Le Parti de l'égalité socialiste (SGP, Sozialistische Gleichheitspartei) participe aux élections européennes en étroite coopération avec ses partis frères de Grande-Bretagne, de France et de Turquie, ainsi qu'avec des groupes de partisans en Ukraine et en Russie. Nous construisons un mouvement européen contre la guerre et pour la défense des droits sociaux et démocratiques. Nous opposons à la barbarie capitaliste la lutte pour les États socialistes unis d'Europe.
Seul un mouvement international de masse de la classe ouvrière peut arrêter la folie des grandes puissances qui provoquent de façon irresponsable une troisième guerre mondiale. L'OTAN continue d'intensifier la guerre en Ukraine, malgré des centaines de milliers de morts des deux côtés, afin d'infliger une défaite militaire à la Russie. Elle franchit une ligne rouge après l'autre, risquant une guerre nucléaire et la destruction de la planète entière.
La classe dirigeante agit avec la même cruauté envers sa propre population. Alors que des centaines de milliards d’euros affluent vers le réarmement et dans les poches des super-riches, l'inflation décime les salaires des travailleurs. La politique du « profit avant la vie » durant la pandémie a coûté la vie à plus de deux millions de gens rien qu'en Europe. Des millions d'autres souffrent des conséquences à long terme. Le capitalisme n'a plus rien à offrir aux travailleurs que la maladie, les coupes sociales et la guerre.
La résistance grandit à travers le continent. En France, des millions de personnes ont participé aux grèves contre les coupes dans les retraites du gouvernement Macron et se sont révoltées contre la répression meurtrière de la police. Au Royaume-Uni, des centaines de milliers de gens luttent contre les interdictions de grève, en Allemagne, les postiers, les fonctionnaires et les cheminots sont en grève contre le vol des salaires. Nous nous présentons aux élections pour unir ce mouvement à l'échelle internationale et pour l'armer d'une perspective socialiste.
Arrêtez la guerre
La guerre en Ukraine n'est pas une question de « liberté » ni de « démocratie », mais – comme dans les guerres d'Afghanistan, d'Irak, de Libye et de Syrie – de matières premières, de marchés, de main-d'œuvre bon marché et de puissance mondiale. Les États-Unis, l'Allemagne et les autres puissances de l'OTAN veulent contrôler l'Ukraine et soumettre la Russie afin de piller les vastes ressources naturelles des deux pays et de préparer une guerre contre la Chine.
La classe dirigeante allemande renoue avec les mêmes objectifs de guerre des deux guerres mondiales et organise le plus grand réarmement depuis Hitler. Si la classe dirigeante il y a 80 ans a détruit l'Europe, à présent, c’est une destruction nucléaire de toute la planète qui est imminente. Il ne s’agit pas seulement de la Russie et de la Chine. Les vieilles hostilités entre les puissances de l'OTAN éclatent elles aussi à nouveau ; entre l'Allemagne et les États-Unis, mais aussi au sein de l'Europe. Alors que Berlin tente d'organiser l'Europe sous sa direction, les conflits s'aggravent avec la France, la Grande-Bretagne et la Pologne.
La guerre par procuration en Ukraine fait partie de la lutte des puissances impérialistes pour un nouveau partage du monde, de plus en plus violente et sanglante. Elle est entrée dans le champ gravitationnel de la guerre totale, c'est-à-dire d’une guerre de destruction illimitée, de complète indifférence pour la vie humaine, et à laquelle sont subordonnés tous les domaines de la société.
Comme dans les années 1930, la guerre à l'extérieur signifie la dictature et le fascisme à l'intérieur. En Ukraine, le gouvernement érige des monuments aux collaborateurs nazis et arme des forces fascistes comme le bataillon Azov. En Allemagne, les plus hautes autorités promeuvent et dissimulent les réseaux terroristes d'extrême droite au sein de la police, de la Bundeswehr (forces armées) et des services de renseignement. Tous les partis intègrent l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) d'extrême droite au travail parlementaire et mettent en œuvre son programme réactionnaire de réarmement de l'État, de cruauté et d'incitation anti-réfugiés. À l'aide des fascistes doit être intimidé quiconque s'oppose à la politique de guerre et aux attaques sociales.
