La chasse aux sorcières sur l’antisémitisme orchestrée par l’État étendue aux campus universitaires britanniques

Le ministre de l’Éducation Gavin Williamson a envoyé une lettre aux vice-chanceliers des universités britanniques, dans laquelle il qualifie de «franchement troublant» le fait que la plupart des universités n’aient pas adopté la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (International Holocaust Remembrance Alliance – IHRA).

Il a averti que s’il ne voyait pas «l’écrasante majorité des institutions adopter la définition d’ici Noël», il demanderait alors au Bureau pour étudiants (OfS) de prendre des mesures réglementaires, y compris éventuellement la suspension des «flux de financement».

La lettre de Williamson prépare la censure de centaines de milliers d’étudiants et de personnels de l’enseignement supérieur. Il s’agit de la dernière étape d’une conspiration de cinq ans du gouvernement conservateur, du Parti travailliste et des organisations sionistes visant à criminaliser de vastes pans de la gauche politique.

La définition de l’IHRA est un mécanisme visant à interdire la critique politique de l’État israélien, de son oppression criminelle des Palestiniens et du nationalisme religieux droitier sur lequel il est fondé. Sur sa liste d’exemples de comportement «antisémite», il y a des opinions qui «nient au peuple juif son droit à l’autodétermination, c’est à dire en affirmant que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste », «Appliquer deux poids deux mesures en exigeant de lui un comportement qu’on n’attend ou n’exige d’aucune autre nation démocratique» et «Comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis».

En 2017, la Campagne contre l’antisémitisme (CAA) a suscité une lettre de protestation de 250 universitaires lorsqu’elle a tenté de perturber les activités de la Semaine contre l’apartheid israélien sur le campus. Elle avait exhorté ses partisans à «enregistrer, filmer, photographier et obtenir des témoignages», leur disant « cela vous aiderait à en parler à l’université, au syndicat des étudiants ou même à la police». La CAA a cité la définition de l’IHRA comme base pour des poursuites.

En 2019, Tower Hamlets, un conseil municipal de Londres contrôlé par le Parti travailliste a annulé une manifestation caritative palestinienne, à laquelle des centaines de personnes avaient participé auparavant, parce qu’elle était jugée contraire aux principes de l’IHRA. Aujourd’hui, le gouvernement conservateur a l’intention d’étendre la même censure et la même répression à toutes les universités britanniques.

Le fait qu’une telle campagne réactionnaire ait atteint ce stade est la preuve dévastatrice des coups portés à la classe ouvrière et à la jeunesse par le manque de principes et la lâcheté politique dont a fait preuve Jeremy Corbyn au cours des cinq années où il a dirigé le Parti travailliste. La définition de l’IHRA a pris de l’importance au Royaume-Uni dans le contexte de la chasse aux sorcières sur l’antisémitisme menée par la majorité blairiste de la fraction parlementaire travailliste, qui bénéficia du parrainage de l’État israélien et des députés conservateurs.

Jeremy Corbyn s’exprimant au Parlement (crédit: Parlement britannique/Jessica Taylor-FlickR)

Le World Socialist Web Site (WSWS) et le Parti de l’égalité socialiste (SEP) ont immédiatement tiré la sonnette d’alarme sur l’importance de cette campagne de droite, écrivant en 2016:

«Un amalgame politique a été établi qui met assimile toute critique d’Israël à de l’antisémitisme, dans le but d’accuser toute la “gauche” de ce crime, sur la base que tous les Juifs s’identifient à l’État d’Israël. Toute critique des actes historiques du mouvement sioniste et, surtout, toute assimilation du traitement brutal des Palestiniens par Israël à celui subi par les Juifs sous le fascisme, est interdit».

Dans des articles ultérieurs, le WSWS avertit que «les accusations stridentes d’antisémitisme visent à faire basculer la politique intérieure et étrangère, non seulement des travaillistes mais aussi de l’ensemble de l’establishment politique britannique, vers la droite». Une définition de «l’antisémitisme qui inclut la critique d’Israël fournit un mécanisme légal pour censurer, réduire au silence et criminaliser les opinions et les organisations de gauche, tout en attisant et en légitimant le sentiment antimusulman».

