wsws : Nouvelles et analyses : Europe
Par Steve James
Le 6 décembre 2002
A travers toute l'Europe, des milliers de personnes ont manifesté contre la guerre que les Etats-Unis ont l'intention de mener en Irak.
Plus de 180 organisations ont défilé dans les rues d'Istanbul le 1er décembre. Des milliers de personnes ont manifesté avec des pancartes qui affichaient « Nous ne voulons pas nous battre pour les Etats-Unis » ou encore « Nous sommes du côté du peuple irakien ». Des déclarations ont été faites lors d'un meeting de deux heures exigeant que le gouvernement turc ne permette pas que les bases américaines en Turquie soient utilisées pour attaquer l'Irak.
La manifestation succède à de récentes protestations moins importantes. En octobre dernier, mille juristes vêtus de leurs vêtements d'apparat et organisés par l'Association Islamique Bar sont descendus dans la rue. Le chef de l'association, Yucel Sayman, a lu une déclaration « La guerre c'est une catastrophe, la guerre signifie des milliers de vies perdues, des milliers de cercueils et des milliers de pertes de territoire. » Les étudiants de l'Université d'Istanbul ont manifesté à plusieurs reprises. Le 29 novembre, des manifestants ont fait face à d'importants déploiements de police après avoir exhibé des pancartes qui proclamaient « Le Moyen Orient appartient au peuple du Moyen Orient. Non aux attaques américaines. »
A Londres, le 1er décembre, des milliers de personnes sont restées devant les bâtiments gouvernementaux à Whitehall, près du Parlement, dans un « die in » qui voulait simuler les conséquences de la guerre en Irak. Des manifestants, parmi lesquels on pouvait voir le célèbre acteur et présentateur de télévision, Mark Thomas, ainsi que la député européenne des Verts, Caroline Lucas, se sont vêtus de bandages et de vêtements ensanglantés. Cette manifestation non violente avait été organisée par Voices in the Wilderness UK, organisation qui s'oppose aux sanctions contre l'Irak ; la manifestation fut affrontée par des véhicules de la police anti- émeute. Une personne a été arrêtée.
Le 10 novembre, à Bruxelles, près de 5.000 personnes ont défilé contre la guerre à l'appel des groupes anti-capitalistes et des groupes pro-palestiniens. Certains manifestants durent affronter la police anti-émeute et les canons à eau en raison de jets de pierres contre des bâtiments d'entreprises américaines et contre la police.
Le récent sommet de l'OTAN à Prague, en novembre, a attiré quelque 4.000 manifestants anti-guerre. Des manifestants de divers groupes de contestation se sont heurtés à des forces de police en nombre très important. Ils ont également tenu des discussions et montré des films pendant le week-end. Quelque 300 manifestants ont été reconduits à la frontière tchèque où ils organisèrent des manifestations aux postes de frontière, là où ils furent stoppés.
Les manifestations de Londres, de Prague et de Bruxelles font suite aux énormes manifestations contre la guerre qui se sont déroulées en septembre et en octobre à Londres et à Florence et qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes.
Les semaines à venir vont être marquées par des manifestations dans des villes et près de bases militaires dans le monde entier. Ces dernières deviendront de plus en plus intenses et nombreuses à l'approche de la guerre.
Pendant ce temps, d'autres initiatives ont été prises pour montrer les conséquences des guerres ou pour faire pression sur les gouvernements pour qu'ils s'opposent à celles-ci.
En Grande-Bretagne, le CND (Campaign for Nuclear Disarmament) a déclenché une action en justice sans précédent contre le premier ministre Tony Blair, le ministre des Affaires étrangères, Jack Straw, et le secrétaire à la Défense, Geoff Hoon, afin d'empêcher le gouvernement britannique de déclarer la guerre ou d'utiliser la force contre l'Iraq, après le 8 décembre, date à laquelle l'Iraq doit fournir la liste de son armement aux Nations Unies. Cette action en justice bénéficie du soutien de plusieurs députés.
Une « lettre à l'échelle mondiale », envoyée par de nombreux leaders pacifistes, Verts, religieux ainsi que par de nombreux juristes de premier plan et signée par 318 organisations, a exigé que les Etats-Unis détruisent leurs propres armes de destruction de masse au lieu de declencher la guerre contre l'Irak.
En Angleterre, un groupe d'inspiration théâtrale, qui s'autoproclame Les Gloucestershire Weapons Inspectors (Les inspecteurs en armement du Gloucestershire) ont décidé de se présenter à la base aérienne américaine de Fairford pour exiger de pouvoir inspecter les installations du bombardier US Stealth. Lors d'une conférence de presse, le groupe a déploré que bien qu'il ait réussi à réunir de nombreuses preuves, il n'a pour l'instant rencontré qu'opposition à sa tentative d'inspecter de probables sites militaires. Le groupe fait remarquer que les bombardiers B2 qui seront utilisés pour attaquer l'Irak, ont déjà été utilisés au Kosovo et en Afghanistan pour lâcher des bombes à fragmentation ainsi que des munitions d'uranium naturel ou appauvri.
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