Le compte de médias sociaux de la vedette de la musique pop Britney Spears est devenu viral lundi lorsqu'un message retweeté appelant les gens à «redistribuer la richesse» et à «faire la grève» a été publié dans son fil Instagram. La chanteuse compte 23,7 millions d’abonnés.
La citation, tirée du fil Instagram de l'écrivaine Mimi Zhu et faisant référence à l'impact des mesures de «distanciation sociale» adoptées en réponse à la pandémie de coronavirus, dit en partie: «En cette période d'isolement, nous avons plus que jamais besoin de connexion». Il ajoute: «Nous apprendrons à nous embrasser et à nous serrer dans nos bras à travers les vagues de la toile. Nous nous nourrirons les uns les autres, nous redistribuerons les richesses, nous ferons la grève. Nous comprendrons notre propre importance à partir des endroits où nous sommes confinés. La communion se fait au-delà des murs. Nous pouvons continuer à être ensemble.»
Spears, connu plutôt pour une série de succès «teen pop» énormément vendus à la fin des années 1990, a souligné son commentaire avec trois émojis à la rose rouge, généralement identifiée au socialisme.
L’image utilisée par Spears a fait sensation dans les médias sociaux, son message ayant été repris et partagé des millions de fois. La grande majorité des commentaires s'est concentrée sur la phrase appelant à la redistribution des richesses et sur ce qui a été interprété comme une «grève générale». Spears n'a pas fait de commentaires publics ultérieurs sur cette déclaration. Des références généralement amicales à la «Camarade Britney» ont été relevées un peu partout.
Zhu, dans une interview avec le Paper Magazine, accordée peu après que le commentaire de Spears eut été diffusé, a déclaré que «nous sommes dans une telle période de confusion, de déconnexion et de désespoir que je pense qu'il est vraiment important et nécessaire d'écrire à ce sujet pour ma propre santé mentale ... Au moins à New York, tous mes amis ont été licenciés [à cause des arrêts de production dus au coronavirus]. Beaucoup de gens sont stressés par le loyer, les besoins de base, comment vivre et le fait de devoir vivre avec tout cela.»
«Étant données toute cette anxiété et cette confusion, je savais que je devais écrire ce que j'ai écrit, et il y avait certainement des sous-entendus socialistes», a-t-elle ajouté, «parce qu'en général, c'est ce en quoi je crois».
Pendant ce temps, l'actrice Fran Drescher, répondant positivement à un tweet dénonçant les «riches propriétaires du capital [qui] veulent que le travail reprenne» et appelant à une grève générale, a écrit sur son compte twitter: «Je suis d'accord. Le capitalisme est devenu un autre mot pour l'élite de la classe dirigeante! Quand le profit est au détriment de tout ce qui a une valeur réelle, il y a un problème.»
Un commentateur solidaire a noté en plaisantant: «Britney Spears et Fran Drescher ont toutes deux fait des Trotsky d’elles-mêmes aujourd'hui. Là, ça devient intéressant». Un autre a suggéré: «Je ne m'attendais pas vraiment à ce que la révolution soit menée par Fran Drescher et Britney Spears, et pourtant nous y sommes et cela me convient parfaitement».
Autre signe des temps, une vidéo sur Instagram de l'artiste rap Cardi B est également devenue virale en raison des commentaires de la chanteuse qui écorchent l'attitude généralement égocentrique des riches face à l'impact du coronavirus sur la société.
«Le grand public, les gens qui ont un emploi normal, les gens qui reçoivent un salaire normal, la classe moyenne, les pauvres... ils ne sont pas traités comme des célébrités et tout le reste", dit la rappeuse à travers un masque médical bleu. Si les personnes dont le test de dépistage du coronavirus est positif mais qui n'ont pas une forte fièvre sont renvoyées chez elles, poursuit-elle: «Où pensent-ils renvoyer les gens chez eux ? Tout le monde n'a pas le luxe ... d'aller dans une super grande maison et de se garder loin des gens. Beaucoup de gens vivent dans de petits... appartements avec plusieurs personnes».
«En fin de compte, cette m---- aurait pu être évitée quand ils ont découvert cette m---- il y a deux mois», a-t-elle dit, en fustigeant le «45» (Donald Trump, 45e président des États-Unis) pour la réponse inhumaine du gouvernement à la crise.
(Article paru en anglais le 26 mars 2020)