Le Bulletin du travailleur de l'automobile du World Socialist Web Site exige l'arrêt immédiat de toute production automobile dans tout le pays en réponse à la pandémie de coronavirus. Le syndicat UAW (United Autoworkers) et les entreprises automobiles veulent que les travailleurs risquent leur vie pour que les bénéfices des entreprises automobiles continuent, alors même que les directeurs et les dirigeants de l'UAW se mettent à l'abri dans leurs maisons. Les travailleurs doivent agir maintenant pour sauver leur vie et celles de leur famille en formant des comités de base.
La colère grandit dans les usines automobiles des États-Unis et du Canada face à la décision des constructeurs automobiles de maintenir une production normale alors même que la pandémie mondiale se propage. Il s'agit d'une politique criminelle, mandatée par un système capitaliste qui subordonne la vie humaine à la recherche du profit.
La FCA (Fiat Chrysler) et l'UAW ont forcé les travailleurs de Kokomo, dans l'Indiana, à rester au travail même après qu'un travailleur eut été testé positif au virus dans leur usine.
Dans les usines de l'Amérique du nord et du monde entier, le soutien en faveur d'une grève de masse se développe. En Italie, les travailleurs ont commencé à manifester spontanément pour protester contre le fait qu'ils sont obligés de continuer à travailler même si le pays tout entier est en état de fermeture.
L'administration Trump et la Réserve fédérale ont mis 1500 milliards de dollars à la disposition des grandes banques afin de soutenir la bourse chancelante, mais seulement quelques centimes pour lutter réellement contre le coronavirus. Les tests ne sont toujours pas disponibles pour la grande masse des gens. Les gouvernements des États et les collectivités locales ont interdit les grands rassemblements les uns après les autres, mais les usines automobiles et autres lieux de travail ont été exemptés de ces ordonnances afin que les travailleurs puissent continuer à pomper les profits.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le nombre officiel de cas s'élève à plus de 125.000 dans le monde et à plus de 1000 aux États-Unis. Cependant, en raison de l'échec quasi total du programme des tests de dépistage de la maladie aux États-Unis, le chiffre réel est bien plus élevé. Dans l'Ohio, où vivent et travaillent des dizaines de milliers de travailleurs de l'automobile, le gouvernement estime qu'un pour cent de l'État est déjà infecté, soit plus de 110.000 personnes.
Une épidémie de cette ampleur menace de submerger les systèmes de soins de santé et d'entraîner un taux de mortalité massive. Selon le New York Times, la modélisation interne du gouvernement fédéral estime que jusqu'à 1,7 million d'Américains pourraient mourir, soit près de trois fois le nombre de décès causés par la grippe espagnole de 1918, la pire épidémie de l'histoire américaine.
La maladie peut être contenue, mais seulement en prenant des mesures drastiques. La Chine n'a pu réduire le nombre de nouveaux cas qu'en fermant les lieux de travail dans tout le pays. L'industrie automobile chinoise, centrée à Wuhan, la source de l'épidémie, est restée inactive pendant des semaines.
Mais en Amérique du Nord, aucune mesure sérieuse n'a été prise pour lutter contre la maladie, car la préoccupation centrale du gouvernement et de la classe dirigeante a été de protéger les profits des entreprises. Les perspectives des entreprises américaines ont été résumées dans une déclaration de Mark Truby, directeur de la communication de Ford, qui a déclaré à la presse «Il est évident que nous devons continuer à faire tourner nos usines. C'est l'objectif.»
La réponse de l'UAW à la pandémie a été de mentir aux travailleurs sur l'ampleur réelle de la crise et de les maintenir au travail. Hier, le président intérimaire de l'UAW, Rory Gamble, a publié une déclaration affirmant que l'UAW protégerait ses bureaucrates en limitant leurs déplacements. Dommage: un arrêt temporaire des dîners au bifteck à Palm Springs payé avec les cotisations des travailleurs! Quant à la santé des travailleurs, Rory Gamble a écrit que le syndicat «maintiendra notre économie en mouvement» en forçant les travailleurs à travailler même si leur vie est en danger. L'UAW a simplement rappelé aux travailleurs de «se laver les mains».