La lutte contre la guerre doit également être dirigée contre le régime de Poutine. L'OTAN a provoqué la guerre, mais cela ne justifie pas l'action militaire inhumaine et réactionnaire de la Russie. Le régime de Poutine représente les intérêts des oligarques russes, qui ont pillé la propriété sociale de l'Union soviétique et sont maintenant scandalisés que les voleurs impérialistes eux-mêmes veuillent en prendre le contrôle.
La guerre est le résultat de la dissolution de l'Union soviétique par la bureaucratie stalinienne. La restauration du capitalisme n'a pas signifié la « fin de l'histoire », mais a bien plutôt inauguré une nouvelle ère de guerres et de révolutions.
La seule force sociale qui peut empêcher une autre guerre mondiale est la classe ouvrière internationale, c'est-à-dire la grande majorité de la population mondiale, qui est aujourd'hui plus nombreuse et plus interconnectée que jamais. Avec ses partis frères de la Quatrième Internationale, le SGP construit un mouvement socialiste mondial contre la guerre et sa cause, le capitalisme.
Halte à la guerre de l'OTAN en Ukraine ! Pas de sanctions ni de livraisons d'armes !
Deux guerres mondiales, cela suffit ! Arrêtez les va-t-en-guerre !
100 milliards d'euros pour les crèches, les écoles et les hôpitaux au lieu du réarmement et de la guerre !
Pour les États socialistes unis d'Europe !
Chaque domaine de la vie sociale est subordonné à la guerre et à l'avidité des riches pour le profit. Alors que les dépenses d'armement explosent, le budget de la santé a déjà été réduit des deux tiers l'an dernier, en pleine pandémie. De nouvelles coupes sont en cours de préparation. Une inflation épouvantable décime les salaires des travailleurs et des centaines de milliers de personnes perdent leur emploi.
Des millions de gens vivent déjà dans une pauvreté abjecte et doivent se battre quotidiennement pour joindre les deux bouts. En Allemagne, selon l'Office statistique de l'Union européenne (Eurostat), la proportion de personnes menacées de pauvreté et d'exclusion sociale a augmenté de 3,6 points de pourcentage au cours des trois dernières années, pour atteindre 20,9 pour cent, soit 17,3 millions de personnes. La moyenne de l'UE est de 21,7 pour cent. Dans le même temps, la richesse des super-riches monte en flèche.
Partout en Europe, la résistance aux inégalités sociales s’intensifie. Le continent connaît une énorme recrudescence de grèves et de protestations. Il ne s'agit pas là d'une série de luttes syndicales nationales qui peuvent être résolues par des négociations avec l'un ou l'autre gouvernement capitaliste, mais d'une lutte politique internationale dans laquelle les travailleurs de tous les pays formulent des revendications similaires. Les travailleurs font face à des gouvernements discrédités et largement méprisés qui répondent par l'utilisation de la police et de la justice.
Le mouvement insurrectionnel en France surtout a clairement montré que la classe ouvrière est confrontée au pouvoir de l'État et ne peut faire valoir aucune revendication sans renverser le gouvernement. Les syndicats jouent un rôle central dans la défense du gouvernement et la répression des luttes ouvrières. Ils isolent les luttes par pays et par industrie et imposent des baisses de salaires réels et des licenciements aux travailleurs.
Le SGP soutient donc la formation de comités de la base indépendants pour unir les travailleurs par-delà les frontières dans la lutte contre les coupes budgétaires et la guerre. Ces comités doivent prendre les grèves en main. Ils doivent être construits comme de nouveaux organes avec lesquels les travailleurs s'engagent dans une lutte politique pour le pouvoir.