Le WSWS a expliqué que cette offensive de droite ne possédait ni légitimité historique, ni soutien populaire. Elle a été le fer de lance d’une conspiration orchestrée par l’État, menée par les blairistes «qui agissaient avec le Parti conservateur, les médias, l’armée, les services de renseignement et le lobby israélien».

Parmi les principales organisations ayant participé à la chasse aux sorcières et soutenu l’IHRA il y a le Mouvement travailliste juif pro-sioniste, composé de membres de la droite du parti ; les Amis travaillistes d’Israël, qui ont monté de fausses accusations d’antisémitisme contre d’autres membres travaillistes ; le Community and Security Trust, financé depuis 2015 par le gouvernement conservateur à hauteur de 65,2 millions de livres; le British Israel Communications and Research Centre, un lobby pro-Israël; et le Board of Deputies of British Jews (Conseil des députés des Juifs britanniques), une organisation conservatrice droitière.

Les États israélien et américain étaient profondément impliqués. Al Jazeera a montré qu’un membre du personnel de l’ambassade israélienne au Royaume-Uni, Shai Masot, était impliqué dans des plans visant à «démonter» des députés britanniques perçus comme hostiles à Israël. L’article d’Al Jazeera révélait également que l’ambassade israélienne avait aidé à établir, et dans certains cas a financé directement, plusieurs organisations «indépendantes», dont l’Union des étudiants juifs. En juin 2019, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré lors d’une conférence des organisations juives américaines que l’État américain organiserait le «refoulement» d’un éventuel gouvernement Corbyn.

Si la Russie ou la Chine s’était immiscée dans la politique britannique à un degré infiniment moindre que les États-Unis et Israël, les hurlements du Parlement et des médias seraient assourdissants!

En remportant une victoire sur Corbyn, ces forces prévoyaient de jeter les bases d’un assaut plus large contre les travailleurs et les jeunes de gauche. Par son refus de s’opposer aux blairistes, ses reculs politiques constants sur des questions fondamentales comme l’adhésion à l’OTAN, le système de missiles nucléaires Trident et la guerre avec la Syrie; et en insistant pour dire que l’unité du parti devait être maintenue à tout prix, Corbyn leur a présenté cette victoire sur un plateau. Non seulement a-t-il supprimé toute opposition à la droite au sein du parti et à la classe ouvrière en général mais il est devenu un co-conspirateur dans la chasse aux sorcières contre ses propres partisans, y compris des alliés de longue date.

Le travailliste de «gauche» en vue et ancien maire de Londres, Ken Livingstone, a été chassé du parti sur de fausses accusations d’antisémitisme en 2018. Il a suivi le conseil de Corbyn de prendre sa retraite en toute tranquillité. Prendre le «scalp de quelqu’un d’aussi important», a averti le WSWS, «aura un impact au niveau international. La chasse aux sorcières et les expulsions au sein du parti travailliste — surtout en Israël et aux États-Unis — seront mises en avant par les forces de droite du monde entier comme preuve de l’antisémitisme endémique supposé de la gauche, et utilisées comme justification d’une censure politique et d’une persécution systématique».

D’autres partisans de Corbyn ont suivi, dont Jackie Walker et Marc Wadsworth, et beaucoup, beaucoup d’autres travaillistes moins connus.

Sous la direction de Corbyn, le Parti travailliste a ensuite adopté la définition de l'IHRA dans son intégralité en 2018 et a donné son accord à une enquête, politiquement motivée, par la Commission pour l'égalité et les droits de l'homme en 2019, sur l'antisémitisme au sein du Parti travailliste.

Cette année-là, Corbyn et son équipe ont participé activement à l’expulsion d’un autre allié de premier plan, le député travailliste Chris Williamson, dont le traitement a fait apparaître clairement les intentions des chasseurs de sorcières pour les universités. Sur la base de fausses accusations d’antisémitisme, les sociétés étudiantes travaillistes et sionistes ont travaillé pour interdire à Williamson de parler sur leurs campus. En 2018, le WSWS a écrit que Corbyn «facilitait les efforts de l’establishment politique britannique, avec l’État d’Israël et les États-Unis, pour proscrire l’opposition de gauche au sionisme en tant qu’“extrémisme” dans le but de justifier sa suppression politique».

