Le samedi 26 février, le WSWS organise un webinaire international en ligne, «Luttez contre le COVID!Sauvez des vies! Arrêtez la course à la 3ème guerre mondiale». Nous invitons tous nos lecteurs à s'inscrire et assister à cet événement international crucial.
1. Le Comité international de la Quatrième Internationale et le World Socialist Web Site dénoncent l’intervention militaire russe en Ukraine. Les socialistes et les travailleurs conscients doivent s’opposer à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, malgré les provocations et les menaces des États-Unis et des puissances de l’OTAN. La catastrophe qui a été déclenchée par la dissolution de l’Union soviétique en 1991 ne peut être évitée sur la base du nationalisme russe, une idéologie profondément réactionnaire qui sert les intérêts de la classe dirigeante capitaliste représentée par Vladimir Poutine.
2. Ce qu’il faut, ce n’est pas un retour à la politique étrangère du tsarisme d’avant 1917, mais plutôt une renaissance, en Russie et dans le monde entier, de l’internationalisme socialiste qui a inspiré la révolution d’Octobre 1917 et a conduit à la création de l’Union soviétique en tant qu’État ouvrier. L’invasion de l’Ukraine, quelles que soient les justifications données par le régime de Poutine, ne peut que diviser la classe ouvrière russe et ukrainienne et, en outre, servir les intérêts de l’impérialisme américain et européen.
3. Dans les deux grandes déclarations qu’il a faites la semaine dernière, Poutine a justifié ses actions en énumérant les provocations et les crimes des États-Unis. Il y a, sans aucun doute, beaucoup de choses qui sont factuellement vraies dans sa dénonciation de l’hypocrisie de Washington. Mais l’idéologie violemment anticommuniste et xénophobe qu’il invoque et les intérêts qu’il prétend défendre sont tout à fait réactionnaires et incapables d’attirer la grande masse de la classe ouvrière en Russie, sans parler de l’Ukraine et du monde entier. Une partie importante de la classe ouvrière en Russie et en Ukraine sera rebutée par le cynisme de Poutine qui glorifie la lutte héroïque menée par l’Union soviétique contre l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale tout en dénonçant la révolution d’Octobre et l’existence de l’URSS en tant qu’État multinational.
4. Le gouvernement Biden, en refusant de discuter des objections de la Russie à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, a utilisé l’Ukraine comme appât. Elle a incité à l’invasion, qui servira maintenant de prétexte à une escalade de la confrontation avec la Russie.
5. Biden a annoncé cet après-midi une nouvelle série de sanctions paralysantes qui, selon lui, visent à imposer «des coûts sévères à l’économie russe». Poutine a choisi cette guerre, a déclaré Biden, «et maintenant lui et son pays en subiront les conséquences».
6. L’affirmation, répétée par Biden, selon laquelle «nos forces ne sont pas et ne seront pas engagées dans un conflit avec la Russie en Ukraine», n’a aucune crédibilité. Les États-Unis et les puissances de l’OTAN ont déversé des milliards de dollars d’équipement militaire en Ukraine et ont armé ses forces paramilitaires fascistes dans le but de prolonger les conflits et d’infliger des pertes importantes à la Russie. «L’histoire a montré à maintes reprises, a déclaré Biden, comment les gains rapides de territoires finissent par céder la place à des occupations cuisantes, à des actes de désobéissance civile massive et à des impasses stratégiques.»
7. Les États-Unis et l’OTAN ont d’ailleurs déjà envoyé des milliers de soldats en Europe de l’Est, qui seront concentrés dans les États baltes (Estonie, Lituanie et Lettonie), ainsi qu’en Pologne et en Roumanie, tous membres de l’OTAN. Le Pentagone a ordonné aujourd’hui le déploiement de 7.000 soldats supplémentaires en Europe.
8. Les menaces extérieures croissantes, combinées aux efforts pour étrangler l’économie russe, augmentent la probabilité d’une extension de la guerre au-delà de l’Ukraine. Biden a de nouveau déclaré qu’en cas de confrontation entre la Russie et un pays de l’OTAN, les États-Unis utiliseront «toute la puissance américaine».
9. Cela signifie que non seulement la guerre nucléaire est possible, mais que le danger est très avancé et plus grand qu’à n’importe quel moment de l’histoire. Biden a déclaré aujourd’hui que les relations entre les États-Unis et la Russie sont complètement rompues, déclarant que, face au danger d’une guerre européenne et mondiale catastrophique, il n’a pas l’intention d’appeler Poutine.
10. Tout au long du 20e siècle, la rupture des relations a été identifiée au déclenchement d’une guerre armée. La rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et l’Union soviétique n’a jamais eu lieu pendant la guerre froide. Même pendant la crise des missiles de Cuba en 1962, le président américain John F. Kennedy et le premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev ont maintenu une ligne de communication. La remarque rageuse de Biden selon laquelle il ne parle pas à Poutine est profondément irresponsable. L’une des principales innovations techniques dans les relations américano-soviétiques, après la crise de 1962, a été l’installation d’une «ligne directe» qui reliait la Maison-Blanche et le Kremlin. L’objectif était d’éviter une mauvaise interprétation des intentions de la partie adverse, source de désastre.
11. Le fait que les États-Unis et l’OTAN soient prêts à mener le monde au bord de la guerre nucléaire, avec toutes ses horribles conséquences, témoigne du niveau stupéfiant d’imprudence et d’agressivité qui prévaut aujourd’hui dans tous les centres de l’impérialisme mondial.
