Non aux menaces d’inculpation contre LFI et le NPA à propos du génocide à Gaza!

Alors que les manifestations éclatent autour du monde contre le génocide israélien à Gaza, Macron tente d’interdire les manifestants et d’illégaliser le soutien pour Gaza en France. Les ministres de Macron ont menacé de poursuivre La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon et aussi le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot, sur des chefs d’accusation inventés d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme.

Le Parti de l’égalité socialiste (PES), bien qu’ayant des désaccords principiels bien documentés avec LFI et le NPA, dénonce sans réserve la chasse aux sorcières lancée par Macron. Ses accusations contre ces partis sont fausses et sans fondement aucun. Elles visent dans l’analyse finale les droits démocratiques de millions de travailleurs et de jeunes qui ont à divers moments voté pour ces partis, ainsi que toute affirmation du soutien au peuple palestinien qui existe parmi des dizaines de millions de Français.

A la suite d’un communiqué du NPA rappelant son soutien aux Palestiniens, le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) du parquet de Paris a saisi la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris à l’encontre du NPA. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit que le NPA pourrait être accusé de crimes antisémites.

Invité dans l’émission «Quotidien» sur TMC, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le lancement de cette enquête contre le NPA ainsi qu’avoir fait «plusieurs signalements» à la justice pour des faits semblables. Plus tard, à la question de savoir «si la France insoumise était antisémite», Darmanin a répondu: «Elle n’a pas démontré l’inverse.»

Le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, sur la chaine d’information BFM-TV a dénoncé des déclarations de Mélenchon sur la guerre à Gaza. Laissant entendre que Mélenchon aurait fait l’apologie du terrorisme, Dupont-Moretti a dit: «Rien ne justifie l’enlèvement d’enfants, le massacre d’enfants. Et on vient nous dire que ce n’est pas du terrorisme. Il y a dans ce pays des responsables politiques et des irresponsables politiques.»

Il a ajouté que «l’antisémitisme, l’apologie du terrorisme, ce sont des infractions. On ne peut pas impunément voir l’antisémitisme se développer dans notre pays». Dupont-Moretti a demandé que «les parquets soient sévères et rapides». Sur les réseaux sociaux, a-t-il ajouté, «nous sommes très attentifs à ce qu’une répression s’exerce sur certains propos qui s’expriment. Cette violence verbale finit par générer de la violence tout court».

Ces déclarations constituent une tentative d’établir sur la base de mensonges politiques une dictature policière interdisant toute expression des opinions de larges fractions de la population. Les déclarations du NPA et de LFI visées par Darmanin et Dupont-Moretti n’appelaient ni à lancer des attentats terroristes ni à inciter à la haine contre les Juifs. 

Le communiqué du NPA exprimait un soutien au soulèvement palestinien contre le blocus illégal israélien de Gaza, en déclarant: «La stratégie israélienne, appelée la ‘tondeuse à gazon’, consiste en réalité à éliminer physiquement et régulièrement des nouvelles générations de militant/es et d’opposant/es à l’occupation, dans un cycle de répétition interminable. Cette fois-ci, l’offensive est du côté de la résistance. Intifada!»

La déclaration de Mélenchon ciblée par Dupont-Moretti était même plus frappante par sa tentative de réconcilier un soutien de façade aux Palestiniens avec un suivisme par rapport à la position pro-israélienne de l’État. Il renvoyait dos-à-dos le soulèvement palestinien et la violence planifiée de l’État israélien, en déclarant: «la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose: la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même».

Les mêmes calomnies politiques déployées par Macron contre le NPA et LFI ont ensuite servi de justification pour la tentative de Macron d’interdire les manifestations pro-Gaza. Dupont-Moretti a dit que toute déclaration de soutien aux actions des insurgés palestiniens, en «les présentant comme une résistance légitime à Israël», seraient poursuives en tant que «crimes antisémites». 

Depuis, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France et des millions à travers le monde contre le génocide en cours à Gaza. Des manifestations énormes se déroulent dans les rues de Washington, de Londres, d’Alger, de Jakarta, et de villes autour du monde, et notammennt à travers le Moyen Orient. Elles témoignent de l’opposition des larges masses de la population contre la guerre menée par le gouvernement israélien.

Après avoir au départ interdit plusieurs manifestations pro-Gaza, le gouvernement Macron a dû finir par autoriser certaines manifestations. Le soutien à Gaza était trop puissant, face au déchaînement génocidaire des armées israéliennes bombardant écoles, hôpitaux, et camps de réfugiés, faisant des dizaines de milliers de victimes. Mais il est évident que le mouvement mondial de manifestations contre la guerre de Gaza pose directement la question d’un affrontement politique entre la classe ouvrière et les jeunes, d’un côté, avec l’État policier capitaliste de Macron de l’autre.

Il faut rejeter les tentatives de persécution des organisations politiques par l’État policier au nom d’une prétendue lutte contre l’antisémitisme. En réalité, les forces qui fricotent avec l’antisémitisme sont les accuseurs, non pas les accusés.

Comme ses homologues européens, le gouvernement Macron est détesté par les Français pour ses attaques contre leur niveau de vie, sa construction d’un État policier et ses attaques contre les droits démocratiques des huits millions de Musulmans en France. Pour bâtir cet État policier, Macron et ses homologues de l’OTAN réhabilitent des forces historiquement liées à la collaboration nazie. Macron a salué Pétain, et le parlement canadien a applaudi le criminel de guerre nazi de la Waffen-SS Yaroslav Hunka, dans le cadre de la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine.

De même que Macron, Darmanin, le ministre de l’Intérieur, joue constamment avec des référence antisémites afin de consolider une base d’extrême-droite pour des actions policières violentes. Ce sympathisant de l’Action française, l’organisation historique de Charles Maurras qui a soutenu la collaboration nazie, a déjà dit qu’il n’aime voir ni la nourriture cachère ni la nourriture halal dans les supermarchés.

La défense par le PES des droits démocratiques du NPA et de LFI n’implique aucun infléchissement de son opposition à leur politique. Ces partis, dont les candidats ont reçu des millions de voix et qui disposent de relais conséquents dans les bureaucraties syndicales, refusent d’appeler à mobiliser ce soutien dans un mouvement de grève de masse pour stopper le génocide et faire chuter Macron, qui gouverne contre le peuple. Le fait qu’ils refusent de le faire face à des menaces de poursuites par l’État souligne l’impuissance politique de ces descendants de renégats du trotskysme.

Le mouvement contre le génocide à Gaza se déroule en tant que mouvement international de masse des travailleurs et des jeunes contre la politique de tous les Etats, avant tout ceux de l’OTAN. Dans ce mouvement, le PES intervient afin d’armer les travailleurs et les jeunes d’une perspective pour le transfert international du pouvoir à la classe ouvrière et la construction du socialisme, nécessaire à présent pour la défense des droits démocratiques de tous.

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