Perspective

Arrêtez la persécution politique du socialiste ukrainien Bogdan Syrotiuk!

Le 25 avril 2024, Bogdan Syrotiuk, le leader de 25 ans de la Jeune garde des bolcheviks-léninistes (YGBL), une organisation socialiste-trotskyste active en Ukraine, en Russie et à travers l'ex-URSS, a été arrêté par la police secrète du régime fascisant de Zelensky, le SBU. Bogdan est détenu dans des conditions atroces, dans une prison de haute sécurité de la ville de Mikolaev, dans le sud de l'Ukraine.

Le Comité international de la IVe Internationale (CIQI), le mouvement trotskiste mondial auquel la YGBL est politiquement affiliée, a finalement obtenu les documents dans lesquels le SBU présente ses accusations contre Bogdan Syrotiuk. Ces documents, qui constituent la base de sa détention, montrent clairement que Bogdan est victime d'un coup monté par l'État. Les allégations concoctées par le SBU sont un amas grossier de mensonges, de fabrications évidentes et d'absurdités politiques.

Bogdan Syrotiuk, avril 2023

En outre, les documents présentés par le SBU ne ciblent pas seulement Bogdan. Cela équivaut à une déclaration de guerre contre toute opposition de gauche et socialiste au régime Zelensky et, en particulier, contre le Comité international de la IVe Internationale et à sa publication, le World Socialist Web Site.

L'accusation centrale contre Bogdan Syrotiuk est qu'il est coupable de haute trahison. La base de cette accusation est que Bogdan a été au cours des deux dernières années «engagé dans la préparation de publications commanditées par des représentants d'une agence russe de propagande et d'information, le World Socialist Web Site » [italiques ajoutées].

Le World Socialist Web Site est dénoncé comme instrument d'une «guerre d'information active contre l'Ukraine » menée par la Russie, qui

utilise les propagandistes dits «de gauche» et leurs plateformes d'information (sites Web, médias, plateformes sociales) pour discréditer le soutien des partenaires internationaux à l'Ukraine, justifier l'agression armée russe contre l'Ukraine, accuser les pays occidentaux de créer les conditions dans lesquelles la Russie a été contrainte de lancer la soi-disant opération militaire spéciale, fomenter des guerres en Ukraine en lui fournissant des armes, etc. En conséquence, la Russie les utilise pour transmettre systématiquement des récits pro-Kremlin à la population de l'Ukraine et des pays alliés de l'Ukraine...

Depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, le World Socialist Web Site «WSWS» publie régulièrement des articles en plusieurs langues visant à discréditer l'Ukraine et les représentants des gouvernements du monde entier pour avoir aidé l'Ukraine dans sa lutte contre l'État agresseur.

L'opposition du CIQI à la guerre de l'OTAN en Ukraine est un élément essentiel de son programme, enraciné dans les principes socialistes et internationalistes du trotskysme. La tentative du régime ukrainien de dépeindre cette opposition en instrument de propagande de Poutine est mensongère et politiquement absurde. L'opposition intransigeante du Comité international de la IVe Internationale au régime de Poutine, produit de la trahison finale du socialisme par la bureaucratie stalinienne et de sa restauration du capitalisme dans l'ex-URSS – est un fait politique fondamental, étayé non seulement par des textes écrits qui se comptent par centaines, mais aussi par l'activité exhaustivement documentée du mouvement trotskiste depuis des décennies.

Fidèle à son caractère fasciste, le régime ukrainien adopte le précepte bien connu d'Hitler et de son ministre de la propagande, Joseph Goebbels: «Plus le mensonge est gros, mieux il passe».

Le régime Zelensky semble croire que l'ampleur des mensonges du SBU est telle qu'elle submergera tout simplement l'opinion publique. Il s'attend à ce que l’opinion publique croit que le régime de Poutine dirige les travaux du WSWS, que l'acte d'accusation du SBU décrit ainsi:

une publication en ligne du mouvement trotskyste mondial, du Comité international de la IVe Internationale et de ses sections affiliées, les Partis de l'égalité socialiste à travers le monde, qui couvre les principaux problèmes sociopolitiques dans le monde de la position d'opposition révolutionnaire au système de marché capitaliste, visant à établir le socialisme mondial par la révolution socialiste.

