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Israël lance un assaut militaire sur Gaza Par Chris Marsden 29 juin 2006 Utilisez
cette version pour imprimer Mercredi à 2:30 du matin (heure d’Israël), les forces
militaires israéliennes ont lancé une importante attaque contre Gaza, dirigeant
des missiles et des bombes sur la principale centrale énergétique du territoire
ainsi que sur trois ponts. Des unités d’infanterie et de blindés ont peu de
temps après commencé à pénétrer dans le sud de Gaza. La destruction de la centrale énergétique, qui est située
dans le camp de réfugiés de Nusseirat au centre de Gaza, a plongé dans le noir
de grandes parties du territoire, y compris la ville de Gaza. L’un des ponts
détruits était un lien important entre le nord et le sud de Gaza. Bien que des responsables des Forces de défense
israéliennes affirment que l’opération a pour but de secourir le caporal
israélien Gilad Shalit, qui avait été capturé dimanche par des militants
palestiniens, l’ampleur de l’attaque sur Gaza, la prise pour cible des infrastructures
stratégiques et la mobilisation de plus d’une centaine de chars d’assaut et de
milliers de soldats israéliens démontrent l’absurdité de ces affirmations. L’aile armée du Hamas avait revendiqué l’attaque commune,
avec d’autres factions, contre un char d’assaut à un poste de frontière
israélien, survenue le 25 juin. Durant l’assaut, deux soldats israéliens
avaient été tués et Shalit avait été fait prisonnier. Israël exploite la capture de Shalit en tant que prétexte
pour lancer une offensive militaire dans Gaza, planifiée depuis longtemps.
Cette offensive fait partie d’une campagne qui vise à faire échouer tout retour
à des pourparlers de paix et à attiser délibérément le conflit. À la veille de l’attaque d’Israël sur Gaza, le premier
ministre Ehud Olmert avait déclaré: «Il est bientôt temps pour une opération
israélienne complète, brutale et puissante. Nous n’attendrons pas
indéfiniment.» «J’ai donné à nos commandants militaires les ordres de
préparer l’armée à une grande opération militaire prolongée afin de frapper les
chefs terroristes et toux ceux impliqués. L’immunité ne sera accordée à
personne.» Ministre du cabinet et ancien général, Benjamin Ben-Eliezer
a déclaré à la radio militaire que les chefs du Hamas pourraient devenir des
cibles d’assassinat. Même son chef spirituel Khaled Meshaal, qui vit
présentement en exil à Damascus, pourrait être ciblé. Le gouvernement israélien a déjà approuvé un plan d’urgence
qui ferait cesser les livraisons de nourriture, d’eau et de gaz à la bande de
Gaza. Olmert a rejeté d’emblée la demande de libération des
femmes et enfants palestiniens emprisonnés par Israël, demande soulevée par
l’aile militaire du Hamas et deux ramifications des Comités de résistance
populaire, la brigade Saladin et l’Armée de l’islam. «Ceci n’est pas une
question de négociation ni de marchandage», a déclaré Olmert. «La libération
des prisonniers ne se trouve absolument pas dans les projets du gouvernement
israélien». Environ 100 femmes et 300 jeunes palestiniens de moins de
18 ans sont présentement captifs dans les prisons d’Israël. Au moment où l’armée israélienne et le gouvernement
déclaraient être inquiets à propos de ce qui allait advenir de Shalit, des
signes apparaissaient comme quoi ils auraient permis l’assaut à Kerem Shalom
menant à sa capture afin de justifier le déclenchement des hostilités contre
l’autorité palestinienne dirigée par le Hamas. Le service de sécurité d’Israël, Shin Bet, a insisté sur le
fait qu’il avait fourni au gouvernement des avertissements très détaillés au
sujet de l’attaque palestinienne. Le ministre de la Défense de l’Israël, le
leader du Parti travailliste Amir Peretz, a dit durant une réunion du conseil
des ministres dimanche qu’il avait été mis au courant d’infiltrations par des
militants, mais que les avertissements étaient de nature très générale.
