Ceci est la deuxième partie d’un article en deux parties. La première partie est accessible ici.
Le STTP se soumet à la loi brise-grève de 2018 des libéraux de Trudeau
En 2018, lorsque les travailleurs postaux ont voulu riposter contre des années de concessions et un régime de travail de plus en plus sévère, le gouvernement libéral Trudeau a réagi comme l’avait fait le gouvernement conservateur Harper sept ans plus tôt, en criminalisant leur grève et en imposant un arbitrage exécutoire. En brisant la grève, le gouvernement Trudeau a tourné en dérision les efforts de la bureaucratie du STTP pour se faire passer pour un «progressiste» et un allié des postiers.
Malgré toutes les fanfaronnades «militantes» et la rhétorique «de gauche» du président du STTP Mike Palecek, le STTP a poursuivi dans tous ses aspects essentiels – avant, pendant et après la grève de 2018 – exactement la même stratégie désastreuse que la précédente direction de droite en 2011. Tout le discours de Palecek sur le fait de défier la législation briseuse de grève n’était que du vent. Alors que le conflit avec Postes Canada s’intensifiait à l’automne 2018, lui et la direction du STTP n’ont rien dit sur la menace imminente d’une loi de retour au travail. Puis, lorsque la grève a été criminalisée, ils ont ordonné aux postiers de se soumettre aux dictats du gouvernement.
Postes Canada a utilisé le contrat de transition de deux ans que Palecek et la direction du STTP leur ont imposé en 2016, sous prétexte qu’ils ne voulaient pas perturber le débat public sur le groupe de travail des libéraux sur les services postaux, pour accroître considérablement l’exploitation des travailleurs des postes. En plus des réductions salariales réelles imposées dans le contrat, de la privatisation des bureaux de poste et de la réduction des itinéraires des facteurs, il a imposé une accélération importante de ses opérations pour tirer profit de l’augmentation des livraisons de colis par le commerce électronique. En mettant en œuvre une nouvelle technologie de tri des colis, Postes Canada a contraint les postiers à travailler de longues heures et de manière irrégulière pour livrer des colis lourds, dans le but de concurrencer les géants de la livraison de colis du secteur privé, comme UPS et FedEx. Cette accélération s’est traduite par un taux d’accidents élevé – les travailleurs postaux subissent des blessures invalidantes plus de cinq fois supérieures à la moyenne des industries réglementées par le gouvernement fédéral, ce qui rend le travail à Postes Canada encore plus dangereux que l’exploitation minière ou le débardage.
Les postiers étaient prêts et disposés à se battre pour se protéger des dangereuses exigences de la direction axées sur le profit, et pour inverser les années de privatisation, de suppressions d’emplois et de baisses de salaires qui leur ont été imposées depuis 2011. Ils ont donné à Palecek et au STTP un mandat de grève écrasant, 93,8% des travailleurs des opérations postales urbaines et 95,9% des facteurs ruraux et suburbains ayant voté en faveur de la grève.
La bureaucratie du STTP a cependant fait tout ce qu’elle pouvait pour éviter une confrontation avec Postes Canada et ses patrons du gouvernement libéral. Malgré le vote massif en faveur de la grève, ils ont refusé de mobiliser toute la puissance économique des travailleurs des postes et de déclencher une grève nationale. Au lieu de cela, après des semaines de retard pendant lesquelles ils ont demandé à Trudeau de nommer un médiateur pour aider aux négociations, la direction du STTP a adopté la même stratégie qu’en 2011, à savoir des débrayages régionaux d’un ou deux jours par roulement. Une fois de plus, l’objectif explicite de cette stratégie était de rendre l’action des travailleurs aussi inefficace que possible. «Notre objectif», a déclaré Palecek, «n’est pas de perturber le public. Il ne s’agit pas de perturber le service que nous fournissons, que nous défendons depuis des années. Nous essayons donc de trouver des moyens d’exercer une certaine pression sur Postes Canada sans avoir d’impact sur le public.»
Palecek et le STTP ont tout fait pour maintenir la lutte des postiers dans les canaux du système de négociation collective, malgré le fait que la direction de Postes Canada était intransigeante sur ses revendications et qu’elle pouvait compter sur le gouvernement pour forcer les postiers à reprendre le travail. Ils n’ont rien fait pour appeler les autres secteurs de la classe ouvrière, y compris ceux du secteur public, à une lutte commune pour défendre les services publics ainsi que les emplois et les conditions de travail des travailleurs qui les administrent.
