Pas de déploiement de troupes allemandes en Ukraine! Il faut empêcher une escalade nucléaire!

Le Sozialistische Gleichheitspartei (SGP, Parti de l'égalité socialiste) condamne avec force le projet du gouvernement d'envoyer des soldats allemands en Ukraine. Quatre-vingt-trois ans ans après le début de la guerre d'anéantissement de l'Allemagne nazie contre l'Union soviétique, les troupes allemandes doivent à nouveau entrer en guerre avec la Russie. C'est précisément de cela qu’il est question, quelle que soit la manière dont les représentants du gouvernement décrivent publiquement leurs projets.

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, à droite, s'entretient avec des soldats lors d'une visite au bataillon de chars 203 de la Bundeswehr à la caserne du maréchal Rommel à Augustdorf, en Allemagne, le mercredi 1er février 2023. [AP Photo/Martin Meissner]

La semaine dernière, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts) a déclaré, en marge d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, qu’elle pouvait également envisager l’envoi de soldats allemands pour «garantir la paix» entre l’Ukraine et la Russie. Outre de prétendues «garanties de sécurité» pour l’Ukraine, il a également été question d’une présence internationale pour garantir un cessez-le-feu.

Interrogée sur le rôle éventuel de l’Allemagne et de l’Europe dans cette affaire, elle a déclaré : «Et en tant qu’Européens, nous ne pouvons protéger cette paix qu’ensemble.» C’était «aussi la conception fondamentale de l’OTAN ». Tout comme l’Allemagne avait «travaillé à cette paix pendant plus de 1 000 jours», elle soutiendrait « naturellement aussi de toutes ses forces tout ce qui servira la paix à l’avenir ».

Les déclarations de Baerbock sont aussi absurdes que révélatrices. «La conception fondamentale» de l’OTAN et de l’Allemagne n’est pas la paix, mais la guerre. En encerclant la Russie pendant des décennies, elles ont provoqué l’invasion réactionnaire de l’Ukraine par Poutine début 2022 et n’ont cessé d’intensifier le conflit depuis afin de vaincre militairement la Russie en Ukraine.

L’Allemagne est l’un des pays bellicistes les plus agressifs. En début de semaine, le chancelier Olaf Scholz (SPD, social-démocrate) a montré qu’il n’était pas un «chancelier de paix», mais bien un chancelier de guerre, lors de sa visite surprise à Kiev et de l’annonce de nouvelles livraisons d’armes. Et Baerbock elle-même avait déjà déclaré ouvertement en janvier 2023 devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe que Bruxelles et Berlin étaient des parties dans la guerre. «Nous menons une guerre contre la Russie et non l’un contre l’autre», avait-t-elle déclaré.

En appelant à l’envoi de troupes allemandes en Ukraine, Baerbock ne parle pas seulement pour elle ; elle parle de plans préparés depuis longtemps dans le dos de la population. Dans une interview à la radio Deutschlandfunk, le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD) a répondu à la question de savoir si l’Allemagne, comme la France et la Grande-Bretagne, ne devrait pas également réfléchir concrètement à des «scénarios» pour «des troupes terrestres en Ukraine» :

Qui dit que nous ne le faisons pas?», a-t-il dit, «sauf que maintenant nous n’en parlons pas. Réfléchir est quelque chose de complètement différent. Il faut penser à tout. Il faut être aussi préparé que possible à toutes les situations possibles. Si c’est possible, à différents scénarios. Mais cela ne signifie pas que nous divulguions tous les scénarios.

Les travailleurs et les jeunes doivent prendre cela comme un avertissement. Derrière le dos de la population, les puissances impérialistes s’emploient à intensifier massivement l’offensive de guerre contre Moscou, y compris par l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires. Le 21 novembre, le New York Times a rapporté que l’administration Biden envisageait de «permettre à l’Ukraine de posséder à nouveau des armes nucléaires, comme elle en avait avant la chute de l’Union soviétique».

Dimanche, le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan a annoncé que l'administration Biden prévoyait de «livrer massivement des armes» à l'Ukraine dans les sept semaines qui restaient avant l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, afin de «renforcer sa position sur le champ de bataille». Le même jour, la nouvelle haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, s'est également prononcée en faveur de l'envoi à Kiev de troupes au sol.

Il ne fait aucun doute que toute initiative de «cessez-le-feu» de la part de Trump et le déploiement éventuel de troupes européennes dans ce cadre ne seraient qu’un prélude à une nouvelle escalade massive de la guerre.

