La colère éclate parmi les travailleurs de Caterpillar au fur et à mesure que les détails de l’accord de l’UAW apparaissent: «Nous méritons beaucoup mieux»

Vous travaillez chez Caterpillar? Dites-nous ce que vous pensez de l’accord de principe et ce pour quoi les travailleurs devraient se battre! Vos commentaires seront publiés de manière anonyme.

Mercredi, l’indignation et l’incrédulité se sont rapidement répandues parmi les milliers de travailleurs de Caterpillar aux États-Unis après l’annonce d’un accord de principe négocié la nuit précédente entre le syndicat United Auto Workers (UAW) et l’entreprise.

L’annonce d’un accord de «dernière minute» est intervenue alors que les travailleurs appelaient de plus en plus à la grève et que les responsables de l’UAW demandaient désespérément aux travailleurs de rester en poste à l’approche de l’échéance de minuit. En janvier, les travailleurs de CAT ont voté à près de 99 pour cent pour autoriser une grève, exprimant ainsi leur détermination à inverser des années de reculs et d’érosion du niveau de vie.

Les sections locales de l’UAW ont commencé à publier des «points saillants» limités qui vantaient la proposition de contrat mercredi, tout comme l’a fait la direction, et les votes sont apparemment prévus pour ce week-end. Toutefois, de nombreux travailleurs ont signalé que les responsables syndicaux maintenaient une politique de silence sur les termes complets de l’accord.

La couverture des «points saillants» de l’accord de l’UAW avec Caterpillar

«Aucune mention du nouveau contrat par la moindre source officielle au travail aujourd’hui, CAT ou le syndicat», a déclaré un travailleur de Decatur au WSWS. «Personne à qui j’ai parlé n’aime le contrat», a-t-il ajouté.

Un autre travailleur de Decatur a écrit au WSWS: «On nous a donné des t-shirts de grève qui disent “nous ferons grève si on nous provoque”. Eh bien, cette terrible entente de principe nous provoque tous. Nous sommes prêts et nous voulons faire la grève. Nous méritons bien mieux que ce qu’ils veulent nous donner».

Mercredi, le Comité de base des travailleurs de Caterpillar a publié une déclaration dénonçant l’accord comme une capitulation et appelant à son rejet.

Le comité a écrit:

Ce que l’on sait déjà des termes de l’accord UAW-Caterpillar indique qu’il s’agit d’une nouvelle gifle et qu’il mérite un rejet massif.

Selon les «points saillants» de l’UAW, la proposition de contrat de six ans contiendrait des augmentations de salaire totalisant seulement 19 pour cent, soit une moyenne d’un peu plus de 3 pour cent par an. Les augmentations salariales seraient réparties comme suit: 7 pour cent à la ratification et 4 pour cent les trois autres années, avec uniquement des paiements forfaitaires les autres années, qui n’augmentent pas les salaires de base.

Après avoir noté que le coût des primes de soins de santé devait augmenter de 2 pour cent par an pendant les six années du contrat, le comité a poursuivi: «L’inflation annuelle en janvier était de 6,4 pour cent, et à certains moments l’année dernière, elle était supérieure à 9 pour cent. En d’autres termes, la plus forte augmentation salariale annuelle de 7 pour cent ne couvrirait même pas le coût de la hausse des prix des aliments, de l’énergie et des soins de santé!»

Un travailleur du centre de distribution de pièces de York, en Pennsylvanie (le seul site couvert par l’UAW qui reste en dehors de l’Illinois) a déclaré au WSWS que les augmentations salariales prévues par l’accord seront compromises par «la perte des primes. J’aimerais que les soins de santé, la pension et la participation aux bénéfices soient couverts. Je vote “non” sur la première proposition».

«Ce n’est pas acceptable. Que ce soit avec le contrat ou sur le lieu de travail», a déclaré un autre travailleur qui a demandé à ne pas être identifié. «L’entreprise va me tomber dessus», a-t-il expliqué.

«Ils ne nous ont rien dit» au sujet du contrat, a-t-il déclaré. «C’était élaboré derrière des portes closes». Il a ajouté que le montant de la prime d’embauche n’avait même pas été communiqué aux travailleurs.

«Ils nous font travailler comme des esclaves», a-t-il dit. L’entreprise impose «constamment» aux travailleurs des heures supplémentaires obligatoires, avec des quarts de travail de 10 heures par jour en moyenne, ainsi que du travail supplémentaire le samedi. Interrogé sur leur salaire, il a répondu qu’avec l’inflation, il gagne globalement moins qu’il y a six ans.

Un troisième travailleur de Decatur a déclaré qu’il en avait assez que Caterpillar «contrôle effectivement les médicaments que mon médecin peut nous prescrire, à moi et à ma femme. Si mon médecin me les prescrit, je ne devrais pas être obligé d’utiliser une carte GoodRX [une carte de bons de réduction] pour les obtenir. Cela devrait être couvert».

Il a poursuivi: «Nous devons leur montrer que nous ne sommes pas seulement des numéros d’employé! Que nous sommes les personnes, les êtres humains derrière leurs produits!»

«Malheureusement, ce ne sont pas seulement les entreprises qui le font. Ce sont les syndicats qui permettent que cela se produise avec de mauvais accords», a-t-il déclaré. «Ces responsables syndicaux que nous avons sont corrompus».

«Je suis tout à fait d’accord avec cela», a-t-il conclu, exprimant son accord avec le comité de base des travailleurs de Caterpillar. «Nous devons résister et nous battre».

Les travailleurs ont également investi les médias sociaux pour exprimer leur opposition à l’accord, malgré les efforts des appareils syndicaux locaux pour limiter les commentaires. À Decatur, les travailleurs ont massivement dénoncé l’accord sur le message de la section 751 qui annonçait l’accord de principe. «NON automatique de ma part. Il ne fait aucun doute que CAT peut faire mieux…», déclarait le commentaire le plus apprécié.

De nombreux travailleurs ont exprimé un mépris particulier pour la tentative de les amadouer avec une prime à l’embauche. «Ne me faites pas le coup de la prime d’engagement, c’est un gros NON POUR MOI», a déclaré l’un d’entre eux. «Oubliez cette prime: pensez à l’avenir», a écrit un autre.

Signe de l’ambiance explosive qui règne à l’usine de Decatur, un message de la section locale annonçant que le local syndical fermerait plus tôt pour la journée a provoqué la condamnation furieuse d’un travailleur.

«Le local syndical fermera à 15h aujourd’hui», a écrit la section locale 751. «L’internet a été coupé et nous ne pouvons pas prendre en charge les paiements de cotisations pour le moment. Désolé.»

Dans un commentaire qui a suscité de nombreuses réactions d’accord, un travailleur a répondu: «Inquiets pour [leur] argent!! Et nous, alors? Donnez-nous ce qui nous est dû».

(Article paru en anglais le 2 mars 2023)

Loading