Profondément intégrés à ce stade dans leur alliance avec le gouvernement Trudeau, le STTP et le CTC ont maintenu un silence assourdissant sur la menace d’une loi libérale contre les grèves pendant des semaines, jusqu’à ce que le gouvernement annonce effectivement qu’il criminaliserait la campagne de grèves tournantes des postiers si elle n’était pas immédiatement interrompue.
Lorsqu’il a finalement été contraint d’aborder la question de la loi sur le retour au travail, Palecek a supplié Trudeau: «Nous avons un gouvernement qui affirme croire en la négociation collective. Nous espérons que sa patience sera à la hauteur de ces principes.»
Pour dissimuler le fait que la bureaucratie du STTP n’avait rien fait pour préparer les travailleurs à s’opposer aux briseurs de grève du gouvernement, Palecek a fait grand cas du soutien que le CTC et son président Hassan Yussuff avaient promis d’apporter aux travailleurs postaux en cas de législation briseuse de grève. Yussuff était un allié si intime du gouvernement Trudeau que le Premier ministre libéral l’a nommé au Sénat lorsqu’il s’est retiré du CTC deux ans plus tard. Lors d’une conférence de presse commune après l’introduction de la loi de retour au travail au Parlement, Palecek et Yussuff ont continué à demander de l’aide au gouvernement Trudeau. «Nous demandons au gouvernement fédéral de permettre une procédure équitable en encourageant les travailleurs et l’employeur à parvenir à un accord qui convienne à tous», a déclaré Yussuff.
Le World Socialist Web Site et le Parti de l’égalité socialiste ont mis à nu le rôle de Palecek dans le cadre de leur lutte pour que les travailleurs prennent les choses en main et se battent pour mobiliser l’ensemble de la classe ouvrière contre l’assaut de l’État contre le droit de grève et de négociation collective des travailleurs. Sous le titre «La classe ouvrière doit se porter à la défense des travailleurs de Postes Canada», nous avons écrit:
Dirigé par Mike Palecek, ancien membre du groupe de pseudo-gauche La Riposte, le STTP se présente comme l’un des syndicats les plus militants du Canada. Lorsqu’il a été élu président du syndicat en 2015, Mike Palecek a fait appel de manière démagogique à la colère de la base face à la capitulation de la direction précédente devant la loi de 2011 sur le retour au travail du gouvernement conservateur de Stephen Harper et à l’acceptation subséquente de concessions radicales, y compris des réductions de pensions et une nouvelle expansion de l’emploi à plusieurs niveaux et de l’emploi temporaire.
L’été dernier, les postiers ont voté massivement en faveur d’une grève nationale. Mais le STTP a refusé de donner suite à ce mandat, lançant à la place une campagne inefficace de grèves tournantes. Même après que Trudeau a signalé que son gouvernement préparait une loi de retour au travail, Palecek et le STTP ont continué à ne pas souffler mot de la menace d’une intervention gouvernementale.
Lorsque Palecek a finalement abordé la question de la loi de retour au travail, ce fut aux côtés du président du Congrès du travail du Canada (CTC), Hassan Yussuff, qu’il a présenté comme un allié des travailleurs des postes dans leur opposition à Trudeau et à sa loi briseuse de grève. En fait, le CTC s’est à maintes reprises entendu avec les gouvernements pour étouffer l’opposition de la classe ouvrière et torpiller les grèves, tout en apportant un soutien explicite aux gouvernements libéraux, néo-démocrates et péquistes qui ont imposé l’austérité.
Le STTP et le CTC, malgré le fait que Palecek ait vanté l’énorme soutien que la plus grande fédération syndicale du Canada pourrait apporter aux travailleurs des postes, n’ont jamais évoqué la possibilité de défier la législation briseuse de grève du gouvernement Trudeau. Au lieu de cela, comme en 2011, la direction du STTP a capitulé, ordonnant aux postiers d’obéir à l’interdiction de grève et de reprendre le travail.
Humilié, Palecek a entretenu l’illusion que la législation pouvait être contestée devant les tribunaux. La contestation par le syndicat de la loi anti-grève de 2011 du gouvernement Harper a pris cinq ans avant d’aboutir à un verdict, la cour jugeant que la loi était, en fait, inconstitutionnelle. Comme on pouvait s’y attendre, cette décision n’a eu aucun impact sur les attaques majeures menées contre les travailleurs en vertu de l’interdiction de grève illégale. Le tribunal a laissé en place toutes les concessions radicales imposées par Postes Canada à la suite de l’interruption de la grève.
