Niles Niemuth est le candidat du Parti de l'égalité socialiste au Congrès dans le 12e district du Michigan. Visitez niles2018.com pour faire un don et participer à la campagne.
Hier, j'ai voyagé avec mon équipe de campagne pour parler aux travailleurs d'entrepôt qui sortent de leur quart de nuit et aux chauffeurs qui commencent leur journée au centre UPS à Madison Heights au Michigan, tout juste en dehors du 12e district.
Les plus de 250.000 travailleurs d'UPS aux États-Unis, dont la convention collective a expiré à la fin juillet, sont confrontés à un complot de la direction d'UPS et du syndicat des Teamsters, qui tentent d’imposer un contrat de concessions qui appauvrirait les travailleurs davantage et dégraderait considérablement leurs conditions de travail.
L'entente, qui a été appuyée par une conférence nationale de la direction des Teamsters jeudi dernier, crée une nouvelle catégorie de travailleurs «hybrides» qui exerceront les fonctions de chauffeurs et d'employés d'entrepôt tout en étant payés 6 $ de moins de l'heure que les chauffeurs actuels. Cette mesure vise à étendre le travail à temps partiel des entrepôts aux livraisons et à réduire davantage les coûts de la main-d'œuvre.
Les employés des entrepôts, qui représentent 70% des employés d'UPS et dont le salaire peut être aussi bas que 10 dollars de l'heure, continueraient à toucher un salaire de misère.
Les travailleurs avec lesquels j’ai discuté ont exprimé une profonde colère face aux conditions qu'ils endurent tous les jours, aux abus de la direction et à la collusion du syndicat des Teamsters avec l'entreprise. Leurs conditions de travail, comme celles de millions de travailleurs dans le monde, ressemblent de plus en plus à de la servitude.
Un travailleur de 27 ans, qui a opté pour l’anonymat, a parlé à notre équipe alors qu'il sortait de son quart de nuit. Il était pressé parce qu'il se dirigeait vers son deuxième emploi de charpentier, où il n'est payé que 11 dollars l'heure. «C'est la seule façon de joindre les deux bouts», dit-il, parce qu'il ne touchait que 10 dollars de l'heure chez UPS. Il a remarqué que c'était encore moins que ce que beaucoup de travailleurs d'Amazon font.
«Ils ne payent rien à tout le monde ici», a-t-il dit. «J'ai travaillé comme ramasseur et je dois prendre environ 8.000 paquets par jour. Aujourd'hui, j'ai chargé entre 25 et 30 camions. Ils nous font travailler comme des fous. J'ai perdu dix livres depuis que j'ai commencé il y a quatre semaines.»
Le travailleur m'a dit qu'il pensait que le «syndicat a son propre programme». Il a dit que lui et tous les autres travailleurs étaient forcés de remettre l'argent des cotisations aux Teamsters tous les mois, mais que «leur programme est de donner de l'argent aux riches».
Les travailleurs ont exprimé leur surprise et leur indignation lorsque nous leur avons remis notre dépliant expliquant qu'UPS avait annoncé la semaine dernière le versement de dividendes de plus de 700 millions de dollars aux actionnaires de la société pour le deuxième trimestre.
Nous avons expliqué aux travailleurs de Madison Heights que cette richesse provenait du travail collectif de centaines de milliers de travailleurs d'UPS dans le monde entier pour gonfler davantage les comptes bancaires des super-riches. Les principaux actionnaires sont les fonds de couverture Vanguard Group (qui recevra 46 millions de dollars) et BlackRock (qui recevra 36 millions de dollars).
La plupart des travailleurs n'étaient pas au courant des paiements de dividendes. Le syndicat des Teamsters n'a rien dit du tout à ce sujet, parce qu'il expose leur mensonge selon lequel il n'y a pas d'argent pour offrir aux travailleurs d'importantes augmentations salariales. En fait, les quelque 3 milliards de dollars qui seront remis aux actionnaires par l'entreprise en 2018 suffiraient à donner à chaque employé d'UPS dans le monde entier une prime de 7.000 dollars. Cela s'ajoute aux plus de 7 milliards de dollars de bénéfices avant impôts déclarés par UPS l'an dernier, ce qui donnerait 16.000 dollars de plus à chaque employé d'UPS.
