Visitez le site anglais du
WSWS SUR LE SITE :
AUTRES
LANGUES
|
Appel du Parti de l'Egalité sociale (PSG) pour les élections législatives 2005 en AllemagnePour l'égalité sociale pour les Etats Unis socialistes d'EuropeVotez PSGLe 25 juin 2005 Utilisez cette version pour imprimer Cet automne, le Parti de l'Egalité sociale (Partei für soziale Gleichheit, PSG) se présentera avec sa propre liste aux élections législatives anticipées dans quatre Länder, Berlin, Saxe, Rhénanie-du-Nord/Westphalie et Hesse. Nous participons à ces élections pour poser le fondement nécessaire à la construction d'un nouveau parti qui représentera les intérêts de la population laborieuse, y compris les retraités et les jeunes. A la grande coalition de la destruction sociale à laquelle tous les partis coopèrent, nous opposons un tout autre principe : que les besoins de la population soient par principe placés au-dessus des profits des patrons et des groupes économiques. Notre objectif est une société socialiste basée sur le principe de l'égalité et de la justice sociale. Ceci n'est possible que par l'unité internationale de la classe ouvrière au-delà de toutes les barrières nationales, ethniques et religieuses. Notre but est l'établissement des Etats Unis socialistes d'Europe. Dans ces élections, la classe ouvrière n'est pas seulement confrontée à la faillite du gouvernement rouge-vert (SPD et Verts) mais à une crise historique du système capitaliste. La mondialisation de la production a fait resurgir tous les problèmes non résolus du siècle passé. La guerre en Iraq et l'occupation militaire brutale du pays ne sont qu'un début. Le gouvernement américain est déterminé à repartager le monde selon les intérêts de l'impérialisme américain et à instaurer un ordre mondial reposant sur les pires formes du pillage et de l'exploitation capitalistes. L'Union européenne s'effondre littéralement sous cette pression. Elle perd toute semblance d'être un projet progressiste et révèle son caractère d'instrument à la solde des puissants groupes économiques pour l'introduction du dumping social. Le chômage, la pauvreté et l'injustice sociale vont main dans la main avec la suppression des droits démocratiques, comme si les deux guerres mondiales n'avaient jamais eu lieu. Nous participons à ces élections pour ouvrir la voie dans l'Europe tout entière à un vaste mouvement politique qui se dresse contre le système capitaliste. En effet, sans l'intervention politique de la population laborieuse il est impossible d'arrêter ce développement réactionnaire et d'éviter ses conséquences catastrophiques. Les manifestations de masse contre la guerre en Iraq il y a deux ans et le vote contre la constitution européenne en France et en Hollande sont le prélude à un tel mouvement. Mais l'unité de la classe ouvrière ne sera possible que sur la base d'un programme socialiste et par la construction d'un parti au niveau européen. Pas un seul des problèmes auxquels les travailleurs sont aujourd'hui confrontés, ici ou dans n'importe quel autre pays, ne peut être résolu dans le cadre national. Il n'existe qu'un seul moyen de se défendre contre les grosses multinationales et les institutions financières qui montent un site contre l'autre et en exploitent à tour de rôle les effectifs : les travailleurs doivent développer leur propre stratégie fondée sur la solidarité et la collaboration. Les travailleurs en Allemagne, ainsi que dans d'autres pays industrialisés, doivent se sentir responsables pour les travailleurs en Pologne, en Hongrie, en République Tchèque et autres pays à bas salaires dont la situation désespérée est exploitée pour pratiquer le dumping des salaires. C'est la raison pour laquelle nous sommes des adversaires politiques résolus d'Oskar Lafontaine et de son alliance entre le Parti du socialisme démocratique (PDS) et l'Alternative électorale Travail et Justice sociale (Wahlalternative Arbeit und Soziale Gerechtigkeit - WASG). L'avertissement lancé par Lafontaine concernant les « travailleurs étrangers » qui volent les emplois aux pères de familles allemands n'était pas un lapsus mais bien une partie de son programme. Lafontaine veut une Europe capitaliste