Durant la campagne électorale, Trump a mis en garde plusieurs fois contre le danger d’une «troisième guerre mondiale» et affirmé vouloir régler le conflit en Ukraine par une solution négociée. Mais ce serait «l’une des premières déclarations démagogiques à être abandonnées», prévient le WSWS dans un récent article de perspective. La nouvelle administration ne serait «pas moins attachée que la précédente à défendre les intérêts stratégiques fondamentaux de l’impérialisme américain».

Les puissances européennes réagissent en augmentant leurs propres efforts de guerre. Après la décision d'autoriser Kiev à attaquer directement la Russie avec des missiles de croisière américains, britanniques et français, on prépare actuellement la prochaine étape de l'escalade avec les discussions sur le déploiement de troupes terrestres européennes et allemandes.

Il ne faut se faire aucune illusion sur ce que cela signifie. Pour empêcher l’effondrement total du front ukrainien et faire valoir leurs propres intérêts impérialistes en Ukraine et contre Moscou, l’Allemagne et les principales puissances de l’OTAN se préparent à une guerre directe contre la puissance nucléaire russe – avec toutes les conséquences que cela entraîne.

Baerbock, Pistorius et Cie devraient dire la vérité à la population dans la campagne pour les élections législatives anticipées de février et dire clairement ce que signifient leurs plans de guerre et dans quelle sinistre tradition ils s'inscrivent. L'Ukraine était déjà dans la ligne de mire de l'impérialisme allemand pendant la Première Guerre mondiale, et l'un de ses objectifs de guerre était d'établir un régime vassal contrôlé par Berlin. Dans la Seconde Guerre mondiale, la soumission de l'Ukraine faisait directement partie de la guerre d'annihilation menée par Hitler contre l'Union soviétique, qui a coûté la vie à au moins 27 millions de citoyens soviétiques et a conduit à l'Holocauste.

Certains des crimes les plus terribles ont eu lieu en Ukraine même, comme le massacre de Babi Yar, au cours duquel les Einsatzgruppen allemands ont sauvagement assassiné plus de 33000 hommes, femmes et enfants juifs en deux jours. Dans sa nouvelle offensive vers l'Est, qui poursuit les mêmes objectifs prédateurs qu'au XXe siècle – la domination géostratégique et la satisfaction de l'énorme soif de matières premières des entreprises allemandes –, la classe dirigeante travaille avec les héritiers des collaborateurs nazis ukrainiens.

En Allemagne même, l’envoi de la Bundeswehr (forces armées) en Ukraine irait de pair avec la réintroduction du service militaire obligatoire pour fournir la chair à canon nécessaire au front. Et le déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale contre la Russie nécessiterait une augmentation massive des dépenses militaires au détriment des salaires et des dépenses sociales, le développement d’une économie de guerre et l’instauration d’un État policier fasciste pour réprimer l’opposition dans la population.

Baerbock, Scholz, Pistorius et les autres fauteurs de guerre dans la politique et les médias devraient également expliquer combien de centaines de milliers, voire de millions de vies humaines ils sont prêts à sacrifier pour une victoire sur la puissance nucléaire russe. Le Kremlin a clairement fait savoir, maintes fois, qu'il n'accepterait pas la présence de troupes occidentales en Ukraine et considérerait l'intervention directe des puissances de l'OTAN dans le conflit comme un acte de guerre qui pourrait entraîner en représailles des frappes non seulement conventionnelles mais encore nucléaires.

Une escalade nucléaire du conflit ne réduirait pas seulement l'Europe en cendre, mais mettrait également en danger la survie de l'humanité tout entière. La seule façon de mettre un terme à cette folie est de construire un mouvement de masse international contre la guerre et sa cause profonde, le capitalisme. C'est précisément le sens de la campagne électorale menée par le Sozialistische Gleichheitspartei.

Alors que les représentants de tous les partis de l’establishment se surpassent mutuellement en réclamant un cours de guerre plus agressif, des coupes sociales massives, la chasse aux réfugiés et le renforcement de l'État policier, nous nous présentons aux élections du Bundestag pour nous opposer à cette coalition multipartite et pour donner une voix à l’opposition croissante des travailleurs et des jeunes et pour les armer d’un programme socialiste .

  • Pas de troisième guerre mondiale !
  • Halte au genocide de Gaza !
  • Plus jamais le fascisme!
  • Pour une Europe unifiée et socialiste !

Soyez actifs dès maintenant, soutenez notre campagne électorale et devenez membre du SGP !

(Article paru en anglais le 9 décembre 2024)

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