Un tel mouvement doit être dirigé contre le capitalisme même. La guerre en Ukraine a montré que l'unification pacifique de l'Europe dans des conditions capitalistes est une illusion réactionnaire. L'UE réarme jusqu'aux dents, fait la guerre à la Russie et sert d'instrument aux attaques contre les travailleurs à travers le continent.
La nature réactionnaire de l'UE est particulièrement claire dans la politique des réfugiés. La « forteresse Europe », qu’on ne cesse de renforcer à l’aide de murs, de clôtures de barbelés et de camps de prisonniers inhumains aux frontières extérieures, tue des milliers de réfugiés. Selon les chiffres officiels, plus de 20 000 personnes se sont noyées en Méditerranée au cours des 10 dernières années. C'est là une politique délibérée de meurtre pour dissuader les réfugiés de fuir la guerre, la dévastation sociale et la misère.
Les travailleurs doivent opposer à l'UE des banques et des trusts, de la mort en masse et de la guerre la perspective des États socialistes unis d'Europe. Il est impossible de mettre fin à la guerre, de sauver des vies et de défendre les salaires sans briser le pouvoir des banques et des grandes entreprises et les placer sous contrôle démocratique. Au lieu de se tuer mutuellement, les travailleurs russes et ukrainiens, de même que les travailleurs de toute l'Europe, doivent combattre avec cette perspective les fauteurs de guerre de leur propre pays.
La vie passe avant les profits!
Défendez tous les emplois ! 30 pour cent de salaire en plus pour tous et l’indexation automatique des salaires sur l’inflation!
Expropriation sans compensation des propriétaires prédateurs, des sociétés énergétiques et des profiteurs de guerre !
Contre l'UE des banques et des trusts, la mort en masse et la guerre! Pour les États socialistes unis d'Europe !
Les travailleurs ont besoin de leur propre parti
Ces revendications ne peuvent être satisfaites par des appels aux dirigeants car tous les partis capitalistes soutiennent la guerre et la dévastation sociale. Les Verts, qui comme aucun autre parti parlent au nom des sections riches de la classe moyenne, ont été pacifistes tant que cela correspondait aux intérêts allemands de grande puissance. Après avoir organisé la première guerre d'agression allemande depuis Hitler contre la Serbie en 1998, ils sont devenus les pires militaristes.
Die Linke soutient également la politique de sanctions contre la Russie et la politique de guerre. Issu du parti d'État stalinien (SED) en Allemagne de l'Est, ce parti incarne le mépris concentré de l'appareil pour les travailleurs de la base. Ses partis frères, Syriza en Grèce et Podemos en Espagne, ont imposé contre une résistance massive la politique de coupes sociales et de guerre de l'UE. L'aile Wagenknecht du parti n'a lui non plus rien à voir avec l'antimilitarisme. Elle critique la guerre contre la Russie exclusivement d'un point de vue nationaliste et estime que le véritable ennemi contre lequel doit être dirigé le réarmement germano-européen sont les États-Unis.
Seul le SGP lutte avec conséquence contre le militarisme, le fascisme et la guerre. Nous ne visons pas de positions lucratives, mais utilisons les élections européennes et les sièges au parlement pour nous opposer aux belligérants. Nous mettons en garde contre les énormes dangers et organisons la résistance contre eux.
Ce faisant, nous nous basons sur la perspective du socialisme international. En tant que section allemande du Comité international de la Quatrième Internationale, nous nous réclamons de la tradition du marxisme – d'August Bebel, de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, de la Révolution russe d'octobre et de l'Opposition de gauche de Léon Trotsky au stalinisme.
Il est temps d'agir et de construire un nouveau parti socialiste de masse qui éliminera une fois pour toutes les maux du capitalisme. Nous lançons un appel à tous ceux qui ne veulent pas tolérer les inégalités sociales criantes, la destruction du système de santé et d'éducation et la destruction nucléaire de notre planète: partagez cette déclaration le plus largement possible et soutenez la campagne du SGP !
(Article paru en anglais le 10 juillet 2023)