forte à dominance franco-allemande et qui puisse s'affirmer contre le reste du monde. Dans son dernier livre, il plaide en faveur d'un Etat fédéré franco-allemand qui permette à l'Europe « de sauvegarder ses intérêts dans un monde devenu incertain ». Ce faisant, il ne rechigne pas non plus à faire de la propagande xénophobe. Il met en garde contre l'immigration de Musulmans dont le taux élevé de natalité met selon lui en danger l'identité culturelle de l'Europe. C'est pour la même raison qu'il est contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. De tels efforts, à savoir la fabrication d'un mur de protection destiné à défendre l'emploi et les salaires d'une ou de plusieurs nations, sont tout aussi inefficaces que réactionnaires. La mondialisation a coupé l'herbe sous les pieds de tous les programmes nationaux. Il y a quinze ans, la bureaucratie stalinienne s'écroulait en Allemagne de l'Est, en Europe de l'Est et en Union soviétique car son programme de « socialisme dans un seul pays » avait échoué à cause de la mondialisation. A présent, la social-démocratie connaît le même sort aux quatre coins du monde. Parce qu'il n'est plus possible d'entreprendre des réformes sociales dans le cadre national, la social-démocratie rejoint le camp du capital. La social-démocratie ne peut pas être ranimée. Au lieu de ressusciter des programmes politiques qui viennent d'être réfutés par la réalité, il est nécessaire de faire un bilan politique et d'introduire des débats sérieux sur des perspectives socialistes. En tant que section allemande du Comité International de la Quatrième Internationale, le PSG incarne la tradition du mouvement mondial trotskyste qui, pendant des décennies, a défendu le marxisme contre la social-démocratie et le stalinisme. En annonçant des élections anticipées, le SPD s'est déclaré en état d'insolvabilité. Il est plutôt prêt à céder le pouvoir à l'Union chrétienne démocrate (CDU) et au Parti libéral-démocrate (FDP) que de dévier de l'Agenda 2010 qui a été élaboré par les patrons des grands trusts. Schröder a lancé un ultimatum aux électeurs : « Soit vous avalez l'Agenda 2010, Hartz IV (réforme de l'assurance chômage) et tout ce qui s'ensuit, soit vous aurez un gouvernement noir-jaune [CDU-FDP] qui sera pire. » Une activité gouvernementale qui aura duré six ans et demi a sérieusement discrédité la revendication du SPD de représenter les intérêts des couches inférieures de la société. Depuis son arrivée au pouvoir, en automne 1998, le gouvernement Schröder a réalisé la plus vaste casse des droits sociaux et démocratiques que la République fédérale ait connu depuis sa création. Si la CDU avait tenté d'en faire autant, elle aurait encouru une résistance farouche. Selon les chiffres clé de son bilan social, cinq millions de chômeurs, vingt pour cent de la population active perçoivent un salaire bas, un ménage sur sept vit dans la pauvreté, les millionnaires sont passés de 510 000 à 775 000, 47 pour cent de la richesse sociale appartient aux dix pour cent de la population les plus fortunés alors que la moitié inférieure de la population reste les mains vides. Avec l'abaissement des taux d'imposition des hauts revenus de 53 à 42 pour cent et de l'impôt sur les sociétés de 42 à 25 pour cent, le gouvernement Schröder a redistribué les revenus en faveur des riches et vidé les caisses publiques. Les conséquences en sont des municipalités et des Länder surendettés ainsi que des établissements d'enseignement, de culture et de loisirs délabrés. Les attaques contre les droits démocratiques fondamentaux qui eurent lieu sous la responsabilité de la coalition rouge-verte ne sont pas moins radicales. Les droits de surveillance et d'intervention des services de renseignement, de la police et de la police aux frontières furent expressément élargis. C'est à peine s'il existe encore des données qui soient protégées contre les atteintes à la vie privée par l'Etat. La séparation entre la police et les services de renseignement, ancrée dans la Constitution suite aux expériences faites avec la Gestapo de Hitler, fut révoquée. L'Etat orwellien de la surveillance totale est devenu réalité. Au premier