Les trahisons de Corbyn ont abouti à la défaite décisive des travaillistes aux élections générales de décembre 2019 et à l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson. En avril, il a rendu le parti aux blairistes, dirigés par Sir Keir Starmer.

L’une des premières actions de Starmer a été d’intensifier la chasse aux sorcières maccarthyiste au sein du parti travailliste. Starmer a licencié Rebecca Long-Bailey, l’alliée de Cornyn, en tant que secrétaire fantôme à l’Éducation. Son crime était d’avoir retweeté les commentaires de l’actrice Maxine Peake critiquant Israël — montrant que les forces de sécurité israéliennes avaient formé la police américaine aux techniques de retenue qui ont conduit à la mort de George Floyd le 25 mai. Lloyd Russell-Moyle, ministre fantôme de l’Environnement, a démissionné après que le mouvement travailliste juif ait exigé sa démission pour un vieux message sur Facebook décrivant le sionisme comme une «idée nationaliste dangereuse».

Long-Bailey avait elle-même mis la touche finale à l’héritage de Corbyn lors de sa campagne ratée pour l’élection à la direction du Parti travailliste, en signant une liste de 10 engagements mandatés par le Conseil des députés des Juifs britanniques qui garantissaient son obéissance sur la question d’Israël et dénonçait le bilan de ses anciens collègues en matière d’antisémitisme. Elle est devenue la victime de sa propre politique pourrie.

Le mercredi 22 juillet, le parti travailliste a ensuite présenté ses excuses devant la Haute Cour à sept anciens membres du personnel de l’Unité juridique et de gouvernance du Parti travailliste, impliqués dans l’enquête sur les accusations d’antisémitisme. Les sept sont devenus des dénonciateurs dans un documentaire de la BBC de juillet 2019, Is Labour Anti-Semitic ? (Le Parti travailliste est-il antisémite?) On a envoyé une lettre d’excuses au journaliste de la BBC et présentateur du documentaire, John Ware. On a également versé une compensation financière non divulguée aux dénonciateurs et à Ware, d’une valeur estimée à environ 500.000 livres.

Corbyn et l’ancienne direction du parti avaient rejeté les accusations portées dans le programme, selon lesquelles ils avaient fait preuve d’un «manque d’engagement» pour enquêter sur les accusations d’antisémitisme contre des membres du Parti travailliste et avaient qualifiés les dénonciateurs comme d’«anciens fonctionnaires mécontents», qui avaient «travaillé activement pour saper» Corbyn et avaient «des comptes personnels et politiques à régler».

L’ancienne secrétaire générale du Parti travailliste, Jennie Formby, a commandé un rapport devant être soumis comme preuve à la Commission des droits de l’homme et de l’égalité (EHRC) dans sa gestion des allégations d’antisémitisme sous Corbyn. Il fut bloqué par les avocats du Parti, détaillant ce qu’il décrivait comme une «atmosphère hyper fractionnelle» d’hostilité envers Corbyn au siège du parti travailliste.

Rapidement, on a annoncé une nouvelle série d’actions en justice contre les corbynistes, au milieu de demandes d’expulsion de Corbyn du parti et de menaces de poursuites «contre ceux qui répètent des diffamations… à l’avenir».

Ce n’est que grâce à cette longue et torturée naissance du mythe de l’antisémitisme «institutionnel» de gauche, Corbyn agissant comme sage-femme, que Williamson et le gouvernement conservateur ont pu délivrer leur ultimatum aux universités.

La lettre de Williamson aux vice-chanceliers a fait suite à une demande de liberté d’information enregistrée par l’Union des étudiants juifs (UJS). L’organisation a constaté que seules 29 des 133 universités ont adopté la définition de l’IHRA, et que 80 n’avaient pas l’intention de le faire — y compris Oxford et Cambridge. L’UJS et le gouvernement conservateur font pression pour qu’elle soit acceptée à l’unanimité depuis mai 2019. C’était lorsque le ministre des Communautés, Robert Jenrick, a demandé aux universités de «faire preuve de leadership moral et d’adopter la définition de l’antisémitisme de l’IHRA».

