wsws : Nouvelles et analyses : Europe
Par Ludwig Niethammer
Le 20 septembre 2005
Le Parti de l'Egalité sociale (PSG) a obtenu un total de 15 365 voix dans les quatre Länder où il avait présenté des candidats aux élections législatives du 18 septembre en Allemagne. C'est une augmentation considérable par rapport aux élections antérieures. Lors des élections législatives de 1998, le PSG avait obtenu 6 226 voix dans six Bundesländer où il s'était présenté et 25 824 voix à l'élection européenne de 2004 où il s'était présenté avec une liste commune pour l'ensemble des seize Länder.
La répartition des voix par liste fédérale du PSG s'énonce comme suit (les résultats de l'élection européenne sont indiqués entre parenthèses) :
Berlin 1 618 (1 404)
Saxe 6 368 (3 472)
Hesse 3 311 (1 448)
Rhénanie du Nord/Westphalie 4 068 (3 828)
Par rapport à l'élection européenne de juin 2004, le PSG a enregistré dans ces quatre Länder un accroissement de 50 pour cent des voix. En Hesse et en Saxe le nombre de voix a même doublé. En Saxe, le résultat définitif sera même supérieur vu qu'à Dresde, en raison du décès d'une candidate directe, l'élection n'aura lieu que le 2 octobre. Si l'on projetait ces résultats sur l'ensemble des 16 Bundesländer, le PSG aurait alors recueilli entre 45 000 et 50 000 voix.
Certes, face aux résultats des partis plus importants, ces chiffres ne font pas le poids mais ils sont l'expression d'un nombre croissant de personnes qui ont décidé de voter en faveur d'une perspective socialiste. Dans la majorité des cas, cette décision aura été prise en toute connaissance de cause. Quiconque aurait simplement voulu exprimer un vote de protestation contre la politique dominante, aurait plutôt opté pour le Linkspartei (Parti de la gauche) d'Oskar Lafontaine et de Gregor Gisy qui ciblait le rassemblement des votes protestataires.
Dès le début de la campagne électorale, le PSG avait fait savoir de manière claire et nette qu'il rejetait la perspective du réformisme national du Parti de la gauche, afin de mobiliser la classe ouvrière sur la base d'un programme socialiste, indépendamment du Parti social-démocrate (SPD) et du Parti de la gauche et que son but est de construire la Quatrième Internationale comme parti international de la classe ouvrière. Les 15 000 votes en faveur de ce programme traduisent la croissance de la conscience politique au sein de la classe ouvrière.
Dans des villes ou des régions où le taux de chômage est élevé, le PSG a été en mesure de remporter entre 0,3 et 0,4 pour cent de suffrages. C'est ainsi qu'il obtint 752 votes à Leipzig, 460 dans la Suisse saxonne et 497 votes à Kamenz/Hoyerswerda.
Dans les autres Länder le pourcentage était inférieur mais des scrutins appréciables avaient aussi été enregistrés dans certaines circonscriptions. A Berlin, le PSG obtenait ses meilleurs scores dans les circonscriptions à l'est de la ville (faisant partie avant 1989 de l'ancienne République démocratique allemande). Le PSG obtenait 226 voix à Marzahn, 186 voix à Lichtenberg et 152 voix à Pankow.
Dans le Land de Rhénanie du Nord/Westphalie, le PSG recueillit 238 voix à Cologne et 194 à Dortmund. Dans le Land de Hesse, à Francfort 200 voix, à Hanau 171, à Darmstadt 164 et à Offenbach 143.
Il est aussi significatif que le PSG était nettement mieux placé qu'un autre parti qui se réclame du socialisme l'organisation maoïste allemande, le MLPD (Parti marxiste-léniniste d'Allemagne). Le MLPD défend ouvertement le stalinisme et le maoïsme en liant à ceci une adaptation opportuniste à la bureaucratie syndicale. Avant les élections, il avait proposé sa collaboration et le retrait de ses propres candidats au Parti de la gauche mais celui-ci avait décliné l'offre. Finalement, il participa aux élections en présentant des candidats dans l'ensemble des seize Länder et en menant une campagne électorale intense qui lui coûta, selon ses propres dires, quelque 400 000 euros, somme dépassant de loin le montant dont disposait le PSG.
Et pourtant le MLPD obtint bien moins de voix que le PSG à Berlin, en Saxe et en Hesse. En Saxe il obtint tout juste la moitié des voix du PSG. Seul en Rhénanie du Nord/Westphalie où il a son siège il compta quelques centaines de voix de plus.
Les 15 000 voix en faveur du PSG représentent un important pas en avant dans la lutte pour un programme socialiste et la confirmation de l'analyse et de la perspective politique du parti. La force de la campagne électorale du PSG se trouve dans sa capacité à expliquer à la population laborieuse les racines de la crise sociale et politique et à la familiariser avec un programme socialiste international. Ceci contrastait fortement avec les programmes du SPD, des Verts et du Parti de la gauche qui tous acceptent le système capitaliste et affirment qu'il est possible de défendre les intérêts sociaux de la classe ouvrière dans un cadre national.
Le PSG a été en mesure d'initier un débat
politique qui s'est manifesté par la réception de
dizaines de lettres, d'e-mails et de questions adressés
au site web du parti. De plus, le PSG a organisé une série
de réunions électorales dans différentes
villes telles Leipzig, Francfort, Dortmund, Berlin et Bielefeld
où le haut niveau politique des discussions a révélé
un intérêt sérieux pour une perspective socialiste
révolutionnaire.