Ce week-end, des militants du WSWS Autoworker Newsletter se sont rendus dans des usines automobiles du sud-est du Michigan pour distribuer du matériel expliquant le cas des travailleurs de l'automobile mexicains persécutés, les Sept de Silao, et pour mobiliser un soutien international en leur nom.
Les Sept de Silao sont des travailleurs de General Motors à Silao, au Mexique, qui ont été licenciés pour avoir soutenu la grève de 40 jours menée récemment par 48.000 travailleurs de GM aux États-Unis. Au complexe de Silao, 6000 travailleurs sont payés 2,25 $ l'heure pour fabriquer les camionnettes Silverado et Sierra, les véhicules les plus rentables de GM.
Dans une tentative d'affaiblir et de briser la grève aux États-Unis, GM a imposé l'accélération et forcé les heures supplémentaires au Mexique. Mais dans un acte courageux de solidarité internationale avec leurs frères et sœurs de classe aux États-Unis, les travailleurs du Silao ont refusé.
Les dirigeants de GM à Detroit ont rapidement fermé l'usine de Silao, craignant que la résistance ne s'étende aux autres usines de l'entreprise au Mexique. La Confédération des syndicats de travailleurs mexicains (CTM), qui comme son homologue américain, les Travailleurs unis de l'automobile, est une organisation pro-entreprise dirigée par des criminels, a collaboré avec GM pour retrouver sept dirigeants de la rébellion et les renvoyer.
Les Sept de Silao ont envoyé une lettre aux travailleurs de l'automobile américains pour leur demander de l'aide. Certains de ces travailleurs victimes de violence comptaient plus de 20 ans d'ancienneté et figurent maintenant sur la liste noire de GM et d'autres employeurs de la région.
De nombreux travailleurs de l'automobile à Detroit se sont arrêtés pour discuter de l'affaire avec nos militants, et plusieurs ont fait des dons au fonds de défense des Sept de Silao. (Pour faire un don: paypal.me/israelcervante)
À l'usine Warren Truck de Fiat Chrysler, un jeune travailleur a déclaré: «Je pense que le type de solidarité dont ils font preuve se fait attendre depuis longtemps.» De nombreux travailleurs partageaient ces sentiments. «C'est beau», a dit une ouvrière en entrant en vitesse dans l'usine. Un autre a dit qu'il était inspiré par leurs actions courageuses. «Je pense qu'ils devraient être soutenus. Nous sommes tous des travailleurs. Nous devrions nous battre ensemble.»
Lorsqu'on leur a dit que les travailleurs de Silao étaient victimes de la collaboration de la direction et des syndicats, et que les TUA n'avaient rien fait pour les défendre, les travailleurs étaient consternés, mais pas surpris. «Le syndicat ne se soucie pas des travailleurs mexicains, et notre syndicat ne se soucie pas de nous ici», a déclaré un travailleur. Un autre a rejeté les tentatives des TUA de faire des travailleurs mexicains des boucs émissaires et de monter les travailleurs les uns contre les autres en disant: «Tout le monde a besoin d'un emploi, peu importe où vous êtes ou qui vous êtes. Les travailleurs mexicains ne sont pas nos ennemis.»
Une vétérane de Fiat Chrysler ayant 23 ans d'expérience a dit: «Je pense que c'est bien ce que vous faites.» Elle a ajouté: «Je n'ai pas vu une telle solidarité ici depuis 23 ans», faisant référence à son expérience avec les TUA et à la série interminable de contrats de capitulation. «Regardez comment ils traitent les travailleurs de deuxième niveau.»
À l'usine Dearborn Assembly de Ford, un travailleur de 29 ans a déclaré que le nouveau contrat signé à la hâte par les TUA était «le pire» qu'il ait jamais vu de toute sa carrière. «Chaque année, ils essaient de nous en prendre de plus en plus: soins de santé, salaires, etc.» Il appuyait l'internationalisme exprimé par les travailleurs du Silao, expliquant que dans l'industrie automobile «toutes les pièces proviennent de pays différents» et que les travailleurs de différentes races et nationalités sont «tous mélangés en tant que travailleurs» dans le processus de production. Il a fait un don de 5$ au fonds de défense des travailleurs de Silao.
Un autre employé de Ford a dit: «Ils ne devraient pas être punis pour ça, montrer leur soutien à leurs frères et sœurs, c'est ridicule!» Et un autre d'ajouter: «Ils ne peuvent pas simplement virer des gens comme ça. Je garderai ces informations et je ferai certainement un don parce que j'ai de la compassion pour ces travailleurs.»
Le WSWS Autoworker Newsletter continuera à travailler pour mobiliser un soutien international en appui aux Sept de Silao.
Envoyez votre message de soutien aux Sept de Silao à autoworkers@wsws.org
Faites un don au fonds de défense à paypal.me/israelcervante
(Article paru en anglais le 16 décembre 2019)