Afin de fournir au STTP une couverture pour sa capitulation abjecte devant la loi de retour au travail des libéraux et son abandon des revendications des travailleurs des postes, le CTC a ensuite organisé une série de « piquets communautaires » peu fréquentés. Lorsque plusieurs de ces « piquets communautaires » ont brièvement perturbé l’entrée et la sortie des camions de livraison du courrier dans les centres de tri postaux, Postes Canada a réagi en obtenant des injonctions judiciaires interdisant à quiconque d’entraver ou d’empêcher des véhicules ou des personnes d’entrer ou de sortir de ses installations. Elle a calomnié les piquets de grève de Halifax qui avaient été arrêtés, les qualifiant de «menace sérieuse pour la sécurité publique».
Cette défaite cuisante pour les postiers et la classe ouvrière dans son ensemble a mis à nu le rôle de Palecek et du type de bureaucrate syndical «de gauche» qu’il incarne. Alors que la bureaucratie syndicale de droite s’efforçait de s’intégrer encore plus profondément dans une alliance corporatiste avec l’État et l’employeur, illustrée par son alliance avec les libéraux de Trudeau, elle s’est appuyée sur des «militants» comme Palecek pour canaliser la colère de la classe ouvrière dans l’impasse du système de «négociation collective» et empêcher les travailleurs de lancer une lutte politique contre l’austérité et la guerre capitaliste. En canalisant les travailleurs et les jeunes radicalisés derrière de tels «militants» syndicaux, des groupes de pseudo-gauche comme l’ancienne Riposte (aujourd’hui rebaptisé Parti communiste révolutionnaire) jouent un rôle particulièrement crucial.
Palecek a adopté la même stratégie désastreuse que la direction du STTP en 2011 parce qu’il était engagé dans le même cadre de négociation collective pro-capitaliste, dont dépendent les privilèges de la bureaucratie syndicale. Ils étaient profondément hostiles à la mobilisation des postiers parce qu’ils craignaient que celle-ci ne déclenche une lutte plus large de la classe ouvrière qui échapperait rapidement à leur contrôle et deviendrait un défi direct au gouvernement libéral auquel ils étaient alliés.
Dans une déclaration publiée sur le WSWS après que les libéraux ont présenté leur législation briseuse de grève, qui a été distribuée aux travailleurs postaux en grève, le PES a lutté pour clarifier ces questions et mettre en avant une stratégie politique indépendante:
Si les travailleurs de Postes Canada veulent obtenir leurs revendications tout à fait justifiées, ils doivent rompre au niveau politique et organisationnel avec le STTP et prendre leur lutte en main. Des comités de la base doivent être mis sur pied dans chaque centre de tri, bureau de poste et entrepôt afin d’organiser une grève nationale totale et de mobiliser l’appui de toute la classe ouvrière.
Dans cette lutte, les travailleurs des postes affronteront toute la force de l’État et de la direction de Postes Canada, ainsi que la complicité et la duplicité de la bureaucratie syndicale. Mais leurs alliés, la classe ouvrière canadienne et internationale, représentent une force sociale beaucoup plus puissante.
Le STTP soutient la politique de l’élite dirigeante sur la pandémie basée sur «les profits avant la vie»
Après avoir interdit la grève de 2018, le gouvernement libéral a nommé un arbitre pour dicter les termes du nouveau contrat des travailleurs postaux. Trudeau a choisi Anne MacPherson, ancienne présidente du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). Nommée par le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper en 2011 pour arbitrer un conflit entre Air Canada et ses 6.800 agents de bord, Mme MacPherson a imposé un contrat de concession aux travailleurs qu’ils avaient rejeté à deux reprises. Les querelles entre Postes Canada, le STTP et MacPherson à la table de négociation se sont prolongées jusqu’à ce que les travailleurs des postes aient travaillé pendant deux ans sans nouveau contrat.