En janvier 2020, Jenrick a doublé la mise et a déclaré: « J'ai été clair: toutes les universités et les conseils locaux qui ne l'ont pas encore fait doivent adopter la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. Il est choquant de constater que certains ne l'ont toujours pas fait, ce qui démontre un sérieux manque de respect pour cette question ». Il a averti: « Des organisations comme celles-ci ne devraient pas s'attendre à recevoir de l'argent public si elles ne peuvent pas démontrer qu'elles luttent contre l'antisémitisme ».

En réponse à la récente demande de l’UJS en matière de liberté d’information, Jenrick a déclaré qu’il était «extrêmement déçu». Il a dit que c’était «tout simplement inacceptable que des universités acceptent de l’argent public, mais refusent de prendre cette mesure». L’UJS, dans sa déclaration, a accusé les universités de «défier» leurs propres efforts de lobbying et les interventions du gouvernement.

Le soutien des travaillistes est assuré. Dans sa réponse à l’UJS, la nouvelle secrétaire travailliste à l’éducation, Kate Green, nommée après la destitution de Long-Bailey, a déclaré qu’elle était heureuse «qu’un certain nombre d’universités aient adopté la définition de l’IHRA ou l’envisagent… beaucoup d’autres doivent encore agir, et doivent le faire».

«La liberté d’expression et de pensée est importante, mais ne peut jamais être une excuse pour l’antisémitisme. Les travaillistes invitent les universités qui n’ont pas encore adopté la définition à le faire dès que possible».

L’étendue de l’alignement des deux principaux partis sur la censure des campus a été révélée en août dernier lorsque l’ancienne députée travailliste Ruth Smeeth a fourni l’avant-propos d’un rapport du Policy Exchange, le groupe de réflexion interne du Parti conservateur. Smeeth était un acteur clé dans la chasse aux sorcières sur l’antisémitisme contre la «gauche» corbyniste. Entre 2005 et 2007, elle a été directrice des affaires publiques et des campagnes du Centre de communication et de recherche Grande-Bretagne–Israël (BICOM), un groupe de pression pro-israélien. En juillet 2016, WikiLeaks a révélé qu’elle était une correspondante du renseignement américain «strictement protégée» dans des fuites de câbles diplomatiques.

«La liberté académique au Royaume-Uni: Protéger la diversité des points de vue» allègue un «effet discriminatoire structurel» à l’encontre des universitaires qui «s’identifient comme étant de droite» et demandent que le Bureau des étudiants (OfS) utilise ses pouvoirs pour infliger des amendes aux prestataires d’enseignement supérieur et aux groupes d’étudiants qui ont enfreint leur «liberté d’expression académique». Il fut rédigé par des personnes liées au milieu libertaire d’extrême droite autour de la publication web Spiked et du réseau social-darwiniste dans le milieu universitaire, qui sont toutes deux étroitement liées au Parti conservateur.

Le gouvernement conservateur de Theresa May a fondé l’OfS en janvier 2018, après que les médias de droite eurent affirmé que les universités étaient devenues des bastions de l’intolérance et de la censure de gauche. La droite a utilisé la politique de «non plate-forme» pour des personnalités telles que le fondateur de WikiLeaks Julian Assange et des féministes telles que Germaine Greer. Cette pratique est utilisée par divers fournisseurs de politiques identitaires réactionnaires de la petite bourgeoisie. La droite utilise ce fait pour dénoncer l’opposition à leurs propres opinions parmi les étudiants. Ce qui a donné lieu à des protestations populaires contre la présence sur le campus d’éminents fascistes tels que Nick Griffin et Marine Le Pen, et l’embauche de l’eugéniste Noah Carl par l’université de Cambridge. La droite présente cela comme un spectre d’intolérance de la «gauche» envers les libertés académiques.