Un ouvrier d'entrepôt de 25 ans, qui gagne 11,75 dollars de l'heure et travaille comme serveur dans un restaurant local, m'a dit qu'il pensait que le paiement des dividendes était «prélevé de ma poche». Ils gagnent autant d'argent, et ils ne nous donnent rien et ne nous permettent que des pauses de huit minutes.» Il a dit que le syndicat «prenait également de l'argent sur nos chèques», qui, dans son cas, ne représentait que 200 dollars par semaine.
Une travailleuse, qui a quatre enfants et qui travaille à l'entrepôt depuis quatre ans, nous a dit qu'elle ne gagne que 13 dollars de l'heure. Elle a dit que les paiements à Wall Street montraient que c'était un mensonge qu'il n'y avait pas d'argent pour augmenter les salaires des travailleurs. «Bien sûr qu'il y a de l'argent, mais ils veulent leurs gros steaks et leur golf», dit-elle. «Nous on est les bêtes de somme, on remplit leurs poches.»
Elle a remarqué que les Teamsters prétendaient représenter les travailleurs, mais ne permettaient pas aux travailleurs d'exprimer leur point de vue. Lors d'une récente réunion en ligne des Teamsters à laquelle elle a assisté, les questions des travailleurs devaient être soumises à l’avance pour être contrôlées par des bureaucrates syndicaux avant d'être lues.
Il y avait un intérêt généralisé pour une perspective socialiste parmi les travailleurs à qui j'ai parlé. J'ai dit aux travailleurs que nous croyons que les paiements de dividendes d'UPS sont un exemple de l'irrationalité et du caractère destructeur du capitalisme. Des milliards de travailleurs à travers le monde sont forcés de vendre leur force de travail pour survivre et produire toute la richesse de la société, mais cette richesse est empochée par la classe capitaliste qui possède les usines, les entreprises et les banques, et qui contrôle totalement les partis démocrate et républicain.
Chez Amazon, où les conditions de travail sont semblables à celles d'UPS, Jeff Bezos est devenu l'homme le plus riche de la planète grâce à l'exploitation brutale d'un demi-million de travailleurs d'Amazon à travers le monde. Cette année seulement, il a augmenté sa richesse de 50 milliards de dollars, soit 275 millions de dollars par jour.
Les travailleurs d'UPS qui cherchent à lutter pour des salaires et des conditions de travail décents ne peuvent pas mener une lutte par l'intermédiaire du syndicat des Teamsters, qui fonctionne comme une agence de main-d'œuvre à bon marché pour l'entreprise. Les syndicats de tous les pays ont été le mécanisme central pour abaisser les salaires des travailleurs au cours des 30 dernières années en sabotant et en étouffant toute grève.
Les travailleurs ont plutôt besoin de nouvelles organisations de lutte, des comités de la base élus dans les entrepôts, les dépôts et les centres de distribution, pour se tourner vers d'autres travailleurs d'UPS, d'Amazon, du US Postal Service et d'ailleurs pour une lutte unifiée.
Ma campagne pour le 12e district du Congrès du Michigan vise à mobiliser la classe ouvrière dans une lutte pour remplacer le capitalisme par le socialisme. Les grandes entreprises logistiques, comme Amazon, UPS, USPS et FedEx, doivent être retirées des mains des capitalistes et transformées en services publics sous le contrôle démocratique des travailleurs.
Les technologies modernes extraordinaires qui, sous le capitalisme, sont utilisées par les entreprises logistiques pour transformer le lieu de travail en un cauchemar de haute technologie pour les travailleurs, doivent être utilisées pour améliorer considérablement le niveau de vie de l'ensemble de la population mondiale.
J'exhorte les travailleurs d’UPS, Amazon, FedEx et d'autres travailleurs du transport à soutenir ma campagne pour le Congrès, à s'impliquer et à rejoindre le Parti de l'égalité socialiste et à contribuer à sa construction pour qu’il devienne la direction révolutionnaire de la classe ouvrière.
(Article paru en anglais le 15 août 2018)