Entre-temps, la première vague de la pandémie de COVID-19 a balayé le monde au début de l’année 2020, le virus hautement transmissible se propageant rapidement et provoquant des maladies et des décès en masse. Sous la pression d’actions collectives des membres de la base visant à arrêter la production inessentielle au printemps, les gouvernements du monde entier ont mis en place des fermetures temporaires et d’autres mesures de santé publique pour contrôler la propagation du virus. Pour compenser le choc économique causé par la pandémie aux grandes entreprises au Canada, le gouvernement Trudeau a renfloué les banques et les grandes sociétés à hauteur de 650 milliards de dollars et a inondé les marchés financiers de crédits bon marché. Dès le mois de mai, les classes dirigeantes du Canada et du monde entier imposaient impitoyablement un retour massif au travail et le démantèlement systématique des mesures de santé publique faisant obstacle à leurs profits, sans se soucier des conséquences sanitaires pour la population active.
Les postiers ont vaillamment risqué leur santé lors des vagues répétées de la pandémie de COVID-19, d’autant plus que le volume des colis a fortement augmenté lors des premiers blocages. C’est au cours des efforts déployés par la classe dirigeante pour rouvrir l’économie que MacPherson a finalement imposé aux postiers un contrat de deux ans rempli de concessions, en usant des pouvoirs que lui conférait la loi libérale sur les briseurs de grève. Le contrat prévoyait, entre autres reculs, des augmentations salariales bien inférieures au taux d’inflation qui allait bientôt grimper en flèche, ce qui équivalait à une réduction massive des salaires réels que les travailleurs postaux subissent encore aujourd’hui.
Le STTP a acquiescé aux dictats du médiateur, appliquant les termes de la nouvelle convention collective alors même que les postiers de tout le pays contractaient la COVID-19 sur leur lieu de travail. Ce faisant, il s’est joint au CTC, à Unifor et aux autres grandes bureaucraties syndicales du Canada, qui collaborent avec l’État et les grandes entreprises pour imposer la reprise du travail au printemps 2020 et la politique du «profit avant la vi », qui a entraîné des millions de morts et des millions de cas supplémentaires de COVID longue dans le monde entier.
Le WSWS et le PES se sont battus pour mobiliser les travailleurs en faveur d’une politique scientifique visant à mettre fin à la pandémie et à sauver des vies :
Les travailleurs doivent rejeter tous les efforts de la classe dirigeante pour les forcer à retourner au travail alors que la pandémie fait rage. Ils doivent intervenir avec leur propre programme indépendant pour protéger les vies et les moyens de subsistance des travailleurs – un programme qui commence par les besoins sociaux, et non par ce que les capitalistes prétendent pouvoir se permettre. Ce programme devrait inclure le déploiement de tests de masse, la recherche des contacts et la mise en quarantaine pour contenir le virus; la fermeture de toutes les industries non essentielles avec un salaire complet pour tous les travailleurs touchés; la fourniture de masques, de gants et d’autres équipements de protection individuelle au personnel médical et aux autres travailleurs essentiels; et l’investissement de milliards dans le système de santé pour fournir les meilleurs soins possibles aux personnes infectées par le virus.
Pour défendre ces revendications, les travailleurs doivent créer des comités d’action sur leur lieu de travail et dans leur quartier, indépendamment et en opposition aux syndicats et au NPD qui, pendant des décennies, ont étouffé la lutte des classes et aident aujourd’hui l’élite dirigeante à faire revenir les travailleurs sur le marché du travail.
Aucune de ces demandes ne peut être satisfaite sous le capitalisme. L’oligarchie financière qui constitue le noyau de la classe dirigeante et à laquelle les politiciens sont redevables considère que tout l’argent dépensé pour les moyens de subsistance des travailleurs et les services sociaux est une ponction sur ses profits. Les travailleurs doivent mener une lutte politique en alliance avec leurs frères et sœurs de classe au niveau international pour porter au pouvoir des gouvernements ouvriers engagés dans des politiques socialistes, afin que les ressources abondantes de la société puissent être redéployées pour protéger la vie humaine et les moyens de subsistance des travailleurs, au lieu d’accroître le profit privé et la mort.
Les contrats imposés par MacPherson ont expiré le 31 décembre 2021 pour les facteurs ruraux et suburbains et le 31 janvier 2022 pour les travailleurs des opérations postales urbaines. Au milieu d’un deuxième hiver d’infections et de décès massifs provoqués par la politique criminelle de pandémie de l’élite dirigeante, les postiers auraient bénéficié d’un large soutien pour une lutte visant à renverser les concessions et à obtenir des gains réels. Ils étaient largement perçus dans la classe ouvrière comme l’une des catégories de travailleurs les plus directement exposées aux dangers de la pandémie, ce qui aurait suscité une forte sympathie pour leurs revendications.