À aucun moment, le SBU ne tente d'expliquer la contradiction qui détruit son dossier contre Bogdan: les principes politiques qu’il défend en tant qu'opposant socialiste et internationaliste aux guerres menées par la classe dirigeante capitaliste sont irréconciliablement hostiles aux politiques du régime de Poutine, y compris à son invasion de l'Ukraine.

Le SBU tente d'échapper à la contradiction crûment, par le mensonge. L'acte d'accusation affirme que les activités de Bogdan, «agissant sur les instructions d'un représentant du World Socialist Web Site», consistaient à «soutenir et justifier la conduite de la guerre d'agression russe sur le territoire de l'Ukraine...»

Ici chaque mot est un mensonge. L'opposition du CIQI, de ses organisations affiliées et du WSWS à l'invasion russe, conformément à son hostilité au régime de Poutine, est un fait politique documenté dans des centaines d'articles publiés depuis le premier jour de l'invasion.

Des passants se rassemblent au milieu des destructions causées par le bombardement d'un centre commercial, à Kiev, en Ukraine, lundi 21 mars 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd) [AP Photo/Rodrigo Abd]

Le 24 février 2022, jour de l'invasion russe, le CIQI a publié une déclaration sur le WSWS intitulée: «Non à l’invasion de l’Ukraine par le gouvernement Poutine et au bellicisme des États-Unis et de l’OTAN! Pour l’unité des travailleurs russes et ukrainiens!» Elle commençait:

Le Comité international de la IVe Internationale et le World Socialist Web Site dénoncent l’intervention militaire russe en Ukraine. Les socialistes et les travailleurs conscients doivent s’opposer à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, malgré les provocations et les menaces des États-Unis et des puissances de l’OTAN. La catastrophe qui a été déclenchée par la dissolution de l’Union soviétique en 1991 ne peut être évitée sur la base du nationalisme russe, une idéologie profondément réactionnaire qui sert les intérêts de la classe dirigeante capitaliste représentée par Vladimir Poutine.

Ce qu’il faut, ce n’est pas un retour à la politique étrangère du tsarisme d’avant 1917, mais plutôt une renaissance, en Russie et dans le monde entier, de l’internationalisme socialiste qui a inspiré la révolution d’Octobre 1917 et a conduit à la création de l’Union soviétique en tant qu’État ouvrier. L’invasion de l’Ukraine, quelles que soient les justifications données par le régime de Poutine, ne peut que diviser la classe ouvrière russe et ukrainienne et, en outre, servir les intérêts de l’impérialisme américain et européen.

Dans les deux grandes déclarations qu’il a faites la semaine dernière, Poutine a justifié ses actions en énumérant les provocations et les crimes des États-Unis. Il y a, sans aucun doute, beaucoup de choses qui sont factuellement vraies dans sa dénonciation de l’hypocrisie de Washington. Mais l’idéologie violemment anticommuniste et xénophobe qu’il invoque et les intérêts qu’il prétend défendre sont tout à fait réactionnaires et incapables d’attirer la grande masse de la classe ouvrière en Russie, sans parler de l’Ukraine et du monde entier. Une partie importante de la classe ouvrière en Russie et en Ukraine sera rebutée par le cynisme de Poutine qui glorifie la lutte héroïque menée par l’Union soviétique contre l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale tout en dénonçant la révolution d’Octobre et l’existence de l’URSS en tant qu’État multinational.

Le CIQI affirmait que l'opposition socialiste à l'impérialisme était incompatible avec tout chauvinisme national et rejeta donc les justifications de l’invasion fournies par le régime de Poutine et ses apologistes. Leur invocation de la «défense nationale» ne pouvait être acceptée par les socialistes. La défaite de l'impérialisme et son renversement ne sont possibles que par la lutte révolutionnaire de la classe ouvrière internationale. La déclaration du CIQI citait Trotsky : «Ne pas se lier à l'État national en temps de guerre, suivre la carte, non de la guerre mais de la lutte des classes, n'est possible que pour un parti qui a déjà déclaré une guerre irréconciliable à l'État national en temps de paix».

Le CIQI a appelé à «une fin immédiate de la guerre» et expliqué : «En nous opposant à l'invasion de l'Ukraine, nous dénonçons la politique de l'impérialisme américain et de l’OTAN, dont les prétentions à défendre la démocratie et les droits de l'homme sont noyées dans le sang et l'hypocrisie ».

