Malgré la légère baisse de la mobilisation 41 000 selon la police et 100 000 d’après les gilets jaunes, leur hostilité à l’égard des inégalités sociales n’est pas retombée. Ils revendiquent le pouvoir de décider de l’arrêt de l’asutérité.
A Bordeaux, le cortège de 4.500 personnes selon la police a emprunté les rues des quartiers aisés où des tags proclamaient "mort aux riches". Au bout de l'itinéraire, la police a répondu à coup de lances à eau et de lacrymogènes à des jets de projectiles. Dix-neuf personnes ont été arrêtées. À Toulouse, 4.000 personnes toujours selon la police clamaient leur détermination derrière une banderole «Seule la mort nous arrêtera». Dix personnes ont été interpellées à la suite d'échauffourées.
A Lyon, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre, des "gilets jaunes" tentaient de bloquer le trafic sur l'autoroute A7, provoquant des difficultés de circulation. À Marseille, une dizaine de «gilets jaunes» ont entamé une marche pour le RIC (Référendum d’initiative citoyenne), qui doit les amener à Paris le 17 mars.
À Paris, plusieurs milliers de personnes sont parties vers 12h samedi de la place de l’Etoile pour rallier quelques heures plus tard l’esplanade des Invalides, qui a été évacuée en fin d’après-midi. Après de brefs face-à-face avec les forces de l’ordre, les "gilets jaunes" se sont dispersés, certains d’entre rejoignant les Champs-Élysées en début de soirée, aux cris, de «Macron démission».
Une seconde manifestation dimanche a réuni plusieurs milliers de personnes sur les Champs-Elysées à Paris pour marquer les trois mois depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Les manifestants ont expulsé Ingrid Levavasseur, une «gilet jaune» qui veut conduire une liste électorale «gilet jaune», en l’accusant d’être récupérée par la classe politique. «Je lui a dit que c’était une collabo et qu’il fallait qu’elle s’arrête, qu’elle enlève son gilet jaune», a dit un manifestant.
Le WSWS était présent sur Paris où ils ont rencontré Yvan du Nord de la France qui travaille en Belgique. Yvan a dit que Macron a «mis un beau bordel en France, il a divisé la population. Je pense que le mouvement va continuer avec les beaux jours arrivant ça va s'amplifier.»
Lorsque le WSWS a demandé à Yvan quelles sont les revendications des gilets jaunes, Yvan a répondu: «Déjà, il faudrait remettre un référendum pour savoir si on veut continuer la politique actuelle ou pas, laisser le peuple réellement décider et partir de là si la réponse est non on reste dans la 5ème république et non pas une 6ème république.»
Le WSWS a fait remarquer à Yvan qu’il y avait une grève générale en Belgique, Yvan a raconté que «De toute façon c'est pas compliqué l'Union européenne pour moi était faite pour les banquiers pour les grandes entreprises pas pour le peuple. Il faut arrêter de dire que c'est pour les peuples machin bidule c'est faux. C'est pour dire que les capitaux peuvent aller dans tel ou tel pays on peut investir. Eux gagnent beaucoup d'argent et nous derrière on ramasse que l'austérité.»
Sur les violences policières, Yvan explique y être confronté toutes les semaines: «En ce moment il y a énormément de répression policière. Le gouvernement essaye de faire peur aux gens, c'est sûr. On essaie de faire peur toutes les semaines on est là témoins pour dire que oui c'est vrai. On essaie de faire peur à un maximum de manifestants soit en les arrêtant sur les gazons soit en les frappant soit en envoyant leur flashball. On essaie de faire taire un petit peu les gens comme ça. »
Interrogé sur le rôle des syndicats sous Macron, Yvan a dit: « Personnellement les syndicats ça ne m'a jamais trop intéressé. Quand vous voyez qu'ils touchent des subventions d'Etat ,on ne peut pas être réellement indépendants quand on touche des subventions d'un Etat c'est impossible. Donc à partir de là, quand on est corrompu on est obligé d'obéir pour toucher de l'argent.»
A propos de La France insoumise, il a dit: «C'est exactement la même chose de toute façon la France insoumise est aussi corrompue que la République en marche et compagnie, tout est corrompu. Tout le système est corrompu. Donc voilà à partir de là il faut tout remettre à plat.»
Sur la montée de l’extrême droite, Yvan a déclaré: «L’extrême droite a gagné toutes ces dernières élections. Que les gens votent pour les extrêmes droites, c'est plus par dépit que par le racisme. Les gens en sont arrivés ou voter pour la droite ou la gauche c’est pareil. Donc ils sont arrivés à voter pour l'extrême droite ce que je ne cautionne pas du tout. Mais bon c'est du dépit plutôt qu'autre chose.»
Le WSWS a ensuite rencontré Amelie venue manifester «pour notre pouvoir d'achat. Moi comme je dis c'est tous des escrocs au gouvernement, c'est tous des mafieux. Ils s’en mettent plein dans les poches. Pendant qu'il y a des gens dans la rue qui meurent de faim ça c'est inadmissible. Et qui meurent de froid. Faut remettre les pendules à l'heure. Macron, il s'en fout complètement. Là il est en train de faire son grand débat soit disant c'est sa campagne pour les élections européennes à nos frais tranquille le gars.»
Amelie a affirmé que les gilets jaunes sont soutenus par ses collègues: «La plupart des gens qui travaillent avec moi ils sont d'accord avec le mouvement. On ne peut plus vivre dignement avec notre salaire. Et nous on nous met en prison parce qu'on manifeste pour manger. Il y a des choses qui ne vont pas pour mettre les pendules à l'heure il faut bien une perspective aller plus loin».
Lorsque le WSWS a demandé à Amélie ce qu’elle pense de l’attitude des syndicats à l’égard des «gilets jaunes» elle a dit: «De toute façon, moi les syndicats je n'y crois pas parce qu'ils sont tous achetés par le gouvernement. Jamais je ne me mettrais avec un syndicat. Et de toute façon ils sont tous les mêmes, plus on en met dans leur poche plus ils sont contents. De toute façon on dit l'argent appelle l'argent.»
Enfin le WSWS a rencontré Cédric qui espère «qu'au bout d'un moment d'autres gens vont réaliser que ce n'est pas normal. Même si on est un pays où au final on peut considérer qu'on est gâtés on est en train de perdre tout ça. On est en train de piller nos richesses et de nous voler. Et on ne peut pas laisser faire les choses comme ça pendant qu'il y a des gens qui galèrent et d'autres qui s'en mettent plein les poches sur notre dos.»
Il a ajouté, «Mes parents sont plutôt des ouvriers. Je vois mon beau père il a jamais été syndiqué puis il pense du mal des syndicats. Je ne crois pas du tout au système de syndicats. Il était à l'usine et m'a toujours raconté que les syndicats mangeaient avec le patrons .»
Sur la grève en Belgique, Cédric a souhaité une lutte aux dimensions européennes, en expliquant que l’UE n’est pas fait «pour les 90 pour cent. Peut être que pour les 1 pour cent les plus riches ça marchera, ce sera super. Mais pour la plupart des gens que ce soit en France, en Allemagne en Pologne ou dans n'importe quel pays européen, ça ne peut pas fonctionner».