À l’origine, sous la direction de l’archi-réactionnaire Toby Young, l’OfS a reçu le mandat supposé de rétablir la liberté d’expression sur le campus. La seule «liberté» défendue était celle des figures d’extrême droite d’agiter et de produire de la pseudo-science sans contestation, les protestations des étudiants étaient interdites et les institutions peu coopératives se sont fait condamner à des amendes. Ce programme s’est intensifié en juillet et août de cette année, lorsque Williamson a annoncé que le soutien financier aux universités en difficulté dépendrait de leur «respect total de leurs obligations légales en matière de liberté d’expression».

Smeeth a écrit l’avant-propos du manifeste de Policy Exchange (PE) pour une intervention de l’État contre les étudiants de gauche en sa qualité de PDG de l’Index sur la censure (Index on Censorship), présidé par un autre ancien député travailliste, Trevor Phillips, qui dirige le projet «L’histoire compte» (History Matters) de PE. Comme le commentait alors le WSWS, «les forces rassemblées derrière l’Index sur la censure ont l’intention d’utiliser l’intervention du gouvernement sur les campus pour supprimer les critiques d’Israël et ses abus criminels à l’encontre des Palestiniens — une question essentielle pour l’impérialisme britannique».

Cette conspiration orchestrée par l'État a déjà vu des étudiants pro-palestiniens interdits d'accès à un campus universitaire. La lettre de Williamson aux vice-chanceliers est un avertissement que l'ensemble du corps étudiant et universitaire sera désormais soumis aux mêmes menaces. Face à une tendance croissante de la lutte internationale des classes avant la pandémie, qui ne peut être qu'intensifiée par son impact dévastateur, la classe dirigeante prépare une campagne de calomnie et de censure pure et simple pour diaboliser et proscrire la pensée de gauche.

Le rapport «Tactiques extrémistes violentes et idéologie de l’extrême gauche sectaire» des universitaires britanniques Daniel Allington, Siobhan McAndrew et David Hirsh

En septembre 2019, le Royaume-Uni a révisé sa stratégie de lutte contre l’extrémisme en mettant l’accent sur «les tactiques extrémistes violentes et l’idéologie de l’extrême gauche sectaire». Les auteurs de ce rapport sont des universitaires britanniques à savoir Daniel Allington, Siobhan McAndrew et David Hirsh. Ils se trouvent profondément impliqués dans l’avancée d’allégations d’antisémitisme généralisé au sein du parti travailliste.

Selon eux, l’«extrême gauche sectaire» — définie, selon leurs termes, par son avant-gardisme, son anti-impérialisme, son antifascisme et son «idéologie ouvrière révolutionnaire» — est intrinsèquement «extrémiste» et «violente». Parmi les exemples de déclarations «ouvrières révolutionnaires», on peut citer les points de vue selon lesquels «la plus grande menace pour la démocratie est toujours venue de l’extrême droite» et «nous devrions toujours soutenir les travailleurs en grève».

Ces arguments ont servi de justification à la directive du mois dernier du ministère de l’Éducation qui a interdit aux écoles d’utiliser du matériel anticapitaliste. L’anticapitalisme est défini comme une «position politique extrême», équivalente à l’antisémitisme et au terrorisme.

Les étudiants doivent tirer des conclusions de grande portée et s’organiser dès maintenant pour défendre leurs droits démocratiques. La classe dirigeante a jusqu’à présent compté sur la démobilisation de toute l’opposition par la «gauche» officielle représentée par Corbyn, une caste d’anticommunistes professionnels dans le milieu universitaire, et sur la désorientation politique semée sur le campus par la politique identitaire de la pseudo-gauche. Vaincre la conspiration nécessite une lutte déterminée contre ces forces et pour la théorie socialiste révolutionnaire de Marx, Engels, Lénine et Trotsky, basée fondamentalement sur une orientation vers la classe ouvrière — parmi les étudiants et les jeunes. Nous appelons ceux qui sont d’accord avec ce programme à contacter aujourd’hui l’International Youth and Students for Social Equality (IYSSE).

(Article paru d’abord en anglais le 20 octobre 2020)

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