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Allemagne : le Parti de l’égalité socialiste participera à l’élection au Landtag de Berlin
Par Ulrich Rippert
10 juin 2006
Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG - Parti de l’égalité socialiste, Allemagne) participera en septembre à l’élection du parlement de la ville de Berlin Le parti présentera sa propre liste de candidats au niveau de la ville de Berlin.
La commission électorale a décidé lors de sa réunion du 1er juin de l’admission de la candidature du PSG. Au total, 36 partis ont été admis à l’élection au Landtag qui se tiendra le 17 septembre 2006. Figurent parmi eux un nombre d’organisations de droite telles les Républicains, le NPD néonazi (Parti national démocratique d’Allemagne), le PRO (Partei Rechtsstaatlicher Offensive - Parti d'Offensive constitutionnelle) et le Groupe État constitutionnel.
Afin de compléter son admission à l’élection, le PSG doit à présent collecter la signature de 2.200 électeurs jouissant du droit de vote. Chacun d’entre eux doit remplir un formulaire qui sera vérifié par l’Office de déclaration des résidences.
Le PSG considère sa participation à l’élection de Berlin comme un pas important dans la construction d’un parti socialiste international qui lutte contre la guerre, défend les droits démocratiques, l’égalité sociale et travaille à l’éradication de la pauvreté.
Le PSG se présente contre le gouvernement de la ville de Berlin qui est formé par une coalition du SPD (Parti social-démocrate allemand) et du Linkspartei.PDS (Parti de la Gauche.PDS, parti du socialisme démocratique) qui aime à se qualifier de gouvernement «rouge-rouge» mais qui, en réalité, représente le proverbial «népotisme berlinois» du monde des affaires et de la politique et qui est haï par la population.
Une déclaration appelant au soutien de la campagne électorale du PSG commence par ces mots: «Notre objectif est de donner une voix claire et une orientation socialiste révolutionnaire à la vaste opposition contre la politique antisociale du gouvernement de la ville de Berlin composé par le SPD et le Parti de la GauchePDS.»
Le PSG rejette sans équivoque l’argument constamment avancé selon lequel «les caisses sont vides», formule standard employée par les riches et les ultra-riches pour faire passer en force des coupes sociales et imposer la misère à la population entière.
Selon la déclaration électorale du PSG, «Ce n’est pas seulement le nombre de sans abris, de mendiants et de familles appauvries qui augmente radicalement, mais aussi celui des personnes aisées et des millionnaires.»
«Les cadeaux fiscaux appliqués par le gouvernement fédéral rouge-vert ont entraîné une gigantesque redistribution de la richesse du bas de la société vers le haut. De nombreux millionnaires et de grosses entreprises se vantent à présent d’avoir considérablement réduit le montant de leurs impôts ou même de l’avoir réduit à zéro. A la perte de recettes de 1,8 milliards d’euros des caisses de la ville de Berlin suite à la réforme des impôts de 2001 viennent s’ajouter 1,75 milliards que le Sénat a casqué la même année pour cautionner l’affaire scandaleuse de la société Berliner Bankgesellschaft. Depuis, dans le cadre de la «loi de contrôle du risque», quelques 300 millions d’euros issus des impôts sont annuellement mis à la disposition de la Bankgesellschaft dans le but de sauvegarder les placements lucratifs de l’élite berlinoise.»
Le PSG ne cache pas que sa candidature a pour but de mettre un terme à cette orgie d’enrichissement. «Notre objectif n’est pas de réformer le capitalisme ou de demander l’aumône, mais de le remplacer par un système socialiste dans lequel l’économie sert les besoins de la population laborieuse et non les profits d’une oligarchie financière et la cupidité des PDG.» poursuit le manifeste.
Sur la base de sa perspective socialiste et internationale, le PSG lutte pour l’indépendance politique de la classe ouvrière. Cette question revêt une importance toute particulière à Berlin. Il n’existe guère d’autre ville ou d’autre Land allemand où toutes les coalitions les plus diverses ont déjà été essayées, en allant de la soi-disant «grande coalition», à la coalition «rouge-vert» en passant par une « Ampelkoalition » («coalition feu tricolore, rouge, verte, jaune» SPD-Verts-FDP) jusqu’à la coalition «rouge-rouge» qui est au pouvoir actuellement. En ce qui concerne la population, le résultat n’a guère changé: un chômage croissant, la fermeture de structures et de services sociaux, la suppression de droits sociaux et démocratiques et plus de misère. Entre-temps, la pourriture de la société qu’entraîne cette politique fournit le terreau nourricier des forces de l’extrême-droite.
La campagne électorale du PSG vise à arracher la classe ouvrière à l’influence de la social-démocratie et de toutes ses annexes. Le PSG se positionne en cela directement à l’opposé du groupe de l’Alternative électorale Travail et Justice sociale (Wahlalternative Arbeit und Soziale Gerechtigkeit - WASG) dont le programme est tout à fait contradictoire et superficiel.
Sur le plan fédéral, le WASG s’efforce d’aboutir à une union avec le Parti de la Gauche.PDS tout en se portant en même temps candidat contre ce dernier. Son but est de détourner les critiques croissantes faites à l’encontre de la politique gouvernementale de la coalition SPD et Parti de la Gauche.PDS et de les ramener vers les illusions éculées, selon lesquelles les appareils de la bureaucratie syndicale et de l’ancienne bureaucratie stalinienne, en l’occurrence le PDS, peuvent être réformés et poussés vers la gauche.
Cependant, les expériences politiques de ces deux dernières décennies partout dans le monde, montrent que c’est le contraire qui se produit. Sous la pression d’en bas, les appareils réformistes vont de plus en plus à droite. Le récent congrès fédéral du WASG a également confirmé cette évolution. Il a expressément défendu la politique antisociale du sénat de Berlin et s’est opposé à une participation du WASG à l’élection de Berlin avec ses propres candidats. Ce n’est que par une ordonnance de référé du tribunal que le comité directeur de l’association de la ville de Berlin a pu annuler l’interdiction que lui avait imposée le comité de direction du WASG.
Le WASG de Berlin nourrit l’illusion qu’il est possible de réformer le Parti de la Gauche.PDS dans l’intérêt de la population laborieuse. Cela ne peut mener qu’à une frustration politique qui sera exploitée par les forces de la droite. La position adoptée par le PSG est diamétralement opposée et souligne qu’«il est grand temps de mettre un terme aux espoirs et aux illusions selon lesquelles il serait possible de parvenir à une politique et à une solution meilleures pour régler les problèmes de la société en exerçant une pression sur le SPD, le Parti de la Gauche.PDS ou les syndicats »
Le Parti de l’égalité socialiste lance un appel pour un vaste soutien dans sa collecte des signatures indispensables à la participation à l’élection, à la distribution de matériel politique et à l’organisation de réunions électorales. Le PSG appelle également les lecteurs du World Socialist Web Site à verser généreusement des dons pour le financement de sa campagne électorale.