Il en va de même pour les syndicats dans tous les pays. Unifor, le syndicat automobile canadien, a réagi à un débrayage hier à l'usine d'assemblage de Fiat Chrysler à Windsor en ordonnant aux travailleurs de retourner au travail. De même, les travailleurs mexicains de GM à Silao n'ont reçu aucune information du syndicat CTM.
Les travailleurs de l'automobile doivent s'organiser de manière indépendante pour se protéger. Cela doit se faire par la formation de comités de base pour arrêter la production. Les travailleurs de l'automobile doivent organiser des discussions et des réunions en ligne afin d'élire une direction de base et de convenir d'un programme d'action commun. Ils doivent coordonner leurs activités avec celles des travailleurs d'autres usines, des travailleurs d'autres industries et des travailleurs du monde entier - après tout, le coronavirus ne respecte pas les frontières nationales ni les différences entre les sections.
We propose that such committees should adopt the following demands:
The immediate shutdown of the auto industry and other large workplaces! Before reopening, they must be subjected to intensive cleaning after the disease has subsided. The deplorable state of cleanliness in the factories must be ended once and for all.
Full compensation for lost hours, and no deduction from sick leave! Workers must not be forced to choose between financial destitution or termination and risking exposure by continuing to work. They must receive sick pay at 100 percent of current rates.
For a massive and globally coordinated response to the pandemic! Not billions, but trillions must be allocated to meet this crisis, including free and universal testing and the rapid expansion of hospital infrastructure.
For workers’ control over safety and health in the factories! As long as such decisions are left in the hands of management, workers will be continually exposed not only to the outbreak of disease, but risk of serious workplace injury. Workers should insist that their committees have the authority to control all questions related to safety, up to and including the closure of plants.
Nous proposons que ces comités adoptent les demandes suivantes :
La fermeture immédiate de l'industrie automobile et d'autres grands lieux de travail! Avant leur réouverture, ils doivent être soumis à un nettoyage intensif après que l'épidémie sera terminée. L'état de propreté déplorable des usines doit cesser une fois pour toutes.
Une indemnisation complète des heures perdues, et aucune déduction sur les congés de maladie ! Les travailleurs ne doivent pas être contraints de choisir entre l'indigence financière et le licenciement et le risque d'exposition en continuant à travailler. Ils doivent recevoir une indemnité de maladie à 100 % des taux actuels.
Pour une réponse massive et coordonnée au niveau mondial à la pandémie ! Ce ne sont pas des milliards, mais des milliers de milliards qui doivent être alloués pour faire face à cette crise, y compris le dépistage gratuit et universel et l'expansion rapide des infrastructures hospitalières.
Pour le contrôle des travailleurs sur la sécurité et la santé dans les usines ! Tant que ces décisions seront laissées entre les mains de la direction, les travailleurs seront continuellement exposés non seulement à l'apparition de maladies, mais aussi au risque de blessures graves sur le lieu de travail. Les travailleurs doivent insister pour que leurs comités aient l'autorité de contrôler toutes les questions liées à la sécurité, jusqu'à décider de la fermeture des usines.
La pandémie de coronavirus a clairement mis en évidence les divisions de classe au sein de la société américaine. Elle pose directement la question: qui dirige la société? En mettant imprudemment en danger la vie de millions de personnes, la classe capitaliste et les deux partis du grand capital ont perdu leur droit de diriger.
Pour éviter que de telles catastrophes n'éclatent à l'avenir, il faut mettre fin au système capitaliste, un système économique fondé sur l'inégalité et l'exploitation. Son remplacement est le socialisme - la gestion de la société directement par la classe ouvrière dans l'intérêt des besoins humains.
Workers who agree with the need to form rank-and-file committees: Contact your coworkers and arrange discussions to address the situation immediately before the health crisis gets out of control. To speak to a representative of the WSWS Autoworker Newsletter for advice on setting up a committee in your factory, contact us today.
Travailleurs qui êtes d'accord avec la nécessité de former des comités de base: Contactez vos collègues et organisez des discussions afin de régler la situation immédiatement avant que la crise sanitaire ne devienne incontrôlable. Pour parler à un représentant du Bulletin du travailleur de l'automobile du World Socialist Web Site pour obtenir des conseils sur la mise en place d'un comité dans votre usine, contactez-nous dès aujourd'hui.
(Article paru en anglais le 14 mars 2020)