Cette déclaration a élaboré les principes et la politique qui ont guidé le travail du CIQI et du WSWS depuis le début de la guerre.

Le 26 février 2022, le CIQI a organisé un webinaire international, qui mit en avant son opposition à la guerre. Parmi les orateurs, en plus de moi-même, il y avait Nick Beams, un dirigeant de longue date de la section australienne du Comité international, Johannes Stern, un dirigeant du CIQI en Allemagne, Thomas Scripps, un dirigeant de la section britannique du CIQIe, Joseph Kishore, le secrétaire national du Parti de l'égalité socialiste aux États-Unis, et Evan Blake, un autre membre dirigeant du SEP (États-Unis).

Le CIQI n'a jamais dévié de l'opposition de principe aux politiques de l'OTAN et de la Russie qu'il a avancées dans les premiers jours de la guerre.

La relation entre le CIQI et les camarades de l'YGBL a coïncidé presque exactement avec le déclenchement de la guerre. Ces derniers ont été attirés par le CIQI précisément en raison de son opposition à la guerre et au chauvinisme national des régimes russe et ukrainien.

Le SBU accuse le World Socialist Web Site d'avoir confié à Bogdan «la tâche de préparer, d'écrire, d'éditer et de publier ... sur le site du WSWS et dans d'autres médias d'orientation communiste, articles, publications, commentaires, etc. visant à diffuser des récits pro-russes liés à l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui a commencé le 24 février 2022, à laquelle [Bogdan Syrotiuk] a donné son consentement volontaire».

À l'appui, le SBU cite une déclaration de l'YGBL intitulée «Pour l’organisation d’un mouvement international des travailleurs et des jeunes contre la guerre!» Il affirme que ce document, publié sur le World Socialist Web Site le 12 octobre 2022, comprend «des fragments, des déclarations, des phrases et des phrases... qui contiennent une justification de l'agression armée de la Fédération de Russie, qui a commencé en 2014».

Le document lui-même démasque cette affirmation comme un mensonge. Aucune phrase dans la déclaration de l'YGBL n’indique un soutien à l'invasion de l'Ukraine. Le SBU cite sélectivement le document, visant uniquement les paragraphes 4, 7, 8, 10 et 13. Les paragraphes 4 à 8 – le SBU interrompt la continuité de l'analyse de l'YGBL en omettant les paragraphes 5 et 6 – fournissent une explication marxiste concise de la crise capitaliste objective et des objectifs politiques qui sous-tendent l'instigation de la guerre par les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN. Ils déclarent:

4. Le nouvel ordre mondial que les États-Unis veulent établir ressemble à cette image très possible: la Russie et la Chine doivent être subordonnées à l’impérialisme et divisées, si cela est nécessaire pour maintenir un contrôle direct sur leurs ressources naturelles, industrielles, technologiques et humaines.

5. Les puissances impérialistes européennes soutiennent les États-Unis pour leur propre place dans la nouvelle redivision du monde. En même temps, l’impérialisme européen, bien qu’il soit mis à contribution par les États-Unis, ne voit une issue à sa situation économique et géopolitique que dans un redécoupage du monde dans lequel il pourrait retrouver sa grandeur d’antan.

6. Le Japon, la Corée du Sud et l’Australie ne soutiennent les États-Unis que dans la mesure où cela sert leurs intérêts dans la lutte contre la Chine dans la région du Pacifique. Ces pays soutiendront les États-Unis tant qu’ils leur permettront de rivaliser avec la Chine. Le processus de division des sphères d’influence ravivera les contradictions entre les puissances capitalistes du Pacifique, qui se trouvent autant dans l’incertitude qu’en Europe.

7. La crise de 2008 a ravivé les luttes des classes dans le monde entier. Le printemps arabe du début des années 2010 est une preuve éclatante de ce renouveau. Il a contraint les impérialismes américain et européen à prendre des mesures plus décisives. En 2014, ils ont soutenu un coup d’État en Ukraine. Grâce à ce coup d’État, les États-Unis ont pu créer toutes les conditions pour construire une tête de pont dans une future guerre contre la Russie.

