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Katrina, la guerre en Irak et la lutte pour le socialisme

Déclaration du Parti de l'égalité socialiste (États-Unis)

23 septembre 2005

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La déclaration suivante fut distribuée par des sympathisants du Parti de l'égalité socialiste (États-Unis) et du World Socialist Web Site aux manifestations anti-guerre tenues samedi le 24 septembre à Washington, Los Angeles, San Francisco et Seattle.

Alors que des milliers de personnes manifestent ce week-end contre la guerre en Irak, les événements tragiques et dramatiques en Nouvelle-Orléans ont clairement posé la nécessité d'une nouvelle stratégie politique socialiste pour guider la lutte contre le militarisme et la réaction sociale.

Les très nombreuses victimes et souffrances humaines sur la côte du Golfe du Mexique sont moins le produit d'une soudaine catastrophe naturelle que d'une très longue désintégration sociale, dont la guerre en Irak est elle-même une manifestation.

L'abandon de dizaines de milliers de citoyens pauvres de la classe ouvrière dans les rues inondées de la Nouvelle-Orléans, laissés sans nourriture, eau ou médicaments, a mis à nu la faillite politique, sociale et morale du capitalisme américain.

La glorification du marché capitaliste, l'impitoyable subordination de tous les intérêts sociaux à l'accumulation privée de richesses, le rejet des formes les plus élémentaires de planification sociale en faveur de la course effrénée aux profits des entreprises: tout cela a préparé le terrain pour la catastrophe Katrina.

Tout comme y a participé aussi l'interdiction instaurée par l'establishment dirigeant et les médias de tout véritable débat sur les alternatives politiques à ce système. L'incessante diffamation du socialisme a elle-même contribué aux conséquences horribles en Nouvelle-Orléans.

Voilà maintenant presque deux décennies, le désastre nucléaire de Tchernobyl avait été, selon les médias américains et européens, la preuve décisive de l'échec du système soviétique, annonçant ainsi sa chute. Et effectivement, l'on ne peut douter que cela exprima l'incompétence et l'indifférence de la bureaucratie dirigeante. N'est-il pas encore plus justifié d'affirmer que l'ouragan Katrina a révélé l'échec du capitalisme américain?

L'ouragan a mis en lumière certains éléments essentiels de la crise profonde de ce système: la privation sociale vécue par des dizaines de millions de personnes aux États-Unis et le vaste gouffre séparant l'énorme majorité des gens (ceux travaillant pour un salaire) d'une oligarchie fabuleusement riche qui contrôle les deux principaux partis politiques.

De plus, il a exposé le déclin objectif du capitalisme américain, exprimé par la désintégration de son infrastructure ainsi que par l'incompétence et la confusion à tous les niveaux du gouvernement. Le monde entier a assisté dans l'horreur et la stupéfaction à la réaction de la «super-puissance», qui ressemblait à celle d'un régime pauvre du Tiers-monde.

La négligence et l'indifférence criminelles affichées par l'administration Bush envers la population de la Nouvelle-Orléans sont liées à la criminalité et au sadisme de la guerre américaine en Irak, qui a maintenant coûté la vie à plus d'une centaine de milliers d'Irakiens et à plus de 1.900 soldats américains.

Tout comme la dévastation sur la côte du Golfe du Mexique n'était pas simplement le produit d'une catastrophe naturelle, la guerre elle-même n'est pas qu'une aberration, une conspiration fomentée par une poignée d'idéologues de droite. Il s'agit plutôt du produit inévitable d'une société capitaliste américaine en profonde crise.

La guerre en Irak a été déclenchée dans les intérêts de l'élite dirigeante américaine. Son principal objectif stratégique, dès sa conception, a été d'établir la domination du capitalisme américain sur la région du Golfe Persique et sur ses énormes réserves de pétrole et de retirer tout contrôle de ces réserves aux rivaux économiques de Washington en Europe et en Asie.

L'agression armée en Irak fait partie d'une stratégie mondiale américaine plus large qui consiste à utiliser la suprématie militaire de l'impérialisme américain comme un levier pour contrecarrer le long déclin américain dans l'économie mondiale, un déclin qui trouve expression dans la croissance ininterrompue de la dette et des déficits commerciaux.

L'usage de la force pour s'emparer de ressources et de marchés vitaux va main dans la main avec la destruction des programmes sociaux et avec les attaques sur les salaires en termes réels pour financer les immenses diminutions d'impôts pour les riches aux États-Unis mêmes. C'est la même politique de pillage à l'intérieur comme à l'étranger.

La politique de l'agression militaire a été associée à la militarisation de la société. Pendant deux ans et demi, Washington a faussement déclaré que la guerre en Irak était menée pour assurer «la sécurité des Américains» devant la menace terroriste. Et pourtant, comme l'échec abject du gouvernement à répondre au désastre en Nouvelle-Orléans l'a démontré, la sécurité et le bien-être des travailleurs des États-Unis sont les moindres de ses préoccupations.

La supposée préoccupation envers la «sécurité de la patrie» et la continuation de la «guerre mondiale au terrorisme» n'ont été rien d'autre que des prétextes pour des guerres d'agression et des attaques contre les droits démocratiques. Lorsqu'un véritable désastre s'est matérialisé, la réponse de Washington a été la loi martiale.

