvrier, l'Union soviétique.
La Révolution russe faisait partie d'une vaste lutte internationale de la classe ouvrière pour l'égalité sociale. Chaque progrès important des travailleurs américains fut associé au socialisme et eut à sa tête des militants aux idées socialistes, depuis la journée de huit heures à l'abolition des lois pour la ségrégation raciale dans le sud des Etats Unis, en passant par les lois contre le travail des enfants, l'enseignement gratuit et universel et la formation de syndicats industriels de masse.
On a mésusé et trahi le socialisme comme ce fut le cas avec beaucoup de grands idéaux. En Union soviétique, il fut trahi par la bureaucratie qui s'est développée sous Joseph Staline. Le Stalinisme n'était pas la continuation de l'héritage égalitariste et internationaliste de la Révolution russe. C'était une réaction conservatrice, bureaucratique à la révolution, basée sur le programme nationaliste du « socialisme dans un seul pays ». La bureaucratie stalinienne écrasa la démocratie ouvrière, imposa une dictature, exécuta les véritables marxistes et sabota les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière dans le monde entier, tout cela au nom du « socialisme ». Cette trahison de la Révolution russe et du socialisme eut son point culminant dans la collaboration directe de la bureaucratie stalinienne avec l'impérialisme international et dans le démantèlement de l'Union soviétique et la restauration du capitalisme au début des années 1990.
Aux Etats-Unis, les luttes de la classe ouvrière furent trahies par la bureaucratie qui s'est développée dans les syndicats. La bureaucratie syndicale défendit le système capitaliste et subordonna politiquement les ouvriers au grand patronat américain, avant tout par leur alliance avec le Parti démocrate. La trahison de la bureaucratie de l'AFL-CIO a conduit à une assimilation des syndicats aux directions des grandes entreprises et à leur transformation en instrument d'oppression plutôt que de défense de la classe ouvrière.
Notre mouvement se fonde sur l'héritage des représentants les meilleurs, les plus courageux et les plus clairvoyants de la classe ouvrière, qui luttèrent pour le socialisme en s'opposant à la bureaucratie. Dans cette tradition la plus grande personnalité fut Léon Trotsky, dirigeant de la Révolution russe, qui mena la lutte contre les trahisons du stalinisme et qui, en fondant la Quatrième Internationale, le parti mondial de la révolution socialiste en 1938, posa le fondement d'une renaissance du mouvement ouvrier international.
L'Amérique a aussi produit de grands combattants pour le socialisme, des hommes et des femmes qui luttèrent contre les bureaucrates syndicaux et consacrèrent leur vie à l'émancipation de la classe ouvrière. Parmi ceux-ci, il y eut des hommes comme Big Bill Haywood, Eugène Debs et James Cannon. Les travailleurs américains doivent se réapproprier ce riche héritage socialiste afin d'organiser la lutte d'aujourd'hui pour transformer la société selon les intérêts du peuple et pour mettre un terme à la pauvreté, à l'exploitation et à l'oppression aux Etats-Unis et dans le monde entier.
Nous appelons tous ceux qui s'opposent à la guerre et
au militarisme et à l'attaque des droits démocratiques
et qui soutiennent la lutte pour l'égalité sociale
à contacter le Socialist Equality Party et le World Socialist
Web Site et à se porter volontaires pour organiser des
campagnes de pétitions afin de permettre au SEP de figurer
sur les listes électorales dans leurs Etats et dans leurs
localités. Nous appelons tous ceux qui sont d'accord avec
le programme du SEP à se faire connaître et à
se présenter eux-mêmes comme candidats du SEP.
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