Jeudi soir, des milliers de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris pour s’opposer à l’assaut israélien contre la population de Gaza et au soutien français à ce crime. Les manifestants ont bravé l’interdiction de la manifestation et de l’intimidation systématique des manifestants par des policiers lourdement armés.
Une première interdiction de la manifestation a été déclarée mercredi. Jeudi, un juge a rejeté le recours déposé par l’association, au motif absurde que l’interdiction de la manifestation ne porte pas atteinte à la liberté de manifester.
Jeudi soir, la police parisienne a nassé puis dispersé les manifestants à l’aide de lacrymogènes, de canons à eau et de charges. Dix personnes ont été arrêtées et 24 ont reçu une amende de 135 euros.
Les unités BRAV-M, qui ont joué un rôle central dans la répression des manifestations contre la réforme des retraites deMacron, ont également sévi à Paris jeudi soir. Comme lors de la répression de la mobilisation contre le meurtre de Nahel Merzouk par la police et des grèves de masse contre la réduction des retraites, les agents de la BRAV-M ont chargé les manifestants et entravé le travail des journalistes.
Des agents de la BRAV-M ont également attaqué un restaurant afin d’arrêter des manifestants présumés.
Dans une note adressée aux préfets, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé à interdire toutes les manifestations pro-palestiniennes et de procéder systématiquement à des arrestations quand celles-ci se produisent. Plusieurs préfectures avaient déjà pris l’initiative d’interdire des manifestations.
Le ministre de l’Intérieur a justifié son décret de répression sur la radio «France Inter» jeudi, citant «100 actes antisémites» et ajoutant que «24 personnes ont été interpellées». Sans plus de détails, il est difficile de savoir combien de ces actes sont des attaques réactionnaires à motivation raciale contre les Juifs, et combien reflètent une opposition politique aux crimes de l'État sioniste qualifiée à tort d’antisémite.
Le garde des Sceaux, Eric Dupont Moretti, a dit mercredi que «les déclarations saluant les attaques, les présentant comme une résistance légitime à Israël» constituent des «crimes antisémites».
Il est désormais illégal en France pour les organisations ou les individus qui s’opposent à l’attaque israélienne contre la bande de Gaza, qui a déjà coûté la vie à 1.500 personnes dont 500 enfants, de se rassembler afin d’exprimer publiquement leurs positions. Alors que la police agressait les manifestants à Paris, le président français Emmanuel Macron a réitéré son soutien total à l’offensive israélienne lors d’une allocution nationale télévisée.
La répression par l’État policier français de la manifestation parisienne jeudi soir se déroule dans le cadre d’une répression antidémocratique de l’opposition à l’assaut israélien à travers l’Europe.
En France, plus tôt cette semaine, une manifestation organisée mercredi a été interdite par la préfecture de Gironde. Une manifestation prévue lundi soir a été interdite à Lyon. À Marseille, 200 personnes se sont rassemblées sur le Vieux Port mardi, malgré l’interdiction de la préfecture. Des manifestations pro-palestiniennes ont aussi été interdites en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Comme ses homologues européens, le gouvernement Macron est détesté par les Français pour ses attaques contre leurniveau de vie, sa construction d’un État policier ultraviolent et ses attaques contre les droits démocratiques des huits millions de Musulmans en France.
Sans majorité au parlement et largement méprisé, Macron gouverne contre le peuple. En avril, 62 pour cent des Françaisvoulaient une grève générale pour vaincre Macron et sa réforme impopulaire des retraites imposée grâce à la disposition antidémocratique du 49.3 de la Constitution. En août, 40.000 policiers ont été déployés dans tout le pays pour réprimer les émeutes suite au meurtre de Nahel par la police.
La répression des manifestations propalestiniennes s’inscrit dans la continuité de toute la répression des manifestations par Macron. Avant cette semaine, plus de 8.000 personnes avaient été arrêtées pendant la mobilisation contre la réforme des retraites et les manifestations contre les violences policières après le meurtre par la police de Nahel. Des dizaines de personnes ont été gravement blessées les attaques de police et les tirs de flash-ball.
La répression des manifestants propalestiniens reflète la crainte de Macron que l’opposition nationale à son soutien au massacre des Palestiniens par Israël ne ravive la lutte de classes en France. Les travailleurs et les jeunes doivent s’opposer à la tentative antidémocratique de Macron d’étrangler l’opposition à l’oppression des Palestiniens par le régime israélien.