La résidence secondaire de Jean-Luc Mélenchon située dans un village dans le Loiret a été dégradée et taguée par des fascistes qui visent à instaurer un climat de terreur politique.
Le Parti de l’égalité socialiste dénonce les intimidations à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon. Le PES a des différends politiques bien documentés avec la politique populiste de Mélenchon, ses prises de position anti-trotskystes et le rôle qu’il a joué dans la démobilisation des travailleurs lors de la lutte contre la réforme des retraites et de l’élection de juillet. Toutefois, nous le défendons contre les menaces et les agressions fascistes.
Le procureur de la République de Montargis a confirmé mardi 17 avril les faits en donnant quelques détails à la presse sur l’enquête confiée à la brigade de gendarmerie de Bellegarde. C’est le maire de Lombreuil qui a découvert qu’une partie du grillage de la résidence de Jean-Luc Mélenchon avait été découpée et qu’une fenêtre avait été ouverte. Selon France Bleu Orléans, la maison avait été sérieusement vandalisée : le portail de la propriété a été découpé, et les gendarmes ont trouvé une fenêtre ouverte, par laquelle les néofascistes sont probablement entrés, de «nombreux tags» ont été écrits ciblant directement Mélenchon, que les gendarmes ont qualifié d''insultants' et 'outrageants'.
Mélenchon, qui a appris la dégradation de sa maison par des amis qui regardaient les informations à la télévision affirme que les graffitis évoquent une croix gammée ou indiquant « on te trouver », « vive Marine » ou « nique les arabe ». Il a remercié sur X les personnes qui l’ont averti et les médias: «Merci aux camarades qui regardent la télé de m'avoir prévenu de la dégradation de ma maison dans le Loiret. Je crains pour mes livres. Merci aux médias de ne pas aggraver ma mise en danger.»
Le dirigeant de LFI souligne que ces intimidations «ressemblent au vocabulaire, aux tracts anonymes, aux messages téléphoniques des agressions que nous avons dû subir depuis un an … J’y retrouve le vocabulaire de ces racistes qui attaquent nos prises de position contre le génocide à Gaza. Oui, l’attaque est politique sinon pourquoi ces slogans?». Et ajoute: «Depuis un an nous avons tous le sentiment de n’être protégés ni par la justice, ni par la police. Tout finit dans les sables mouvants du néant ou des non-lieux dans neuf cas sur dix».
Le patron du PS Olivier Faure a déploré une «insupportable dégradation», le maire LR de Cannes David Lisnard a affirmé que «tout cela est inadmissible et grave». Marine Le Pen, saluée par l’un des tags, c’est senti obligée de réagir, estimant que «de tels agissements doivent faire l’objet d’une condamnation exemplaire. J'espère que tout sera entrepris pour retrouver les coupables de ces actes d'une grande lâcheté et j'apporte mon soutien à M. Mélenchon qui en est aujourd'hui victime.»
Les intimidations fascistes contre Mélenchon visent à intimider les aspirations des travailleurs et des jeunes pour une politique de gauche et contre la guerre. Il a obtenu lors des deux dernières élections présidentielles plus de 7 millions de voix. Les gangs fascistes s’attaquent méthodiquement à ce qui est identifié comme étant la gauche pour faire peur aux travailleurs et aux jeunes opposés à la politique d’austérité et de guerre impérialiste menée par l’aristocratie financière.
Dans le passé ces actes de violence fascistes ont visés au Royaume-Unis, l’ancien secrétaire général du Parti travailliste Jeremy Corbyn. Des généraux anonymes ont menacé de faire mutinerie si Corbyn était élu Premier ministre, tandis que des soldats britanniques ont ensuite été filmés en train de tirer à balles réelles sur des photos de la tête de Corbyn.
En 2021 pendant les élections régionales en Espagne, Iglesias, leader de Podemos recevait à son domicile une lettre contenant 4 balles accompagnées de menaces de mort. L’enquête confirmait qu’elles ont été envoyées en même temps par le même homme ou groupe et que les balles provenaient d’un fusil mitrailleur Cetme, une arme utilisée pendant des décennies par l’armée et les forces de sécurité espagnoles.
Le danger de violence fascistes ne disparaîtra pas bien au contraire. Avec la victoire de Trump qui a menacé de tuer socialistes et marxistes, les classes dirigeantes européennes accélèrent leur virage vers l’extrême droite, ce qui renforcera les forces qui agressent Mélenchon. Ces forces seront encouragées à continuer leurs intimidations alors que la classe ouvrière entre en conflit avec des gouvernements menant des politiques de guerre à l’extérieur et de guerre de classe à l’intérieur.
Face aux violences fascistes et encouragées par la politique des Etats, la classe ouvrière doit construire un mouvement politique indépendant de masse qui se battra pour une politique socialiste et contre tous les partis et défenseurs de l’élite dirigeante capitaliste et du système de profit dont les gangs fascistes en sont les bras armés.