rang des victimes figurent les étrangers et les réfugiés. Ils vivent dans un contexte où les lois ne sont pas appliquées. Ils servent de cobayes pour attaquer les droits de l'ensemble de la population. La détention précédant l'expulsion, l'expulsion d'office de familles entières, des refus de visa arbitraires, des morts aux frontières et des suicides par acte de désespoir font partie entre-temps de la vie quotidienne des réfugiés en Allemagne. Enfin, l'armée allemande qui, jusque dans les années 1990, dont les tâches avaient un caractère strictement défensif, est de nouveau opérationnelle partout dans le monde. Sous le gouvernement Kohl, Klaus Naumann, le chef d'état-major des armées de l'époque, avait élaboré une nouvelle stratégie pour l'armée allemande à orientation clairement impérialiste : « l'encouragement et la sécurisation de la stabilité mondiale politique, économique, militaire et écologique » et « le maintien du libre marché mondial et l'accès aux ressources stratégiques » devrait être ses principales tâches. Ce programme a été concrétisé par le gouvernement Schröder et son ministre vert des Affaires étrangères. Le tournant droitier du Parti des Verts n'est pas moins extraordinaire que celui du SPD. Issu des restes du mouvement protestataire des années 1968, il avait initialement inscrit dans son programme la protection de l'environnement, la démocratie de base, le pacifisme et, d'une manière restreinte, aussi la justice sociale, en refusant cependant catégoriquement toute identification avec les intérêts de la classe ouvrière. Aujourd'hui, il représente la petite partie de la classe moyenne qui a réussi son ascension sociale. C'est avec une hostilité croissante qu'il fait face aux revendications sociales d'en bas. La « réforme » des systèmes sociaux progresse trop lentement et ne va pas assez loin, à son goût. Pacifistes d'antan, ils sont devenus des partisans d'une armée de métier et d'intervention militaire dans le monde entier. Des changements fondamentaux de l'économie mondiale constituent la toile de fond de la faillite de la coalition rouge-verte. Des innovations techniques révolutionnaires dans le domaine de l'informatique, des télécommunications et de la technologie des transports ont créé les fondements à un développement du processus de production à l'échelle mondiale. Ceci en soi est un progrès énorme. Pour la première fois, il est possible de réunir l'énergie productive de l'humanité de par le monde et de faire exécuter en plus du travail d'usine une grande part du travail administratif par des machines. Cet accroissement de la force productive humaine a créé les moyens de surmonter la pauvreté et l'arriération dans le monde entier et de rehausser le niveau de vie général des hommes. Mais, c'est le contraire qui se produit. L'économie mondiale est dominée par des multinationales et des instituts financiers internationaux qui, dans leur chasse à la main-d'oeuvre bon marché, aux impôts peu élevés et aux matières premières montent un pays contre l'autre en utilisant les bas salaires en Chine et dans d'autres pays pour réduire les salaires et les niveaux de vie dans le monde entier. Tous les besoins humains sont soumis à la course au profit et à l'enrichissement personnel. Les groupes capitalistes ne sont pas en mesure d'organiser la production de manière rationnelle. Ils se trouvent dans une lutte concurrentielle acharnée. Le mythe, à savoir que le libre jeu du marché entraînerait le progrès social, est réfuté de jour en jour. C'est un déclin social rapide qui se développe, des régions entières du monde s'enfoncent dans une pauvreté indescriptible, une petite minorité se vautre dans un luxe indécent, l'environnement est détruit à un rythme accéléré et les tensions entre les puissances mondiales s'intensifient. Au fur et à mesure que les antagonismes sociaux se développent, les partis réformistes et les syndicats rejoignent les rangs du capital et prêchent l'identité des intérêts des travailleurs et des patrons. Au nom de l'intérêt national, ils organisent eux-mêmes les attaques contre les salaires et les droits sociaux dans le but de « défendre le site industriel allemand », pour employer le jargon des syndicats. Le gouvernement Schröder justifie son Agenda 2010 en disant qu'il est indispensable « d'adapter l'économie sociale de marché aux conditions complètement transformées de l'économie mondiale. » La mondialisation n'a pas seulement coupé l'herbe sous les pieds des programmes de réformes nationales de la social-démocratie, elle a également créé les conditions objectives pour une offensive internationale de la classe ouvrière. Le nombre des travailleurs et travailleuses c'est-à-dire de tous ceux qui pour vivre doivent vendre leur force de travail s'est considérablement accru au niveau mondial. Des régions qui, il y a cinquante ans encore, étaient primordialement des régions agricoles, se sont transformées en ateliers du monde. En dépit des différences sociales énormes, les conditions de travail tendent à s'uniformiser. Partout dans le monde les travailleurs sont confrontés aux mêmes multinationales, aux mêmes pressions sur les salaires et les conditions de travail et, grâce aux moyens de communication modernes, ils sont mieux informés de ce qui se passe dans le monde qu'ils ne l'ont jamais été. A ceci s'ajoute que les conditions de vie de la soi-disant couche moyenne employés de bureau, ceux qui ont fait des études universitaires, ceux qui exercent une activité indépendante ne se différencient aujourd'hui plus guère de celles des ouvriers. Eux aussi doivent lutter contre des conditions de travail précaires, des baisses de salaires et l'insécurité sociale. Dès maintenant nombreux sont ceux qui tournent le dos à leurs vieilles organisations réformistes. La perte massive d'adhérents du SPD quelque 300 000 ont quitté le parti depuis le début des années 1990 et la perte de onze élections régionales consécutives sont le résultat d'une opposition croissante contre une politique qui soumet tous les besoins sociaux au marché et au capital. Ce sont surtout les électeurs traditionnels du monde ouvrier qui se sont détournés du SPD. La débâcle électorale en Rhénanie-du-Nord/Westphalie en a été un exemple typique. Dans ce bastion traditionnel, le SPD enregistra son plus mauvais résultat en cinquante ans, perdit pour la première fois en 39 ans la majorité gouvernementale et obtint 40 pour cent de voix de moins que lors des élections législatives de 1998. L'opposition sociale se développe de plus en plus souvent en dehors des canaux confirmés et contrôlés bureaucratiquement. Même si, au printemps dernier, les syndicats s'étaient encore placés en tête des cortèges lors des manifestations massives contre l'Agenda 2010 pour pouvoir après coup l'approuver dans des entretiens avec le chancelier, les protestations contre la réforme Hartz IV, l'été dernier, eurent lieu pour la première fois en dehors des syndicats et des partis politiques. L'écart qui s'est creusé entre la classe ouvrière et l'élite politique continuera de s'accroître. De par le monde il existe des millions de jeunes, d'ouvriers, de ressortissants de pays opprimés qui ne sont plus prêts à endurer un avenir ne leur réservant que chômage, pauvreté, oppression et guerre. Ils lutteront. Mais ces luttes doivent être préparées politiquement et théoriquement. C'est à cette fin que le PSG participe aux élections législatives. C'est dans ce contexte qu'il faut voir la constitution du nouveau parti de la gauche ayant comme figures de proue Oskar Lafontaine et Gregor Gysi. Son but est d'étouffer un mouvement indépendant de la classe ouvrière. Ce parti ne constitue pas une alternative à la social-démocratie. Il tente bien plutôt de sauver celle-ci et, si ce n'est pas sous la forme du SPD, c'est du moins sous celle de son programme réformiste et nationaliste. Il se présente comme le défenseur des petites gens et condamne bruyamment l'Agenda 2010 et la réforme Hartz IV, mais il rejette un mouvement politique des masses aussi bien qu'une transformation socialiste de la société. Oskar Lafontaine ne laisse, malgré toutes les accusations qu'il porte contre la politique néolibérale de Schröder, aucun doute sur le fait qu'il est et reste social-démocrate. Il justifie son association avec le PDS par le fait que celui-ci a repris, comme