Toutefois, des sources du Shin Bet ont dit au quotidien Haaretz que le
ministre de la Défense avait en sa possession beaucoup plus de détails que
Peretz et les officiers des Forces de la Défense israéliennes (FDI) avaient
laissé entendre. «Les sources ont dit que tout
l’establishment de la Défense avait reçu l’avertissement spécifique, par écrit
et oralement, que des militants avaient l’intention d’utiliser un tunnel pour
enlever des soldats dans les points de passage de la partie sud de la frontière
entre l’Israël et Gaza», a rapporté Haaretz. «Ils ont ajouté qu’ils ne
pouvaient pas expliquer pourquoi l’armée avait minimisé l’importance de cet
avertissement.» En plus, Ro’i Amitai, le conducteur et
unique survivant de l’équipe dans le tank attaqué a dit que son unité avait
reçu un avertissement des services du renseignement juste une journée plus tôt,
indiquant que les Palestiniens creusaient un tunnel. Hospitalisé au Centre
médical Soroka de Be’er Sheva, Amitai a dit que lorsque son tank a été attaqué,
le commandant de l’escouade a ordonné aux soldats à l’intérieur du tank de
sortir. Des commentateurs ont noté que le tunnel
creusé par les militants faisait près d’un demi-kilomètre et que c’est
exceptionnel que les FDI ne l’aient pas détecté. Silvan Shalom du Likoud, le parti
d’opposition de droite, a déclaré : «Il est maintenant connu qu’il y a eu
avertissement. Je crois que l’avertissement était très précis. Il n’y a pas de
doute que nous devrions enquêter sur la dispute entre le Shin Bet, qui déclare
avoir transmis des informations précises, y compris le lieu et la méthode de
l’attaque, et les FDI.» La demande d’enquête du Likoud (une première
enquête devra déjà faire un rapport le 10 juillet) est associée à des demandes de
guerre. Le chef du parti Binyamin Netanyahu a dit à l’Assemblée de l’agence
juive : «Nous devons faire tomber le gouvernement du Hamas». Même si on devait attribuer le succès du
raid palestinien et la capture du premier soldat israélien en 12 ans a un
«échec» du renseignement, la pose d’Olmert comme le parti offensé ayant à
répondre «au désir meurtrier et haineux des islamiques extrémistes fanatiques
de détruire l’État d’Israël» serait quand même une fraude. Comme toujours, la propagande du
gouvernement est basée sur l’empressement des médias à «oublier» ce qui s’est
passé avant et sur l’appui de Washington. En fait, les événements se
développent selon une ligne bien définie : l’augmentation de la répression
israélienne provoque des actes de résistance souvent désespérés, qui sont
utilisés pour justifier une réponse militaire très disproportionnée. L’attaque menée dimanche sur l’escouade de
tank israélienne survient après cinq mois d’offensive militaire israélienne et
un siège économique des Territoires occupés, qui ont causé la mort ces
dernières semaines de 14 civils palestiniens, dont les huit personnes tuées le
9 juin alors qu’elles pique-niquaient sur une plage à Gaza. Selon les Nations
unies, Israël a lancé plus de 5.000 obus sur Gaza depuis mars, dévastant son
infrastructure et enlevant des dizaines de vies humaines. Le but de ces provocations délibérées et
calculées est de saboter tout éventuel rapprochement entre Fatah, le Hamas et
le Djihad islamique sur la base que les islamiques accepteraient de mettre au
rancart leur appel à la destruction d’Israël. Avant-hier, Hamas a indiqué son acceptation
de la soi-disant Charte des prisonniers qui appuie la solution des deux États
au conflit avec Israël, abrogeant ainsi sa propre charte, qui prône la
destruction d’Israël et écarte toute négociation de paix. Tel Aviv espérait provoquer une réplique
des groupes militants qui fournirait une casus belli à l’offensive tous azimuts
maintenant en cours dans la Bande de Gaza. La capture de Shalit, dont le
portrait a fait la une de tous les journaux israéliens, fournit au gouvernement
de coalition mené par Kadima le prétexte qu’il cherchait. L’assaut militaire lancé par Israël contre
Gaza, une des régions les plus densément peuplées au monde, peut
potentiellement devenir le plus sanglant depuis les centaines de morts causées
en Cisjordanie en 2002 par les opérations «Bouclier défensif» et «Voie
déterminée». L’Égypte a indiqué qu’elle était prête à collaborer à cette
attaque. Des responsables de la sécurité à Caire ont dit avoir posté 2.500
policiers sur la frontière pour contenir le flot de réfugiés qui résulterait
d’une invasion israélienne de Gaza.
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