Dans la nuit de mercredi à jeudi, des hooligans israéliens se sont déchaînés à Amsterdam, arrachant des drapeaux palestiniens, agressant des Arabes et scandant des slogans anti-Gaza. Ils ont affronté avec des habitants d'Amsterdam, où une manifestation était prévue contre la tenue du match entre les clubs de football Maccabi Tel Aviv et Ajax Amsterdam pendant le génocide de Gaza. Cinq personnes sont allées à l’hôpital, et vendredi le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que tous les supporters du Maccabi avaient été retrouvés.
Mais Washington et les gouvernements européens ont réagi par une propagande assourdissante, traitant d’ « antisémites» ceux qui ont affronté les hooligans. Il n’y a eu aucun mort, mais l'homme fort du gouvernement néerlandais d'extrême droite, Geert Wilders, exige une répression policière, soi-disant pour arrêter un « pogrom » meurtrier contre les Juifs. Vendredi, 62 personnes avaient été arrêtées en une vague d'arrestations à travers la ville.
Cette propagande est un tas de mensonges, ourdi par des gouvernements complices du génocide d'Israël à Gaza. Ils s’indignent quand cinq hooligans de football israéliens sont hospitalisés pour des blessures légères, mais ils soutiennent le meurtre de masse de civils palestiniens à Gaza.
Biden a tweeté : « Les méprisables attaques antisémites contre les fans israéliens à Amsterdam font écho à des moments sombres de l'histoire où les Juifs ont été persécutés. Nous avons été en contact avec des responsables israéliens et néerlandais et apprécions l'engagement des autorités néerlandaises à forcer les auteurs à rendre des comptes. Nous devons lutter sans relâche contre l'antisémitisme, où qu'il se manifeste. »
Les commentaires officiels européens étaient similaires. Le chancelier allemand Olaf Scholz a dénoncé les affrontements comme étant « intolérables » car ils « nous attaquent tous », le Premier ministre néerlandais Dick Schoof les a qualifiés de « terrible attaque antisémite ». Assimilant les affrontements à la Shoah, Macron a condamné « fermement » des violences rappelant « les heures les plus sombres de l'histoire ». Aux Pays-Bas, la campagne de presse est en grande partie dirigée par Wilders lui-même.
« Un pogrom dans les rues d'Amsterdam », a déclaré Wilders dans un tweet. « Des musulmans avec des drapeaux palestiniens pourchassent les Juifs. Je n'accepterai PAS cela. JAMAIS. Les autorités devront rendre des comptes pour leur incapacité à protéger les citoyens israéliens. Plus jamais. »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, recherché pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, a dit considérer « l'incident avec la plus grande gravité ». Il a exigé « une action vigoureuse et rapide » des autorités néerlandaises.
Ces affirmations infondées selon lesquelles les affrontements étaient des actes antisémites, voire des pogroms meurtriers, visent à justifier une répression de masse. Personne n'a été tué, et personne n’a démontré que les hooligans ont été ciblés parce qu’ils étaient juifs. De nombreuses vidéos, étayées par des déclarations de la police d'Amsterdam, démontrent que les agressions des hooligans du Maccabi contre des personnes et des biens à Amsterdam, ainsi que leurs chants pro-génocide, ont provoqué une éruption de colère.
Il y a des raisons de croire, en outre, que c’était une provocation coordonnée par les autorités israéliennes et le gouvernement néerlandais d'extrême-droite. Avant le match Maccabi-Ajax, les journaux néerlandais De Telegraaf et Voetbalzone ont rapporté que des agents du renseignement étranger israélien Mossad voyageraient parmi les fans du Maccabi, soi-disant pour les protéger des manifestants néerlandais.
Dans le stade, juste avant le match, les supporters du Maccabi n’ont pas honoré la minute de silence pour les milliers de victimes des inondations à Valence en Espagne, apparemment parce que Madrid a appelé à reconnaître un État palestinien. Cependant, les tensions ont explosé après le match, que le Maccabi a perdu 5-0.
Les hooligans du Maccabi « ont commencé à attaquer les maisons des gens à Amsterdam avec des drapeaux palestiniens, c'est donc là que la violence a commencé », a déclaré vendredi à Al Jazeera Jazie Veldhuyzen, conseiller municipal d'Amsterdam. « En réaction, les Amstellodamois se sont mobilisés et ont riposté aux attaques lancées mercredi par les hooligans du Maccabi. »
Ces hooligans se sont déchaînés dans la ville, déchirant des drapeaux palestiniens, frappant des taxis arabes avec des pieds-de-biche et scandant des slogans pro-génocide : « Il n'y a pas d'écoles à Gaza parce qu'il n'y a plus d'enfants», «Nique la Palestine», « Tsahal nique les Arabes» et «Mort aux Arabes ! Nous allons gagner. »
Le chef de la police d'Amsterdam, Peter Holla, a confirmé cette version des faits. Il a dit à France24 : « Les violences avaient déjà débuté mercredi soir entre supporters. C'était une nuit avec des incidents des deux côtés. Les partisans du Maccabi ont retiré un drapeau d'une façade du Rokin et ont détruit un taxi. Un drapeau palestinien a été incendié »
Les comparaisons par Biden ou Macron entre les affrontements à Amsterdam et la Shoah sont des mensonges politiquement obscènes. Pendant la Shoah, les trois quarts des 140 000 Juifs des Pays-Bas ont été déportés et assassinés à l'échelle industrielle dans les camps de la mort nazis. Lorsque la classe ouvrière s'est opposée à ces déportations, comme lors de la grève générale d'Amsterdam en février 1941, les autorités nazies et les membres du Mouvement national-socialiste néerlandais (NSB) pro-nazi d'Anton Mussert ont abattu des dizaines de travailleurs, juifs et non juifs.
La force qui commet un génocide aujourd'hui n'est pas la classe ouvrière d'Amsterdam, mais le régime sioniste, soutenu par l'OTAN. Le Parti pour la liberté (PVV), pathologiquement anti-musulman de Wilders, est à l'origine de la répression policière actuelle à Amsterdam; son drapeau est inscrit avec le goéland qui était le symbole du NSB de Mussert.
Le régime sioniste travaille avec les puissances impérialistes européennes, créant les conditions d'autres provocations similaires. Hier, Netanyahu a annoncé qu'il enverrait le Mossad dans d'autres événements sportifs internationaux impliquant des athlètes israéliens : «J'ai demandé au chef du Mossad et à d'autres responsables de préparer des plans d'action, des systèmes d'alerte et notre organisation au milieu de cette nouvelle situation.»
Cet ordre est d'autant plus explosif que le Mossad est tristement célèbre pour ses méthodes brutales, y compris les assassinats ciblés, et qu'un match de football controversé entre la France et Israël de la Ligue des Nations doit avoir lieu le 14 novembre.
Le gouvernement Macron, profondément impopulaire et s'appuyant sur le soutien parlementaire du RN d'extrême droite, cherche à étrangler l'opposition ouvrière au génocide de Gaza. Cette semaine, le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a menacé le PSG de poursuites, après que ses supporters ont déployé un grand drapeau « Free Palestine » lors d'un match.
Hier, Retailleau a rejeté les appels à déplacer le match de football France-Israël prévu le 14 novembre hors du Stade de France, en Seine Saint-Denis. Il a affirmé que déplacer le match « signifierait abdiquer face aux menaces de violence et face à l'antisémitisme». Cela menace de déclencher de nouveaux affrontements entre les travailleurs, cette fois en France, et les hooligans du football israélien soutenus par le Mossad et la police.