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Déclaration du bureau de rédaction
5 octobre 2002
wsws : Nouvelles et analyses : Moyen-Orient
Le World Socialist Web Site (WSWS) et le Parti pour l'égalité sociale (PES) au Sri Lanka demandent à tous les lecteurs du WSWS, aux organisations ouvrières et humanitaires, et à ceux qui veulent défendre les droits démocratiques de condamner les menaces de mort proférées par des membres locaux des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) contre des membres du PES sur l'île de Kayts au nord du Sri Lanka.
Le PES a une longue histoire de principes à Kayts. Le parti a lutté sans faille pour les intérêts indépendants et les droits fondamentaux des pêcheurs de Kayts et de leurs familles, contre les forces armées du Sri Lanka, le régime de Colombo et ses agents politiques dans le nord.
Cette perspective, cependant, menace directement les intérêts du LTTE qui tente actuellement de se transformer en partenaires subalternes du gouvernement sri lankais dans le nord du pays. Ils ont fait leur première menace de mort contre le PES juste deux jours après que le régime sri lankais ait levé son interdiction contre le LTTE et 10 jours avant le début des pourparlers de paix entre Colombo et le LTTE en Thaïlande.
Ayant mené une longue et sanglante guerre civile contre l'état raciste cingalais, la direction du LTTE tente à présent d'établir sa crédibilité auprès du régime de Colombo et des puissances occidentales. En contrepartie d'une légitimité politique officielle et d'une place dans les couloirs du pouvoir, ils mettront en place la politique de marché demandée par le FMI et la Banque mondiale et répondront sommairement à l'opposition des travailleurs et des masses opprimées.
C'est pour cela que le LTTE a menacé les vies des membres du PES et menacé d'interdire le parti de faire son travail politique.
L'attaque contre le PES et ses droits démocratiques donne une idée de ce à quoi les travailleurs tamouls peuvent s'attendre du LTTE sous le nouveau système administratif que l'on prépare, sous le secret administratif, à Colombo et en Thaïlande.
La première menace de mort a été proférée le 6 septembre et provenait du représentant du LTTE à Kayts, Semmanan, lors d'une réunion de l'Union coopérative des pêcheurs d'Ampihainagar, une organisation fondée par le PES. Semmanan a dit que le LTTE ne «permet pas ce type de parti». Il a dit que le PES pouvait s'attendre à un traitement semblable à celui du premier ministre indien Rajiv Gandhi, assassiné en 1991 par un kamikaze. «Qu'est-ce qui est arrivé à Rajiv Gandhi qui a envoyé des armées au Sri Lanka ? Très bientôt, nous découvrirons la maladie et donnerons le bon médicament.»
Il voulait clairement dire que le PES avait «envahi» le territoire politique du LTTE et devait en subir les conséquences.
Prétendant parler pour les dirigeants du LTTE, Semmanan a ajouté qu'ils étaient «très fâchés et nous avaient dit qu'ils les bouteraient [les membres de PES] dans le sud du Sri Lanka».
Ces commentaires extraordinaires ont été la réponse de Semmanan au refus par la coopérative des pêcheurs de donner de l'argent au LTTE, après que le LTTE ait tentés d'extorquer une somme importante (4 à 5 mois de salaire pour un travailleur ordinaire) pour la construction de leur nouveau bureau.
Pendant les deux semaines suivantes, Semmanan a essayé d'organiser arbitrairement deux réunions de la coopérative pour renverser la décision. La vaste majorité des membres a boycotté les deux réunions. Furieux, Semmanan a envoyé son député, Arunthavan, le 27 septembre, pour intervenir à une réunion ordinaire de l'union. Dans une allocution de 5 minutes, Arunthavan a répété sa menace de mort contre les membres du PES et répété que tout parti s'opposant au LTTE serait «chassé», même s'il se plaignait à la police, à l'organisation norvégienne qui surveille le processus de paix, ou même à la direction du LTTE.
N'ayant pas réussi à forcer le syndicat à obéir au LTTE, il voulait utiliser ces menaces répétées pour intimider le PES et indiquer à la coopérative des pêcheurs et les gens ordinaires de Kayts qu'il ne tolérerait plus d'opposition.
Le WSWS et le PES exigent une clarification immédiate de la part du LTTE lui-même. Semmanan agit-il, comme il le prétend, selon les instructions des dirigeants du LTTE ? Est-ce que la direction du LTTE a autorisé ses menaces ? Est-ce qu'elle en accepte la responsabilité politique ? Sinon, ramèneront-ils Semmanan et son député à l'ordre ?
Nous demandons à toutes les organisations tamoules, au Sri Lanka et à travers le monde, de se joindre à nous en demandant d'urgence que le LTTE répudie publiquement et sans conditions les viles menaces de leurs représentants locaux et leur assaut sur le droit démocratique du PES de faire son travail politique dans le nord.
Ce n'est pas la première fois que le LTTE vise le PES. En juillet 1998, le LTTE a arrêté et détenu quatre membres du PES dans la zone Kilinochchi du nord. Les membres du PES faisaient campagne pour le programme du PES parmi les travailleurs tamouls : le retrait immédiat des troupes du Sri Lanka du nord et de l'est de l'île, et l'union des travailleurs tamouls et cingalais pour les États unis socialistes du Sri Lanka et d'Eelam contre la perspective séparatiste du LTTE. La direction du LTTE a d'abord refusé de reconnaître qu'il les avait détenus, mais elle a dû les libérer après une campagne internationale puissante menée par le PES et le Comité international de la Quatrième Internationale et conduite par le World Socialist Web Site.
Ce n'est pas non plus la première fois que l'on attaque le PES à Kayts. En mars 2000, des représentants locaux du Parti populaire démocratique d'Eelam (PPDE) ont physiquement attaqué des membres et des sympathisants du PES qui dirigeaient la lutte des pêcheurs locaux contre le harcèlement et les attaques contre les conditions de travail et la vie quotidienne des pêcheurs par les forces armées du Sri Lanka. L'assaut brutal et lâche du PPDE a démontré définitivement que leurs représentants n'agissaient qu'en tant que mercenaires du régime de Colombo.
Les dernières menaces de mort contre le PES indiquent que le LTTE se prépare à jouer un rôle semblable. Les trotskystes sri lankais du PES ne se laisseront pas intimider par le gangstérisme du LTTE. Les menaces criminelles de cette organisation démontrent seulement son hostilité à la classe ouvrière à la fois tamoule et cingalaise et la nécessité de construire un mouvement indépendant au Sri Lanka pour unifier les ouvriers dans le nord et dans le sud contre ceux qui les opprimeraient.
Le WSWS et le PES demandent à tous ceux qui défendent les droits démocratiques fondamentaux d'exiger que le LTTE retire et répudient les menaces de mort contre les membres du PES et garantissent le droit du PES de faire son travail politique, libre de tout harcèlement et de toute intimidation.
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