Il faut un nouveau mouvement socialiste

L'indignation qu'a provoquée la débâcle de Katrina ainsi que l'opposition grandissante à la guerre en Irak ont créé les conditions pour un puissant mouvement d'opposition politique des travailleurs aux États-Unis. Pour que ce mouvement réussisse à mettre un terme à la guerre et à éradiquer l'inégalité sociale et la pauvreté qui ont été exposées par Katrina, il doit prendre un point de départ entièrement différent: la lutte pour la réorganisation socialiste de la société.

Un tel mouvement doit être basé sur la lutte des travailleurs pour la conquête du pouvoir politique et non sur la politique de la protestation et de la pression.

Il ne peut y avoir de doute que les milliers d'étudiants, de jeunes et de travailleurs qui marcheront à Washington cette fin de semaine le font parce qu'ils ressentent une véritable colère et un désir brûlant de mettre un terme à une guerre criminelle lancée en leur nom.

Mais les appels des organisateurs de la manifestation pour «amener nos demandes directement à ceux qui font les politiques» et pour «envoyer un message clair à la Maison blanche et au Congrès» ont un but bien précis. Ils visent à subordonner l'opposition de masse à la guerre au Parti démocrate et à maintenir l'indignation causée par les événements de la Nouvelle-Orléans dans les limites du système bipartite, le système même qui est responsable de la catastrophe.

Il est grand temps de tirer les leçons de plus de deux ans et demi de protestations contre la guerre en Irak. Dans le mois qui a précédé l'invasion de 2003, des millions de personnes ont marché sur tous les continents pour s'y opposer. Ces manifestations imposantes, coordonnées internationalement, ont montré la base existante pour un nouveau mouvement politique, indépendant des actuels partis et institutions politiques. Néanmoins, le mouvement de protestation n'a pas empêché la guerre et en l'absence d'une perspective politique indépendante, ce mouvement de masse s'est évaporé.

Aux États-Unis, l'opposition à la guerre a été déviée vers le Parti démocrate, avec l'illusion que ce parti pouvait être un véhicule pour défier la politique de Bush lors des élections présidentielles de 2004. Toutefois, le candidat de ce parti, John Kerry, a fait campagne en déclarant que les démocrates pouvaient mener la guerre de façon plus efficace que les républicains.

Depuis sa défaite en 2004, le Parti démocrate est allé encore plus à droite. Ceux qui sont considérés comme les prétendants au titre de candidat présidentiel pour les démocrates en 2008, Hillary Clinton, Joseph Biden, John Edwards et les autres, ont accusé la Maison blanche de ne pas avoir de «stratégie gagnante» ou se font les avocats de l'expansion de la guerre avec le déploiement d'encore plus de soldats américains contre le peuple irakien.

Il n'y a pas un seul démocrate influent qui appelle aujourd'hui au retrait immédiat des soldats américains de l'Irak, une demande qui selon les sondages a l'appui de la majorité des Américains.

Le gouffre social qui sépare l'oligarchie américaine de la masse des personnes vivant d'un chèque de paie à l'autre trouve son reflet politique dans le système bipartite qui laisse la grande majorité de la société sans voix politiquement parlant. Ces divisions sociales et politiques ne peuvent être conciliées. Il ne sert à rien de faire pression sur ce système ou de tenter de le réformer.

La lutte contre la guerre, l'inégalité sociale et l'assaut contre les droits démocratiques ne peut aller de l'avant qu'en brisant irrémédiablement avec le Parti démocrate et en construisant un mouvement politique fondamentalement nouveau.

Cela signifie qu'il faut construire un parti politique de masse des travailleurs qui sera basé sur un programme socialiste pour la réorganisation de la société sur la base de l'égalité et des besoins sociaux, plutôt que sur l'accumulation des profits des entreprises et l'enrichissement personnel.

Ce parti défendra un programme d'opposition irréconciliable à l'impérialisme, demandant le retrait immédiat et inconditionnel des soldats américains de l'Irak, de l'Afghanistan et de partout où les troupes américaines sont déployées pour défendre les intérêts du monde des affaires américain. Il doit aussi lutter pour que tous ceux qui ont entraîné le peuple américain dans une guerre illégale en mentant en soient tenu criminellement responsables.

Les immenses ressources consacrées à la guerre et au militarisme, d'un côté, et aux réductions d'impôt pour les riches, de l'autre, doivent être utilisées pour fournir des emplois bien payés, des logements, une éducation et des soins de santé décents à l'ensemble de la population américaine du Golfe du Mexique ainsi qu'aux millions d'autres personnes qui ont vu leur niveau de vie constamment perdre du terrain à cause des politiques des républicains et des démocrates.

Les deux débâcles du capitalisme américain, celle d'Irak et celle de la Nouvelle-Orléans, ne laissent aucun doute sur le fait que cette tâche historique ne peut plus être reportée. Nous exhortons tous ceux qui veulent véritablement mettre un terme à la guerre, aux inégalités sociales et à la réaction politique à lire et à appuyer le World Socialist Web Site et à joindre le Parti de l'égalité socialiste.

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