8. La pandémie de Covid-19 qui a éclaté en 2020 a exacerbé les contradictions du capitalisme et a été le déclencheur d’une expansion plus rapide de l’impérialisme américain en vue d’une guerre contre la Russie et la Chine. Les États-Unis se sont engagés dans une voie plus provocatrice en abandonnant la politique d’«une seule Chine» et en augmentant leur soutien à l’Ukraine, comme l’a exprimé le sommet de l’OTAN en août 2021, qui a soutenu la «plateforme de Crimée» de Zelensky.

De manière significative, le SBU omet le paragraphe 9 de la déclaration YGBL, qui présente un réquisitoire cinglant contre le régime de Poutine:

Le régime réactionnaire de Vladimir Poutine est issu de la dissolution perfide de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne et de la restauration du capitalisme. Les politiques de Poutine, en dernière analyse, visent à sauvegarder la richesse de l’oligarchie postsoviétique contre la pression de l’impérialisme occidental par le haut et, de manière encore plus critique, contre le mouvement de la classe ouvrière russe par le bas.

Le SBU cite le paragraphe 10, qui poursuit la critique du régime de Poutine en déclarant:

Dans ce contexte géopolitique et social, l’invasion aventuriste de l’Ukraine par Poutine le 24 février était la réponse de l’oligarchie russe à l’expansion implacable de l’OTAN à l’est. L’objectif principal du régime de Poutine, par la pression de son «Opération spéciale», de forcer nouveau cycle de négociations avec les États-Unis et l’OTAN, qui ont franchi les «lignes rouges» lors du dernier cycle et provoqué l’invasion de Poutine.

La caractérisation de l'invasion de Poutine comme «aventuriste» est incompatible avec ce que le SBU appelle un «récit pro-russe». Reconnaissant évidemment la fragilité de sa tentative de dépeindre la déclaration de l'YGBL comme de la propagande pro-Poutine, le SBU a décidé de ne fournir aucune autre citation du document. Il laisse de côté le développement par le YGBL de sa dénonciation de la politique de Poutine aux paragraphes 11 et 12:

11. Le désir de la bourgeoisie russe d’un «partenariat égal» avec l’Occident est l’une des illusions les plus utopiques. Cette illusion, historiquement dérivée de la politique des «fronts populaires» de Staline, puis de la «coexistence pacifique», s’est développée parmi la classe naissante des capitalistes russes dans les années 1990.

12. Le régime de Poutine ne s’est pas débarrassé de ce délire utopique. Toute sa politique a consisté à manœuvrer et à chercher des compromis avec l’Occident, avec lequel l’oligarchie russe voulait être «sur un pied d’égalité». Toutefois, l’impérialisme occidental, avec ses ambitions conquérantes pour la Russie, n’avait que faire de ces attitudes conciliantes du régime de Poutine.

Le SBU a également choisi de ne pas citer le paragraphe 17 de la déclaration de l'YGBL:

Le déroulement de la guerre après l’invasion de l’Ukraine par Poutine souligne de plus en plus la nature réactionnaire de cette invasion. Tout en prétendant se battre pour l’indépendance du peuple russe face à la menace de l’impérialisme occidental, Poutine ne fait en réalité que de défendre l’indépendance de l’oligarchie russe pour exploiter la classe ouvrière russe et les richesses en matières premières du pays.

Le paragraphe 18, qui n'est pas non plus cité, démolit aussi l'accusation du SBU selon laquelle Bogdan, l'YGBL et le WSWS seraient des instruments de propagande russe. Il affirme que

le régime de Poutine n’a pas d’issue à la crise actuelle de la société russe. Il ne disposera pas plus d’une telle issue à l’avenir. Toutes les activités militaires et politiques du régime Poutine ne feront que contribuer à l’escalade de l’impérialisme occidental et à la détérioration des conditions de la classe ouvrière russe, ukrainienne et internationale.

Le SBU n'a pas non plus cité les paragraphes 19 et 20, qui mettaient en garde de manière prémonitoire contre la catastrophe à laquelle la guerre pourrait conduire:

19. Les perspectives de la guerre actuelle, lorsqu’elles sont pensées dans le cadre du système capitaliste, sont très sombres. Premièrement, cette guerre prendra un caractère à long terme et ne restera pas uniquement une guerre menée entre l’Ukraine et la Russie. C’est la première étape de l’embrasement de la situation mondiale, au point où la menace d’une Troisième Guerre mondiale est tout simplement inévitable. Tous les pays du monde prendront part à la future guerre.

