La fiancée de Julian Assange, Stella Moris, demande:

«Comment peuvent-ils accepter une extradition vers le pays qui a comploté pour tuer Julian, qui a comploté pour tuer un éditeur à cause de ce qu’il a publié»?

Stella Moris est la fiancée de Julian Assange. Ils ont eu deux enfants ensemble. S’exprimant devant la Haute Cour de Londres après que deux juges principaux se sont prononcés en faveur de l’extradition de l’éditeur de WikiLeaks vers les États-Unis, elle a fait la déclaration passionnée suivante:

Stella Moris, fiancée de Julian Assange, s’adresse aux journalistes devant la Haute Cour de Londres, le vendredi 10 décembre 2021 (Photo: AP Photo/Frank Augstein).

Je tiens à souligner que la Haute Cour a accepté toutes les preuves médicales et les conclusions du magistrat selon lesquelles si Julian est extradé et placé dans des conditions d’isolement extrêmes, cela le poussera à mettre fin à ses jours. Cette extradition est oppressive.

Pourtant, la Haute Cour s’est prononcée contre Julian à cette occasion sur la base des assurances politiques – ou des non-assurances – que les États-Unis ont données au gouvernement britannique. Je dis «non-assurances». Amnesty International dit «non-assurances». Amnesty International a analysé ces assurances et a déclaré qu’elles sont intrinsèquement peu fiables. Elles intègrent la possibilité de rompre ces assurances dans leur formulation même.

Aujourd’hui, cela fait presque un an que je me trouvais à l’extérieur du tribunal avec notre victoire sur le blocage de l’extradition. Au cours de la dernière année, des deux dernières années et demie, Julian est resté dans la prison de Belmarsh. En fait, il est détenu depuis le 7 décembre 2010 sous une forme ou une autre. Pendant combien de temps cela peut-il durer?

C’est aujourd’hui la Journée internationale des droits de l’homme. Quelle honte, quel cynisme d’annoncer cette décision en ce jour. L’un des plus grands éditeurs et journalistes de ces 50 dernières années se trouve dans une prison britannique, accusé d’avoir publié la vérité sur les crimes de guerre et les équipes de tueurs de la CIA. Et en fait, chaque fois que nous avons une audience, nous en savons plus sur la nature abusive, la nature criminelle de cette affaire.

Julian a démasqué les crimes des tortionnaires de la CIA, des tueurs de la CIA et maintenant nous savons que ces tueurs de la CIA prévoyaient de le tuer aussi.

Comment ce tribunal, comment ces tribunaux, peuvent-ils approuver une demande d’extradition dans ces conditions? Comment peuvent-ils accepter une extradition vers le pays qui a comploté pour tuer Julian, qui a comploté pour tuer un éditeur à cause de ce qu’il a publié? Cela va à l’encontre des principes fondamentaux de la liberté de la presse et de la démocratie.

Nous nous battrons. Chaque génération a un combat épique à mener, et c’est le nôtre, car Julian représente les fondements de ce que signifie vivre dans une société libre. De ce que cela signifie d’avoir la liberté de la presse. De ce que cela signifie pour les journalistes de faire leur travail sans avoir peur de passer le reste de leur vie en prison.

Le Royaume-Uni emprisonne les journalistes. Ils emprisonnent Julian au nom d’une puissance étrangère qui engage des poursuites abusives et vindicatives contre un journaliste. Et c’est de cela qu’il s’agit. Je demande à tout le monde de s’unir et de se battre pour Julian. Julian représente toutes nos libertés et tous nos droits.

(Article paru en anglais le 11 décembre 2021)

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