il le dit « des éléments essentiels des thèses programmatiques social-démocrates » et qu'il se « réclame de la démocratie et de l'économie sociale de marché, de la libre entreprise et des bénéfices » (Süddeutsche Zeitung, 16.06.2005). Comment on peut se réclamer de l'économie de marché, de la libre entreprise et des profits et en même temps lutter contre la démolition sociale, Lafontaine ne nous le dit pas. Dans la nouvelle alliance s'associent les héritiers des deux grands appareils bureaucratiques qui furent, dans la période de l'après-guerre, les piliers de l'ordre existant, en Allemagne de l'Ouest et en Allemagne de l'Est: la social-démocratie et le stalinisme. Les dirigeants du WASG sont des sociaux-démocrates et des fonctionnaires syndicaux de longue date. Lafontaine lui-même a, pendant les trente-neuf ans qu'il a passé au SPD, fait ses preuves en tant qu'expert en amortissement de conflits sociaux. En tant que maire de Sarrebruck, il fut le premier dans toute l'Allemagne à forcer ceux qui recevaient l'aide sociale à accepter des emplois à bas salaires. Comme premier ministre de la Sarre, il liquida, en collaboration avec le syndicat allemand IG Metall, l'industrie sidérurgique et minière sarroise. En tant que premier secrétaire du SPD, il fut l'architecte de la victoire électorale de Schröder en 1998. Peu de temps après, il démissionna de son poste de ministre des Finances et de chef du SPD parce qu'il encourut la critique de puissants intérêts capitalistes. Il aurait pu, au lieu de se dégonfler, se tourner vers la population, mais il voulait à tout prix empêcher que celle-ci ne se mobilise. Le PDS lui, administre l'héritage du Parti socialiste unifié (SED) qui, le nom mis à part, n'avait rien de socialiste. En tant que parti d'Etat stalinien de la RDA, il défendait le pouvoir d'une caste bureaucratique privilégiée contre tout mouvement d'opposition de la part de la classe ouvrière. Quand le régime se vit confronté à des manifestations de masse et à des grèves, il fit en sorte que le tournant s'opère sans accroc. Il se réclama alors ouvertement de l'ordre bourgeois. Ce fut l'heure de la naissance du PDS. « Il s'agissait pour moi de garantir la gouvernabilité du pays et d'empêcher le chaos », écrivit le dernier chef de gouvernement SED/PDS, Hans Modrow, sur les événements de l'époque. « Ma compréhension des choses était que la voie de l'unité [allemande] était absolument nécessaire et qu'on devait résolument s'y engager ». Le PDS a depuis fait ses preuves en tant que soutien de l'ordre capitaliste dans les Länder de l'ex-Allemagne de l'Est. S'il fait, comme le SED avant lui, aveu de socialisme, il n'est pas en retard sur le SPD ou la CDU là où il assume des responsabilités gouvernementales, dans les municipalités ou au niveau des Länder. La municipalité de Berlin qui est gouvernée par une coalition du SPD et du PDS est à l'avant-garde du démantèlement des emplois, des salaires et des conventions tarifaires dans les services publics. Le Parti de l'Egalité sociale défend un programme qui est diamétralement opposé à celui de Lafontaine et du PDS. Notre but n'est pas une résurrection du réformisme social-démocrate, mais une transformation socialiste de la société. Ce but ne peut être réalisé que par un mouvement politique international de masse de la classe ouvrière. A l'unité de l'Europe par le haut nous opposons son unification par le bas. L'alternative de l'Union européenne, ce sont les Etats Unis socialistes d'Europe. Il est possible dans une Europe socialiste unifiée de surmonter la division du continent en Etats nationaux rivaux et d'utiliser et de développer les richesses et les forces productives immenses de celui-ci dans l'intérêt de la société tout entière. Cela permettrait à la classe ouvrière de s'opposer à l'impérialisme américain. Cela encouragerait la classe ouvrière américaine à défier les fauteurs de guerre de la Maison-Blanche. Et cela serait une immense incitation pour que les peuples opprimés du monde entier s'opposent à l'impérialisme et en finissent avec les oppresseurs dans leurs propres pays. Pour réaliser cette perspective, nous préconisons le programme suivant: Avoir un emploi, une retraite, une éducation et disposer d'une protection médicale est un droit fondamental. Cela doit avoir priorité sur les profits des entreprises. Pour surmonter le chômage, il faut un vaste programme public par lequel seront créés des millions d'emplois dans les domaines socialement importants comme l'éducation, la santé et les soins aux personnes âgées, la culture et le développement de l'infrastructure, en particulier en Europe de l'Est. Une retraite garantie par l'Etat qui assure à chacun une vieillesse libre de soucis financiers, une protection et une prévention médicale publique ainsi qu'une éducation gratuite et la possibilité de poursuivre et d'achever des études universitaires doivent être garanties pour tous. L'argument type est que les caisses publiques sont vides et qu'il n'y a pas d'argent pour ce genre de choses. Mais les moyens sont là, ils ne sont que distribués de façon très inégale. Un large programme social a comme précondition que l'économie soit organisée de façon rationnelle dans l'intérêt de la société et non pas soumis aux intérêts des groupes capitalistes les plus puissants. Les plus grandes multinationales et les plus grands instituts financiers doivent être socialisés et contrôlés démocratiquement. Il faut permettre aux petites et aux moyennes entreprises qui luttent pour leur survie d'avoir accès à des crédits peu chers qui leur permettent de payer régulièrement leurs salariés. Les hauts revenus, les revenus tirés de la possession d'un capital et d'une fortune doivent être fortement imposés et ils doivent être mobilisés afin de financer les dépenses sociales; ce qui ne peut être obtenu par une hausse symbolique des taux d'imposition les plus élevés. Défendre les droits démocratiques et prendre fait et cause pour l'égalité politique de tous est une partie centrale de la perspective socialiste. Nous rejetons strictement une réduction des droits démocratiques au nom d'une « Lutte contre le terrorisme ». La lutte pour les droits démocratique est étroitement liée à la lutte pour les droits sociaux. Tant que la richesse sociale restera aux mains de quelques-uns, que la vie du travail restera divorcée du droit à participer à la prise des décisions, que la presse et les medias seront à la disposition des grandes multinationales et que l'éducation et la culture resteront le privilège d'une petite élite, on ne pourra pas parler de réelle démocratie. Les coupures dans le domaine de la culture et de la formation artistique sont précisément celles qui font un tort immense à la société. Il existe un rapport incontestable entre la glorification du militarisme, de la brutalité et de l'égoïsme et le rejet de l'héritage artistique et culturel des époques précédentes. La classe ouvrière ne pourra pas défendre ses propres droits démocratiques sans assumer la responsabilité des millions de réfugiés et d'immigrés qui vivent sur le continent. Nous sommes pour l'abolition des lois discriminatoires envers les étrangers et nous nous opposons à la déportation et à la criminalisation des réfugiés. Nous défendons leur droit inconditionnel à venir en Europe et à y demeurer. Le dénigrement des immigrés sert, tout comme la division de la classe ouvrière selon la religion, la couleur de la peau et l'origine, à tenir la population laborieuse en échec et à l'opprimer. Les réfugiés et les immigrés constituent une partie considérable de la classe ouvrière et ils joueront un rôle important dans les luttes qu'elle devra livrer à l'avenir. La population laborieuse doit répondre de façon indépendante au danger émanant de l'impérialisme américain. Elle ne doit pas se laisser endormir par les gestes conciliateurs du gouvernement allemand et des autres gouvernements européens à l'égard de Washington. Le militarisme agressif des Etats-Unis menace d'entraîner l'humanité tout entière dans une catastrophe. Dans le monde, il représente actuellement la plus grave menace pour la paix. Nous sommes pour la dissolution immédiate de l'Otan et pour la fermeture des bases américaines sur le sol européen. Tout en s'efforçant de se réconcilier avec Washington, les gouvernements européens poursuivent