La Maison-Blanche envoie des sous-traitants militaires en Ukraine

L'administration Biden a autorisé des sous-traitants militaires américains à se déployer en Ukraine dans le cadre d'une escalade majeure de l'implication des États-Unis dans la guerre avec la Russie en Ukraine. La Maison-Blanche a confirmé cette décision dans une déclaration à plusieurs médias, dont CNN et le média russe TASS.

L'annonce fait suite à la défaite électorale de la vice-présidente Kamala Harris face au fasciste Donald Trump. L'indifférence de l'administration Biden-Harris et du Parti démocrate face à la détérioration des conditions sociales des travailleurs aux États-Unis a été le principal facteur de la victoire électorale de l'ancien président, mais ce dernier a pu également faire un appel démagogique à l'hostilité populaire envers la guerre en Ukraine.

Alors qu'il ne lui reste que deux mois en poste, la principale préoccupation du gouvernement Biden est que la guerre en Ukraine se poursuive. À cette fin, Biden, cherchant à créer des «faits sur le terrain», a forcé cette escalade majeure de la guerre.

«Afin d'aider l'Ukraine à réparer et à entretenir l'équipement militaire fourni par les États-Unis et leurs alliés, le ministère de la Défense lance un appel d'offres à un petit nombre de sous-contractants qui aideront l'Ukraine à maintenir l'aide que nous avons déjà fournie», a déclaré le porte-parole du Pentagone à TASS.

Le porte-parole a ajouté: «Certains des équipements que les États-Unis ont fournis à l'Ukraine – ou fourniront à l'Ukraine dans les mois à venir – tels que les F-16 et les systèmes de défense aérienne Patriot, nécessitent une expertise technique spécifique pour leur entretien».

Le Pentagone a ajouté: «Chaque sous-contractant, organisation ou entreprise américaine sera responsable de la sûreté et de la sécurité de ses employés et sera tenu d'inclure un plan de contrôle des risques dans le cadre de ses offres».

Le porte-parole du Pentagone a également déclaré: «Il y a déjà des sous-traitants du gouvernement américain qui travaillent en Ukraine, car le département d'État et l'USAID ont directement passé des contrats avec des entreprises américaines pour aider à diverses tâches, notamment aider à renforcer le réseau énergétique de l'Ukraine et fournir un soutien économique».

En réalité, ces sous-contractants militaires serviront de «fil détonateur». S'ils sont attaqués, cela peut être utilisé pour lancer une campagne exigeant une forte escalade de la guerre.

L'année dernière, le World Socialist Web Site a expliqué que l'une des conséquences majeures des armes de haute technologie comme le char de combat Abrams, aussi importante que leur effet sur le champ de bataille en Ukraine, était le déploiement nécessaire de sous-traitants pour les entretenir.

Un sous-contractant civil (à gauche) participe à l'installation d'un système de simulation d'engagement tactique de véhicule de combat sur un char de combat principal M1A1 Abrams dans une zone d'entraînement en Allemagne. (Photo de l'armée américaine par Gertrud Zach)  [Photo: Department of Defense]

La vaste flotte américaine de chars M1 Abrams est entretenue par des entrepreneurs civils sur les bases de l’armée dans le monde entier, et ces entrepreneurs civils sont généralement des Américains qui possèdent des connaissances et des compétences spécialisées, y compris des employés directs de General Dynamics et d’autres grands fabricants d’armes. L’Abrams, le véhicule le plus complexe de l’armée, nécessite environ huit heures-hommes de maintenance pour chaque heure de fonctionnement.

Des milliers de civils responsables de l’entretien en provenance des pays de l’OTAN seront déployés en Ukraine, et des chaînes d’approvisionnement massives seront établies pour les pièces spécialisées de haute technologie et de précision nécessaires pour maintenir les machines en état de marche, s’étendant sur des centaines de kilomètres depuis le front oriental jusqu’aux bases américaines en Allemagne, en passant par la Pologne.

Ces chaînes d’approvisionnement et le personnel américain deviendront probablement la cible d’attaques russes contre les systèmes d’armes qui entrent en Ukraine. La demande, soulevée pour la première fois au début de la guerre, de «fermer le ciel», c’est-à-dire d’instaurer une zone d’exclusion aérienne, sera rapidement faite par l’ensemble des médias américains, afin de «sauver la vie» des Américains déployés en Ukraine.

C'est précisément une telle spirale d'escalade que l'administration Biden cherche à mettre en œuvre pendant le reste de son mandat.

Dans une interview accordée dimanche à l'émission «Face the Nation», le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré que le président Joe Biden tiendrait une réunion avec le président élu Donald Trump mercredi, au cours de laquelle l'Ukraine serait un sujet de discussion majeur.

«Le président Biden aura l'occasion, au cours des 70 prochains jours, de faire valoir auprès du Congrès et de la nouvelle administration que les États-Unis ne devraient pas se retirer de l'Ukraine, que s'éloigner de l'Ukraine signifie plus d'instabilité en Europe», a déclaré M. Sullivan.

L'administration Biden cherche également à faire passer un important projet de financement de l'Ukraine par le Congrès, en plus des 174 milliards de dollars qui ont déjà été dépensés pour la guerre à ce jour.

Au cours du week-end, l'Ukraine a lancé 34 drones sur Moscou, dans le cadre de la plus grande attaque contre la capitale russe depuis le début de la guerre.

De plus en plus de signes indiquent que l'Ukraine est confrontée à un effondrement militaire sur le champ de bataille, les journaux américains affirmant que la Russie a massé 50.000 soldats frais, y compris des troupes prétendument fournies par la Corée du Nord, pour une attaque contre les troupes ukrainiennes qui ont capturé du territoire dans l'oblast (district) russe de Koursk. Les troupes ukrainiennes, quant à elles, continuent de subir des revers majeurs dans l'est de l'Ukraine.

En septembre, le président russe Vladimir Poutine a présenté une proposition de mise à jour du document de politique nucléaire de la Russie qui élargirait les conditions dans lesquelles Moscou utiliserait des armes nucléaires.

Poutine a déclaré: «La version mise à jour du document propose que l'agression contre la Russie par tout État non doté d'armes nucléaires, mais avec la participation ou le soutien d'un État doté d'armes nucléaires, devrait être considérée comme une attaque conjointe contre la Fédération de Russie».

(Article paru en anglais le 11 novembre 2024)

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