C’est précisément pour cette raison que le STTP est intervenu pour court-circuiter toute perspective de grève. Dans le dos de ses membres, la bureaucratie du STTP a unilatéralement accepté de prolonger les deux contrats de deux ans. Près de trois ans après cet acte de sabotage scandaleux, les travailleurs postaux sont maintenus au travail sans nouveau contrat depuis plus de neuf mois dans le cas des CMRS et plus de huit mois pour les travailleurs de l’UPO.
Construisons le comité de base des travailleurs postaux (Canada)
Un examen du bilan du STTP démontre que, loin de défendre les intérêts des travailleurs et de mobiliser leur pouvoir social, la bureaucratie syndicale a systématiquement cherché à les démobiliser. À maintes reprises, la bureaucratie du STTP prétend qu’elle a été contrainte d’accepter des concessions parce que les postiers ne sont pas «prêts à lutter». Mais chaque fois que les postiers ont tenté de lancer une lutte sérieuse, ils ont été politiquement muselés par la bureaucratie du STTP, qui travaille d’arrache-pied pour empêcher un affrontement direct entre les travailleurs et le gouvernement. La direction du syndicat refuse invariablement de mobiliser d’autres sections de travailleurs pour soutenir les postiers, isole leur lutte et se soumet aux exigences de la direction et de l’État.
C’est la clé de la collusion du STTP avec la direction pour imposer une série de concessions. En outre, c’est le cas, peu importe que l’appareil syndical soit dirigé par un bureaucrate de carrière ou par un prétendu «militant» de gauche comme Mike Palecek. Tout comme le CTC et la bureaucratie syndicale dans son ensemble, ils sont restés fidèles à leur alliance avec les libéraux et au système de négociation collective réglementé par l’État et favorable aux employeurs. Défenseurs du capitalisme, source de leurs privilèges, la bureaucratie syndicale accepte que Postes Canada soit gérée comme une entreprise, et non comme un service public, et que les emplois, les salaires et les conditions de travail des postiers soient subordonnés au profit capitaliste.
Les travailleurs des postes du Canada ont franchi une étape importante cet été, lorsqu’ils ont formé le Comité de la base des travailleurs des postes (CBTP), afin de se mobiliser dans une lutte politique contre le partenariat tripartite entre le STTP, la direction de l’entreprise et le gouvernement libéral. Contre cette alliance tripartite pro-capitaliste, qui n’a d’autre solution à l’escalade rapide de la crise de la société bourgeoise que la pauvreté, la misère et la guerre, le CBTP cherche à mettre en œuvre la seule force qui puisse défier la classe dirigeante – une contre-offensive politique menée par la classe ouvrière contre le programme de guerre de classe de l’élite dirigeante:
Nous sommes confrontés à des ennemis puissants dans notre lutte, mais nos alliés potentiels sont encore plus forts. En créant le Comité de base des travailleurs des postes (CBTP), nous invitons la classe ouvrière du secteur de la logistique et d’autres secteurs économiques à travers le Canada, ainsi que les travailleurs des postes et la classe ouvrière dans son ensemble à l’échelle internationale, à se joindre à notre lutte. Nous affirmons qu’il n’y a pas d’issue possible dans le cadre du système étouffant de «négociation collective» parrainé par l’État. Au contraire, nous ne pouvons contrer la menace imminente d’une législation briseuse de grève qu’en faisant de notre lutte le point de départ d’une contre-offensive dirigée par les travailleurs contre l’austérité et la guerre capitaliste.
Alors que la bureaucratie du STTP confine nos luttes au cadre de l’État-nation, la direction de Postes Canada opère, prend ses décisions d’affaires et introduit de nouvelles procédures sur la base d’une économie mondialisée. Nous devons nous adapter au caractère mondial de l’industrie de la logistique en mettant de l’avant notre propre stratégie mondiale afin d’unir nos luttes et de placer les opérations postales et de livraison sous le contrôle des travailleurs.
Après un nouveau vote de grève retentissant, la tâche urgente des postiers est de rejoindre et de construire le CBTP en opposition à la bureaucratie du STTP afin de disposer d’une organisation capable de contrecarrer les directives de la bureaucratie de céder aux exigences de la direction qui ne tarderont pas à se manifester.
Pour s’impliquer dans le Comité de base des travailleurs des postes, remplir le formulaire ci-dessous.
(Article publié en anglais le 24 octobre 2024)