intensément la réalisation de leurs propres projets impérialistes. C'est à cela que sert la restructuration de l'armée fédérale ainsi que le développement d'une force armée européenne et d'une industrie d'armement européenne indépendante. Nous nous y opposons et nous exigeons le retrait immédiat de l'armée allemande et de toutes les autres troupes européennes des Balkans, d'Afghanistan, d'Afrique, comme de l'Irak et de tout le Moyen-Orient. Nous ne faisons pas de promesses à bon compte. La construction d'un nouveau parti ouvrier est une tâche exigeante qui réclame de l'endurance et de la persévérance. Il n'existe pas de remède miracle contre la crise capitaliste et les dangers qui en résultent. Ceux qui promettent des solutions simples et rapides sont soit des charlatans soit des démagogues sans scrupules. Mais cette tâche doit être entreprise maintenant. Ceux qui considèrent la coalition rouge-verte comme un moindre mal par rapport à la CDU et au FDP ou qui mettent leurs espoirs en Lafontaine et le PDS préparent la voie à d'autres défaites et à d'autres déceptions. La politique social-démocrate des petits pas, des manoeuvres et du clientélisme, l'horreur du SPD pour les principes clairs et les visions hardies eurent pendant longtemps une influence étouffante sur la pensée politique. La banqueroute du SPD a purifié l'air et a ouvert la voie à un débat politique. Régler les comptes avec le SPD exige une orientation politique fondamentalement nouvelle, une rupture consciente avec ses conceptions politiques et un retour à la tradition du marxisme. En tant que section allemande du Comité International de la Quatrième Internationale, le PSG s'appuie sur une tradition historique unique. La Quatrième internationale est la preuve vivante de ce qu'il existe une alternative marxiste à la social-démocratie et au stalinisme qui s'est toujours réclamé à tort, que ce soit à Moscou ou à Berlin-Est, de la tradition marxiste. La Quatrième Internationale fut fondée en 1938 par Léon Trotsky afin de défendre le programme de l'internationalisme socialiste contre la dégénérescence de l'Internationale communiste. Elle a son origine dans l'Opposition de Gauche qui, depuis 1923, luttait contre la dégénération stalinienne de l'Union soviétique. Des centaines de milliers de personnes payèrent cette défense de leur vie durant les grandes purges des années trente, toutes presque sans exception étant accusées de trotskysme. Au début des années trente, Trotsky mit instamment en garde dans de nombreux articles écrits depuis la Turquie où il fut forcé de vivre en exil, contre les dangers entraînés par la politique de Staline et Thälmann en Allemagne. Il insistait fortement pour que le Parti communiste allemand (KPD) et le SPD forment un front unique contre les nationaux-socialistes. En vain; la classe ouvrière allemande resta paralysée par la politique bornée de sa direction et Hitler prit le pouvoir. En 1940, Trotsky fut assassiné au Mexique, où il était en exil, par un agent secret stalinien. Le Comité International de la Quatrième Internationale incarne aujourd'hui la continuité historique du mouvement trotskyste mondial. Tant que la social-démocratie et les partis staliniens dominaient le mouvement ouvrier, il fut possible d'isoler la tradition marxiste. Mais la banqueroute politique de ces bureaucraties réformistes inaugure une époque historique nouvelle dans laquelle la Quatrième Internationale trouve un écho grandissant. Avec le World Socialist Web Site elle dispose aujourd'hui d'un organe qui jouit dans le monde entier de lecteurs en nombre croissant et qui est de plus en plus reconnu comme la voix du marxisme authentique. Le Parti de l'Egalité sociale a besoin d'un large soutien dans le but de rassembler les signatures nécessaires, de diffuser son matériel politique, de tenir des meetings électoraux; il lui faut aussi des dons généreux pour financer sa campagne. Mais avant tout nous invitons tous ceux qui sont d'accord avec ce programme à lire quotidiennement le World Socialist Web Site, à entrer en contact avec le PSG et à participer aux débats politiques sur la construction du PSG et de la Quatrième Internationale.
|