20. Deuxièmement, la nature de la guerre est déterminée par les politiques des classes dirigeantes qui adoptent maintenant une position ouvertement anti-humaine. Les classes dirigeantes se dirigent imprudemment vers l’utilisation d’armes nucléaires dans le conflit, créant ainsi la possibilité réelle d’une apocalypse nucléaire. Le spectre de la destruction planétaire découle des politiques insensées des gouvernements impérialistes et capitalistes. L’imprudence de l’élite capitaliste au pouvoir oblige les jeunes à se demander s’ils auront droit à un quelconque avenir.

Le SBU cite spécifiquement ce document comme preuve de trahison contre Bogdan Syrotiuk. Mais ce texte réfute de manière concluante l'accusation selon laquelle Bogdan et le YGBL avancent un récit pro-Poutine.

De plus, et c'est le plus décisif, le régime ukrainien ne présente pas la moindre preuve pour étayer son affirmation absurde et mensongère selon laquelle le World Socialist Web Site est une «agence de propagande et d'information russe». Par cette calomnie immonde, le régime de Zelensky trahit, malgré sa guerre avec la Russie, l'influence persistante du stalinisme et de sa haine enragée envers le trotskysme. Comme en Russie, le transfert du pouvoir en Ukraine des bureaucrates staliniens aux oligarques capitalistes n'a nécessité aucun changement dans la méthodologie de la police politique. Les mêmes techniques de calomnie, utilisées par le régime stalinien contre les trotskystes à l'époque des Procès de Moscou et de la Terreur de 1936-39, servent toujours à Kiev.

Bogdan Syrotiuk est accusé de trahison et risque une peine de prison à vie équivalant à une peine de mort. Mais les allégations contre lui sont entièrement basées sur des articles et des discours publiés sur le World Socialist Web Site, dans lesquels il a déclaré son opposition, en tant qu'internationaliste socialiste, aux régimes capitalistes de Zelensky et de Poutine et à la guerre en cours qui a coûté la vie à des centaines de milliers d'Ukrainiens et de Russes.

De la fumée s'élève des bâtiments de Bakhmut, en Ukraine, site de violents combats entre troupes ukrainiennes et russes, le mercredi 26 avril 2023. [AP Photo/Libkos] [AP Photo/Libkos]

Le SBU accuse Bogdan d'avoir avancé dans ses discours et ses écrits sur le World Socialist Web Site, «qui sont accessibles à tous à travers le monde, y compris aux citoyens d'Ukraine», des informations qui démasquent le caractère réactionnaire du régime ukrainien et de la guerre.

Visant Bogdan, le SBU déclare que ses «actions criminelles n'ont été arrêtées que par l'intervention des forces de l’ordre». Quelle auto-aveu dévastatrice des affirmations selon lesquelles la guerre par procuration de l'OTAN est menée pour défendre la démocratie en Ukraine!

La réalité est que l'Ukraine est une dictature fascisante, qui applique des méthodes policières pour arrêter l'expression de l'opposition populaire aux politiques qui ont causé des souffrances indicibles au peuple ukrainien.

L'arrestation de Bogdan Syrotiuk intervient précisément alors que l'opposition populaire au régime de Zelensky grandit. Le 18 mai, une nouvelle loi de mobilisation très impopulaire qui élargira considérablement le recrutement de l'armée ukrainienne entrera en vigueur. Même le New York Times exprime ses doutes sur la capacité de Zelensky «à trouver de nouvelles troupes pour soulager une force fatiguée et souvent démoralisée».

Dans un article publié sur le World Socialist Web Site le 30 avril, Maxim Goldarb, un socialiste ukrainien persécuté par le régime Zelensky, écrit: «De plus en plus d'hommes ukrainiens tentent désespérément de fuir le pays, ne voulant pas mourir pour les desseins égoïstes d’autrui.»

Il a ajouté:

Ce n'est pas la minorité riche, mais la majorité pauvre – chômeurs, ouvriers, paysans, enseignants, médecins, employés – qui sera envoyée au casse-pipe. A présent, avec l'adoption de la nouvelle loi, le nombre d'hommes privés de droits humains fondamentaux, qui seront capturés et traqués comme des animaux et envoyés au front, augmentera de plusieurs fois.