12. Comment expliquer cela? Comme toujours, les médias américains projettent l’image du mal absolu sur l’ennemi qui tombe dans ligne de mire de Washington. Cela n’explique rien. La confrontation actuelle avec la Russie est le résultat d’une stratégie géopolitique poursuivie par les États-Unis depuis la dissolution de l’URSS il y a 30 ans. Son objectif est l’hégémonie mondiale des États-Unis, en utilisant la puissance militaire pour compenser le déclin économique. C’est la source des nombreuses et interminables séries de guerres lancées par les États-Unis, impliquant l’invasion ou le bombardement de l’Irak, de la Somalie, de la Serbie, de l’Afghanistan, de la Libye et de la Syrie. Bien sûr, cette série de guerres illégales n’est pas mentionnée dans les médias aujourd’hui.
13. Ces guerres se sont toutes soldées par des défaites tactiques et stratégiques, sapant ainsi les efforts des États-Unis pour l’hégémonie mondiale. Ces échecs ont accru l'anxiété des États-Unis face à la montée de plus grandes puissances, notamment la Russie – qui occupe une vaste portion de l'Eurasie stratégiquement critique et convoitée par les États-Unis – et, surtout, la Chine.
14. Mais l'impulsion majeure de cette crise a été la pandémie de COVID-19, qui a porté la crise sociale et politique aux États-Unis à un point d’ébullition. Le nombre de victimes de la pandémie aux Etats-Unis approche le million. Le variant Omicron a causé le deuxième plus grand nombre de décès de toutes les vagues aux États-Unis, avec plus de 2.000 morts par jour au cours du dernier mois.
15. Au niveau mondial, au cours des deux derniers mois, plus de 150 millions de personnes ont été, selon les chiffres officiels, infectées par Omicron et 500.000 en sont mortes. Les États-Unis, la Russie et l'Allemagne figurent parmi les cinq premiers pays sur le plan des infections. Les chiffres officiels ne reflètent toutefois pas la réalité. L’agence de statistiques sur la santé (Institute for Health Metrics and Evaluation) estime qu'il y a eu au moins 2 milliards de personnes infectées depuis la mi-décembre, et le magazine britannique The Economist estime qu'il y a eu au moins 2,2 millions de décès supplémentaires au cours de la même période.
16. L'intensification de la pression imposée par la pandémie à une société déjà déchirée par des tensions sociales extrêmes a amené le système politique au point de rupture, comme en témoigne la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021. Le gouvernement Biden, qui a publiquement exprimé sa crainte que la démocratie américaine ne survive pas à la décennie, espère fabriquer artificiellement une unité nationale et projeter les tensions sociales vers l'extérieur par le biais de la guerre. Il veut changer de sujet.
17. La crise américaine n'est que la manifestation la plus extrême de la crise du capitalisme mondial. La Russie capitaliste, ainsi que les puissances impérialistes d'Europe, sont confrontées à une crise politique de plus en plus profonde et se tournent vers la guerre comme moyen de détourner les tensions internes vers l'extérieur.
18. Le danger d'une catastrophe ne peut être écarté que par l'action de la classe ouvrière, aux Etats-Unis et dans le monde entier, sur la base d'un programme socialiste révolutionnaire.
19. Un principe fondamental de ce programme est le rejet de la défense de «l'État national», une structure politique historiquement obsolète, dont l'existence est en contradiction avec la domination de l'économie mondiale et l'interdépendance globale des forces productives.
20. Comme l'expliquait Léon Trotsky, le grand révolutionnaire russe et fondateur de la Quatrième Internationale, en 1934, dans les années de crise entre la Première et la Deuxième Guerre mondiale:
«La défense de l'État national, d'abord et avant tout dans l'Europe balkanisée – le berceau de l'État national – est dans le plein sens du terme une tâche réactionnaire. L'État national, avec ses frontières, ses passeports, son système monétaire, ses douanes et l'armée pour la protection des douanes est devenu un obstacle terrible au développement économique et culturel de l'humanité. La tâche du prolétariat n'est pas de défendre l'État national, mais de le liquider complètement et définitivement.»
21. Trotsky ajoute: «Ne pas se lier à l'État national en temps de guerre, suivre la carte, non de la guerre mais de la lutte des classes, n'est possible que pour un parti qui a déjà déclaré une guerre irréconciliable à l'État national en temps de paix». Suivre «la carte de la lutte des classes» signifie enraciner l'opposition à l'impérialisme dans la lutte pour unir la classe ouvrière internationale en opposition à l'exploitation, aux inégalités sociales et au système capitaliste.
22. Le CIQI appelle à une fin immédiate de la guerre. En nous opposant à l'invasion de l'Ukraine, nous dénonçons la politique de l'impérialisme américain et de l’OTAN, dont les prétentions à défendre la démocratie et les droits de l'homme sont noyées dans le sang et l'hypocrisie.
23. L'humeur du public n'est pas la même que dans les années 1990. Des masses de gens ont fait l'expérience des trois dernières décennies de guerre sans fin. Le sentiment dominant dans la classe ouvrière du monde entier est l’opposition à la guerre. La politique criminelle de la classe dirigeante pendant la pandémie, qui a entraîné la mort de près de 6 millions de personnes, ainsi que la croissance massive des inégalités et l'inflation galopante, alimente la colère sociale et l'opposition dans le monde entier.
24. Cette opposition, cependant, doit être articulée dans un mouvement politique conscient pour le socialisme. Cela signifie la construction du Comité international de la Quatrième Internationale et de ses Partis de l’égalité socialiste affiliés dans chaque pays.
Le samedi 26 février, le World Socialist Web Site organise un webinaire international en ligne, «Luttez contre le COVID!Sauvez des vies! Arrêtez la course à la 3ème guerre mondiale», qui sera animé par des membres éminents du Comité international de la Quatrième Internationale. Nous appelons tous nos lecteurs à travers le monde à s'inscrire et à planifier leur participation à cet événement international crucial.