Alors que le mouvement des «gilets jaunes» prend de l’ampleur, le gouvernement Macron cherche à l’intimider par une répression féroce. Un des principaux fondateurs du mouvement, Eric Drouet, chauffeur routier de 33 ans, a annoncé vendredi sur Facebook que les forces de l’ordre avaient perquisitionné son domicile en Seine-et-Marne. Il a ajouté qu’il se serait retrouvé en garde à vue s'il avait été chez lui au moment de l'intervention de la police, et que sa femme avait été auditionnée.
Drouet est visé par une enquête ouverte sur décision du parquet de Paris suite à des propos tenus mercredi soir sur le plateau de BFM-TV lors d’une entrevue avec des «gilets jaunes». Il est accusé de «provocation à la commission d'un crime ou d'un délit» et «organisation d'une manifestation illicite».
Le seul motif pour ces accusations extraordinaires, c’est qu’il a dit qu’il voudrait entrer dans le palais de l’Elysée lors de l’échange suivant avec les journalistes:
BFM-TV: - «Vous dites: "Samedi, ce sera l’aboutissement final, samedi c’est l’Elysée, on aimerait bien aller tous à l’Elysée, il faudrait que samedi on soit tous unis jusqu’au bout et qu’on avance ensemble en direction de l’Elysée". Ça ressemble à quoi? Ça ressemble à un putsch que vous voulez faire?»
Eric Drouet: - «Tous les gens veulent aller là-haut, c’est le symbole de la République.»
- «Oui mais pour faire quoi? Vous arrivez devant l’Elysée, vous faites quoi?»
- «On rentre dedans.»
A présent, la justice et la presse lancent une campagne hystérique et absurde contre ce commentaire, en prétendant qu’il voulait commettre un crime, voire lancer un putsch.
Cette accusation contre Drouet est frauduleuse. Le lendemain de son intervention sur BFM-TV, Drouet a précisé sa pensée sans une vidéo sur Facebook. Il a dit sans aucune ambiguïté qu’il voulait aller sur Elysée afin de s’exprimer de manière non violente.
Il a dit, «Je n'ai jamais dit que je voulais aller à l'Elysée pour tout casser, mais pour nous faire entendre. Les seuls interlocuteurs que l'on a ce sont les ministres, le Premier ministre, les secrétaires d'Etat, jamais le président, c'était plutôt pour le symbole. Je n'ai jamais cassé sur une manifestation et c'est pas demain que ça va commencer.»
Détesté par la majorité de la population, le gouvernement Macron n’a que du mépris pour les gens qui manifestent. Il s’appuie sur des mesures anti-démocratiques et la brutalité policière pour réprimer le mouvement des gilets jaunes, qui exprime vraiment la profonde colère contre l’inégalité sociale et l'exclusion sociale.
Il n’est pas difficile de comprendre les raisons pour lesquelles le gouvernement Macron cible Drouet de la sorte. Le gouvernement cherche désespérément à casser le mouvement en trouvant des interlocuteurs parmi les «gilets jaunes» qui négocieront avec les ministres de Macron un accord afin de diviser les «gilets jaunes» et mettre fin à leur mouvement.
Drouet, une des principales figures du mouvement qui refuse de négocier avec Macron, à la différence des «gilets jaunes libres» qui cherchent un terrain d’entente avec lui. Cela fait de lui une personnalité à abattre pour Macron, qui veut à tout prix casser le mouvement et s’acheter toutes ses personnalités en vue sur les divers pages Facebook qui structurent le mouvement.
La menace contre Drouet est un avertissement pour les travailleurs qui entrent en lutte. Le mouvement des gilets jaunes terrifie l’État. Isolé et haï des masses des travailleurs, pris de panique devant la montée de la colère contre Macron, le gouvernement se prépare à utiliser toutes les mesures pour criminaliser les «gilets jaunes» et toute opposition politique réelle à Macron. C’est pour cela qu’il a recours à des mensonges et à la provocation pour fabriquer de toutes pièces des accusations contre Drouet.