Les profits de ceux qui profitent de cette guerre augmenteront également de plusieurs fois ... Ces énormes profits seront répartis entre le complexe militaro-industriel, ses lobbyistes dans l'establishment américain et européen et les hauts gradés oligarchiques ukrainiens.

La vie de Bogdan Syrotiuk est en danger. Dans l'environnement de terreur qui existe en Ukraine, il est privé de tout moyen de se défendre. Les efforts pour obtenir une représentation juridique compétente sont sapés par les menaces du gouvernement contre les avocats de la défense. Pas moins de cinq avocats ont refusé de représenter Bogdan car cela les exposerait à un danger physique important.

Bogdan Syrotiuk lors d'un rassemblement le 9 mai en l'honneur de la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'importance de la lutte pour défendre Bogdan et assurer sa liberté s'étend au-delà de l'Ukraine. Son incarcération est un autre exemple de l'assaut international croissant contre les droits démocratiques, alors que l'impérialisme intensifie ses opérations militaires dans le monde entier. La conspiration politique visant à détruire Julian Assange a mis en branle un processus qui se reproduit dans le monde entier.

Ceux qui dénoncent les crimes des régimes impérialistes sont persécutés par l'État. L'assaut contre les droits démocratiques fondamentaux – en premier lieu, la liberté de pensée et d'expression – est toujours justifié par des mensonges.

Les opposants à la guerre génocidaire d'Israël contre les Gazaouis sont dénoncés comme des antisémites, même lorsqu’ils sont juifs. La dénonciation de Bogdan Syrotiuk en tant qu'agent russe pour s'être opposé à la guerren Ukraine, utilise la même méthode de mensonge.

La véritable raison de l'arrestation et de la persécution de Bogdan Syrotiuk est qu'il se bat pour l'unité de la classe ouvrière ukrainienne, russe et internationale contre les élites capitalistes dirigeantes de tous les pays. Comme l'a expliqué avec tant d'éloquence le camarade Andreï Ritsky de la section russe de la Jeune Garde bolchevique-léniniste dans un discours prononcé lors de la célébration du 1er mai 2024 organisée par le CIQI:

Le seul 'crime' que Bogdan a commis était sa conviction que l'Ukraine ne pouvait devenir véritablement libre que par la lutte indépendante de la classe ouvrière ukrainienne, unie à la classe ouvrière internationale, contre l'impérialisme et la guerre. Il a défendu une position de principe fondée sur une analyse marxiste de la guerre, opposée au culte fanatique du nationalisme ukrainien et au nationalisme russe réactionnaire du régime de Poutine. Comme tout notre mouvement, il a lutté pour unir les travailleurs russes et ukrainiens aux travailleurs des pays impérialistes, pour stopper une guerre fratricide qui a fauché au moins un demi-million d'Ukrainiens et des dizaines de milliers de Russes.

Il a conclu ses remarques par une déclaration de la perspective fondamentale qui sous-tend le travail de la IVe Internationale :

Aucun régime bourgeois n'est capable de résoudre la crise par par d’autre moyens que par la guerre et la destruction. Faire autrement serait contraire à ses intérêts capitalistes fondamentaux. Les contradictions du capitalisme ne peuvent être résolues au sein des frontières nationales et sur la base d'une défense de la propriété privée. Seule la classe ouvrière internationale armée du programme de la révolution socialiste mondiale pourra mettre fin aux guerres et résoudre la crise fondamentale. Mais pour cela, elle doit lutter pour son unité avec ses frères et sœurs du monde entier.

Le Comité international de la IVe Internationale appelle à une campagne mondiale pour exiger la libération immédiate de Bogdan Syrotiuk. Les travailleurs, les étudiants et tous ceux qui luttent pour défendre les droits démocratiques et s’opposer à l'escalade des guerres impérialistes qui, si elles ne sont pas stoppées, menacent l'humanité d'une catastrophe nucléaire, doivent rejoindre la lutte pour libérer Bogdan.

Rejoignez le combat pour libérer Bogdan. Faites circuler cette déclaration le plus largement possible sur les réseaux sociaux. Portez son cas à l'attention de vos collègues, camarades de classe et amis. Pour signer une pétition exigeant la libération de Bogdan, contribuer financièrement à sa défense et rejoindre la lutte pour sa liberté, allez à wsws.org/freebogdan.

Loading